En souvenir de Lady Marianne à qui nous pensons bien fort et désormais sous l’égide de Lilou et de Fardoise
« L’alcool » – « Le mot de Fardoise : ICI »
« La mort, l’amour l’attend. Kolamarque » de David Ossipovitch Widhopff
Illustrateur à ses débuts et peintre ensuite, David Ossipovitch Widhopff, (1867-1933) est ukrainien.
Vous trouverez sa biographie et les plus importantes de ses œuvres sous ce lien : CLIC
Pour répondre au thème de Fardoise, j’ai retrouvé cet entretien de Mathieu Léonard du 22/02/2022, auteur de L’Ivresse des Communards, qui y livre une minutieuse archéologie de ce mythe.
RetroNews : Au cours du « siècle imbibé » qu’est le XIXe, l’alcoolisation des Français, et en particulier de ceux issus des classes populaires, est dénoncée comme un fléau social. Quelle est la réalité de cette consommation d’alcool ?
Mathieu Léonard : Les statistiques publiées par la ligue nationale contre l’alcoolisme dans sa revue L’Étoile bleue (février 1909) montrent que la consommation d’alcool pur (vin excepté) par habitant et par an a plus que doublé entre 1850 et 1910. Quant à la consommation de vin par habitant, elle passe de 140 litres par adulte entre 1830-1839, à 222 litres entre 1870-1879 et 208 litres entre 1900-1913, après la fin de la crise du phylloxéra.
Au tournant du siècle, la problématique alcoolique est devenue transpartisane et transclassiste.
L’écrivain anarchiste Georges Darien écrit ironiquement dans « La Belle France » en 1900 : « L’alcoolisme aussi est une réforme, et une belle ; car, ainsi que le disait récemment un ministre, il donne au travailleur l’illusion des forces dont il a besoin. Comme, sur trente-sept millions de Français, il y a au moins quatre millions d’alcooliques, on peut dire que les travailleurs ont beaucoup d’illusions, dans la Belle France ». On ne sait pas exactement ce que définit ici un alcoolique : si cela se rattache à des pathologies particulières ou à la simple consommation quotidienne de vin. À titre de comparaison, les chiffres récents de la Santé publique considèrent qu’en moyenne 10 % des adultes consomment quotidiennement de l’alcool, ce qui n’est pas très éloigné du rapport que fait Darien. Concernant le diagnostic plus précis d’abus ou de dépendance à l’alcool, il concernait 4,3% de la population française âgée de 18 ans et plus (7,3 % des hommes et 1,5 % des femmes).
Il va de soi que l’on boit dans toutes les classes, même si les budgets (et par conséquent la qualité des vins et des alcools) sont différents. Aux bourgeois, les grands crus et les spiritueux correctement rectifiés ; aux classes moyennes les apéritifs industriels ; aux classes populaires, le « bleu » (vin médiocre trafiqué au sel de plomb), les « tords-boyaux », « casse-pattes » et autres alcools frelatés. On retrouve une tentative de classification selon les types d’alcools consommés chez le psychiatre Legrand du Saulle, reprise dans « La Vie ouvrière en France » (1900) par les frères Pelloutier : « consommateurs de vin blanc (femmes, cochers, chiffonniers), consommateurs d’absinthe (artistes déclassés, irréguliers de la Bourse, de la presse et des théâtres, poètes incompris, etc.), consommateurs de vin rouge (la masse des travailleurs) ». L’industrialisation des alcools fait que les usages circulent parfois entre les classes. À la fin du XIXe siècle, un médecin hygiéniste observe l’invasion de l’apéritif dans toute la société, notant que l’ouvrier et le paysan ont voulu « imiter la classe bourgeoise, le commerçant, le commis voyageur, l’employé qui, eux-mêmes, avaient imité l’officier » (Raoul Brunon, « L’alcoolisme ouvrier en Normandie », Revue d’hygiène et de police sanitaire, 1899). En effet, à partir de 1875, la saturation publicitaire des marques de spiritueux entraîne toutes sortes de catégories sociales vers « l’apéritisme » et l’absinthisme.
Mais l’attention des hygiénistes, qui se doublent de moralistes et de réformateurs sociaux, se focalise depuis longtemps sur les classes populaires, désignées comme potentiellement « dangereuses et vicieuses » par Honoré Frégier, chef de bureau à la préfecture de la Seine (Honoré Frégier, Des classes dangereuses de la population dans les grandes villes et des moyens de les rendre meilleures, 1840.)
L’alcoolisme ouvrier est stigmatisé car en plus de dévier l’ouvrier de ses responsabilités familiales et du sens de l’épargne, il peut être aussi facteur de désordres sociaux. L’ordre bourgeois insiste sur les vices de l’ouvrier plutôt que sur ses vertus. Il s’agit de moraliser, discipliner la classe ouvrière et la détourner de la « noce éternelle » (Victor Hugo), sans pour autant remettre en cause les fondements de l’exploitation économique.
Le cabaret, distraction quasi-exclusive de l’ouvrier, où l’on dépense jusqu’à la moitié de son salaire, a remplacé l’Église, se lamente-t-on. Mais, c’est avant tout un lieu de plaisir, d’échange, où l’on peut jouer au billard, lire le journal, etc., pas forcément un lieu de débauche alcoolique, d’autant qu’il fait l’objet d’une surveillance particulière. Mais sous l’influence des clichés de l’époque, repris par Zola dans L’Assommoir notamment, le café devient dans l’imaginaire de l’époque le lieu privilégié de la déchéance ouvrière.
Il est évident que l’alcool joue un rôle de consolation pour les classes exploitées. On donnait d’ailleurs le nom de « consolante » au petit blanc sec avalé le matin avant de sacrifier sa journée à un rude labeur. Bien entendu, une étude plus approfondie permet d’apporter quelques nuances à un tableau trop monochrome de la griserie prolétaire. Les professions les plus dures où les corps-machines ont besoin d’être stimulés sont plus sujettes à l’alcoolisation quotidienne que d’autres, qui sont réputées plus sobres. »
Tout à fait dans le thème, l’abus d’alcool est un fléau pour les familles…. merci, bises
C’est un très bon choix de tableau. Merci pour ce lien avec l’Ukraine.
Merci aussi pour ce billet très documenté sur l’alcoolisme. Il a fait des ravages et ça continue encore même si…
Passe une douce journée Zaza. Je t’embrasse fort.
un beau tableau dans le théme , je ne conaissait pas c epeintre
bonne journée ZAZA
BISES
(frais c ematin mais beau )
Vaut mieux choisir la vie
Ce tableau est parlant
Bon choix ZaZa
Bonne journée
Bonjour Zaza un très bon choix , je ne connaissais pas ce tableau ni bien sûr son auteur. Bisous bon samedi MTH
Une tristesse qui fait tant de ravage !
Très bon choix pour ce thème..L’alcool copain qui fait pas mal de ravage dans la société.. et pour la découverte de cet artiste ukrainien… Doux week-end Zaza kenavo.
Bonjour Zaza
Un verre d’alcool et l’ivresse est une belle amie
Puis le cumul de verres et l’amie devient mortelle
Bon choix pour illustrer le défi
Bisous et caresses
Excellent choix , évidemment . Et ton article est très intéressant.
Et , pour l’essentiel , sans doute encore valable de nos jours .
Bonne fin de semaine .
c’est super ce tableau Zaza il est magnifique, il fait un beau soleil chez nous et lourd je te souhaite un très bon Samedi, bises
J’aime bien ce peintre ukrainien, ses affiches sont très belles en espérant qu’elles ont pu empêcher les gens de boire… 3 verres bonjour les dégâts comme disait la pub autrefois !
Bises et belle journée
Bravo pour ce choix Zaza
Et c’est bien aussi de lui rendre hommage
Bises
le tableau parle de lui-même et ton texte complète tout cela parfaitement, merci Zaza. Bisous doux weekend
tu me fais penser à « l’Abris du Marin » qui était une lutte antialcoolique
Excellent choix Zaza et merci pour tout cet entretien sur l’alcoolisme au 19 eme siècle . Un alcoolisme encouragé pendant les guerres , une vraie catastrophe que les campagnes de prévention ont eu bien du mal à vaincre.
Bon samedi
Bises
C’est très bien choisi pour ce thème du petit verre alcoolisé qui peut faire tant de ravages…
Mais je ne mettrais pas au mur ce tableau car je le trouve effrayant
Bisous ma Zaza
Bravo pour cette œuvre bien explicite, un petit verre peut rendre heureux, trop de verres conduit à la déchéance et à la mort, et qui rend hommage à un artiste ukrainien. Merci aussi pour ce texte contre l’alcoolisme, hélas, il est revenu à la charge dans notre siècle actuel. Dans tous les milieux populaires, pas seulement le milieu ouvrier, on incitait à l’alcoolisme, idem dans les armées juste avant la bataille. Stimulant, consolation, l’alcool devient vite perdition. Comme pour tout, il faut savoir raison garder, mais c’est trop tentant de se laisser couler dans l’oubli de la boisson.
tres expressif ce tableau, la mort, l’alcool , je ne connaissais pas cet artiste, il est bien certain que l’alcool a joué un grand role dans les milieux populaires, tout comme dans les tranchées lors dela grande guerre, il semble en diminution, mais il sevit encore chez certains milieux de jeunes , quoiqu’il en soit l’alcool n’a jamais été bon conseiller ! bonne soiree chere Zaza grosses bises
Une affiche artistique, avec le côté sinistre de la mort représentée par le squelette qui vient saisir le buveur ! L’on boit dans tous les milieux, même les plus tranquilles et bourgeois, j’en sais quelque chose, mais c’est une autre histoire ! Bon week-end, bisous.
Je constate aussi que le personnage alcoolique est en train de se préparer une absinthe. Cet alcool faisait des ravages à l’époque, il avait des conséquences terribles sur la santé et l’état mental des buveurs. Il a été interdit en 1914.
Très belle affiche, merci Zaza !
Je n’aime pas cette affiche,certes elle flanque les foies mais ça m’étonnerait que ça puisse » inciter » à boire moins… Ton article sur le rapport dureté de vie/ de travail et alcoolisme est très intéressant. Merci Zaza
L’alcoolisme existe toujours et de plus en plus tôt…mal de vivre? il est encore plus important aujourd’hui!
Bises du soir
Mireille du sablon
un peu effrayant même si la vérité n’est pas loin, je ne voudrais pas ce tableau à la maison…..grrrr passe une bien agréable journée
Bonjour Zaza.
Joli ce tableau.
Le week-end a commencé avec du beau temps chez nous, espérons que ça va continuer.
Merci pour tes visites.
Bon Dimanche.
Bisous de nous deux, à Lundi.
Merci à toi !
Bonne fête des grands-mères aussi
Bisous du dimanche ma Zaza
Salut,
C’est un drôle de tableau.
Tout est prêt pour mardi.
On fera quelques courses demain pour la Tiotte qui va rester seule pendant un mois.
Je ne me fais pas trop d’illusion car une bretonne trouve toujours quelque chose à faire et puis elle va devoir s’occuper des moineaux.
En attendant aujourd’hui je décompresse.
Bonne journée
Bon choix
Je suis sensible à ce sujet toujours d’actualité.
Les hommes ne voient pas plus loin que leur verre.
Oui c’est toujours une consolation.
Bises
Super, Zaza !!! Bravo ! Bises 😘
merci d’avoir pensé à me souhaiter la fête des grand-mères, mes petits fils y ont bien pensé, c’est toujours très agréable, j’espère que toi aussi de ton côté tu as pu avoir tes petits enfants……passe un doux début de semaine
Brrr ! ce tableau dégrise rien qu’à le voir ! On devrait l’afficher dans les « boites » où se soulent les jeunes d’aujourd’hui ! Merci Zaza et gros bisous