Atelier d’écriture N° 234… !!!

Les consignes de Ghislaine, ICI

J’ai choisi d’écrire un texte en y insérant les mots :
«
Élan, silence, oubli, clair, petit, peur. »  
ET
« Espace, temps, brume, infini, étreindre, calmer. »

En lisant les consignes de Ghislaine, le souvenir d’une mésaventure de pêche à la crevette rose, la nuit dans mon île, me revient en mémoire !

Je sais, je sais… Vous allez me dire que ce n’est pas bien de braconner ainsi, mais c’était un plaisir infini !
Les crevettes attirées par le faisceau de lumière de la pile électrique réagissent comme les faisans à la lumière de phares en pleine nuit.
Plus personne ne bouge, les crevettes dans l’épuisette, les faisans dans la gibecière du chasseur.
Juste un petit conseil tout de même pour ceux qui voudraient pratiquer cette pêche : Ne pas oublier de se munir d’un couteau pour dégager une botte qui resterait malencontreusement coincée entre deux rochers, et une pile de rechange, si celle de lampe (Wonder, ne s’use que si l’on s’en sert) ne tient pas la marée !
Il était courant que je ramène mon kilo de beaux bouquets à la maison !
En ce soir de juillet, mon oncle Jo avait décidé de m’accompagner.
Jo, excellent pêcheur à la ligne, surtout, ne connaissait pas du tout ce style de pêche à pied. Pour lui, c’était une grande première.
Fière que le tonton veuille bien m’accompagner, nous sommes tous les deux partis dans le Lenn, dans le nord de l’île, avec un bon coefficient de 94, suffisant pour que l’espace découvert par la mer nous permette de passer notre haveneau le long des rochers et sous les algues, sur ce terrain découvert et facile, surtout la nuit.
Il faisait bon, l’eau était claire, une brise légère favorisait le bas d’eau qui devait durer une bonne demi-heure avant que la marée ne remonte.
Entre la « descendante, le bas d’eau et la montante », il faut toujours compter 3 heures de pêche, dans le silence le plus complet, accompagné par les éclats du phare pour garder le cap sur la terre ferme.
Cette nuit-là, alors que chacun dans notre coin, nous traquions le bouquet, un banc de brume est arrivé, épais à ne plus voir les éclats du phare. La mer commençait à remonter !
Damned !
Dans ces cas-là, il ne faut surtout pas bouger ; chercher à remonter à l’aveugle risquerait de nous égarer. Un petit écart de trajectoire pourrait nous éloigner un peu plus de la côte…
« Pas de panique tonton, on ne bouge surtout pas… »
Et un drôle de dialogue s’instaura entre la nièce et l’oncle, qui franchement commençait à avoir les « miquettes » !
– « Tu ne bouges pas Jo, nous avons encore du temps devant nous, et dès que cela se dégage, on remonte, fissa ! »
– « Tu me la bailles belle, ma nièce ! Tu es sûre de toi ??? »
– « Mais oui, mais oui mon tonton Joli ! Ne te bile pas… »
Ne te bile pas, ne te bile pas, facile à dire, mais pour le tonton, qui testait ce genre de pêche la nuit, ce n’était pas gagné…
Je ne sais pas ce que ma tante, la sœur de ma maman lui avait filé à béqueter le soir, mais le tonton devait avoir les intestins qui travaillaient. Il se mit à envoyer des perles sonores, ce qui me permettait de le situer dans toute cette purée de pois.
Un concert qui dura tout de même une bonne demi-heure, ce qui permis à la brume de se dégager, et d’apercevoir enfin le phare qui nous montrait la route à suivre…
– « Allez Jo, ne traînons pas, il faut en profiter pour remonter… »
Inutile de vous dire que le tonton n’a pas demandé son reste, éteignant sa nième clope et tout en bougonnant, dans un élan que je ne lui connaissais pas, il se mit presque à courir pour rejoindre et étreindre la terre ferme !
Nous en avons parlé bien souvent, et il avait vraiment eu très peur !
Au grand dam de mes parents qui pensaient que cette mésaventure allait me calmer, j’y suis retournée à la crevette la nuit, et ce jusqu’en 2011, année à laquelle j’ai dû stopper toutes activités de pêche à pieds eu égard cette chute stupide dans les rochers en plein jour !

En souvenir de ce tonton,  il revenait de pêche avec le frangin ! Ils étaient inséparables ces deux-là…

Jo vêtu de son ciré jaune et mon Pierrot portant leur pêche !

Auteur/autrice : ZAZA-RAMBETTE

Une bête à corne née un 13 AVRIL 1952 Maman et Mère-Grand...! Vous trouverez ici : humour de bon matin, sagas historiques sur ma Bretagne, des contes et légendes, des nouvelles et poèmes, de très belles photographies de paysages et d’animaux, de la musique (une petite préférence pour la musique celte), des articles culturels, et de temps en temps quelques coups de gueules...! Tous droits réservés ©

24 réflexions sur « Atelier d’écriture N° 234… !!! »

  1. Bonjour Zaza !
    Quelle aventure ! Très bien racontée en plus ! 👍👍👍
    Bravo ma petite crevette ! 😏😉😂
    Bon mardi avec le soleil !
    Pierre

  2. Bonjour Zaza.
    Merci pour ton gentil commentaire.
    Chez nous, c’est toujours du beau temps, pourvu que ça dure encore un peu, car il change vite.
    J’espère que ça va comme tu veux.
    Bonne journée.
    Bisous de nous deux.

  3. Quelle aventure !
    J’aurai un peu paniqué comme le tonton, la nuit c’est stressant si on ne voit pas où l’on va !
    Bravo !
    Bises et belle journée

  4. Bonjour Zaza, quelle belle aventure, dommage que tu ne puisses plus aller dans les rochers. Bisous bonne journée MTH

  5. Quelle aventure ! Trop bien racontée ! Alors je commente…
    De quoi avoir les chocottes
    Bisous ma Zaza et bonne journée ensoleillée

  6. Une sacrée anecdote avec une peur bleue pour le tonton , des crevettes roses, Un ciré jaune,
    dis donc tu en as vu de toutes les couleurs ce jour là ! Et en plus une usine à gaz pas loin ! Mdr !!
    J’adoreeeeee !!!

  7. Sacrée aventure pour cette pêche de nuit. Je découvre cette pêche à la lampe, j’avoue que cela doit être bien pratique car elles ne sont pas faciles à attraper ces crevettes roses.
    Quant à la brume je me souviens de sorties de pêche où nous n’en menions pas large pour remonter aux voitures tellement elle était épaisse .
    Merci pour ce souvenir partagé qui me ramène bien des années en arrière quand j’allais pêcher la crevette avec mon haveneau sur les rochers .
    Bonne soirée
    Bises

  8. Un beau souvenir pour toi que cette aventure entre oncle et nièce planqués dans la brume et un superbe partage pour nous.
    Belle journée de printemps frisquet et ennuagé
    Bisous et caresses

  9. Coucou chère Zaza, cette visite sur ton blog pour te dire que je ne t’oublie pas comme tous les aminautes, ton texte est touchant, très beau partage, merci à toi, des bouquets de bisous, à bientôt.

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