Les origines d’Avel ! (Vent en breton)
C’était au temps avant tous les avants !
Dans un village du Haut Pays Bigouden, il y a une jeune fille, si belle … si belle que le soleil même évite de la caresser trop longtemps de peur d’irriter sa peau et de lui déplaire.
Pourtant la belle adore se dorer au soleil et le fait aussi souvent que lui permettent ses obligations d’aider sa mère à s’occuper de la maison et de ses frères et sœurs.
Tellement belle, que le Dieu du Vent, Avel vrass, est tombé amoureux d’elle. A chaque fois qu’elle vient se dorer au soleil, il vient s’asseoir auprès d’elle. Il lui parle de son amour pour elle et lui demande de venir vivre avec lui dans son palais de nuées et d’éther …
Mais elle, elle aime un garçon de son village. Ils s’aimaient depuis leur plus tendre enfance.
C’est un garçon avec lequel elle adore aller danser le soir quand il y a une fête, voire aller se promener dans la campagne, quand sa mère est d’accord, une fois la maison rangée, ses frères et sœurs lavés, nourris et jouant tranquillement sans trop se disputer.
Mais ça, elle ne le dit pas à Avel vrass, car elle craint sa jalousie et sa colère.
Quand elle est fatiguée de l’entendre se plaindre et gémir parce que son amour est sans réciproque, elle lui répond tout simplement qu’elle aime sa famille et son village. Elle ne souhaite pas les quitter pour partir vivre avec lui dans son palais où s’entrechoquent les éclairs et les nuées ! Elle est d’ailleurs beaucoup trop jeune pour penser à se marier. Sa mère a encore besoin d’elle pour s’occuper de la maison et de ses frères et sœurs.
Avel vrass repart chez lui, tout chagrin, et bien décidé à la chasser de son cœur mais, hélas ! L’amour est ainsi fait, que l’on aime justement qui vous dédaigne et qui vous fait souffrir. Le jour d’après, lorsqu’elle revient se faire dorer au soleil, il ne peut s’empêcher de revenir lui aussi pour tenter, une fois encore, de lui plaire. Peut-être cette fois-ci, se laissera-t-elle convaincre de venir lui faire une petite visite là-haut, dans son palais tout illuminé d’arc-en-ciel.
Ce jour-là, justement, il est resté tout l’après-midi auprès d’elle. Étendue sur la dune, à tourner et se retourner pour que le soleil lui tiédisse bien toute la peau, le devant, le derrière et les côtés. De lever les bras, d’écarter les jambes, elle tend le buste et creuse les reins, et le pauvre Avel vrass s’enivre de la voir si belle et si sensuelle. Il la supplie d’être moins cruelle, d’accepter au moins qu’il la touche et la caresse comme le fait le soleil.
Mais elle ne fait qu’en rire ! Si bien qu’au moment de la quitter, toute la peine et le découragement qu’il a sur le cœur lui montent comme une grosse boule dure depuis la poitrine jusqu’aux lèvres et qu’il pousse un gros, très gros soupir… Le premier soupir d’amour déçu, jamais poussé sur terre, et le soupir, s’échappant de ses lèvres, monte dans le ciel en traversant les oyats plantés non loin d’où ils se trouvaient, faisant frissonner bien joliment tous les épis blonds dans ces touffes vertes, dans un bruissement léger et délicieux.
Et la belle qui somnolait, brusquement ouvre les yeux et pose sur lui un regard qui n’est ni craintif, ni railleur, mais attentif et intéressé …
– « C’est toi qui a fait ça ? Mais c’est très joli » , dit-elle, « il faudra le refaire souvent quand tu viens; ça me plaît beaucoup. »
Le lendemain et les jours suivants, elle lui réclame plusieurs fois :
– « Fais encore frissonner les épis d’oyats, comme tu sais le faire. » Et lui, il lève la tête vers les touffes vertes d’oyats et soupire, soupire …
Mais, une fois, distrait par la belle aguicheuse et plongé dans la mélancolie, il regarde droit devant lui, les yeux fixés sur le lointain brumeux. Son soupir fait onduler l’herbe rase de la dune,d anser les œillets marins et les chatons de queues-de-lièvres très proches, poussant sur la dune.
La belle se dresse sur ses coudes, ouvre des grands yeux et s’exclame:
– « C’est toi qui vient de faire ça ? Mais, c’est très joli, ça me plaît beaucoup. Il faudra le refaire bien souvent. »
A chacune de ses nouvelles visites, elle lui demande de faire frissonner les épis d’oyats, onduler l’herbe rase de la dune, de faire danser les œillets marins et les chatons de queues-de-lièvres. Elle ne se lasse pas du plaisir d’entendre et de voir toutes ses nouveautés. Mais le pauvre Avel vrass n’y a pas gagné grand-chose.
Bien sûr, elle a l’air un tout petit peu plus contente de le voir, un tout petit peu plus heureuse de sa présence près d’elle, mais il n’est toujours pas question de le suivre dans son palais de nuages et d’éther, ni de se laisser toucher et caresser. Si bien qu’un soir, juste avant de la quitter, un gros, gros soupir lui monte encore directement du cœur jusqu’aux lèvres. Mais comme il a la tête baissée, lourde et pleine de chagrin, son soupir ne fait pas chanter les épis d’oyats, onduler l’herbe rase de la dune, danser les œillets marins et les chatons de queues-de-lièvres.
Doucement le soupir vient caresser la peau chaude du bras de la belle, monte doucement le long de son cou un peu moite, effleure son oreille et fait danser une mèche légère de ses cheveux.
Et elle, sortant brusquement de la somnolence où la plonge chaleur du soleil (et aussi, il faut bien le dire les plaintes répétitives de son soupirant …) se dresse brusquement, assise et le regardant bien dans les yeux elle s’exclame:
– « Mais c’est tout à fait agréable ce que tu viens de me faire là. Il faudra le refaire à chaque fois que tu reviens me voir parce que ça me plaît beaucoup. »
C’est ainsi que, dorénavant, à chacune de ses visites, Avel vrass soupire, soupire, faisant frissonner les épis d’oyats, onduler l’herbe rase de la dune, danser les œillets marins et les chatons de queues-de-lièvres, et surtout caressant la peau chaude de la belle qui se dore au soleil, que tous ces soupirs frais et légers rafraîchissent et éventent en la faisant ronronner d’aise au son du biniou.
Mais il n’obtint jamais rien d’autre d’elle que des petits bruits de contentement, des sourires alanguis et des poses lascives si bien que, parfois il se fâche, devient violent, soufflant si fort qu’il arrache les épis d’oyats, brise les fleurs et tente de lui arracher la robe du corps mais la belle n’en a cure !
Elle s’enfuit en riant, et lui claque la porte de sa maison au nez. Il reste là, sur le seuil, comme un bêta, soufflant, soufflant pour faire claquer les volets, tentant d’arracher la cheminée et de faire mille vilenies.
Bien sûr, le lendemain il est honteux et repentant de sa colère et revient tout calmé, heureux de lui caresser la peau de son souffle et d’entendre son rire et ses gémissements de bien-être.
Vous me direz ! Tout ça s’est passé il y a bien, bien longtemps.
Comment se fait-il que le vent (Avel) continue à souffler au jour d’aujourd’hui ?
C’est qu’ Avel vrass est éternel.
Il a un cœur d’artichaut et de tous temps, il existe sur terre quelque part, dans l’une ou l’autre des régions du globe, une fille si belle, mais si belle, qu’il ne peut s’empêcher de soupirer … soupirer pour elle !
Je me suis régalée!!! Moi qui aime tant les récits enchantés et le thème des éléments. Et tu sais quoi, je prépare pour la rentrée une série de billets sur la Mythologie du Vent, les grands esprits, sourires…
C’est magnifique, tu m’as réjoui le coeur et l’esprit avant d’aller retrouver Morphée alors un grand merci ma Zaza, j’adore!!!
J’emporte au creux des rêves ces ondulations sensuelles et poétiques d’une romance pas comme les autres…
Gros bisous d’amitié
Cendrine
Bravo Zaza ! C’est tout à fait super !
Bon lundi !
Bises♥
Et bien tu excelles
Bravo
Merci et bonne journée en ce lundi …
Un grand bravo! c’est vraiment super! tu es très douée.
Très belle journée, bises
Très joli couple !
bonne semaine, bises
bonjour Zaza,
Ouah !! quel beau texte . Il me fait penser à notre guide breton sur l’explication sur la coiffe du pays bigouden .
Bonne journée
Amitiés
Bonjour Zaza !
Très joli conte breton !
Bonne journée et bonne semaine !
Pierre
https://rotpier27.wordpress.com/
Bravo zaza il soufflait hier soir nous sommes allés voir avant dîner la patrouille de France survoler la baie lors fin meeting aérien à pornichet et le vent s’est levé nous la ils pas dine dehors l’homme a eu froid … voilà un petit rappel que lete se termine doucement nous calculons vers l’automne avec des soirées écourtées bon lundi et belle semaine gros bisous
Quelle belle histoire …j’aime l’ idée de ce vent batifolant ..
Merci Zaza
Bisous
Bravo c’est un très joli conte que j’ai lu avec plaisir, et très joliment illustré, bonne semaine, bisous !
Un vent câlin, un vent coquin, mais un vent déçu qui devient vent colère, et tourne en boucle pour nous raconter son histoire à travers tes mots… Et tant que les filles seront jolies, il continuera à soupirer :-)
Je connais une crêperie, sur la place de l’église de Séné , qui porte ce nom d’Avel Vras, tenue par une merveilleuse dentellière , elle a tenté de parfaire mes connaissances en dentelle Irlandaise, très difficile ! mais ses crêpes sont un délice
Bonne journée Zaza
Je regarde que les photos ,trop long à lire désolée ,bonne journée bisous
Que c’est joli !
J’adore ta façon de conter ce vent… superbe !
Merci, Zaza.
Bisous et douce journée.
quelle belle histoire, bravo chère Zaza, merveilleuse cette légende d’Avel Vrass, bonne semaine et grosses bises
il est à craindre qu’il ne se fâche et veuille souffler la tempête…
quelle belle légende— on n’aurait pas connu de vent violent si elle l’avait accepté !!
bisous et belle journée-
Eh! bien tu me fais penser au vent folichon de notre regretté Brassens, dit. Superbe et tellement sexy, le pauvre bougre!!! hi!hi!hi! Gros bisous, ma Zaza et belle semaine
c’est super ton billet Zaza,,la chaleur est revenu chez nous mais les nuits sont fraîches,je te souhaite une belle journée,bises
BONJOUR
un superbe récit et de belles Bidoudens
la tenue que je préfére en BRETAGNE rires
heureusement nous en avons chez nous souvent de l ‘avel mor
un beau chant je trouve
bises Zaza
Bonjour Zaza, romantique à souhait ton texte !! quelle belle amourette !!Gros bisous !
c’est un bien joli conte que tu nous offre…Bisousss
j’ai adoré cette belle histoire, merci!!! gros bisous ma Zaza. cathy
Superbe conte sur ce vent amoureux , j’aime beaucoup .
J’espère que ma connexion ne va pas s’arrêter j’ai eu une mauvaise surprise aujourd’hui .
Bises