Le tableau du samedi 12 novembre 2022… !!!

Les consignes de Lilou, ICI : « Après toute cette débauche de Nus, il faut bien se rafraîchir les idées et je vous propose… »

Son thème : « L’amour courtois. »

« La Belle Dame sans Merci » de Sir Francis Bernard Dicksee
Huile sur toile – Dimension : hauteur : 137,2 cm – largeur : 188 cm – Datation : entre 1901et 1903  – Se trouve au Bristol City Museum and Art Gallery

Le 21 avril 1819, John Keats écrivit « La Belle Dame sans Merci ». Ce titre, Keats l’emprunta à un poème écrit en 1424, mais l’histoire du chevalier tombant amoureux d’une belle femme elfe, est le propre de Keats.
Et le poème de Keats a évidemment hanté Frank Dicksee qui a passé les années de 1901 à 1903 à travailler sur cette magnifique toile.
Le poème commence et se termine dans un paysage hivernal mais les strophes du milieu rappellent un moment magique où le chevalier d’armes rencontre cette belle dame.

« Je vis une Dame par la prairie,
Elle était belle — une fille des fées,
Ses cheveux étaient longs, ses pas légers,
Et ses yeux étaient fou. »

Le ciel magnifique lointain, les collines violettes, les bois, l’aperçu du lac, la prairie vallonnée, de belles fleurs, cette frange feuillue enferment le drame central.
Et c’est ce moment décrit dans cette autre strophe que Dicksee a choisi de peindre.

« Je la mis sur mon coursier paisible,
Et ne vis qu’elle tout le long du jour,
Car elle se penchait sans cesse de côté, et disait
Un refrain enchanté. »

Sur le coursier qui fait les cent pas, la tête baissée, soumise, parée, Lady Redhead est assise en selle latérale dans une robe fluide et luxueuse de rhubarbe, les cheveux en cascade assortis.
Lui, ne semble plus contrôler quoi que ce soit. Avec des yeux subjugués, il n’a d’yeux que pour elle.
Cette femme fatale est aux commandes. Elle est grande sur la selle, il lève les yeux, ses bras tendus vers le chevalier l’invitent à l’amour…

Dicksee et sa sœur Margaret ont suivi l’enseignement de leur père, l’artiste Thomas Dicksee.
Ils ont tous deux produit des œuvres qui s’inspiraient de sujets historiques tels que Roméo et Juliette – Le décès d’Arthur – L’enfant Haendel – Swift et Stella
Lorsque Frank Dicksee a répondu au poème de Keats, il a bouleversé la chevalerie et en 1925, trois ans avant sa mort, à l’âge de 74 ans, Dicksee a reçu son propre titre de chevalier.
Cette Belle Dame n’est pas une demoiselle en détresse, mais bien un tableau captant un moment intense où Knight et Lady Beautiful se rencontrent dans un champ de fleurs, le fait de savoir qu’il ne s’est pas transformé en un lit de roses le rend d’autant plus obsédant.

La Belle Dame sans merci

Oh ! de quoi souffres-tu malheureux,
Errant solitaire et pâle ?
Les joncs de l’étang sont flétris,
Et aucun oiseau ne chante.

Oh ! de quoi te plains-tu malheureux,
Si hagard et si accablé ?
Le grenier de l’écureuil est plein,
Et la moisson est rentrée.

Je vois un lis à ton front
Moite d’une rosée d’angoisse et de fièvre,
Et, sur ta joue, une rose mi-flétrie
Achève de mourir.

Je vis une Dame par la prairie,
Elle était belle — une fille des fées,
Ses cheveux étaient longs, ses pas légers,
Et ses yeux étaient fous.

Je la mis sur mon coursier paisible,
Et ne vis qu’elle tout le long du jour,
Car elle se penchait sans cesse de côté, et disait
Un refrain enchanté.

Je tressai une couronne pour ses cheveux,
Et des bracelets, et une ceinture embaumée ;
Elle me regarda comme si elle m’aimait,
Et fit entendre une très douce plainte.

Elle me découvrit des racines savoureuses
Et du miel sauvage, et de la rosée de manne,
Et sûrement son étrange langage
Disait : « Je t’aime fidèlement. »

Elle m’amena dans sa grotte féerique,
Et là me regarda en soupirant,
Et là je baisai ses yeux fous et tristes,
Jusqu’au sommeil.

Et là nous sommeillâmes sur les mousses,
Et là je rêvai. — Oh ! malheur à moi,
Le dernier rêve que je rêvai
Sur le flanc de la froide colline. 

Je vis des rois pâles, et des princes pâles,
Des guerriers pâles, tous pâles comme la mort ;
— Ils me criaient : « La Belle Dame sans merci
T’a pris dans ses rets. »

Je vis dans l’ombre leurs lèvres décharnées
Ouvertes dans un affreux avertissement ;
Je m’éveillai et me trouvai ici
Sur le flanc de la froide colline.

Et c’est pourquoi je languis ici
Errant solitaire et pâle,
Bien que les joncs de l’étang soient flétris
Et qu’aucun oiseau ne chante.

Traduction du poème de John Keats

Pour en savoir un peu plus sur cet artiste peintre et illustrateur anglais, CLIC

Auteur/autrice : ZAZA-RAMBETTE

Une bête à corne née un 13 AVRIL 1952 Maman et Mère-Grand...! Vous trouverez ici : humour de bon matin, sagas historiques sur ma Bretagne, des contes et légendes, des nouvelles et poèmes, de très belles photographies de paysages et d’animaux, de la musique (une petite préférence pour la musique celte), des articles culturels, et de temps en temps quelques coups de gueules...! Tous droits réservés ©

28 réflexions sur « Le tableau du samedi 12 novembre 2022… !!! »

  1. superbe tableau
    j’adore il est vraiment trés beau ce tableau pose et couleurs
    (mais tu verras la toile que j’ ai choisie c’est sa jumelle )

    le poéme superbe merci pour cette trouvaille
    bonne journée ZAZA
    bises
    kénavo

  2. Bonjour Zaza
    Le choix du tableau répond bien au défi
    De plus il me permet de découvrir l’artiste
    Belle journée ma belle
    Bisous et caresses à Pupuce. Quya pionce sur sa chaise de bureau pourtant les oreilles sont aux aguets

  3. Une bien belle illustration de ce poème, merci à toi de l’avoir partagé. Au dernier moment j’ai renoncé à choisir un tableau de cette période, car j’aime beaucoup les préraphaélites. Bon week end

  4. Ah oui c’est le genre de tableau que Monica a mis aussi, vous vous êtes passées le mot les filles ou quoi ? Faut dire que ça représente bien le thème dont la courtoisie et les couleurs sont divines.
    J’espère que tu profites à fond de la journée car il fait beau, enfin à quelques encablures de chez toi ici il fait même chaud. On a pris le café dehors ce matin et en pull j’avais presque trop chaud. Les UV me font du bien en plus de mes ampoules mensuelles. On admire ces jours car hier un temps exécrable comme à la période de la toussaint d’antan. Bonne journée ma chère Zaza, admire ma mer elle est resplendissante et reposante. Bisous bisous et câlins à la choupinette

  5. Un excellent choix Zaza et merci beaucoup pour ce poème de John Keats que tu as partagé et pour toutes les explications concernant le tableau . J’avoue que j’aurais bien aimé me retrouver sur ce destrier .
    Bon samedi
    Bises

  6. Encore une fois, bravo pour ton cours d’histoire de l’art du samedi, à chaque fois j’enrichis ma culture grâce à tes recherches et tes articles détaillés…
    Une très belle légende en tableau comme en mots !

  7. Salut,
    Il est très beau ce tableau.
    Il a fait beau et c’est tant mieux parce que le chauffage a moins fonctionné.

    Il faut dire que le gaz coûte cher en ce moment.

    Je mange toujours de la soupe, par contre la Tiotte se régale….avec la choucroute.

    Bonne semaine

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