ERREUR FATALE …!!! – 6/31

Toujours aux « pissenlits par la racine », révélations !

Les écuelles de salade composée, délestées de leurs ingrédients, partent vers la plonge.

La serveuse les remplace, par une farandole de charcutailles, en leur souhaitant un bon appétit. Souhait inutile s’il en est, car Jacky avait un petit creux qui pouvait virer au gouffre.

– «Quand je pense, qu’il y a des dieux qui interdisent à certains le vin et le cochon ! Ça c’est vache !» Rétorqua Jacky.

Il attaque donc, la ronde de cochonnailles avec entrain. Un bout de saucisson par ci, un morceau de jambon par là et un petit coup de picrate lubrificateur derrière les amygdales !

Tout en avalant comme un affamé, il pensait à cette histoire de fugue. Le début a l’air simple, peu original. Il n’y a pas de quoi finir dans un canal ! Pourtant, Jean … ! Et puis les agressions de cet après-midi ? Il les avait presque oubliées !

– «Que s’est-il passé par la suite ?», demande-t-il à Meg, impoliment, la bouche pleine.

– «Le lendemain matin, Jean essaya de contacter le fameux Domino. Grâce à internet, il trouva facilement son adresse, dans le onzième, et son numéro de téléphone. Il appela immédiatement. Au bout de quelques sonneries, quelqu’un décrocha. Jean enregistra la communication, et me la fit écouter par la suite.»

– «Allo ?»

– «Bonjour, pourrais-je parler à Monsieur Dufour ?»

– «C’est lui-même.»

– «Monsieur Dominique Dufour ?»

– «Non, André, Dominique est mon frère. Il n’est pas là pour le moment.»

– «J’aimerais le rencontrer. Où et quand puis-je le joindre ?»

– «C’est à dire que … Qui êtes-vous ? Que lui voulez-vous ?»

– «Mon nom est Klockh, je suis un ami, de Monsieur et Madame de Maragne, leur fille Ghislaine n’a pas donné de ses nouvelles depuis une semaine. Ghislaine et Dominique travaillent souvent ensemble, c’est pourquoi …»

– «Je connais Ghislaine, une chic fille. Je suis très préoccupé, Monsieur Klockh. J’avais rendez-vous avec Dominique hier soir. Nous devions aller au cinéma ensemble, j’ai attendu en vain mon frère. Ce matin, inquiet, je suis allé chez lui, personne ! La concierge, qui me connaît et possède un double des clefs, m’a ouvert la porte du studio. Tout avait l’air normal, je n’ai pas trouvé de mot, je ne sais que faire !»

– «Écoutez, Monsieur Dufour, je ne pense pas qu’il faille s’inquiéter. Je vais essayer de joindre Ghislaine, je suis à peu près sûr qu’elle doit roucouler en compagnie de Dominique. Laissez-moi vos coordonnées, je vous tiendrai au courant.»

– «Voilà, à peu de choses près, la conversation téléphonique que Jean eût avec le frère de Dominique », conclut Meg.

– «Jean est allé chez Ghislaine de Maragne ? Je l’ai d’ailleurs accompagné, chez Ghislaine. Nous avons sonné, personne. Jean sortit son rossignol !»

– «Son rossignol ?»

– «Son passe-partout, si tu préfères.»

– «Vous avez ouvert la porte ?»

– «Après quelques tentatives infructueuses, la serrure a joué !»

Le vermillon provoqué par le «Vite à boire» déserta les joues de la croqueuse de salade. Elle repoussa son assiette et posa sa fourchette.

– «Oui, la serrure a joué ! La serrure, mais pas nous, Eddy ! En poussant la porte, on est passé de l’autre côté du miroir ! Et ça cocotait sec ! J’ai cru que j’allais restituer mon crème et mon croissant. Mes dents de sagesse baignaient dans le café au lait. Jean aussi était tout pâlichon. Nous entrâmes. L’horreur ! Le studio de Ghislaine est petit, mais arrangé avec goût. Tout de suite à gauche, la salle d’eau. Juste après, toujours sur la gauche, un muret bar sépare la kitchenette du reste de la pièce. Face à l’entrée, devant une fenêtre, un bureau qui ploie sous les livres et les rayons de soleil. A droite, un clic-clac…»

– «Un clic-clac ?»

– «Une banquette que tu transformes en lit, en la dépliant. Clic-clac ! Faut sortir m’sieur Eddy !».

– «Je sors, je sors ma moqueuse ! Je peux même deviner la suite. Le clic-clac était ouvert et en travers, en légère décomposition, Domino et Ghislaine.»

– «Gagné beau gosse ! Enfin, c’est presque ça. Ils étaient effectivement là, sur le lit, nus, bâillonnés. Mais leurs corps n’étaient pas complets, il manquait des bouts. Oh ! Pas de gros bouts, les phalanges, les gros orteils et les oreilles avaient déserté les deux cadavres. L’inculte goujat s’était ingénié à sectionner, au droit des os. Mais ce n’est pas tout ! Chaque patient avait eu droit à un régime de faveur. Le Dominique avait égaré sa baguette magique, ainsi que ses testicules qui font parties de l’appareil 3 pièces des individus de sexe masculin. Quant à Ghislaine, les yeux délogés des orbites, elle devrait, dorénavant, se passer de la pointe de ses seins, qui d’après le légiste, avaient été sectionnés par des incisives humaines.»

– «Crimes de sadique ?»

– «Non ! Enfin celui qui a œuvré est peut-être légèrement perturbé, mais le but premier de cette dissection, n’était pas l’éjaculation de son artisan. Il est très vite apparu, la suite l’a confirmée, que l’on a voulu faire parler Ghislaine ou Dominique.»

– «Ou les deux !»

– «Ou les deux, comme tu dis. Sur le mur, face au clic-clac de tortures, à la bombe, quelqu’un avait écrit «OÙ EST-CE ?».

Les deux étudiants ont sans doute eu, durant tout leur supplice, cette question devant les yeux ! »

– «Enfin pour Ghislaine et Dominique, je suis sûre qu’ils n’ont pas répondu à la question, Eddy.»

– «Pourquoi ?»

– «Parce qu’ils ne connaissaient pas la réponse ! Ils n’ont certainement même pas compris la question !»

– «Explique-toi Meg.»

– «Le tortionnaire et ses complices pensaient qu’un des deux ou les deux étudiants :

  •  Savaient !
  • Possédaient !
  • Cachaient !

Une chose d’une importance capitale pour eux. Ils n’ont posé qu’une question : «OÙ EST-CE ?». Ce qui prouve qu’ils n’ont pas discuté, ils n’ont pas donné d’explications. Ils ont juste posé une question et la seule chose qui les intéressait, c’était la réponse à cette requête. Cette satisfaction, malgré les efforts déployés pour rendre Dominique et Ghislaine loquaces, ils ne l’ont certainement pas eue.»

– «Qu’est-ce qui te fait dire ça ?»

– «Si Dominique et Ghislaine avaient su quelque chose, ils auraient parlé. Tu n’as pas vu dans quel état ils étaient ! S’ils avaient parlé, les autres auraient arrêté de les découper. Ils les auraient tués, ça oui !»

– «Ouais ! Ce que tu dis est bien beau, mais tu n’as pas de preuves, tu élucubres, tu bâtis sur du sable !»

– «Sur du sable ? Bouffon va ! Qu’est-ce que tu t’imagines ? Que ça m’est sorti, là, comme ça, en mangeant une salade ? Mais mon petit arlequin, ça fait un an et demi que j’échafaude. Jean a enquêté deux mois. J’ai tout repris à zéro depuis mai dernier et toi, «FLEUR DE NAVE», tu dis que je fais du cinoche, que je me raconte des histoires, dans ma p’tite tête de sarcelle !»

A suivre …

Auteur/autrice : ZAZA-RAMBETTE

Une bête à corne née un 13 AVRIL 1952 Maman et Mère-Grand...! Vous trouverez ici : humour de bon matin, sagas historiques sur ma Bretagne, des contes et légendes, des nouvelles et poèmes, de très belles photographies de paysages et d’animaux, de la musique (une petite préférence pour la musique celte), des articles culturels, et de temps en temps quelques coups de gueules...! Tous droits réservés ©

21 réflexions sur « ERREUR FATALE …!!! – 6/31 »

  1. Quelle horreur… En effet de l’acharnement pour connaître une réponse… Oh ben oui moi j’aurais parlé si j’avais su… ou pas, gloups !! Bises Zaza…

  2. Une véritable horreur!
    Va-t-on pouvoir dormir après cela ?
    Pourquoi Jean a-t-il été passé à la casserole ? C’est la question que je me pose avec angoisse, si j’étais Meg ou Jacky je ne m’embarquerai pas sur ce rafiot pourri!
    J’attends la suite avec impatience!
    Grosses bises et belle soirée de Noël à toi et à toute ta famille.

  3. mais tu es le « maître » du roman policier !
    quand va- t-on voir tes livres dans les vitrines des librairies ? quelle aisance dans l’écriture !
    En attendant de tres bonnes fêtes en cette fin 2016
    je t’embrasse
    monique

  4. aujourd’hui journée « popotes » et oui la tradition veut que nous fassions bombance ce soir, enfin ce sera un petit repas amélioré….hihihi….je te souhaite un beau réveillon à toi aussi ainsi qu’à ceux qui t’entourent…..

  5. Mais c’est du bien saignant!!! Comme dans les bouquins que j’adore lire et les séries que j’adore regarder!!! bravo Zaza, ça gicle ferme tout ça et c’est super bien écrit!
    Je te souhaite un beau réveillon de Noël, gros bisous
    Cendrine

  6. Oups j’aurais bien du lire plus tôt ton billet , va falloir que je me remotive pour le réveillon ( à deux ) de ce soir .
    Bon réveillon à toi et ta famille
    Joyeux Noël
    Bisous

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