Atelier écriture NR 92 chez Ghislaine … !!!

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Composer un texte avec les mots « Reflets, matin, bord, chapeau, brise, jouer, mettre, emmener »
Et, ou
Écrire  le texte avec pour thème : « COULEUR ».

Histoire d’en voir de toutes les COULEURS !

Comme chaque mercredi matin, depuis bientôt un mois, je me retrouvais allongée dans cette position un peu grotesque sur le fauteuil de mon dentiste, mi instrument de torture, mi couchette d’astronaute violemment éclairée par les reflets de la lumière blafarde du scialytique.
Le ridicule ne tue pas, c’est bien connu !
La bouche grande ouverte, n’attendant pour becquée que l’indulgence du praticien qui voudra bien m’épargner un coup de fraise supplémentaire, je me surprends à songer à ce que pourrait être un « interrogatoire musclé » au cours duquel un tortionnaire zélé chercherait à m’extorquer des aveux. Combien de temps ferais-je preuve de cet admirable courage qui a auréolé les héros les plus endurants à la souffrance ?
Rien que le sifflement aigu accompagné de la brise de la turbine, m’inciterait immédiatement à mettre en évidence les noms et adresse de toutes les personnes que je connais, avant même que l’on touche à l’émail sensible de mes dents.
Comme à son habitude, mon dentiste, charmant au demeurant, m’entretenait des dernières polémiques qui agitaient l’actualité n’ayant pour réponse de ma part que les ahanements inspirés me permettant la béance d’une bouche d’oisillon affamé.
Il s’apprêtait enfin à exécuter une opération délicate qui exigeait un silence concentré quand je remarquais à la verticale du fauteuil, sur le bord du scialytique, une très grosse araignée pleine de pattes velues.
Elle prenait son temps, marquant des arrêts, qui étaient probablement le signe d’hésitations quant à son itinéraire, à moins que de là-haut, elle n’observe avec compassion l’état de délabrement de mes prémolaires. Son regard multiple devait donner à la scène des allures de kaléidoscope coloré du plus bel effet.
Concentré sur l’arachnide, j’en oubliais de me raidir préventivement face à la douleur annoncée par le sifflement perfide de la fraise.
Je la guettais et mes angoisses se déplacèrent progressivement de la douleur redoutée à la vision de l’araignée se laissant glisser le long de son fil, jusqu’au moment où elle atteindrait la verticale de ma bouche grande ouverte.
Son parcours erratique me laissait craindre le pire et je me savais dans l’impossibilité de prévenir le stomatologue qui venait d’emmener du matériel afin de bâtir une sorte d’échafaudage métallique entre mes deux mâchoires. Il avait pris soin, au préalable, de placer une pompe à salive produisant des bruits de succion épouvantables.
La bête s’était maintenant immobilisée à quelques centimètres du point de largage. De là où j’étais, je ne pouvais apercevoir ses multiples paires d’yeux, ce qui m’aurait permis d’évaluer sa détermination. Peut-être attendait-elle que le dentiste se retourne pour préparer ses amalgames, elle choisirait alors ce moment précis pour sa chute funeste écartant le risque d’être aperçue par un témoin qui la retirerait trop tôt de mon gosier où elle avait décidé de continuer à jouer.
L’attente fut longue et la tension palpable. Puis, d’un coup, comme prise d’un remord, elle remonta vers le scialytique et continua sa course avec précipitation derrière le chapeau de cette lampe médicale. Elle avait disparu. L’inconstance de ces créatures est confondante.
Le médecin dut sentir mon soulagement au souffle de ma respiration. Il m’annonçait alors que tout était terminé et me remercia d’avoir vaillamment supporté la douleur, attitude à laquelle je ne l’avais pas habitué jusque-là.
En quittant le cabinet dentaire, je n’ai pas osé demander à mon dentiste s’il n’existait pas une complicité implicite entre lui et la bestiole, de peur sans doute qu’il pense que j’avais une araignée au plafond.

Auteur/autrice : ZAZA-RAMBETTE

Une bête à corne née un 13 AVRIL 1952 Maman et Mère-Grand...! Vous trouverez ici : humour de bon matin, sagas historiques sur ma Bretagne, des contes et légendes, des nouvelles et poèmes, de très belles photographies de paysages et d’animaux, de la musique (une petite préférence pour la musique celte), des articles culturels, et de temps en temps quelques coups de gueules...! Tous droits réservés ©

23 réflexions sur « Atelier écriture NR 92 chez Ghislaine … !!! »

  1. Oh la la, une sacrée histoire horrifique!!!
    J’adore!
    C’est l’ambiance des films et série que je regarde… et le suspens de ton récit est maximal!
    Ouf… heureusement que bestiole a suivi son chemin…
    Excellent texte, je te dis bravo et je fais de gros bisous
    Belle journée à venir
    Cendrine

  2. Horreur ……. Moi je me serais levée et j’aurais hurlé comme une malade tant j’ai la phobie des des araignées !!!!!!!!!!!! Même une petite me fait peur et je ny peux rien !!!!!!!!!
    Mais je conviens que ton histoire m’a fait rire surtout la dernière phrase
    Merrrrrrrrrrrrrrci Ma Zaza !! Bisous

  3. je compatis Zaza j’ai passé pas mal d’heure dans ce fauteuil cette année mais pas d’araignée sur la lampe pour « distraire » la position inconfortable
    bisous

  4. Bonjour Zaza.
    J’espère que tu as passé un bon week-end et que tout va bien.
    Chez nous, cela été deux journées de froid, un peu trop pour un mois d’Avril.
    En espérant qu’il fasse meilleur cette semaine, je te la souhaite agréable.
    Bisous de nous deux.

  5. Bravo Zaza, tu arrives à me tenir en haleine avec une simple visite chez le dentiste et une araignée, quelle imagination, je ne doute pas de la véracité de ton récit, mais c’est tellement bien écrit que l’on se demande si vraiment elle a existé cette bestiole, ou bien si c’est le fruit de ton imagination, ou bien comme tu le dis elle de « mèche » avec le dentiste, la terreur qu’elle inspire fait oublier tout le reste, une sorte d’assistante peut-être Bisous et bon lundi MTH

  6. Je commence à me réconcilier avec les dentistes mais ça a pris du temps .
    Biz ZAZA et bonne journée à toi.
    … mais quelle belle photo sous 57 ans d’amour !!

  7. Excellent une vraie tension tout le long de ton récit , j’ai bien eu peur qu’elle atterrisse sur ta langue , brr rien que d’y penser j’en ai la chair de poule . Quant au tandem avec le dentiste , pour une sophrologie particulière ça pourrait s’envisager , mais je crois que nombre de patientes auraient déjà quitter le fauteuil en la voyant .
    Bonne journée
    Bises

  8. Mais qu’à donc de spécial ce lundi de mi-avril qui s’il ne faut se découvrir d’un fil me laisse suspendue à tes mots comme une araignée sentant ton angoisse a juste voulu faire diversion.
    C’est quand même le troisième éclat de rire ce matin.
    Belle journée le soleil revient
    Je t’embrasse Zaza

  9. Ah! ah! ah! Décidément je crois que je vais penser à ton histoire à présent, ma Zaza, lorsque j’irai voir mon dentiste. Marrante ton histoire. Gros bisous, ma belle, en espérant que tu te caille pas trop sur ton île car ici c’est pas folichon.

  10. Super ! Tu nous tiens en haleine jusqu’au bout et en même temps on a envie de rire! C’est un bon truc pour oublier le stress du dentiste! Bonne soirée

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