Les consignes de Ghislaine, ICI
J’ai choisi de placer dans mon texte les mots :
« Pourquoi, haine, mot, visage, mémoire, sereine, intense, trop. »
D’utiliser des mots commençant par : « I… »
En m’inspirant de la photo ci-dessous…
Rencontre inopinée !
7 h 25
Depuis septembre, tous les 7 h 25 se ressemblent. D’abord un bruit sourd de moteur puis les phares qui percent l’obscurité. Le bus ralentit, s’arrête. Les portes s’ouvrent devant moi.
— « Bonjour ! »
Je monte. M’assois. Trajet. Arrivée.
— « Au revoir ! »
Je descends. La journée se passe.
17 h 52 : retour.
— « Bonsoir ! »
S’asseoir. Trajet. Arrivée.
— « Au revoir. »
Cinq mois plus tard !
Nouvel An. Reprise après les fêtes. Je hais les vacances…
Janvier. Il fait froid. 7 h 25. Ici encore, moteur au loin, phares, je monte.
— « Bonne année ! »
Elle lève les yeux. Enfin…
Cinq mois que je la regarde conduire ce bus. Que je la guette tous les matins et tous les soirs et la dévore des yeux comme une icône…
— « Merci, vous aussi. »
Elle m’a répondu en prononçant trois mots, incroyable !
Sourire, regard, je me pose pas trop loin d’elle pour la regarder. J’ai passé déjà beaucoup de temps à la regarder mener ce bus. Assez curieux de voir ses mains si menues sur un volant si large. Concentrée, attentive, habile. Belle et sereine. Des semaines durant lesquelles j’ai appris son visage, sa nuque, ses humeurs, ses tenues, ses coiffures, ses manies de conductrice. Le dessin de sa nuque que j’ai gardé en mémoire un matin, de façon intense. Puis il ne m’a plus quitté.
C’est mon vœu de Nouvel An. Lui parler, entrer en contact, sortir avec elle.
Au moins elle m’a regardé. M’a répondu…
Que vais-je trouver à dire, demain ? Que j’ai un faible pour les conductrices ? Que j’aimerais la regarder debout et pas toujours assise derrière ce volant ? Que peut-être… si elle voulait bien ? Non, trop tôt. Je dois lier conversation… Plus près. Rester debout ? À côté d’elle.
Février. Ce matin, quelle idée, le réveil m’a fait défaut.
Quel idiot aussi en oubliant ma carte de bus. Trop tard.
— « Installez-vous, dit-elle, je vous connais, depuis le temps ! »
Elle me connaît !
Je bafouille un merci.
Elle me connaît ? Une bonne entrée en matière. Je vais m’asseoir. Panne de réveil ? Acte manqué ? Réussi ? Quoi d’autre ?
17 h 52 : retour.
— « Toujours pas de carte, monsieur ? »
— « Je ferai mieux demain ! »
Large sourire, connivence !
— « Bonsoir. À demain ? »
Elle a dit « À demain » ! Et pas « Au revoir » ni « Bonsoir », ou un truc du genre… Carrément « À demain » !
Demain, je lui apporte un petit quelque chose. Pour la remercier de m’avoir transporté à l’œil sans ma carte ? Oui… Je verrai demain.
7 h 22, 23, 24, 25, 26, 27, 28, 29,
7 h 30… Elle est en retard et m’impatiente ! D’ordinaire, elle n’est jamais en retard.
7 h 30
Moteur, les phares, coup de frein. Ouverture des portes. Je claironne :
— « J’ai ma carte !!! »
Une sorte de gros type patibulaire me dévisage, hagard et stupéfait.
— « Ça a l’air de vous faire plaisir ! » Me répond-il.
Il est tôt, et il transpire déjà fort, sans parvenir à masquer son odeur d’after-shave de supermarché.
Quel ignoble bonhomme !
De là où je me suis assis rapidement, je vois ses bras qui écrasent le volant et son cou plissé de bourrelets adipeux.
J’ai failli attraper un ictère !
Ah, c’est trop ! Mon sac pèse une tonne, mes pieds aussi, sale journée, temps moche, les gens m’exaspèrent. J’enrageais et mon esprit faisait des bulles d’un gris sinistre. J’ai la haine !
17 h 52. Retour. Le même type me reconnaît et me décoche un sourire moqueur d’un geste de menton désagréable et irritant.
Pourquoi ce n’est pas elle aujourd’hui ?
Arrivé. Je descends. Une silhouette de dos. Mais je reconnais ce dos. Elle se retourne et porte un petit tailleur impeccable.
— « Je suis en congés pour une petite semaine, », dit-elle. « Alors, on le boit ce café ensemble ? »
Le lendemain, je me suis retenu pour ne pas embrasser le gros type immonde…
Vois-tu mon garçon, c’est comme ça, que j’ai connu ta mère, la femme idéale ! Une idylle qui dure déjà depuis plus de 20 ans…
Ah la vie et ses hasards, ses rencontres…. joliment dit ! Bises jill
Bonjour Zaza, le hasard ou la destinée, je me pose souvent la question, un bien joli texte bisous bonne journée MTH
Une très belle rencontre !
Bonne journée.
bises
Quel magnifique texte ..Bravo Zaza
Merci pour ce doux moment de partage
Bises
J’ai adoré ton histoire qui pourrait faire un très bon roman en le détaillant. La femme m’a fait sourire. Bravo. Bisous
Bonjour Zaza !
Très belle histoire ! Bravo ! 😉😊😄
Bonne journée !
Pierre
https://rotpier27.wordpress.com/
Les aléas de la vie nous servent parfois du bon pour faire un pied de nez à la routine
Bravo ZaZa
Merci et bonne journée
coucou Zaza souvent le Hazard fait de belles rencontres, il fait un beau soleil et c’est la douceur sur notre Gironde je vais prendre l’air cette après midi je te souhaite un très bon Vendredi ,bises
J’ai apprécié ton texte car cette histoire est agréable à découvrir ! Je te souhaite de passer une bonne fin de semaine. Cordiales amitiés & à +
Un très joli conte et une belle histoire commencée en bus.
Bises et belle journée
Quelle formidable rencontre !
C’est joliment raconté.
Une belle histoire d’amour ensuite…
Bisous ma Zaza
Chapeau Madame ça c’est un super texte! Bisous doux weekend
ah tres belle histoire ! merci Zaza bonne journee bises
Bonjour, jolie histoire d’une rencontre ! Bonne soirée, bisous.
Bel endroit pour une rencontre.
Belle et douce soirée
Excellent texte Zaza , une tres belle rencontre que tu narres avec talent
Bonne soirée
Bises
C’est une magnifique histoire, Zaza ! Super ! Bonne soirée. Bises 😘
et oui de prendre un transport en commun mène à la découverte des autres, tandis que la voiture individuelle ne nous mène qu’à l’endroit que l’on désire mais seule…..très beau sujet….passe une douce journée
Comme j’aime cette histoire et tu la raconte si bien !
On sent la détresse du mec qui pense ne plus revoir sa dulcinée chaufeuse de bus et de ses émois !lol
Merci ma Zaza, j’aime beaucoup , ca sent le vécu tant c’est bien narrée :