La quintessence de la sapience du Jeudi 03 Juillet 2025… !!!

Message de Lilou Soleil : « Vous connaissez des expressions anciennes ? Vous en connaissez des rigolotes, des savoureuses, des savantes fleurant bon notre France ? N’hésitez pas, joignez-vous à nous et publiez… »

Expression :

« AVOIR LA LANGUE BIEN PENDUE » 

Signification :

  • Personne à la parole facile.
  • Être bavard.
  • Être très bavard.
  • Parler beaucoup.
  • Être impertinent.

 Origine et définition :

L’origine de l’expression « Avoir la langue bien pendue » apparaît dès le XIV ème siècle sous la forme « avoir la langue bien affilée ».
À cette époque, il existait un châtiment cruel consistant à pendre les personnes par la langue pour les punir de leurs paroles. Cette punition douloureuse était réservée à ceux qui avaient tenu des propos inappropriés ou insultants, notamment envers les autorités.
Au fil du temps, l’expression a perdu son sens littéral et a pris une connotation moins violente. Aujourd’hui, elle est utilisée pour décrire quelqu’un qui parle avec aisance, qui a de la répartie et qui n’hésite pas à s’exprimer. Elle peut toutefois revêtir une légère nuance négative si la personne est considérée comme trop bavarde ou impertinente.
En somme, « Avoir la langue bien pendue » est une expression qui trouve ses racines dans l’histoire et qui a évolué avec le temps. Elle est désormais couramment utilisée pour parler de personnes éloquentes et communicatives, bien que parfois un peu trop loquaces.

Complément :

Juste pour le plaisir, faut-il qu’elle soit bien pendue pour n’avoir de cesse de médire à tout venant, se faire langue de vipère pour piquer les uns et salir les autres ?
Notre organe porte-parole n’aime rien tant que de savonner la planche de nos semblables, les proches de préférence comme les plus lointains. La langue vitupère au gré de ses humeurs, elle propage de fausses nouvelles, elle se complaît à laisser filer la rumeur. Elle a bien trop à faire pour vérifier ses sources, seule importe l’envie de faire et surtout de dire le mal.
La langue ne reste jamais dans la poche pas plus qu’elle ne se donne au chat, refusant d’admettre sa défaite, ne déposant jamais les armes ni ne renonçant au combat ! Tout au contraire, elle n’a de cesse de tenir des propos incertains, malsains, infondés et parfois orduriers. Elle se répand en diffamation, elle prend plaisir à se faire porte-voix de la vox-populi pour pendre à son compte des bruits qui courent. Il est vrai qu’elle a l’ouïe fine dès qu’il s’agit de dresser l’oreille avant de reprendre à son compte des bruits de couloir.
La langue se fend alors de remarques insidieuses, de propos acerbes, de diatribes et autres attaques en règle contre un quidam qui, de préférence, n’est pas à portée de voix. Tout fourbe qu’elle est, la langue est plus pleutre qu’autre chose. Dire en face ses quatre vérités l’indispose tandis que semer le doute et l’insinuation est bien plus dans ses cordes vocales.
La langue vibre de toutes les médisances qui sont dans l’air. Elle porte et colporte, elle transmet, elle se porte écho et chambre d’écho. Elle se délecte quand elle agit sournoisement, se régale de médire, de mettre son grain de sel quand elle joue les moulins à paroles honteuses. Elle ne parlemente pas, elle ne joue pas la franchise ni même carte sur table. Bien au contraire, elle est de celles qui se délectent à donner un coup de poignard dans le dos.
La langue est vivante pour semer l’effroi et la crainte. C’est là jubilation et délectation. Elle se pourlèche les babines quand elle diffuse des insanités. Elle est la digne héritière des caquets des lavandières qui, à coup de battoirs, habillaient pour l’hiver de pauvres gens qui avaient l’heur de leur déplaire. Puis, quand ses propos sont arrivés aux oreilles de ses cibles, la langue fait la morte. Réfute ce qui lui est attribué, jure sur ses grands dieux, n’avoir rien dit ou bien que ses propos ont mal été interprétés.
Puis l’alerte passée, elle se refait l’avocat du diable. Elle n’est pas de celles à qui l’on donnerait le bon dieu sans confession. Inutile de vouloir la croire sur parole, en dépit des apparences, elle en manque cruellement. C’est là son paradoxe. Elle se charge elle-même de tous les péchés de la création, affiliée qu’elle est avec la vipère.
Certains spécialistes en usent de manière tout autant originale que déplorable. Jamais ils ne prennent le chemin le plus court pour exprimer leur pensée. Ils abusent de la circonlocution, se perdent en métaphores douteuses, jouent volontiers d’un lexique abscons, étirent à plaisir leurs phrases pour perdre le petit Poucet. Contrairement à ce qu’on pourrait croire, ils n’élaguent jamais leur discours quand ils pratiquent la langue de bois. Ils mentent d’ailleurs bien plus qu’ils ne respirent la franchise.
Quand sonne sa dernière heure, la langue aimerait s’octroyer le dernier mot. Un propos glaçant qui fait parcourir un frisson dans le dos des témoins. Puis, sa dernière réplique assénée, elle se voue au silence éternel.
La langue ne reviendra plus sur ses propos. Elle se mure dans un silence tombal. D’elle, alors, on ne sait plus rien. Saura-t-elle plaider sa cause devant Saint-Pierre ? À l’heure du jugement dernier, ses propos pèseront lourd dans la balance.
Et si les paroles s’envolent vers les cieux, les écrits restent. Pour éviter qu’ils ne soient trop terre à terre, je donne aux miens un peu de hauteur. Si vous ne comprenez rien à tout cela, c’est plutôt bon signe. Je vous donne ma parole que rien ici ne soit très sérieux.
🤣

Exemples :

Cependant, elle ne pouvait nier que maître Girnigy n’eût la langue bien pendue, et de tels galants n’étaient pas à mépriser.
Walter Scott – Woodstock, ou le Cavalier 

« Eh bien ! Finot, dit le brigadier, nous avons perdu notre langue ? Elle était pourtant bien pendue au dernier procès.
Comtesse de SégurMémoires d’un âne

Je n’ai jamais nié, monsieur, que vous n’eussiez la langue bien pendue. Mais à qui fera-t-on accroire qu’un fils de roi viendrait demander une princesse en mariage en escaladant les murs et en sautant par les fenêtres, au risque de se rompre le cou, […].
Maurice Bouchor – « La Belle au Bois dormant », dans Théâtre pour les jeunes filles

Tu as la langue bien pendue, tu peux discuter des heures avec Cazau au sujet de la volaille ou du potager. Avec les enfants, même les plus petits, tu jacasses et bêtifies des journées entières.
François MauriacLe Nœud de vipères

Ce Tactale était le mari de la femme-chef, la mère du Grand-Soleil ; c’était à la fois un fier filou et un gars qui avait la langue sacrément bien pendue.
Hubert Jules Deschamps – Manon l’Américaine ou La vie de René des Grieux

Auteur/autrice : ZAZA-RAMBETTE

Une bête à corne née un 13 AVRIL 1952 Maman et Mère-Grand...! Vous trouverez ici : humour de bon matin, sagas historiques sur ma Bretagne, des contes et légendes, des nouvelles et poèmes, de très belles photographies de paysages et d’animaux, de la musique (une petite préférence pour la musique celte), des articles culturels, et de temps en temps quelques coups de gueules...! Tous droits réservés ©

25 réflexions sur « La quintessence de la sapience du Jeudi 03 Juillet 2025… !!! »

  1. C’est surtout le côté impertinent qui ressort de cette expression, on me l’a souvent répété quand j’étais ado.
    Bises et belle journée

  2. Oui bien connue cette expression
    Hélas beaucoup trop l’ont …
    Jolie ta photo
    Bises
    et bon
    Jeudi
    Rose 🌹

  3. Chère Zaza,

    Merci pour cette belle page d’explication. J’ai adoré lire ton complément, un pur régal !

    Oh que bien sûr que je connais cette expression !
    Nos parents nous ordonnaient de ne rien révéler de la vie familiale. Aussi même si par égarement nous vantiâmes la bonne saveur de la tarte aux mirabelles, nous étions punies pour avoir fait usage de langue bien pendue.

    Bien amicalement, Marie Sylvie

  4. Que voici une expression bien connue et hélas encore et toujours en fonction… et bravo pour toutes tes explications!
    Bises du jour
    Mireille du sablon

  5. trés bonne expression
    que j ‘avais oubliée mais que j ‘ai souvent entendue
    merci pour les explications

    ( super beau temps ce matin et l ‘eau est bonne mais un peu d e houle quand même ) Pas de poissons de l « ile ce matin au marché que de l ‘araignée

    kénavo ZAZA

  6. Je n’ose penser à cette torture infligée à celles et ceux qui avaient mal parlé .
    L’expression a gardé une connotation négative , c’est étonnant qu’elle soit employée pour des personnes éloquentes .
    Bon jeudi
    Bises

  7. Oui expression que les jeunes ne connaissent plus et pourtant il y a de plus en plus de bavards qui monopolisent la parole et souvent c’est la cacophonie.
    Quant aux avocats, c’est leur outil de travail et quelquefois on les appelle encore des baveux.
    bises et bel été

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