Le gang du Marais 9/12 … !!!

Chapitre IX

Le lendemain soir, au 64 rue du Temple !

Vingt heures moins le quart, le ballet des malfrats commençait de nouveau.
Ils vinrent frapper à la même porte où ils avaient frappé quelques jours auparavant.
– « Qui est là ? »
– « Le procès de l’enfoiré. »
La porte s’ouvrit.
L’homme entra, et ainsi de suite …
À vingt heures moins cinq, Richard Dasso arriva.

Il était accompagné de Pit Za.
ls se dirigèrent vers l’avant de la grande salle.
– « Commençons-nous tout de suite ? » Demanda Pit.
– « Dans une dizaine de minutes, » répondit Dasso.
En voyant entrer leur chef, les hommes s’approchèrent de l’estrade.
Richard Dasso prit place en compagnie de ses comparses.
Petit à petit, le groupe grossissait.
Un peu après vingt heures, Richard Dasso se leva :
Il leva le bras en l’air :
– « Silence ! Silence ! »
Les chuchotements cessèrent.
– « Mes chers amis, » commença Richard Dasso, « vous avez dû lire sur le journal de ce matin la bonne nouvelle que j’aurais aimé vous apprendre. »
Des voix s’écrièrent :
– « Sam Gratte… »
– « Il a été arrêté ! »
– « Il a commis un meurtre… »
De nouveau, Richard Dasso imposa le silence.

– « Oui vous l’avez deviné, il s’agit de Sam Gratte, notre plus farouche ennemi. »
Il fit une pause, puis :
– « En effet, Sam Gratte a été arrêté pour meurtre. Mais ce que vous ne savez pas, c’est que celui qui a tramé tout le complot est notre camarade Pit ! »
Il y eut des cris :
– « Hourra pour Pit ! »
– « Bravo ! »
Des voix entonnèrent :
– « Il a gagné ses galons… »
Richard Dasso les fit taire :
– « Mes amis, nous n’avons pas le temps de vous conter exactement ce qui s’est passé mais Pit a agi avec sang-froid. Ce fut un véritable héros ! »
Il y eut d’autres cris d’acclamation.
Richard Dasso reprit :
– « Comme vous vous en doutez, Sam Gratte n’a pas commis de meurtre. Mais toutes les preuves sont contre lui. »
– « C’est vrai ! »
– « Les empreintes ! »
Richard Dasso poursuivit :
– « Ce n’est pas suffisant ! Il faut des preuves plus convaincantes. Par exemple, il faudrait que deux hommes aillent jurer qu’ils ont vu Sam Gratte entrer dans l’immeuble où demeurait Martine de Pin-Beurré. »
– « Moi. »
– « Moi aussi ! »
– « Je suis prêt à témoigner… »
Les appels venaient de partout.
– « Il faut enfin plusieurs témoins, des témoins de toutes sortes qui viendront jurer avoir vu Sam Gratte en compagnie Martine… »
On frappa discrètement à la porte.
Un homme se leva pour aller ouvrir.
Richard Dasso continuait de parler.
– « Qui est là ? » Demanda l’homme.
– « Le procès de l’enfoiré. »
– « Un retardataire, » pensa-t-il.
Il ouvrit la porte.
Il resta figé de stupeur.
L’homme qui était devant lui n’était, ni plus, ni moins Sam Gratte !

Il l’avait reconnu de suite.
L’homme poussa un cri :
– « Sam Gratte, Sam Gratte ! »
Sam Gratte venait d’entrer, fermant la porte derrière lui.
Tous se retournèrent.
– « Bonsoir messieurs. »
Quelques bandits sortirent leur revolver.
– « Inutile, inutile, » leur fit Sam Gratte, « je ne suis pas armé. »
Il commença à s’avancer.
Les bandits s’écartaient sur son passage.
Ils semblaient avoir peur de lui.
Sam se rendit jusqu’à l’estrade.
Il monta lentement les marches.
– « Bonsoir monsieur Richard Dasso. »
Dasso ne répondait pas.
Il avait sorti son revolver et tenant en joue Sam Gratte.
– « Vous êtes surpris de me voir, n’est-ce pas ? »
– « Comment se fait-il ? »
– « Je me suis évadé de mon placement en garde à vue, c’est tout. Je ne voulais pas manquer votre petite réunion. »
Il regarda autour de lui.
– « Je vous dérange peut-être, je le regrette infiniment, continuez ! »
Richard Dasso s’avança :
– « Sam Gratte, il y a longtemps que je cherchais le moment de me trouver face à face avec toi. »
– « Tu appelles ça un face à face, quatre-vingt contre un ! »
Dasso rentra dans une colère terrible et devint tout rouge :

– « Surveille tes paroles, je pourrais t’abattre comme un chien ! »
Sam Gratte se tourna vers le groupe :
– « Messieurs, la dernière fois que vous vous êtes réunis dans ces lieux, vous fomentiez pour attenter à ma vie à tout prix. Vous avez lamentablement échoué ! »
– « Pardon », fit Richard Dasso.
– « Je réitère, vous avez lamentablement échoué, » reprit fermement Sam Gratte. « Tout ce que vous avez pu faire c’est de me faire arrêter en me collant le meurtre de Martine de Pin-Beurré sur le dos. Un enfantillage. Devant votre défaite, j’ai eu pitié de vous ! »
Il souriait …

– « Je suis donc venu vous rendre visite, d’ailleurs, un procès se fait rarement sans l’accusé. »

Qu’arrivera-t-il donc ?

A SUIVRE …