Le mot Mystère – saison 4/6… !!!

RAPPEL DES RÈGLES :

  • Une définition.
  • Un mot à trouver.
  • Faire des anagrammes avec 5 lettres minimum – pas utile de faire beaucoup de mots 5 ou 6 sont largement suffisants pour un texte passionnant.
  • Vous faites un texte avec les mots.
  • Cerise sur le gâteau un texte en rapport avec le mot mystère

AAEEBTVLLR BARTAVELLE – 10 lettres pour ce mot féminin

« Le mot de Lilou – Définition – Amis ornithologue à vos « faunes et flores » Je vous propose de retrouver le nom d’une perdrix rouge, plus grosse que la perdrix ordinaire, vivant sur les hauts sommets et dans les forêts de pins. »

À vos dictionnaires ! –😂– Les anagrammes utilisées

« Bartavelle, larvé, alerté, brève, vallée, tavelé, tabler, belle, verbe, brave, verte, lèvre, table, travée, talle. »

Inspiré de « La gloire de mon père (1957), et remanié pour cet exercice en introduisant des anagrammes de bartavelle »
Toutes mes excuses Monsieur Pagnol.

Oui, c’était bien un vallon, qui se creusait à mesure que je m’approchais. Peut-être était-ce celui dans lequel j’étais larvé le matin ?
Les deux mains en avant, j’écartais les térébinthes, et les genêts, qui étaient aussi grands que moi…
J’étais encore à cinquante pas du bord d’une travée, lorsque je fus alerté par une détonation brève qui retentit, puis, deux secondes plus tard, une autre !
Le son venait d’en bas : je m’élançai, bouleversé de joie, lorsqu’un vol de très gros oiseaux, jaillissant de la petite vallée, piqua droit sur moi… Mais le chef de la troupe chavira soudain, ferma ses ailes tavelées et, traversant un grand genévrier, vint frapper lourdement le sol.

Je me penchais pour le saisir, quand je fus à demi assommé par un choc violent qui me jeta sur les genoux. C’était sans tabler sur un autre oiseau qui venait de me tomber sur le crâne, et je fus un instant ébloui. Je frottai vigoureusement ma tête bourdonnante : je vis ma main rouge de sang. Je crus que c’était le mien, et j’allais fondre en larmes, lorsque je constatai que les volatiles étaient eux-mêmes ensanglantés, ce qui me rassura aussitôt.
Je les pris tous deux par les pattes, qui tremblaient encore du frémissement de l’agonie.
C’étaient des perdrix, mais leur poids me surprit : elles étaient aussi grandes que des coqs de basse-cour, et j’avais beau hausser les bras, leurs becs rouges touchaient encore le gravier.
Alors mon cœur sauta dans ma poitrine : de belles bartavelles ! Des perdrix royales ! Je les emportai vers le bord de la travée – c’était peut-être un doublé de l’oncle Jules ?
Mais, même si ce n’était pas lui, le chasseur qui devait les chercher me ferait sûrement grand accueil, et me ramènerait à la maison : j’étais sauvé !
Comme je traversais péniblement un fourré d’argéras, j’entendis une voix au verbe haut, qui faisait rouler les R aux échos : c’était celle de ce brave oncle Jules, voix du salut, voix de la Providence !
A travers les branches de couleur verte, je le vis. Le vallon, assez large et peu boisé, n’était pas très profond. L’oncle Jules venait de la rive d’en face, et il criait, la lèvre pendante, sur un ton de mauvaise humeur :
– « Mais non, Joseph, mais non ! Il ne fallait pas tirer ! Elles venaient vers moi ! C’est vos coups de fusil pour rien qui les ont détournées ! »
J’entendis alors la voix de mon père, que je ne pouvais pas voir, car il devait être sur la travée :
– « J’étais à bonne portée, et je crois bien que j’en ai touché une ! »
– « Allons donc », répliqua l’oncle Jules avec mépris. « Vous auriez pu peut-être en toucher une, si vous les aviez laissées passer ! Mais vous avez eu la prétention de faire le **coup du roi** et en doublé ! Vous en avez déjà manqué une ce matin, sur des perdrix qui voulaient se suicider, et vous l’essayez encore sur des bartavelles, et des bartavelles qui venaient vers moi ! »
– « J’avoue que je me suis un peu pressé », dit mon père, d’une voix coupable… « Mais pourtant… »
– « Pourtant », dit l’oncle d’un ton tranchant, « vous avez bel et bien manqué des perdrix royales, aussi grandes que des cerfs-volants, avec un arrosoir qui couvrirait un drap de lit. Le plus triste, c’est que cette occasion unique, nous ne la retrouverons jamais ! Et si vous m’aviez laissé faire, elles seraient dans notre carnier et sur la table de demain ! »
– « Je le reconnais, j’ai eu tort », dit mon père. « Pourtant, j’ai vu voler des plumes… »
– « Moi aussi », ricana l’oncle Jules, « j’ai vu voler de belles plumes, qui emportaient les bartavelles à soixante à l’heure, jusqu’en haut de la travée, où elles doivent se foutre de nous ! »
Je m’étais approché, et je voyais le pauvre Joseph. Sous sa casquette de travers, il mâchonnait nerveusement une talle prélevée sur un pied de romarin, et hochait une triste figure.
Alors, je bondis sur la pointe d’un cap de roches, qui s’avançait au-dessus du vallon et, le corps tendu comme un arc, je criai de toutes mes forces :
Alors, je bondis sur la pointe d’un cap de roches, qui s’avançait au-dessus du vallon et, le corps tendu comme un arc, je criai de toutes mes forces :
– « Il les a tuées ! Toutes les deux ! Il les a tuées ! »
Et dans mes petits poings sanglants d’où pendaient quatre ailes dorées, je haussais vers le ciel la gloire de mon père en face du soleil couchant.

Auteur/autrice : ZAZA-RAMBETTE

Une bête à corne née un 13 AVRIL 1952 Maman et Mère-Grand...! Vous trouverez ici : humour de bon matin, sagas historiques sur ma Bretagne, des contes et légendes, des nouvelles et poèmes, de très belles photographies de paysages et d’animaux, de la musique (une petite préférence pour la musique celte), des articles culturels, et de temps en temps quelques coups de gueules...! Tous droits réservés ©

23 réflexions sur « Le mot Mystère – saison 4/6… !!! »

  1. J’ai encore en tête ce beau film de Pagnol et je le regarde à chaque fois qu’il repasse à la télévision.
    Bien vu ton défi!
    Bises du jour
    Mireille du sablon

  2. Un passage inoubliable de la Gloire de mon père, j’ai livre, que je relis parfois et film que je regarde assez souvent.
    Bises et belle journée

  3. Bonjour Zaza.
    J’espère que comme nous ton week-end c’est bien passé et que tu vas bien et ton petit monde aussi.
    Nous avons eu du beau temps, un peu exceptionnel pour la saison et ça a l’air de vouloir durer.
    C’est tant mieux, compte tenu du prix du fioul.
    Dimanche nous avons visité des petits villages tous près de chez nous et que nous avions négligés depuis longtemps.
    Je te souhaite une bonne semaine.
    Bisous de nous deux.

  4. Quelle film magnifique , avec aussi le château de ma mère !
    Je connaissais le nom mais celui d’aujourd’ui restera un mystère jusqu’à lundi prochain pour moi
    Bonne semaine Zaza

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