Le tableau du samedi … !!!

En souvenir de Lady Marianne à qui nous pensons bien fort et désormais sous l’égide de Lilou et de Fardoise

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Thème « UN DETAIL » pour la dernière quinzaine de février.

Pluie, Vapeur et Vitesse – William Turner

Huile sur toile – 91 × 121,8 cm – Datation 1844 – Se trouve au  Natiolal Gallery de Londres

Turner y peint ici la fin de l’ère agraire en plaçant sur sa toile une charrue sur la rive de la Tamise, qui constitue un contrepoint au Great western Railway.
Lancé à grande vitesse, un train circule sur un viaduc qui enjambe la Tamise. Il vient vers le spectateur. Des touches incandescentes à l’avant de la machine suggèrent la chaudière chauffée à blanc de la locomotive qui entraîne derrière elle « une queue immense, des vertèbres de wagons. » (Théophile Gautier – Histoire du romantisme).
Une brume ocre et bleue enveloppe une ville, quelques champs, le fleuve et laisse encore perceptible les arches d’un vieux pont routier, une barque et des jeunes filles qui dansent sur la berge.
La composition de la toile fait émerger deux parties : à gauche, un paysage tranquille sous la pluie, à droite la manifestation de l’ère industrielle, matérialisée par le train.
Au premier plan, on devine un lièvre qui bondit devant la « bête humaine » sur la voie ferrée.

Il relie par l’évocation de la vitesse, l’une naturelle, l’autre mécanique, les deux aspects d’une même réalité.
L’artiste lui-même l’a fait remarquer à un petit garçon qui visitait la Royal Academy le jour du vernissage, juste au moment où l’œuvre était sur le point d’être exposée.
Mais comment ce minuscule détail met-il en lumière le sens de l’immense méditation de Turner sur la technologie envahissante ?
Pourquoi s’est-il senti obligé de le signaler ?
Depuis l’Antiquité, le lièvre symbolise la renaissance et l’espoir.
Lors de la première exposition du tableau en 1844, les visiteurs étaient encore sous le coup de l’horreur de la tragédie survenue la veille de Noël, deux ans et demi plus tôt, lorsqu’un train a déraillé à 15 km du pont représenté dans le tableau *** un accident qui a tué neuf banlieusards de troisième classe et en a mutilé 16 autres***.
En peignant l’emblème du lièvre, l’artiste transforme son tableau en un hommage poignant et une méditation sur la fragilité de la vie.
Le train témoignage aussi de la modernité est alors un sujet qui n’a rien d’un thème artistique pour l’époque.

Auteur/autrice : ZAZA-RAMBETTE

Une bête à corne née un 13 AVRIL 1952 Maman et Mère-Grand...! Vous trouverez ici : humour de bon matin, sagas historiques sur ma Bretagne, des contes et légendes, des nouvelles et poèmes, de très belles photographies de paysages et d’animaux, de la musique (une petite préférence pour la musique celte), des articles culturels, et de temps en temps quelques coups de gueules...! Tous droits réservés ©

28 réflexions sur « Le tableau du samedi … !!! »

  1. une carte pour un petit bonhomme de presque 6 ans, qui sait comme tous les enfants de maintenant ce qu’ils veulent et ne veulent pas…..elle partira dans quelques jours, pour le petit chat c’est un die de chez Action, que béa38 avait déjà mis sur son blog et m’en avait envoyé un exemplaire, je me suis donc précipitée pour l’acheter….(lol), passe une bien douce journée

  2. heureusement que tu donnes tous ces détails…je n’avais pas vu le lièvre !
    j’espère que tout a bien résisté à la tempête ma Zaza

  3. Le « fog » sur la Tamise et tout son mystère enveloppant la vie, le pont, le train et le lièvre… Beaucoup de choses à décrypter dans l’œuvre de Turner…

  4. Je connaissais le tableau mais je confesse que je n’avais pas vu le lapin 🧐🤦. Merci pour l’explication de ce symbole. Bisous

  5. Eh bien, il faut avoir de bons yeux pour y voir le lièvre…
    Mais c’est un très bon choix de tableau… Et tu l’as bien analysé…
    C’est une belle découverte et ça ne me déplaît pas.
    Bisous du samedi ma Zaza

  6. Je suis bluffée ! Je connaissais ce tableau et pourtant j’avais ignoré, ou oublié, le lièvre en premier plan. Quel talent ce Turner ! La puissance brutale de ce train noir et le paysage dans la brume autour, tout est dit.

  7. Bonsoir Zaza
    J’ai déjà vu des tableaux de Turner mais celui-là ne l’a pas marqué et il faut regarder avec attention pour voir les détails
    Beau partage
    Bonne soirée
    Bisous

  8. Turner est un grand peintre, beau choix de tableau, celui-ci est plein de symboles, c’est sûr qu’il faut bien regarder pour voir le lièvre ! Bon week-end, bon courage si la tempête arrive ! Bisous.

  9. Etonnant ! Si tu n’avais pas zoomé je n’aurais pas vu le lièvre. On ne voit pas de rails non plus, le train semble être un monstre qui surgit de la brume et coupe le paysage bucolique en deux.
    Ton analyse est très intéressante.

  10. Ta présentation m’aide beaucoup à « lire » ce tableau que je découvre…
    Bises du soir
    Mireille du sablon

  11. J’ai du mal avec ce tableau à m’y projeter. Je vois la tamise bien entendu avec quelques arcades de pont et une énorme bouteille là placée par la tempête certainement ou projetée après un accident. Je ne vois pas le lièvre enfin je ne me l’imagine pas en regardant le tableau. Tu as une bonne connaissance de ce peintre c’est bien il ne dormira pas aux oubliettes. Bon dimanche ma chère Zaza et gros bisous de Mamounette de St Malo où le temps est calme, ciel rosé et blanchâtre ce matin sans vent. Quel présage ? Evelyne

  12. Je n’aurais pas vu le lièvre si tu ne l’avais pas montré… il se voit sans doute mieux sur le tableau en grandeur réelle.
    Merci pour tes explications.
    Bisous et douce journée.

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