Le jardin George DELASELLE – Île de Batz – 1/3 … !!!

Coucou me revoilou, en mode « été avec beaucoup de boulot » !

Une semaine n°29 chargée, en compagnie de copains de mon village gallo qui ne connaissaient pas l’insularité.

Une belle façon de redécouvrir certains endroits de l’île que je n’avais pas revus depuis des années. Je vais donc vous faire visiter virtuellement, cette semaine, le jardin Georges DELASELLE.

Un peu d’histoire pour commencer 

Au cours d’un voyage qu’il effectue en 1897, Georges DELASELLE,

assureur parisien, passionné de végétaux exotiques, tombe sous le charme de l’Île de Batz. (Il n’y a rien s’étonnant, j’ai été moi-même envoutée par ses charmes depuis ma naissance).

Cet assureur parisien, ami de Jean Dybowski, directeur du jardin d’essai colonial de Vincennes devenu aujourd’hui le jardin d’Agronomie tropicale (Paris) est étonné par la présence de nombreux végétaux rares en provenance des quatre coins du monde et acclimatés par les marins de l’île, décide d’y créer un jardin exotique.

De 1897 à 1918, il dirige travaux et plantations, aménage un cordon de dunes artificielles afin de protéger le jardin des vents, et procède à l’excavation d’une cuvette profonde de cinq mètres dont les bords sont travaillés en terrasses.

Au cours de ces travaux, il fit une très belle découverte, la mise à jour d’une nécropole datant de l’âge du bronze.

Une plantation en périphérie de cyprès de Lambert et de pins noirs d’Autriche est la première étape du jardin qui permettra à Georges DELASELLE de protéger les plantes du vent.

Tuberculeux, il quitte définitivement Asnières (Hauts-de-Seine) pour l’île de Batz. Il aménage son jardin et devient une référence en matière de plantes exotiques.

En 1937, Georges DELASELLE, malade, se résout à vendre son jardin, mais s’installe dans la maison du gardien. 

À sa mort en 1944, à l’âge de 83 ans, la dune aride et primitive a laissé place à une luxuriante oasis peuplée de palmiers et autres plantes exotiques.

Vendu à plusieurs reprises le jardin, victime d’un désintéressement général, sombre peu à peu dans l’oubli et l’abandon.
En 1957, le jardin devient une colonie de vacances et reste une friche. Elle deviendra un village de vacances qui abrite actuellement le centre nautique.

En 1987, l’association de bénévoles « Les amis du jardin Georges DELASELLE » sous l’impulsion de Richard REYMANN décide de réhabiliter le jardin.

En 1997, un siècle après sa création, le jardin est acquis par le Conservatoire du littoral. Il est aussi détenteur du label « jardin remarquable », décerné par le Ministère de la culture et de la communication sur des critères de composition, d’intégration dans le site, de qualité des abords, d’intérêts botanique et historique, d’entretien et de gestion. Olivier Maillet, alors membre de l’association de bénévoles précitée en est devenu le responsable. Passionné de botanique, il contribue à l’entretien de ce jardin, y a planté d’autres espèces et créé des coins d’agrément pour le plaisir des yeux tout en gardant l’esprit originel de son concepteur…  

Dans cet éden abrité, la visite du jardin Georges DELASELLE est un véritable dépaysement. Son exubérance contraste avec le paysage maritime environnant. L’influence du Gulf Stream, sur cette magnifique côte nord-finistérienne, permet à ce  jardin de voir fleurir de luxuriantes plantes tropicales et australes. La collection botanique comptait en 2009 plus de 2000 espèces originaires de tous les continents, dont une exceptionnelle et rare collection de palmiers. 

La majorité des plantes proviennent de l’hémisphère sud (Californie, Chili, Australie, Nouvelle-Zélande……..etc.) et des régions proches de celui du Bassin Méditerranéen. 

La personnalité du jardin tient à son histoire, mais aussi à l’environnement remarquable du site où s’organisent en parfaite harmonie, vestiges néolithiques (datation: âge de bronze) et sculptures contemporaines.

Lors de l’arrivée de Georges DELASELLE sur l’île, certaines plantes subtropicales avaient déjà été acclimatées avec succès.

C’est le cas du Pourrétia du Mexique (Fascicularia pitcairniaefolia), rapporté du Chili par des marins au long cours au milieu du XIX ème siècle.

En fleur sur l’île fin août, voire septembre …

Les griffes de sorcière (Carpobrotus edulis), étaient utilisées pour le faîtage des maisons depuis fort longtemps.

Il semble également que les dracenas (Cordyline australis) agrémentaient déjà le paysage insulaire,

tout comme les agaves (Agave americana), peut-être rapportées de voyages en Méditerranée par des marins de l’île.

Quelques sujets de palmier à chanvre – (Trachycarpus fortunei) existaient probablement dans les jardins d’anciens capitaines, puisqu’il était connu à Brest et en Cornouaille anglaise depuis une cinquantaine d’années.

Une grande partie de la collection de Georges Delaselle provenait certainement du jardin d’Agronomie tropicale de Paris, des serres du Jardin colonial de Nogent-Sur-Marne et de ses visites dans les jardins méditerranéens.

Les relations amicales qu’il entretenait avec Mélanie de Vilmorin,

alors locataire du Château du Taureau en Baie de Morlaix, lui ont peut-être permis d’enrichir sa collection de plusieurs espèces.

Enfin, la correspondance qu’il échangeait avec des amateurs, les graines et les boutures qu’il recevait, ont peu à peu constitué sa collection botanique.

Aujourd’hui, la collection botanique du Jardin Georges DELASELLE compte plus de 2500 espèces originaires des cinq continents. Plus des deux tiers proviennent de l’hémisphère sud, des régions au climat proche du bassin méditerranéen : Californie, Chili, Afrique Australe, Australie et Nouvelle-Zélande. La relative douceur du climat insulaire permet de conserver en plein air, une étonnante collection de palmiers ainsi que de nombreuses plantes subtropicales.

Un grand merci à Olivier Maillet, qui en fut le directeur pendant de nombreuses années et qui a su faire évoluer ce « jardin remarquable », tout en gardant l’esprit de l’œuvre de Georges DELASELLE. Malheureusement ce dernier, s’est fait débarqué par l’association qui gère le site, il y a un bon couple d’années.

A SUIVRE …

 

Auteur/autrice : ZAZA-RAMBETTE

Une bête à corne née un 13 AVRIL 1952 Maman et Mère-Grand...! Vous trouverez ici : humour de bon matin, sagas historiques sur ma Bretagne, des contes et légendes, des nouvelles et poèmes, de très belles photographies de paysages et d’animaux, de la musique (une petite préférence pour la musique celte), des articles culturels, et de temps en temps quelques coups de gueules...! Tous droits réservés ©

42 réflexions sur « Le jardin George DELASELLE – Île de Batz – 1/3 … !!! »

  1. Merci pour cette superbe leçon d’histoire pleine de détails très intéressants !
    Contente de te relire un peu.
    Bon mardi … un peu morose …
    Bisoux, ma zaza

  2. Coucou Zaza,
    Contente de te retrouver et merci pour la visite de ce beau jardin qui revit heureusement cela eut été dommage de le laisser sombrer.
    Bises et belle journée

  3. C’est formidable que ce remarquable jardin ait été définitivement réhabilité, tant mieux, une oasis de bonheur cela ne doit pas se perdre !
    Bisous et merci Zazounette

  4. Un article super intéressant agrémenté de jolies photos !
    C’est assez étonnant de voir toutes ces plantes exotiques dans cet endroit !
    La Provence n’a plus qu’à bien se tenir !
    Bonne journée à toi

  5. …vraiment intéressant ton article! merci de nous faire profiter de tous ces beaux lieux.
    Bisous du jour de Mireille du Sablon

  6. c’est sans nul doute un très bel endroit, espérons qu’il sera préservé à l’avenir
    attention de ne pas trop te fatiguer dans le tien de jardin !
    belle journée et bises

  7. Bonjour Zaza,
    Te voilà de retour parmi nous, tu es plus au calme ! lol
    Un beau jardin sur cette île, il y a des gens qui laissent des traces de leur passage sur cette terre, en tout cas il est bien entretenu , c’est important !!
    Bonne journée, profite bien de ton île, bises

  8. hello Zaza
    superbe visite et quand c’est sous le soleil ilien quel plaisir , et le revoilà le soleil , il nous manquait un peu , il est revenu avec la marée ..
    merci pour l ‘article , sur ce jardin extraordinaire
    bises
    kénavo

  9. Hé bonjour chère Zaza ! Une belle histoire que ce magnifique jardin . Merci et à bientôt la suite ! J’espère que tu vas tout à fait bien ! Bisous !

  10. Magnifique Zaza et ce jardin me fait penser à celui de Roscoof que nous avions admiré il y a quelques années. Bravo à ce monsieur et à ces bénévoles qui l’entretiennent. J’espère un jour pouvoir venir le voir et faire la connaissance de ton île. Gros bisous, ma chère Zaza et bel après-midi

  11. Tu démarres fort pour ton retour sur ton blog ! C’est d’ailleurs pour notre plus grande joie ! Continue Zaza. Gros bisous.

  12. C’est un voyage passionnant qui commence en ta compagnie!
    Tout ce que j’aime, une oeuvre de forcené amoureux d’un lieu, d’un territoire pourvu d’une âme, un jardin rempli de trésors créés par Dame Nature, une vieille nécropole… Plaisirs de Nature et d’Archéologie contés par notre Zaza retrouvée, je suis ravie et je te fais de gros bisous en attendant la suite!
    Cendrine

  13. Un grand passionné de la nature capable de faire pousser des plantes incroyables et exotiques.
    J’étais triste de le voir en friche mais ouf ! la suite me rassure. J’aimerais beaucoup visiter un tel lieu, il y a de sacrées découvertes à y faire. Merci pour tes photos et cette histoire.
    Contente de ton retour, même s’il est en douceur. La blogo fonctionne au ralenti … normal en cette période.
    A bientôt et gros bisous

  14. Coucou ma Zaza ! Je suis ravie de commencer la visite historique de ce jardin en ta compagnie, comme tu peux l’imaginer, j’adore arpenter les allées des jardins que je ne connais pas ! Et j’espère bien découvrir celui-ci à une prochaine occasion… Une pensée à ce Monsieur Delaselle qui a oeuvré pour nous et merci à toi pour la découverte. Bon séjour dans ton île et gros bisous de shuki

  15. Bonjour Zaza
    Quand les créateurs créent
    Quand les générations à venir réhabilitent
    On se prend à dire heureusement que la chaîne rompue par incurie a été renouée
    Merci de ce bel article très vivant
    Bel après-midi
    Bisous

  16. Coucou Zaza
    Une belle histoire de cet homme courageux le jardin c’est beaucoup de travail. Très belles tes photos…merci et bon retour parmi nous.
    bisous mon amie

  17. Très agréable de te retrouver dans un domaine si agréable
    Merci à toi pour cette documentation et de si belles photos
    Et contente de te retrouver
    Bisous
    @ Bientôt

  18. Contnte de te relire mais je t’avoue que je n’ai pas tout lu.
    Mais l’essentiel m’a plût.
    Pauvre homme qui s’est démené pour que cela finisse ainsi
    Mais bon, il en reste tout ce que tu viens de dire……..
    Bisous d emon sud enflammé de partout.
    J’en suis a 20 Km et mon fils a 12 km…….
    Mais les pompiers sont là, les pauvres…………

  19. Chouette histoire ! Je n’aime pas voir jardins et maisons abandonnés. Là, l’oeuvre de ce monsieur continue et c’est bien. Je suis bien contente de te retrouver. Bises. FRANCOISE

  20. Bonsoir Zaza
    Superbe billet sur l’histoire de l’ile et cet homme passionné de botanique ….avec ses plantations d’arbres ou plantes venant du autre monde……..Il aurait été dommage de voir son travail anéanti au fil des ans……Bravo aux bénévoles de lui redonner vie……
    bonne soirée
    amitiés

  21. belle aventure pour ce jardin magnifique a ne pas en douter, des plantes Amérique du sud, j’aime ici nous en avons aussi d’ou nos climats tempérés, merci de nous avoir fait découvrit un petit coin de chez toi
    bises amicales
    lyly

  22. Ravie de ton retour…j’ai comme l’impression que tu as remanié ton blog, moins de rubriques sur les côtés, moins de liens…textes plus gros dans les rubriques, sous les photos….Pour ce qui est de ce jardin, c’est heureux que des bénévoles ainsi que les instances du littoral aient voulu le préserver et le remettre à l’honneur… Un joli lieu de balades et de visites pour les amateurs de nature…bisous Zaza

  23. Je vais voir la suite… mais c’est chouette qu’une association ait empêché le jardin de mourir tout à fait.

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