Le fantôme d’Edgard – 3/8 … !!!


Chapitre III

Le docteur Martin Galle se dirigea vers la porte.

– « J’espère que ça lui fera du bien, » dit Yvon, « quand elle commence avec ses nerfs… elle n’arrête plus… elle est tellement fatigante ! »
Le docteur ne répondit pas et sortit.
Il comprenait facilement pourquoi Marie semblait être lasse du comportement et des réflexions de son mari. 
Yvon considérait sa femme comme une amie… une étrangère presque.
Le lendemain, les esprits étaient calmés.
On parlait très peu de l’incident de la nuit passée.
Ça n’avait été qu’un cauchemar.
Après le petit déjeuner, Blanche proposa une promenade autour de l’étang de Coupe Gorge.

Tous acquiescèrent, excepté Yvon.
– « J’aime mieux rester ici et lire les journaux. »
Bérénice parut peinée.
– « Et moi ? »
– « Vas y quand même. »
– « Je vais être toute seule. »
Le docteur s’avança :
– « Vous oubliez Bérénice, que je suis célibataire ! »
Yvon approuva :
– « C’est ça, il va t’accompagner, n’est-ce pas Martin ? »
– « Certainement, puisque tu veux la laisser vieille fille, sacripant ! »
Et le petit, groupe s’éloigna en riant.
Le reste de la journée se passa sans incident.
Durant l’après-midi, on se chauffa au soleil, ils s’amusèrent en bordure d’étang. L’eau était cependant trop froide pour songer à se baigner.

Yvon, qui était resté seul tout l’avant-midi, fut un véritable boute-en-train au retour de la joyeuse équipe.
Un peu avant le souper, sa femme s’approcha de lui :
– « Yvon ! »
– « Quoi ? »
– « Je voudrais te demander quelque chose… »
– « Mais quoi ?… Parle… »
– « Eh bien, tu sais que j’aime bien la campagne, mais… »
– « Oui mais, ensuite… ! »
 « Je ne veux pas retourner à Paris immédiatement, mais je t’avoue franchement que ça ne me plaît guère de coucher ici… »
Yvon se mit les poings sur ses hanches :
– « Tu recommences ? »
– « J’aimerais mieux coucher à l’hôtel. »
– « L’hôtel… l’hôtel. »
– « Tu veux que je tombe malade je suppose. »
Blanche était toute proche, elle avait entendu la conversation.
– « Maman a raison. »
– « Comment toi aussi ? »
– « C’est inutile de risquer de ruiner sa santé. »
Elle se tourna vers le docteur :
– « N’est-ce pas que vous m’approuvez docteur ? »
– « Quoi donc ? »
– « Maman aimerait coucher à l’hôtel ce soir. Elle se sent trop nerveuse. »
– « C’est le meilleur remède. »
Yvon se résigna :
– « Bon, bon, c’est bien, tu coucheras
à l’hôtel. »
Aussi vers vingt heures, madame Hurel quitta ses amis pour se diriger vers l’hôtel, le Relays du Château (hôtel Mercure) à RAMBOUILLET, où elle avait réservé en fin d’après-midi.

Yvon commença une partie d’échecs avec le docteur Martin Galle, pendant que Blanche, et son mari Rob O’Thique jouaient aux cartes contre Gertrude et Jean-Marie Deux.
Jacques Hurel et sa femme Claire étaient les deux remplaçants.
Vers onze heures, Jacques se tourna vers son neveu :
– « Rob, tu viens avec moi ? »
– « Où ? »
– « À la cave, je veux voir si les soupiraux sont bien fermés. »
– « Mais certainement. »
Rob O’Thique était un colosse de presque deux mètres. Il était brave, et cette histoire de fantôme était loin de l’effrayer.
Suivi de Jacques, il descendit à la cave.
Les soupiraux étaient tous bien fermés.
Ils remontèrent et rassurèrent les autres.
Vers onze heures trente, ils décidèrent de monter se coucher.
La maison se plongeait peu à peu dans les ténèbres.
Rob O’Thique mit du temps à s’endormir.
Il songeait aux grosses chaînes qu’il avait vues devant le soupirail.
Il était certain que le vent n’avait pas pu les remuer.
Et pourtant les trois hommes avaient nettement perçu le bruit de ces chaînes.
Tout à coup, Rob sursauta.
Il venait d’entendre un cri étouffé suivi d’un râlement.
– « Qu’est-ce que c’est que ça ? »
Il alluma la lumière du lit.
Blanche se réveilla :
– « Qu’est qu’il y a ? »
– « Oh rien… j’ai entendu un bruit. »
Tout à coup ils perçurent le bruit d’une porte qui s’ouvrait.
Rob passa sa robe de chambre.
– « Je vais voir ! »
– « Rob ! »
– « N’aie pas peur Blanche, je reviens. »
On entendait maintenant des voix dans le couloir, près du palier.

Rob ouvrit la porte de sa chambre. Il aperçut le docteur qui parlait avec Jacques Hurel.
– « Ça recommence ! » Fit Rob sur le pas de la porte de sa chambre.
– « Vous aussi… Vous avez entendu ? »
– « Oui. Mais cette fois, c’est bien quelqu’un qui a crié ! »
Jean-Marie Deux sortit de sa chambre à son tour.
– « Qu’est-ce que vous avez vu vous autres ? »
– « Rien vu, mais on a entendu un cri. » Déclara le docteur Martin Galle.
– « Un cri ? »
– « Oui. »
– « Pas moi ! »
Le docteur reprit…
– « Je suis certain que ça ne venait pas de la cave. »
– « Idem, approuva Jacques Hurel, le cri venait tout près de ma chambre. »
Soudain Rob demanda :
– « Où est mon beau-père ? »
– « Yvon ? »
– « Oui. »
– « Il doit dormir. »
Jacques sursauta :
– « Sa chambre est près de la mienne… s’il était malade ? »
– « Voyons, » s’interposa Jean-Marie Deux, « nous n’allons pas le réveiller pour si peu. »
– « Je ne suis pas de votre avis, » répondit le docteur. « Jacques, Rob et moi, avons nettement entendu un cri. Nos chambres sont près de celle d’Yvon, la vôtre est plus loin et vous n’avez rien perçu.
– « Allons voir. Dit Rob. »
Jacques frappa à la porte de la chambre de son frère.
Personne ne répondit.
Alors il tourna la poignée et la porte s’ouvrit.
Yvon était couché et semblait dormir.
– « Vous voyez, » dit Jean-Marie Deux, « je n’m’étais pas trompé. »
– « Un instant, » fit le docteur.
– « Quoi ? »
Le médecin venait de constater que la bouche d’Yvon était contractée.
Les yeux étaient légèrement boursoufflés.
Le docteur s’approcha du lit, suivi de Rob.
Jacques avait allumé la lumière :
– « Regardez ses yeux, » dit Rob, « il est malade ! »
Le docteur se pencha.
Il prit la main d’Yvon Hulet et tâta le pouls.
– « Il n’est pas malade ! »
Il y eut comme un soupir de soulagement.
Mais le docteur ajouta aussitôt :
– « Il est mort. »
– « Quoi ? »
– « Mort… Raide mort ! »
– « Oui. »
– « Et de quoi ? »
Le docteur s’avança encore plus.
– « Mon Dieu ! »
– « Quoi ? »
– « Qu’est-ce qu’il y a ? »
– « Il est mort étranglé… et regardez son cou ! »
Ils se penchèrent tous.
On voyait nettement sur le cou d’Yvon Hurel, la forme d’une main longue, maigre, des doigts comme des bâtons.
– « On dirait… » Fit Maurice.
Le docteur acheva :
– « Une main de squelette ???

Mais il ne manquait plus que cela… Un crime !
Qui est le meurtrier ?
Edgard le fantôme ? Quelqu’un d’autre ?

A SUIVRE …

Auteur/autrice : ZAZA-RAMBETTE

Une bête à corne née un 13 AVRIL 1952 Maman et Mère-Grand...! Vous trouverez ici : humour de bon matin, sagas historiques sur ma Bretagne, des contes et légendes, des nouvelles et poèmes, de très belles photographies de paysages et d’animaux, de la musique (une petite préférence pour la musique celte), des articles culturels, et de temps en temps quelques coups de gueules...! Tous droits réservés ©

25 réflexions sur « Le fantôme d’Edgard – 3/8 … !!! »

  1. Rob O’Thique… Trop bien :)
    Et voilà que nos amis sont confrontés à un meurtre perpétré par…
    Tu nous allèches fermement!!!
    Merci ma Zaza, fais de beaux rêves et que ta journée soit douce et belle
    Gros bisous
    Cendrine

  2. Absente mardi, je suis revenue en arrière lire le début de cette palpitante histoire.
    Merci de nous inventer ces petits polars qui nous tiennent en haleine.
    A demain pour la suite, maintenant que j’ai fait connaissance avec tous les protas gonistes qui ont toujours des noms trop drôles.
    Bon jeudi au soleil !
    Rien fait hier, la forme revient …
    Bisoux, ma zaza ♥

  3. CHEZ MOI PAS FANTOMES , mais de vraies amies qui apportent leurs crobes, du coup enrhumée mal de tête , tousser , mal dormi, bref colère contre moi bisous de loin !!!!

  4. Un meurtre ! Hum, y en aura-t-il d’autres à venir ? Cet Yvon, qu’a-t-il fait seul dans la maison lorsque tous les autres sont allés se promener ? Si sa femme épouvantée n’avait pas préféré dormir à l’hôtel plutôt que dans cette maison louée, serait-elle morte aussi ? Quel dommage, si l’on en juge par la photo du palier, que dans cet intérieur si joli un tel drame ait lieu ;))). Une mort irrationnelle, gla gla !, ou bien une mise en scène humaine ?

  5. Mais qui donc joue le fantôme et pourquoi s’en prend on à Yvon , mystère , mystère .
    C’est bizarre aussi qu’Yvon n’ait pas voulu se promener avec les autres .
    Brr , j’attends la suite avec impatience
    Bonne journée
    Bisous

  6. …et bien, ça prend une drôle de tournure tout ça…à demain pour la suite..
    Bisous du soir
    Mireille du sablon

  7. Je reviens en arrière car hier j’étais sur Toulouse. Mamamia!!! Qu’est-ce qui se passe ici, un crime? Bon je vais lire la suite, moi. Bisous un peu inquiets…

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