SAC DE NŒUDS … !!!

Chapitre II/VIII

POUR MEMOIRE
Chapitre        I/VIII – CLIC

Roméo Frigo « reprit le manche », en s’engageant sur la départementale 186 qui menait à Versailles.

Longeant les jardins du parc du château de Versailles et notamment du domaine de Marie-Antoinette, une scène étrange se déroulait…


Un fourgon utilitaire, type Partner, arrêté à deux ou trois cents mètres dans une sorte de chemin boueux.
Et devant un la camionnette, debout, une manivelle en métal, à la main, un homme …
Devant ce fourgon, devant le pare-chocs, à moins de cinq mètres, une femme étendue dans la terre molle, une femme jeune, belle et mince, vêtue d’une robe… Ses jambes longues et fines se trouvaient enfoncées dans la boue. Au niveau du cou, elle portait une large marque faite par un pneu !
La femme avait été assommée. Elle, gisait inconsciente sur le sol et l’agresseur devait être passé sur le cou et les jambes de la victime avec les roues d’avant de sa voiture. Elle était morte !
L’homme, Charlot Offrèzze, regardait autour de lui, comme s’il sentait que des yeux l’observaient.

Puis il retourna son regard sur la femme. Les bois étaient déserts, et rien ne bougeait. Il y avait seulement la jupe de la morte qui remuait au vent.
Charlot Offrèzze frissonna… Une seule idée en tête. Reculer le fourgon, jusqu’à la route, partir et s’enfuir… laisser quelqu’un d’autre découvrir le cadavre. Il tenait toujours la manivelle à la main.
Puis il entendit un bruit qui venait de loin… un bruit qui s’intensifiait…
Une automobile filant à bonne vitesse. Puis, à un kilomètre environ, la tache noire de l’auto sur la route.
Charlot Offrèzze se figea. Il était vraiment trop tard pour reculer…
De la route, on pouvait voir le cadavre de la femme dans l’herbe, la robe claire, les cheveux blonds !
Comme dans un rêve, Charlot songea dans son for intérieur :
– « Qui va prendre soin de mes enfants, maintenant… »


L’auto approchait.
Il ne bougea pas…
Le conducteur de l’auto avait vu la femme, le cadavre, et Charlot Offrèzze devant, sa manivelle à la main.
Il ralentit et stoppa la voiture cinquante mètres plus loin de l’entrée du petit chemin. Il recula, s’y engagea, approcha rapidement de l’arrière de l’utilitaire.
Charlot Offrèzze ne bougeait toujours pas. Debout près du pare-chocs avant, et devant le cadavre de la femme, il attendait.
Il balançait doucement la manivelle, et il se sentait ses genoux faiblir sous sa carcasse.
Deux hommes descendirent de l’automobile.
L’un, rapidement, calepin en main, d’allure très énergique… Celui qui conduisait
L’autre, lentement et posément… Celui du siège passager avant.
Le premier s’approcha de Charlot Offrèzze et montra sa carte de police.
– « Je suis policier, » dit-il, « que se passe-t-il ici ? »
Charlot montra le cadavre, mais ne dit rien…
Le sergent Roméo Frigo, car c’était lui, se tourna vers notre Nestor.
– « Que pensez-vous de ça ?.. Pas joli, joli, hein… ! »
Nestor Boyaux opina du chef, mais ne dit rien. Il regardait le cadavre, la blessure à la tête. Il regardait la manivelle dans la main de Charlot. En se retournant, il vit qu’il n’y avait que deux séries de traces de pneus dans la terre molle. Celles de l’utilitaire… Et celles de l’auto de Nestor Boyaux.
– « Il me faut enregistrer votre déposition, » dit le sergent Roméo Frigo…
– « Oui ? »
Nestor alla s’appuyer contre l’arrière du fourgon, écoutant, observant la scène.
Il ne se mêlerait pas de cette affaire. Il en avait assez sur les bras comme cela.
Roméo regarda le cadavre de la femme.
– « Aucune erreur possible, » dit-il, « elle a été assassinée… Un coup sur la tête, puis ensuite, l’auto est passée dessus, pour bien s’assurer de la mort. La connaissez-vous ? » Demanda-t-il à Charlot.
– « Oui… oui… elle se nomme Charlotte… Charlotte Offrèzze ! »
– « Ah ? »
– « C’est ma femme. »
Il avait dit ça d’un ton morne, d’une voix éteinte.
Roméo sursauta.
– « Vous voulez dire que… vous… vous êtes son mari ? »
– « Oui. »
Les genoux de Roméo tremblaient comme des roseaux au vent.
– « Dommage, » dit le sergent, vraiment dommage… un vrai malheur, n’est-ce pas ? Je vous présente mes condoléances. »
– « Merci, » murmura Charlot Offrèzze.
– « Ce doit être un rude coup pour vous. »
– « Oui, » répondit-il, « oui… Nous avions bien entendu nos petits tracas, nos différences d’opinions… comme tout le monde dans les couples. Les voisins le savent… Elle a toujours aimé les belles choses ! »
– « Rien de bien extraordinaire. Qui n’a pas de petites chicanes… Vous avez des enfants ? »
– « Trois… »
– « Trois. Et qui va en prendre soin ? »
– « J’avais pensé à la voisine d’en face… Une jeune fille du nom d’Hillary Varien. Ma femme a toujours prétendu être jalouse de la jeune fille en question. Mais c’était pour rire… Hillary et moi, sommes juste bons copains. »
Le sergent inscrivait des notes rapides sur son calepin…
Charlot releva la tête, allongea le cou, lut ce qui était écrit !
Son nom, le nom de sa femme… sans aucune faute d’orthographe.
Charlot plissa le front. Il s’appuya de nouveau sur le pare-chocs, détourna les yeux quand il aperçut de nouveau le cadavre de sa femme, horriblement immobile.
– « À quelle heure l’avez-vous trouvée ? » demanda Roméo.
– « Vers 6 heures ce matin, je crois. Il y a une demi-heure environ… »
Le sergent Roméo soupira.
– « Résumons, dit-il, résumons… Cadavre trouvé par mari, pas d’empreintes de pieds, une tache sur le bas de nylon de la jambe gauche… L’arme qui a servi à meurtrir la tête de la victime semble avoir disparu… »
 – « Vous avez dit des bas en nylon ? » Interrogea Charlot Offrèzze.
– « Oui… »
– « Je croyais que c’était des bas de soie ordinaire… Vous êtes sûr que ce sont des bas en nylon ? »
– « Mais oui, oui, je suis sûr et certain… »
Charlot avala sa salive et regarda fixement notre Nestor.
Celui-ci, toujours à l’écart, écoutait attentivement. Il avait un curieux regard pour Charlot Offrèzze…
Le sergent, les poings sur les hanches, demanda à Charlot d’une voix calme :
– « Savez-vous qui a pu la tuer ? Le savez-vous ? A-t-elle été tuée pour ses bijoux ? »
– « Non, certainement pas. »
– « Alors, je vois la chose ainsi, » dit le sergent. « Elle a été amenée ici par un am… quelqu’un qu’elle connaissait, et qui voulait se débarrasser d’elle, mais pourquoi ???? »
– « Ah bon ? »
– « Oui. Il l’a amenée ici … Et puis il l’a tuée, après il est parti, avec une crainte terrible qu’il ait oublié quelque chose, un indice… Il a mal dormi, c’est certain… En repartant de chez lui, alors il est revenu, pour voir s’il n’avait rien oublié… »
Charlot Offrèzze haussa les épaules.
– « C’est probablement ce qui s’est passé… », Rétorqua-t-il !
Le sergent devint grave.
– « Et maintenant, monsieur Offrèzze, j’ai une chose à vous demander… Une question à vous poser… J’ai mon devoir à remplir… vous comprenez ? »
Charlot comprenait. De nouveau ses genoux avaient tendance à se dérober sous lui.
Quelle sera la question ?
Ou plutôt, de quelle façon sera-t-elle posée ?
– « Vous avez votre devoir à remplir, » répondit Charlot Offrèzze d’une voix morne… « Posez toutes les questions qui vous plairont. »
– « Y avait-il, » interrogea le sergent lentement, « y avait-il un autre homme dans la vie de votre femme ? Un autre homme que vous ? »
Charlot Offrèzze rajusta sa casquette. Il avala trois ou quatre fois sa salive. La question était tellement directe…
– « Je suis brutal, » dit le sergent. « Je le sais, et veuillez m’en excuser… Il le faut pourtant. »
– « Je le sais, et j’en conviens… » 
Il sera nerveusement la manivelle qu’il avait toujours en main. La solidité de l’objet était un réconfort.
Cela pouvait représenter une arme entre ses mains, une arme terrible… Il souffrit en son âme, regarda le cadavre, murmura des mots.
– « Oui, il y avait quelqu’un… »
Puis la sordide histoire lui coula des lèvres…

A suivre

Auteur/autrice : ZAZA-RAMBETTE

Une bête à corne née un 13 AVRIL 1952 Maman et Mère-Grand...! Vous trouverez ici : humour de bon matin, sagas historiques sur ma Bretagne, des contes et légendes, des nouvelles et poèmes, de très belles photographies de paysages et d’animaux, de la musique (une petite préférence pour la musique celte), des articles culturels, et de temps en temps quelques coups de gueules...! Tous droits réservés ©

38 réflexions sur « SAC DE NŒUDS … !!! »

  1. un peu macabre ce matin….nous avons aussi un bel aquarium à La Rochelle, nous l’avons visité il y a 4 ans, bien sur les dimensions démesurées et l’argent dépensée sans compter, peut parfois donner à des constructions telles que celles de Dubaï, passe une bien douce journée

  2. …va falloir patienter jusqu’à dimanche prochain…comme d’hab…quand cela devient intéressant…sacrée Zaza va!
    Bises du jour
    Mireille du sablon

  3. Oups , le trajet révèle une affaire dont c’est sur Nestor va s’occuper. Impatiente de connaitre la suite et mince il va falloir attendre dimanche prochain .
    Bonne journée Zaza
    Bises

  4. Waouh, je ne suis pas déçue, tu es vraiment douée pour mélanger les intrigues, j’ai lu au lieu de préparer mon repas de midi, mais qu’est ce que j’aime! vivement dimanche prochain Bisous MTH

  5. Bonjour Zaza
    C’est un plaisir de te lire !
    Il manque juste un petit résumé du chapitre précédent, que j’ai facilement retrouvé …
    Bisous, bon dimanche

  6. Que c’est bien écrit !!
    On s’y voit comme lorsqu’on lit un roman !
    La question du flic m’a fait rire !
    A aucun moment il ne soupçonne le mari d’infidélité …. Non … sa femme !
    Joue-t-il au plus fin ?
    Je pense …

    Bravo en tout cas – quel talent d’écrivaine !!

    Bises

  7. bonjour chere Zaza jerviens de lires les deux episodes, passionnant comme toujours les aventures de Nestor Boyaux,un peu louche ce cadavre au bord de route, le mari ne semble pas tres clair ? un bravo particulier pour les noms des acteurs !! LOL !! bon dimanche grosses bises

  8. Coucou Zaza
    Je suis aussi surpris des questions des policiers qui n’ont pas l’air de soupçonner le mari, mais quel sont donc ces deux policiers ?
    La suite au prochain numéro, je repasserai, j’aime bien.
    Bisous et bonne soirée
    @lain

  9. Bonsoir Zaza
    Juste pour le moment une mise en bouche. Rien ne laisse présager du parcours suivant
    Il nous faudra attendre dimanche prochain pour lire la suite.
    Bisous et caresses

  10. Zut ! Dimanche prochain pour avoir la suite. Cela va être trop long. Bon début, attends la suite même si je sais que je ne serais pas déçue.

    Par contre je vais aller relire ce qui précédent en insistant sur le clic qui m’à refusé d’entrer.

    Bonne nuit et bises

    EvaJoe

  11. J’ai lu les deux premiers épisodes…Commet toujours, tu nous tiens en haleine. :)
    Bravo en tout cas, c’est chouette de retrouver ton détective préféré.
    Je vais attendre dimanche prochain avec impatience.
    Bisous et douce journée.

  12. Très jolie description de la victime…
    Sensualité de la jeune femme dans la mort et envie de savoir la suite…
    excellents les noms des personnages, comme à l’accoutumée!
    gros bisous ma Zaza, sans oublier ton Poux Ronchon
    Cendrine

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