Atelier d’écriture N° 218… !!!

Les consignes de Ghislaine, CLIC

J’ai choisi de vous narrer la légende de la Dame Blanche de Trécesson, en y incluant des mots commençants par les lettres « Che », et d’autres commençants par H, tout en m’inspirant pour cette légende de la photo proposée par Ghislaine.

Cette histoire remonte aux alentours de 1750.
Par une nuit d’automne, un braconnier, accompagné de son chien, était embusqué, dans le parc du Château de Trécesson et y guettait sa proie, quand il crut entendre un bruit chelou.
Craignant d’être découvert, il camoufla précipitamment son fusil et se cacha dans un buisson.
A peine était-il planqué, qu’il aperçut, à l’extrémité du grand chemin bordé de chênes, une voiture attelée de chevaux hongres et de plusieurs domestiques cheminant derrière l’attelage, portant des torches allumées.
L’équipage s’avançait lentement et presque sans bruit, aucune voix n’interrompait le silence de la nuit, qui n’était troublé que par le pas cadencé des chevaux et par le froissement des roues sur les branchages et les feuilles desséchées.
Cet étrange cortège s’arrêta par hasard, à quelques pas du braconnier, qui vit bientôt, à la lueur des torches, plusieurs hommes munis de bêches et de pioches, s’avancer de son côté et se mettre à creuser une fosse, non loin du buisson près duquel il se trouvait.
Au même instant, deux chevaliers à l’allure hautaine, dont le rang élevé s’annonçait par l’élégance et la qualité de leurs habits, sortirent de la voiture et firent descendre avec violence une jeune femme richement parée.
Elle ne portait pas de haillons, mais une chemise et une jupe de soie blanche, sa tête était couronnée de fleurs de chèvrefeuille, un bouquet ornait son sein, tout indiquait une jeune fiancée qu’on cherchait à conduire à l’autel, mais sa chevelure était en désordre et ses yeux pleins de larmes, ses joues pâles, ses gestes suppliants annonçaient qu’elle était en proie à la plus grande épouvante.
Traînée plutôt que soutenue par ces chenapans, chevilles et mains liées, elle tomba à leurs pieds, les appelant ses frères, ses amis, les suppliant, en chevrettant de ne pas lui arracher la vie.
Ce fut en vain, ses persécuteurs restèrent froids et inflexibles devant ses supplications désespérées. Loin de paraître ému, l’un des deux, plus hardi que l’autre, la harcela, brutalement.
– « Mes frères, mes amis… Oh ! Je vous en supplie, ne me faites pas de mal… Ou se trouve mon chéri ? »
– « Vos frères! Non Madame, nous ne le sommes plus, vous avez cessé d’appartenir à la famille que vous déshonorez. »
– « Au nom du ciel ! Ne me tuez pas. Faut-il donc mourir si jeune, au moment d’atteindre au bonheur ! Ah, que la mort est affreuse. »
– « Il faut pourtant vous y résigner, Madame, les pleurs sont inutiles, votre heure est venue, vous allez mourir ! »

La fosse étant creusée, les cavaliers firent signe à leurs gens, qui s’emparèrent de la jeune femme terrifiée.
L’infortunée se débattit longtemps dans les bras de ses bourreaux, mais malgré ses efforts désespérés, en dépit de ses supplications et ses larmes, elle fut jetée dans la fosse qu’on recouvrit précipitamment de terre pour étouffer ses derniers gémissements, puis les deux seigneurs remontèrent dans la voiture, l’équipage s’éloigna au grand trot des chevaux, et quelque moment après, le parc de Trécesson avait repris son obscurité et son silence.
Pendant cette scène affreuse, le braconnier hébété, le cœur serré par l’effroi, avait à peine pu respirer.
Lorsque la voiture eut disparu, lorsqu’il eut cessé d’entendre le pas rapide et cadencé des chevaux qui l’entraînaient, il se décida à sortir de sa cachette, troublé et épouvanté.
Hélas, il ne songea pas à écarter la terre qui étouffait la malheureuse femme qu’on venait d’ensevelir sous ses yeux.
Il hésita et chemina en toute hâte chez lui, où il raconta, tout éperdu, à sa femme, le crime dont il avait été le témoin.
Celle-ci fit de vifs reproches à son mari et l’accusa de lâcheté.
L’entraînant ensuite, elle voulut aller dans le parc pour ouvrir la fosse, mais une réflexion terrible lui vint : si elle et son mari étaient surpris auprès d’un cadavre à peine froid, ne leur imputerait-on pas le crime affreux qui venait d’être commis ?
Cette crainte l’arrêta, elle jugea qu’il n’y avait rien de mieux à faire que de se rendre auprès de ce cher Mr. de Trécesson et de lui raconter ce qui s’était passé.
Le braconnier et sa femme, introduits chez leur seigneur, purent avec peine, tant ils éprouvaient de crainte, lui faire le récit du crime qui venait d’être commis sur ses terres.
Aussitôt que Mr. de Trécesson comprit de quoi il s’agissait, il se hâta de faire appeler tous les gens de sa maison et de leur donner l’ordre le plus pressant de chercher le lieu indiqué, où lui-même les suivit…
Cependant ces démarches, ces préparatifs avaient pris trop de temps.
Le jour commençait à paraître lorsqu’on commença d’enlever la terre qui recouvrait la fosse.
Tous les regards, dirigés sur le même point, annonçaient l’anxiété des acteurs de cette scène, l’espérance et la crainte, l’attendrissement et l’horreur se succéda.
Enfin, lorsque le visage de la jeune dame parut à découvert, celle-ci ouvrit doucement les yeux, poussa un long soupir et ses yeux se refermèrent pour toujours.
Mr. de Trécesson, au comportement chevaleresque, fut profondément affligé de cet événement.
Il lui fit rendre les honneurs funèbres, digne du rang qu’elle paraissait avoir occupé dans le monde. Par la suite, il fit de nombreuses démarches pour découvrir les assassins, mais toutes ces recherches furent vaines, on ne put savoir ni le nom de cette jeune dame qui avait disparu d’une si cruelle façon, ni la cause réelle du sort qu’on lui avait fait subir. Cet évènement peu courant à l’époque est toujours resté enveloppé, d’un impénétrable mystère…
Cependant, le souvenir s’est transmis jusqu’à nous par plusieurs signes.
Mr. de Trécesson avait solennellement déposé dans le hall de la chapelle du château de Trécesson les vêtements nuptiaux, le bouquet et la couronne de fleurs de la jeune et malheureuse fiancée qui restèrent exposés à tous les regards, jusqu’à l’époque de la Révolution.
On raconte que les soirs de pleine lune, on aperçoit la Dame Blanche qui hante, tristement, les murs humides du château de Trécesson, en sanglotant…
Qui a vu la Dame Blanche vraiment ?
On l’ignore…
Mais personne n’est jamais revenu après l’avoir aperçue, pour s’en vanter…

Auteur/autrice : ZAZA-RAMBETTE

Une bête à corne née un 13 AVRIL 1952 Maman et Mère-Grand...! Vous trouverez ici : humour de bon matin, sagas historiques sur ma Bretagne, des contes et légendes, des nouvelles et poèmes, de très belles photographies de paysages et d’animaux, de la musique (une petite préférence pour la musique celte), des articles culturels, et de temps en temps quelques coups de gueules...! Tous droits réservés ©

21 réflexions sur « Atelier d’écriture N° 218… !!! »

  1. Je n’ai jamais vu cette Dame blanche en me baladant sur la lande (précisons que je n’y vais pas la nuit) et je m’en félicite. BRRR !
    Bises et belle journée

  2. c’est une belle histoire zaza très prenante ,il fait très chaud nous avons 30 a l’heure ou je met ce commentaire je te souhaite un très bon Vendredi ,belle journée a toi, bises

  3. coucou zaza je viens juste te dire rapidement que les liens de mon jeu ne sont plus exactement identiques .. Mauvaise manip .. pas les mots en tête ..
    J’ai dû en changer pas mal du coup !
    si jamais tu avais pris en copie le jeu ..
    Si par contre tu suis le jeu au fur et à mesure ça ira ;)
    bises

  4. Quelle histoire !
    Un très beau récit qui nous tient en haleine…
    Pauvre jeune femme enterrée vivante !
    Une image chez Ghislaine qui t’a bien inspirée
    Bisous ma Zaza

  5. Moi j’adore les légendes !
    Beaucoup en parle de cette fameuse dame blanche….
    Merci Zaza ,
    j’ai posé ton lien sous l’atelier 218 car tout le monde ne vient pas me lire et n’aurait pas vu ton lien c’est pour cela que j’ai demandé de poser les liens sous les ateliers correspondants.
    Gros bisous

  6. Un tres beau récit pour cette légende de la dame blanche de Trécesson .
    Quelle mort terrible , une légende qui fait froid dans le dos
    Bonne soirée
    Bises

  7. Merci pour cette légende Zaza. De plus tu as casé les mots.
    Amusant, en ce moment je suis dans les contes bretons. Nous avons une journée de cousinade Ardennais/Bretons qui se profile, donc contes mêlés.
    Bon week-end Zaza

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