
Les consignes d’EVY pour cet atelier d’écriture 300, ICI
Et, ou, aux choix
L’utilisation des 10 mots : « Danser, Brumeux, Cristallin, Orée, Beauté, Multitude, Courage, Expérience, Première, Branche…. »

Ces jumelles d’une dizaine d’années, blondes comme les blés, couraient, marchaient, se reposaient. Cela faisait bien des heures qu’elles sillonnaient entre les arbres et les rochers, entre la terre et les lacs brumeux, entre les nuages et la pluie.
Des heures qu’elles étaient perdues, arrivées là au petit matin, sous la promesse d’une journée paradisiaque avec leurs parents, un pique-nique, suivi d’une partie de cache-cache qui n’avait que trop duré.
La plus timide, Zazie geignait. Les larmes baignaient ses joues, coulaient, tombaient sur le sol, alors que Zoé, petite mère courage, la consolait du mieux qu’elle pouvait.
C’est qu’elle aussi avait peur aussi notre Zoé. Elle aussi voulait rentrer ; elle aussi voulait chialer. Mais elle ne pouvait décemment pas se permettre ce laisser-aller salutaire pour passer ses nerfs.
Elle devait être forte et protéger sa sœur, à l’orée de cette grande forêt et de la folie naissante.
« Un… Deux… Trois… Quatre… »
Zoé se souvenait, tout en enlaçant sa sœur, de la voix de son père. Il comptait… Ah oui, il comptait et elles, elles couraient.
Vite, un arbre ; vite, un rocher ; vite, un buisson touffu.
– « Cachons-nous. »
– « Cachez-vous mes beautés… » Se souvenait Zoé.
Une minute, dix minutes, et le silence !
Le temps s’égrenait et Papa qui ne revenait pas ! Zazie se rappelait. Le soleil de temps à autres brillait puis se cachait et la pluie se mit à danser.
Plus de père ; plus de mère. Le silence !
Le soir était tombé ; la nuit posait son manteau sur la gigantesque forêt, abritant des monstres et leurs cauchemars.
Les petites filles revêtues d’une petite laine, ne bougeaient pas. Frigorifiées, elles espéraient.
Elles appelaient…
– « Papa ! Papa ! Maman ! Maman ! »
Mais… Seule une multitude de piaillements, quelques grognements, et la brise du vent dans les branches leur répondaient. Plus de papa, plus de maman. Seules, elles étaient glacées et apeurées, sous la lueur de la lune cristalline.
Zazie avait fini de pleurer, trop fatiguée. Elle ne voulait pas attirer les monstres, ni qui que ce soit d’ailleurs, sauf Papa. Son Papa qui ne revenait pas. Zoé écoutait, regardait autour d’elles. Les arbres, immenses colosses de bois garnis de feuilles, géants de vie et de peur… Elle serrait un peu plus sa sœur contre elle et réfléchissait. Il leur fallait retrouver la route. Oui, la route. Et après, des gens les ramèneraient chez elles.
– « Allez, viens Zazie ! » S’écria-t-elle en marchant d’un pas assuré.
Zazie la suivit dans la nuit, dans la forêt, dans son cauchemar. Et les petites filles marchaient à n’en plus finir.
Elles tournaient en rond dans la forêt. Plus de sentier, plus de repères. Que la noirceur, les arbres, les animaux, le froid et la pluie.
– « On est déjà passées par là ! » Commença à pleurnicher Zazie en montrant l’arbre aux deux troncs.
– « Je sais… » Répondit Zoé en se frottant la tête à deux mains.
L’arbre aux deux troncs, l’arbre trônant fièrement dans son antre. Au milieu de ses deux troncs, un trou noir et profond, qui ne demandait qu’à happer les deux fillettes.
Zazie observa ce trou, la première, et ensuite, se retourna vers sa sœur. Les pleurs et la peur ne tardèrent pas à les gagner. L’arbre voulait les manger, les dévorer, les faire disparaître de la forêt, les éliminer de la Terre.
Mais que faisaient-elles là et pourquoi ?
Elles repartirent… A droite, l’arbre. A gauche, l’arbre. Devant et derrière, toujours l’arbre…
Peu importe la direction qu’elles prenaient, l’arbre aux deux troncs leur offrait ce trou béant en les enjoignant à s’y rendre, et de tenter l’expérience. Zoé perdait le peu d’assurance qui lui restait. Elle s’agenouilla, là, dans la terre mouillée, boueuse, et enfin, elle se laissa aller. Elle pleura, pleura et pleura encore. Zazie l’enlaça et pleura aussi. Les jumelles étaient à bout. Elles ne pouvaient plus. Que faire pour sortir de cette galère ? Continuer à chercher leurs parents ou accepter l’invitation de ce trou qui rougeoyait de plus en plus ?
Zoé et Zazie le regardèrent intensément. Était-ce une promesse de chaleur de réconfort ?
Peu importait… Elles se regardèrent et se concertèrent. Un acquiescement, comme un pacte. Oui, allons-y. Le tronc s’ouvrit. Le bois craqua. Les branches s’agitèrent au-dessus d’elles.
Danse de la joie, ou une danse funeste, peu importait. C’était fini et la forêt avait gagné !
Nos blondinettes avancèrent vers l’arbre-roi. Elles s’agenouillèrent devant le trou et furent englouties.
Plus de petites filles dans la forêt, plus de pleurs, plus de peur, plus de froid.
La nuit, le vent et la forêt redevinrent silencieux, majestueux.
Comme Alice, elles pénétrèrent dans un monde de prodiges et de menaces qui n’est autre que le royaume de l’enfance !
Bravo, le petit Poucet revisité, le monde de l’enfance est parfois terrible.
Très bonne journée et bon week-end.
bises
.. à deux, on se sent plus fortes c’est sûr!
Dis tu nous en feras une suite stp?
Bises du jour
Mireille du sablon
Belle narration
Bravo tout simplement
Bonne fin de semaine Zaza👏
Superbe Zaza on se laisse complètement phagocyter par ton récit .
Bonne journée
Bises
…. que sont-elles devenues, dans ce monde… Ah les contes pour enfants !! A faire peur de toute évidence, enfin pas tous… merci Zaza, bises
Bravo Zaza
Une imagination toujours débordante ..j’adore ..une suite oui pourquoi pas ?
Bises
Bonjour Zaza !
Ce n’est pas Zazie dans le métro
mais Zazie dans le forêt ! 😉😊😉
Belle imagination !
Bonne journée !
Pierre
https://rotpier27.wordpress.com/
Une histoire angoissante avec une fin qui nous laisse sur notre faim! On peut imaginer une suite ;pourquoi pas? Moi je la voudrais heureuse … Bravo pour cette histoire .Bisous
le pays de l’enfance est une contrée qui peut être terrible, chacun le sien heureusement il y a des clairières qui offrent un peu de repos ?
superbe ta narration chere Zaza, pauvres petites filles, perdues dans le monde la forêt ! porte toi bien amities et bises
Bonjour Zaza, il est superbe ton conte, quelle belle morale à la fin bisous bon après-midi MTH
Bonjour ma Zaza de jolies jumelles oupss l’arbre voulait les manger, les faire disparaître de la forêt, qu’elle belle imagination ça du être terrible les pauvres chez nous c’est vent, pluie,il prévoie la neige pff vivement le soleil une bonne journée bisous
Toute la semaine soleil; Jallen arrive ce soir pour le weekend, pluie, vent comme ça on ne pourra pas sortir , Il est vrai que ce virus me court sur le haricot, ma coiffeuse fermée un cas covid , tout clos à 18 h bref rien n’est fait pour apporter un peu de gaieté heureusement il y a les blogs et le tien en particulier ou lire devient une joie profonde !!!!
A lundi ma douce ZAZA , une amie va passer boire le café et m’apporter des livres heureusement que j’adore lire …. bisous
un beau conte Zaza dommage qu’il y es pas une suite,il fait un grand vent comme c’était prévu sur le sud ouest ,je te souhaite un très bon Vendredi,bises
J’aime beaucoup!
Excellent Zaza, on a eu peur, on a pleurer, et puis on s’est laissé aller avec les petites filles…
Bises et belle journée
Une histoire pleine d’imagination, c’est vrai qu’il lui faudrait une suite! Bon week-end, bisous.
Un joli conte de ces deux petites jumelles tu nous fais une suite Zaza .. Douce soirée et passe un bon week-end bisous.
C’est adorable, je me suis régalée ma Zaza de ce « voyage » en terre de prodiges, de magie, d’enfance éternelle je dirais…
Ton écriture est superbe, on est transportés tu sais…
Je te souhaite le meilleur, gros bisous sans oublier ton Poux Ronchon
Cendrine
Quelle merveilleux texte Zaza mais quelle aventure pour ces petiotes….Bisous doux weekend
Les contes terrifiants de l’enfance revisités dans cette histoire terrible, mélange du Petit Poucet et d’Hansel et Gretel ! L’enfant qui sommeille en moi s’est réveillée ! J’en frissonne encore !
Bravo !
Impressionnant et terrible ce conte. Tu es une bonne écrivaine. Bises.