Qui a assassiné le Père Noël ? – 5/9 … !!!

CHAPITRE V

Alors que Georgette Toutenvrac avait reçu cette troisième missive, elle était montée dans sa chambre écrire les quelques mots que Nestor Boyaux venait de lire.

Elle avait trouvé cette lettre en rentrant de sa visite matinale faite à ce dernier.

– « Si je lui écris tout de suite », pensa-t-elle, « il recevra ma lettre dès aujourd’hui. »

Aussitôt qu’elle eut fini de rédiger sa missive, elle appela la bonne.

– « Marie ! »
– « Oui mam’zelle », cria une voix lointaine.
– « Viens ici. »

La vieille servante approcha.

– « Qu’est-ce qu’il y a Mam’zelle Georgette. »
– « Chut, ne parle pas si fort. Tu vois cette lettre. »
– « Je la vois comme je vous vois ! »
– « Je voudrais que tu ailles la poster, en cachette. »
– « En cachette ? Mais pourquoi ? »
– « Parce qu’elle contient quelque chose de très important. Je ne peux rien dire pour le moment. Peux-tu faire cela pour moi ? »
– « Certainement, je devais sortir pour mes commissions, alors je l’emporte avec moi et en passant près d’une boîte, je la poste. »
– « C’est gentil Marie. »

Georgette lui remit la lettre. Une demi-heure plus tard, la servante revenait.

– « Je l’ai postée, mademoiselle. »
– « Merci Marie. »

Comme Georgette était encore dans sa chambre, Marie en parut surprise.

– « Passerez-vous la journée dans votre chambre ? »
– « Peut-être pas Marie, mais je suis lasse… »
– « Vous avez pleuré mon petit… Vous pensez à monsieur Denis… et comme j’aimerais mettre la main sur les bandits qui lui ont ôté la vie… »
– « Pauvre Marie. »
– « Vrai comme je vous vois, j’pense que j’les étranglerais d’une seule main. »

Georgette sourit :

– « Tu m’appelleras pour le repas ! Je descendrai. »
– « Bien, mam’zelle. »

La vieille servante sortit.

Georgette pensait bien à Denis Dyron-Dayle, mais elle pensait surtout à la troisième missive qu’elle avait reçue. Qui pouvait être l’auteur de ces lettres anonymes ?

Vers midi, Marie vint la chercher pour le repas. Elle descendit dans la salle à manger.

À part la servante, il y avait six habitants dans la maison.

Georgette, trois cousins, les deux frères Dupont et Didier Argy, ainsi que deux cousines, Monica La Flemme et Violette Argy.

Les deux frères Dupont étaient âgés d’une vingtaine d’années.

Le plus vieux Dominique, s’occupait de finance et parlait peu. C’était un homme d’affaires. Son frère Philippe avait vingt-trois ans. Il semblait trouver sa cousine de son goût. Il lui avait déjà fait la cour, mais Georgette lui avait préféré Denis Dyron-Dayle…

Quant à Didier Argy, il était complètement différent des deux autres. Il avait déjà été arrêté pour vol. Il passait sa vie à jouer des cartes, et restait plusieurs jours sans rentrer à la maison.

Monica La Flemme était la grande amie de Georgette. Les deux cousines n’avaient aucun secret. Quand à Violette Argy, elle ne parlait guère. Elle sentait la honte peser sur son front et aurait bien voulu quitter cette maison, mais elle n’avait pas d’argent.

Ce midi-là, comme assez souvent, Didier Argy n’apparut pas à table.

– « Ton frère est sorti », demanda Georgette.
– « Je le crois », répondit Violette évasivement.

Les autres ne dirent rien. Ils se doutaient que Didier Argy devait être à jouer aux cartes ou à vider un flacon avec quelques amis.

Le repas se termina presque en silence.

On sentait que Georgette était triste et cela se répercutait sur les autres occupants de la maison qui affichaient une mine pensive.

Après le repas, Georgette se retira au salon.

Philippe la suivit :

– « Ça ne va pas, ma petite Georgette ? »

Elle ne répondit pas.

– « C’est la mort de ton fiancé ?… »

Nouveau silence. Il se rapprocha d’elle.

– « Allons, ma petite Georgette, remets-toi. Tout va bien aller, tu verras. Tu oublieras vite ce Denis Dyron-Dayle… »
– « Philippe, je t’en prie, ne parle plus de cela. »

Il s’était rapproché de plus en plus.

– « Je t’aiderai à l’oublier. »
– « Philippe, je t’ai déjà dit que tu perdais ton temps à vouloir me courtiser et je te le répète encore aujourd’hui. La mort de Denis n’apportera aucun changement. »

Le jeune homme semblait démonté et la cloche de la porte d’entrée tinta…

Georgette vit passer Marie qui allait ouvrir. Puis, elle entendit un bruit de conversation. Elle sortit du salon et s’avança près de la porte.

– « Qu’est-ce que c’est Marie ? »
– « Un monsieur qui demande à parler à votre père ! »
– « Quoi ! À mon père ! ? »
– « Mais oui. »
– « Mais voyons, Marie, papa est mort il y a plus de trois ans. »
– « Je le sais, c’est ce que j’allais expliquer à ce monsieur. »

Georgette lui fit un signe.

– « Retirez-vous Marie, je vais m’occuper de ce monsieur. »

Marie s’éloigna. Georgette fit passer l’étranger dans le salon.

– « Asseyez-vous monsieur. »
– « Merci. »

Georgette examina attentivement l’étranger, elle ne le connaissait pas.

– « Monsieur que puis-je faire pour vous ? »

L’homme la regardait dans les yeux.

– « J’ai demandé à voir monsieur Toutenvrac, pas vous Miss.

Il avait dit cela avec un léger accent américain.

– « Monsieur, je ne vous connais pas », commença–t’elle, « je ne sais pas qui vous êtes, ni d’où vous venez, mais vous semblez ignorer que mon père est mort depuis plus de trois ans. »
– « Votre père… qui est, votre père ? »
– « Mais monsieur Toutenvrac. »

L’homme avait pâli.

– « Quoi… qu’est-ce que vous dîtes… Ernest est mort… je veux dire votre père… »

Georgette regardait l’étranger curieusement. Il avait appelé son père Ernest, c’est donc qu’il le connaissait intimement. Mais l’étranger s’était remis rapidement. Il reprit aussitôt.

– « Excusez-moi, je ne me suis pas encore présenté. Je me nomme Armand Toutenvrac. »

Georgette laissa sortir une exclamation de surprise.

– « Mon oncle ! »

L’homme sourit tristement :

– « Ma nièce ! Mais oui, parfaitement. Je suis ton oncle ma petite… je t’avoue que je ne t’aurais jamais reconnue. Je t’ai connue tu étais à peine bébé. Mais qu’est-ce que tu m’apprends… ton père est mort ? »
– « Oui. »

La jeune fille n’en était pas encore revenue :

– « Alors, c’est vous, l’oncle Armand ? »
– « Mais oui, c’est moi. Mais parle-moi de mon frère, ma petite… ton nom déjà ? »
– « Georgette ! Papa est mort dans un accident de voiture il y a plus de trois ans. Nous avons alors tenté de vous contacter, mais nous ne savions pas où vous étiez. »
– « C’est vrai, je n’ai jamais donné de mes nouvelles à mon frère. »

Après un court silence, l’oncle Armand reprit :

– « Et toi ? Tu ne m’as pas reconnu ? »

Georgette sourit :

– « Voyons mon oncle, je ne vous connaissais même pas. » L’oncle rit de bon cœur.

– « Je viens d’arriver des States, je me suis dit, je vais faire une surprise à mon frère. Je suis donc venu pour lui faire une petite visite. Je ne savais pas… excusez-moi… »

L’oncle se leva. Georgette le retint :

– « Êtes-vous ici pour longtemps, monsieur… pardon, je veux dire mon oncle. »
– « Peut-être une quinzaine de jours. »
– « Alors, permettez-moi de vous offrir l’hospitalité. »
– « Mon Dieu, mademoiselle, je ne voudrais pas… »
– « Alors, vous restez ? »
– « I don’t know… »
– « Si, si, ça me ferait plaisir, nous pourrions parler ensemble de mon père. »

L’oncle hésita encore.

– « Mon oncle, il faut rester. Vous venez si peu souvent. »
– « Eh bien, j’accepte. »
– « Ah, je suis contente. »

Georgette appela Marie.

– « Marie ! »

Une voix répondit au lointain.

– « Qu’est-ce qu’il y a ? »
– « Viens ici, vite. »

La bonne arriva le tablier aux hanches. En apercevant le visiteur, elle s’empressa de l’enlever.

– « Entre Marie, que je te présente à Monsieur… »
– « Ah ? »
– « Tu ne devines pas qui c’est ? »
– « Mais non… »
– « Le frère de papa, mon oncle Armand. »
– « Ah, le frère de monsieur votre père. »

Elle examina attentivement le visiteur.

– « Je vous avoue que je ne vous aurais pas reconnu. Je vous ai vu la première année que je suis entrée au service de monsieur Toutenvrac.
– « Oui, et je te reconnais toi Marie. »
– « C’est vrai monsieur ? »
– « Mais oui, tu n’as pas beaucoup changé. »

La vieille servante était contente.

Georgette annonça :

– « Mon oncle va rester avec nous pendant quelques jours. »
– « C’est vrai ? Je suis bien contente ! »
– « Alors, va préparer la chambre des invités. »
– « Bien mademoiselle. »

Marie sortit et Georgette se leva.

– « Marie viendra vous chercher tout à l’heure, vous allez m’excuser mon oncle, mais j’ai de l’ouvrage dans ma chambre, je dois monter. Si vous voulez sortir, ne vous gênez pas. Nous soupons à dix-neuf heures trente. »
– « C’est O.K. J’ai quelques business à régler, je vais en profiter. »
– « À tout à l’heure, mon oncle. »
– « À tout à l’heure. »

Elle sortit et monta directement dans sa chambre. Là elle prit une enveloppe qu’elle adressa comme suit :

– « Monsieur Nestor Boyaux »

Puis, elle y ajouta l’adresse. Prenant une feuille de papier elle inscrivit ces quelques mots :

« Mon oncle des États-Unis, (le frère de mon père que je ne connaissais pas) vient d’arriver. Curieuse de coïncidence. J’ai réussi à le garder en visite chez moi pour quelques jours. Signé Georgette T. »

Puis, elle remit la lettre à Marie en lui demandant d’aller la poster immédiatement.

– « Demain il la recevra », pensa la jeune fille.

Vers trois heures l’oncle Armand sortit pour ne revenir qu’à dix-huit heures trente.

Que vient donc faire cet oncle ? Aurait-il quelque chose à voir avec le meurtre ?

A SUIVRE !

Auteur/autrice : ZAZA-RAMBETTE

Une bête à corne née un 13 AVRIL 1952 Maman et Mère-Grand...! Vous trouverez ici : humour de bon matin, sagas historiques sur ma Bretagne, des contes et légendes, des nouvelles et poèmes, de très belles photographies de paysages et d’animaux, de la musique (une petite préférence pour la musique celte), des articles culturels, et de temps en temps quelques coups de gueules...! Tous droits réservés ©

37 réflexions sur « Qui a assassiné le Père Noël ? – 5/9 … !!! »

  1. j’espère que ce soir nous aurons tout vendu, mais pour l’instant je spedde un peu…c’est l’inconnu qui va commencer dans deux heures….passe une bien douce journée

  2. Ca sent bizarre, l’arrivée du tonton d’amérique …
    Certainement un rapport, oui !
    Bonne fin de semaine, en espérant un climat social pas trop agité …
    Bisoux, ma zaza ♥

  3. ..c’est vrai qu’il arrive en un curieux moment cet oncle d’Amérique….
    Bises du jour
    Mireille du sablon

  4. Oh mais y a comme un truc curieux non cette visite ?
    Ce qui se trame ?, mais tu fais durer le plaisir !
    Vivement demain :)
    Bonne journée à toi

  5. AH CHRISTOBAL EST REVENU DES LINGOTS IL EN A LE CUL COUSU je chante , MAIS LUI LE REVENANT QUE VA -T-IL FAIRE ????? je déchante tu nous fais baver hihihihihi bonne journée bises

  6. Bizarre, bizarre, car même la servante ne l’a pas reconnu… Est-ce bien son oncle? L’avenir nous le dira en attendant je te souhaite un excellent week-end et t’envoie mes plus gros bisous

  7. bonne question et est ce bien le frère et non un imposteur ? il faut toujours penser à celui qui est familier et sympa et marie en fait partie aussi !

  8. Et voilà le débarquement de l’oncle d’Amérique
    Etrange je pense aussi la coïncidence bizarre …
    La Zaza a plein de tour dans son sac ..
    A suivre !!!

    Bisous ma belle

  9. Bonsoir Zaza,
    J’ai été un peu perturbée par le retour de l’île Maurice (11h de vol sans pouvoir dormir de la nuit…) et j’ai du retard de lecture de blogs.
    Mais je viens de me tenir à jour de l’assassinat du Père Noël… Quel suspense…
    Bises,
    Mo

  10. c’est de plus en plus bizarre, voilà un oncle qui arrive bien mal à propos , à ,moins que, c’est formidable ton histoire j’adore et puis les noms, cela me ferait mourir de rire mais… un peu de respecte , il y a eu un meurtre§ Bisous et bonne soirée MTH

  11. Ah mais que fait là cet oncle mystérieux?
    est-il vraiment l’oncle et que veut-il en réalité?
    Tu nous allèches ma Zaza
    Merci pour ce récit qui tient en haleine et gros bisous tendresse et amitié
    Cendrine

  12. que de nouveaux personnages, sur lesquels bâtir des histoires…
    Le tonton d’Amérique me rappelle l’histoire d’un jeune homme parti du jour en lendemain sans prévenir sa famille et revenu quelques années plus tard des Etats Unis, comme ça , comme si de rien n’était. Bises

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