Défi N° 175 – Les croqueurs de mots … !!!

Jeanne (Fadosi continue), tu nous demandes pour ce défi N° 175, dans la communauté des Croqueurs de mots, de raconter, de préférence sur mode léger et sans allusion à l’actualité, notre plus beau souvenir de petit désagrément, (maladie d’enfance, voyage annulé, …) !

Jeanne, pour gérer ces désagréments, j’utilise la méthode du « REBOND ». Prendre le recul nécessaire pour transformer les petits, voire les gros désagréments, à mon avantage; en tirer les leçons qui s’imposent pour en rire et continuer ma route en positivant.

Tu m’as donc obligée, coquine, à faire travailler ma mémoire, et, mon Dieu, mon Dieu, comme le disait ma grand-mère, que de situations m’ayant permis de rebondir !

Je vais m’arrêter à l’année 1973 !

Mais pour que vous compreniez bien, voici le contexte dans lequel j’ai commencé ma vie professionnelle.

  • Après avoir obtenu mon Baccalauréat en 1971
  • Avoir trouvé du boulot au Crédit Lyonnais de Saint Germain en Laye en septembre 1971

La bâtisse du fond vue de la rue de Paris. Cette carte est antérieure à 1971, mais les lieux étaient restés les mêmes.

  • M’être mariée le 18 décembre 1971 avec un bon copain pour échapper au joug familial
  • Passé avec succès mes C A P et B E P bancaires, je devais être titularisée pour prendre des fonctions de responsable d’une toute petite agence.
  • Le blême, c’est qu’il fallait subir la « promotion canapé ». Mais que nenni, je ne mangeais pas de ce pain-là et n’en ai jamais mangé d’ailleurs !
  • Ma démission arriva sur le bureau de ce mufle de directeur en octobre 1972.
  • La vie n’était pas facile et malgré la conjoncture qui s’y prêtait à l’époque, pas si aisé de se reclasser avec un baccalauréat qui n’était, ni plus, ni moins, qu’un diplôme d’ O.S. de la paperasse.
  • Tout en recherchant un emploi, inscrite à la FAC de Nanterre, pour préparer une licence, j’ai suivi des cours de droit. J’ai également mis des clous tapissiers en sachet dans une cave de particulier, car il fallait gagner sa croute. Pas question d’aller demander de l’aide à qui que ce soit !

Mes recherches finirent par déboucher sur un emploi de télexiste, vous savez, cette grosse machine qui permettait d’adresser par bandes perforées, codifiées en langage binaire, des messages dans le monde entier. L’ancêtre d’internet en somme … Un bon début pour apprendre à pianoter sur un clavier, pratiquer mon anglais, et prendre des cours de sténo chez Pigier, en méthode « Speed Writting », tout en poursuivant mon cursus universitaire.

Ma responsable, secrétaire de direction du grand patron de la boîte, dut prendre ses congés. Je pris donc sa place auprès du « big boss » pendant le mois de juillet 1973.

Jacques, un monsieur bien sous tous rapports, mais qui ne mâchait pas ses mots, chapeautait à l’époque toute la partie commerciale de cette entreprise de pylônes de faisceaux hertziens  !

Ce jour-là, conviée dans son bureau pour prendre un rapport en sténo, ce que je fis, avec le plus d’application possible, il fallut le « remettre en musique », à l’aide de la fameuse machine IBM à boule. am-imb0002Mon travail effectué, après moult relectures, je le confiais au au parapheur pour que Jacques le lise et le signe.

– « Anne Marie, merci de venir dans mon bureau. »

Tremblante, j’allais le rejoindre et là :

– « Je viens de relire les termes de mon rapport, il y a des fautes d’orthographe, d’accords grammaticaux et de ponctuation. Je les ai soulignées. Reprenez ce torchon et représentez moi un travail à la hauteur de ce qu’un directeur général puisse attendre. Vous êtes une mine de fautes d’orthographe ! »

Ah la vache … Devenue rouge comme une pivoine, je repris ma copie et j’étudiais ce qu’il avait souligné ! Des erreurs de ponctuation, (la ponctuation est très importante, certes …), des accents mal placés (j’ai toujours beaucoup de mal, maudits accents …), deux fautes d’accords et un pylône qui s’était retrouvé orthographié avec un i au lieu d’un y !

Bien entendu, je ressaisissais mon rapport en y intégrant les corrections et le fit signer pour qu’il parte en urgence.

Quel camouflet tout de même ! Ce fut la honte de ma vie. Depuis cette date, quand il m’arrive d’hésiter sur l’orthographe d’un mot, sa signification ou ses règles d’accords grammaticales, je ressors « les juges de paix », mon bon vieux LAROUSSE ou le Bescherelle de ma scolarité, tout pensant à Jacques CAMUSAT.

C’était sûr, on ne m’y reprendra plus !   

Auteur/autrice : ZAZA-RAMBETTE

Une bête à corne née un 13 AVRIL 1952 Maman et Mère-Grand...! Vous trouverez ici : humour de bon matin, sagas historiques sur ma Bretagne, des contes et légendes, des nouvelles et poèmes, de très belles photographies de paysages et d’animaux, de la musique (une petite préférence pour la musique celte), des articles culturels, et de temps en temps quelques coups de gueules...! Tous droits réservés ©

36 réflexions sur « Défi N° 175 – Les croqueurs de mots … !!! »

  1. Bonjour Zaza la mine de fôtes d’ortograf… ,-) C’est sûr qu’une grosse remontrance remet les pendules à l’heure et on s’oblige à mieux, voilà le bon dans le mal… ;-) Merci à toi, bon lundi, bises

  2. il a servi à quelques chose ce directeur, il a été bien utile pour la suite de ta carrière….. je vois que aussi que tu as eu une année 71 bien chargée…..passe une bien douce journée

  3. Bonjour Zaza .
    J’espère que tu as passé un bon week-end et que tu vas bien et ton petit monde aussi .
    Ma petite visite du Lundi pour te souhaiter une bonne semaine .
    Bisous de nous deux .

  4. Beau retour Zaza et défi relevé avec brio tu as tire les leçons de la mésaventure et gagne tes galons en orthographe cesg désagréable de lire un texte bourré de fautes et pourtant c’est légion désormais.ravie de te retrouver j’espère que tu vas mieux plein de bises passe une bonne journée

  5. l’ortaugraf et la gandmaire et moi c’est un divorce sans conciliation Zaza heureusement durant mes 10 ans de travail (ensuite femme… au foyer hou la vilaine !) ce n’était pas primordiale je donnais les résultats à la secrétaire de plus c’était des chiffres hi hi !
    tu vois depuis ça ne s’arrange pas et bien souvent je « clic » avant de relire
    comme tu dis dans toutes les circonstances après un choc il faut rebondir sinon on devient zinzin
    bises de la semaine
    (j’ai des pages de programmées…mais je n’ai plus d’accès à mon tableau de bord blogger !)

  6. ah merci zaza tu m’as bien fait sourire ! Un temps où les ingénieurs connaissaient l’orthographe et pouvaient en remontrer aux petites secrétaires. Heureusement que tu avais prévenu un monsieur bien sous tous rapports. un instant j’ai cru qu’il t’avais demandé autre chose !!!!
    Je souris d’autant plus qu’avant-hier, déplorant la suppression de la dictée du téléthon cette année, un autre habitué de ces rendez-vous déplorait la très mauvaise orthographe de ses ingénieurs bien plus habiles en camemberts et autres courbes et tableaux ! sourires
    bises et belle journée

  7. Ton récit bien sympathique me rappelle pas mal de choses ayant trait à ma vie professionnelle pleine de rebonds, qui a commencé plus tôt, j’ai connu moi aussi la fameuse machine à écrire IBM à Boule au Centre Hospitalier de Toulouse, c’était du luxe ! Avant j’avais eu un job pendant pas mal de temps au CNES, puis chez un urbaniste, entre autre, bonne ambiance, dans les années 70 on trouvait beaucoup plus facilement du travail que dans les années 80 et la suite !
    Bisous Zoubis Zaza

  8. Bonjour Zaza
    ET oui , on ne faisait pas beaucoup de cadeaux a l’epoque de nos debuts ..j’ai connu ça aussi mais dans une branche de travail ..
    Mais bon aujourdhui on pourrait en faire encore un peu ..car l’orthographe de nos jours c’est cata !!!
    Bises

  9. Ayant fait des études commerciales en cycle long j’ai eu le bonheur d’avoir une prof de français qui considérait que les futures secrétaires que nous étions ne devaient pas faire de fautes comme elle en trouvait dans les corrections du bac général. Elle nous a donc imposé pour celles qui restaient à l’étude de remplacer deux heures par semaine par de la grammaire et de l’orthographe. De plus lors des épreuves du baccalauréat de technicien (en 1969) on nous enlevait des points si la dissertation contenait des fautes. Merci donc à cette femme pour son heureuse initiative. Il n’empêche que j’ai toujours un dico à portée de mains.
    Bisous Zaza. J’espère que tu vas mieux

  10. Merci beaucoup, chère Zaza, qui nous apprend beaucoup sur ta vie avec humour toujours ! Moi aussi, j’ai connu le télex (j’adorais lire et faire les bandes, taper en direct sous la dictée de mon premier patron) et la machine à boule ! Je repense au comm de Josette et je pense que maintenant, question orthographe, c’est toi qui pourrait en remontrer aux jeunes ingénieurs (qui s’en fichent d’ailleurs). Ah, mon grand-père aussi nommait le dictionnaire le « juge de paix » ! C’était du vécu passionnant, Zaza, gros bisous.

  11. Super Zaza je vois que l’année 73 a retenu notre attention si tu débutais dans ta vie professionnelle j’occupais mes vacances aussi pour gagner quelques fifrelins mais bon ce fut mon premier accident de travail . L’orthographe , oui dans ces années là 70,71, c’était vraiment une dictature pour toute personne en rapport avec l’écriture, plus comme maintenant où la tolérance est grande pour les fautes . Rien qu’avec les études de nos enfants nous avons vu la différence .
    Jamais tres agréable de recevoir un tel camouflet mais comme toi je pense qu’il peut être utile .
    Bonne journée
    bisous

  12. …et voilà donc pourquoi on ne trouve jamais aucune fôte ( LOL ) ds tes écrits !!
    Moi, c’est la ponctuation qui me cause des problèmes ….en vieillissant.
    Bonne semaine ZAZA, biz+.

  13. Bonjour ma Zaza
    1971 c’était hier !!!!!! tu as eu une sacrée année et à l’époque çà rigolait pas surtout si on était dans le secrétariat et qu’on avait un patron qui soulignait en rouge même une virgule qui manquait (j’ai connu cela mais finalement cela m’a aidée, mais bon sur le coup grrrrrr !!!!) avec l’âge j’ai l’impression que je fais plus de fautes qu’étant jeune mais bon y a pire quand je vois certains jeunes de maintenant çà craint, moi perso je ne trouve pas de faute à tes écrits qui sont toujours très bien faits. La pause vacances pour moi c’est à partir du 19 décembre (grandes vacances scolaire sur l’île qui commencent).
    Le lundi au soleil
    On pourrait le passer à s’aimer
    Le lundi au soleil
    On serait mieux dans l’odeur des foins
    On aimerait mieux cueillir le raisin
    Ou simplement ne rien faire
    Le lundi au soleil… et oui c’est moi qui en un clic arrive le lundi au soleil pour te remercier de ton gentil passage chez moi et te souhaiter un bel AM qui je l’espère sera doux et ensoleillé, en tous les cas je t’ai soufflé du soleil et de la chaleur.
    Gros bisous d’amitié de mon ti rocher.

  14. Étant dyslexique, l’orthographe est ma bête noire, je comprends trop bien ton embarras. Cela m’a joué aussi souvent des tours, et j’apprécie beaucoup quand gentiment et discrètement quelqu’un me prévient d’une faute laisser sur mon blog. C’est encore arrivé ce matin…
    Cela ne pas empêchée d’avoir mon bac et une licence derrière, clin d’œil, c’était aussi à Nanterre, entre 1970 et 1973, mais en géographie…

  15. Bonjour Zaza,
    Pfiou… 1971-73… Je ne peux pas en témoigner, je n’étais pas né. Mais l’orthographe, je crois que de plus en plus de personnes la négligent, hélas ! Hélas surtout pour elles ! Parce que, quoi qu’en disent et pensent certains, l’orthographe (même si les dictées d’antan on disparu) reste, dans le milieu professionnel, un critère de sélection. Y compris même lorsqu’il s’agit de postuler pour un emploi où l’écriture est secondaire ou n’a pas sa place. Et tant mieux. Le souci c’est que l’on demande aux jeunes d’être bons alors qu’on ne le leur permet pas forcément, d’un autre côté (rapport une fois de plus aux dictées qui ne sont plus au programme de certaines classes). Personnellement, j’ai la chance de n’avoir jamais tellement souffert de ce « mal »-là, sans doute parce que j’étais un littéraire, que j’ai toujours aimé lire et écrire, et que ça a toujours primordial pour moi de bien traiter notre belle langue française.
    En tout cas, ce défi t’a donné l’occasion de remonter loin dans le temps, certes, mais ce fut très plaisant à lire. Bravo.
    Bon lundi à toi, et ravi de ton retour. J’espère que ça va bien (mais je sais que tu es une optimiste, donc…)
    Bises
    FP

  16. Je crois que nous avons tous et toutes plus ou moins vécu ce genre de situation où nos « ainés professionnels » nous en faisaient baver mais il nous reste la logique du travail bien fait, non?
    Gros bisous de Mireille du sablon

  17. …la vie n’est pas toujours facile, ton exemple le montre bien, pas facile de demarrer dans la vie, mais une leçon n’est jamais perdue, tu as rebondis !! ah le telex, j’ai eu l’occasion d’utiliser cette machine à l’Agence France Presse, de bons souvenirs !! il fallait taper à la vitesse de lecture de la machine, pas evident !! bonne soiree chere zaza bisous

  18. Ces souvenirs là, on ne peut les oublier. Comme toi, comme beaucoup à l’époque, on faisait ce boulot auprès d’un directeur ou une directrice qui ne rigolait pas du tout avec l’orthographe. De nos jours on rigole de nous qui sommes restées très tatillons sur la chose.
    Nous avons été traumatisées dans notre jeunesse par des dictateurs, voilà la vérité, hi hi …
    Le boulot était bien difficile quand même.
    Moi aussi, j’ai passé mon CAP de sténo-dactylo en un an ! fallait travailler au plus vite.
    Ne t’inquiète surtout pas si je suis irrégulière ou si un jour je disparais du net, mon ordi refuse de se mettre complètement en route quand je le rallume. Ce matin il a daigné terminé de s’ouvrir au bout de 20 mn ! Fiston a tout nettoyé, scanné, enlevé les programmes frauduleux qui s’installent tout seuls etc etc … mais la panne est toujours là. C’est le centre de maintenance qui tarde à s’installer dans la barre en bas, tu sais le p’tit drapeau.
    Bref ! pas marrant et fiston n’a pas trop le temps en ce moment.
    Bonne soirée ma Zaza et gros bisous

  19. Bonsoir Zaza
    A cette époque pas de cadeau maintenant l’orthographe c’est plus cool … Je trouvais un prétexte,ce n’était pas de ma faute mais celle du stylo… (sourire)

  20. Un début de carrière mouvementé ! Grâce à ton « patron' » tu es devenue un pro de l’orthographe ! Remarque: maintenant ,l’orthographe est passé de mode surtout pour les jeunes!
    Bisous

  21. Il a marqué ta vie… mais tu en as pris le meilleur.
    Bravo, Zaza !
    J’ai beaucoup aimé ton récit et sa conclusion. Merci d’avoir partagé ainsi tes souvenirs.
    Bisous et douce journée.

  22. Coucou Zaza. Plein d’humour et d’auto dérision et tout ça sans jamais baisser les bras, quelle battante que tu fais! C’est super ! j’aime, la mise en mot et les illustrations qui vont avec!Bravo à toi!Bisous. chloé

  23. Coucou Zaza
    Machine à boule qui a été le luxe pour moi après tant d’années avec la fameuse machine à écrire noire à touches rondes qu’il fallait frapper de toute la vigueur de ses doigts pour qu’elles impriment x pelures à l’aide de carbones… sans faire de faute, car sinon, c’était la catastrophe… Il fallait gratter les pelures une par une en intercalant des feuilles pour ne pas salir les autres, et la pelure était si fine et délicate, retaper … etc !
    Tout en subissant le joug de plusieurs sous-chefs (ah misère !) : tout était urgent ! tous étaient pressés…
    Je me suis retrouvée dans tout ton témoignage ! Jusqu’à la gifle au directeur d’un service… qui voulait plus encore… qui m’a valu le « placard » dans un « pool dactylos » (immense hangar à peine chauffé contenant une centaine de dactylos avec la contremaîtresse au-dessus dans un « aquarium » qui distribuait le travail et nous surveillait !) On crevait de froid l’hiver, et on bouillait l’été sous les tôles du toit … Ma chaise disparaissait régulièrement… il me fallait perdre un temps fou pour la retrouver… compté comme amende ! J’ai tenu fièrement un an avant de partir la tête haute vers un emploi de comptable… et un salaire doublé ! Ouf !
    Suis RAVIE d’être en « retraite » malgré une santé précaire… RAVIE !!!
    Mais que penser des jeunes qui se retrouvent au chômage ou avec un travail précaire…
    Merci de ton billet plein d’humour et si bien rédigé !
    Bisous

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