Ghislaine nous propose deux choix pour le défi écriture N° 58 !
Le récapitulatif sera posé le 29 mars… Pour plus de facilité, je publierai désormais le « récap », le jour du défi écriture, mais pensez bien à publier au plus tard les, 9, 19,29 ou 30 de chaque défi.
Composer un texte avec :
« Hôtel, Histoire, cousine, comique, craindre, inventer, protester, papoter. «
ou
Choisir 8 mots, voire plus avec la terminaison « ote »
Miracle à Corps-Nuds, quelle histoire !
Quand l’âme de Ronan arrive au ciel, son nouvel hôte, sa première question se résume ainsi : « Comment sa mère allait prendre son retard ».
Tout était à craindre ! Il le savait déjà, avec des années d’expérience en matière de bobards qu’il avait inventés : jamais elle n’accepterait sa mort comme excuse.
Gwen, c’était son prénom. Elle gagnait haut la main le concours de suspicieuses, surtout avec son fils Ronan, le dernier d’une longue lignée de « manieurs de pipeau ». Dans l’esprit de Ronan, expliquer à sa mère qu’il ne pourrait l’aider à préparer son festival culinaire pour ce bled, sous le prétexte illusoire qu’il s’était pris un arbre, à cent trente-cinq kilomètres à l’heure sur la vieille moto parigote de l’Oncle Léon, cela tenait juste de l’impossible.
Ronan voit s’avancer un nuage différent des autres. Ce dernier lui semble vaciller, certainement une sorte de signe pour papoter.
— « Je vais être en retard », commence le jeune homme.
— « En retard pourquoi ? »
— « Préparer le festival culinaire dans les popotes de Corps-Nuds. C’est ma mère qui l’organise, avec ses copines du club du troisième âge. Si j’arrive en retard une fois de plus, elle va me tuer et j’en ai la tremblote. »
— « Qu’est-ce que ça change ? »
— « Vous êtes un comique, vous. On voit que vous ne connaissez pas ma mère ! »
Visiblement, le nuage n’avait jamais entendu parler de Gwen.
Il était de notoriété publique dans tout Corps-Nuds que Gwen était une bête à cornes de compétition, tendance mauvaise perdante. Jules, son mari, l’avait quitté quelques années après la naissance de Ronan, sous le prétexte d’aller rendre visite à sa cousine. Depuis son départ, les langues s’étaient déliées. La vérité avait pris la forme de dizaines de fables rigolotes où Jules terminait invariablement dans le rôle maudit du géniteur de moult têtes blondes, avec des cocotes comme la femme du notaire ou la sœur du vicaire, enfin toutes les cruches du coin. Les parties de jambes en l’air se passait dans le petit hôtel minable.
« Si Pierrette s’était pointée avec son pot au lait, elle serait rentrée chez elle avec un Polichinelle dans le tiroir », ainsi glosaient les jalouses et les cocus quand ils parlaient de ce zèbre de Jules.
Le nuage laisse passer quelques secondes avant de répondre. Ronan en profite pour regarder alentour et constater qu’il n’y avait que des nuages. Il se dit qu’il devait vraiment être dans le pétrin. Le nuage chuchote alors :
— « Votre mère ne peut pas vous tuer, même avec la meilleure volonté du monde. »
— « Et pourquoi ça, monsieur le nuage ? »
— « Parce que vous êtes déjà mort, tout simplement. »
— « Mais ça, elle ne le sait pas. Elle ne voudra jamais l’entendre. Aucune excuse ne passe la porte de la petiote Gwen. »
— « Mais c’est un fait établi, voyons… Vous êtes mort ! »
— « Vous ne comprenez pas. Même si Dieu arrivait, avec toute une batterie d’anges jouant de la lyre, en lui annonçant ma mort, elle ne le croirait pas. »
— « Elle verra bien les photos de votre corps étendu sur la chaussée qui tournicote et votre moto en confiote près d’un gros arbre. Ensuite, elle se rendra compte de la réalité des faits, un peu avant votre mise en bière. »
— « Certes, oui, mais je ne parle pas de ça. » Proteste-t-il. « Ma mère, ne supporte pas, les excuses à deux balles. Pour elle, louper son festival culinaire, tout ça parce qu’on est mort, c’est le nec plus ultra des excuses à deux balles. Aussi simple que ça. »
Ronan imagina sa mère lui reprocher d’avoir choisi cet arbre exprès, de la laisser tomber à quelques jours du festival qu’elle organisait et d’être aussi peu fiable que son père.
Le nuage scintilla, accompagné dans ce mouvement par tous les autres.
Ronan se demanda si le ciel n’était finalement pas une conscience collective ou une sorte de secte d’évaporés.
— « Admettons que votre mère reste insensible à la cruelle vérité (alors qu’elle devrait être palote…). Vous en avez l’habitude, me semble-t-il … »
— « Entendre ses reproches une fois de temps à autres, c’est une chose. Les supporter toute l’Éternité, c’est nettement plus pénible, du genre rengaine – « belote, rebelote et dix de der » – Or, je suis ici pour l’Éternité, n’est-ce-pas ? »
— « C’est un peu l’objectif du lieu. »
— « Alors, vous comprenez dans quelle galère je suis, maintenant. »
— « Admettons ! Qu’est-ce que vous proposez ou voulez ou je ne sais quoi ? »
— « Il n’y a pas trente-six solutions. »
— « Je dirais plutôt qu’il n’y en a aucune. »
— « Si, justement, il y en une. Elle est énorme, mais a déjà été utilisée par le passé. Vous n’avez qu’à me ressusciter. »
Le nuage rosit, telle une jeune fille en fleur. Ronan se dit qu’il allait pouvoir user de son don inné, long fruit d’une génétique bardée de gènes menteurs et de chromosomes illusionnistes. Faire passer des vessies pour des lanternes, ce n’était plus un dada, à ce niveau, mais du génie ! Ronan se lance. Il invoque la résurrection de Jésus-Christ, la réincarnation dans l’hindouisme, Uri Geller et ses petites cuillères tordues par la seule force du mental, et d’autres faits moins connus du grand public. Le nuage objecte, contre-argumente, en vain. Habitué à « manier le pipeau » avec Gwen, Ronan se régale avec le nuage. Il l’emberlificote et le roule dans la farine.
Le lendemain, Corps-Nuds connut son premier miracle !
C’est une Chantilly Party! Foi de nuage, ça se déguste sans modération et on savoure à pleines bouchées le charme de Ronan… Vive le lascar…
Gros bisous et bravo ma Zaza pour ce défi qui t’a sacrément bien inspirée!!!
Cendrine
J’ai adoré te lire C’est original et m’a fait sourire. Il devrait se réjouir d’être mort et d’aller au paradis après l’enfer sur terre avec sa mère. Bisous
Oh quelle imagination… j’ai souri en pensant à la fin…tu es géniale!
Bises de Mireille du Sablon
Bon c’est décidé !! Mon Domy et moi on s’envole vers Corps- Nuds !!
Hi hi le roi du pipeau à même convancu Dieu alors tu parles si je le suis lol
Merci Zaza de me faire rire de si bon matin !
Hé oui il est tôt en fin de compte avec ce changement d’heure !
Esperons que c’est le dernier
Bonne semaine Ma Zaza humoriste
J’aime beaucoup le style de l’écriture !! bravo Zaza…
Bonjour Zaza !
Quand tu commences à écrire, tu ne peux plus t’arrêter !
Tu n’es pas du genre à craindre la page blanche : bravo !
Bonne journée !
Pierre
https://rotpier27.wordpress.com/
J’ai une courte pause d’1/4h donc un p’tit coucou rapide !
Bravo c’est super je me suis régalée à te lire . Ce Ronan bon sang il ne lâche rien , un sacré bonhomme .
Bonne journée
Bisous
faut pas être manchotte pour faire la botte avec les mottes (féminin de mot)
Eh! bien notre Ronan a plus d’un nuage dans son sac on dirait. Bravo, Zaza, quelle imagination fertile. Je t’embrasse et te souhaite une belle journée
Bravo à toi, puisque ton emberlificoteur de Ronan a réussi à ce faire ressusciter dans les nuages!
Bises
Je comprends tout à fait ta remarque quant à la revue de presse qui parle des bienfaits de la lecture. Tu le montres chaque jour presque, tu aimes les belles lettres. Lettres au service de ton imagination, que tu sais faire féconde.
Amicalement. Yann
Ton appétit de mots est tel que au menu, si tu as le choix des » ou « , ça devient chez toi des » et » ….. !!! Pour mon plus grand plaisir. Et bravo en cette semaine sainte, montée vers Pâques, d’évoquer la résurrection.
Et tu cites aussi l’éternité que parfois certains disent durer très longtemps, surtout vers la fin …
Yann
He ben dis donc aller même entourlouper les cieux ça mérite médaille!!! »Bravo quelle imagination. Bisous Zaza (au fait la gwen c’est une maman ou une bête a corne? pas bien compris là)
Hi ! Hi ! Hi ! Quelle imagination, Zaza !!! ☺
Bonne semaine à toi !!!
Bises♥
Coucou Zaza, non mais quelle imagination et quel humour… j’ai bien rigolé. Belle fin de journée. Bisous
super l’histoire de Gwen et de Ronan, superbe imagination, bravo chere Zaza, bonsoir, bises
Imagination et humour au rendez-vous sur un thème qui n’est pas évident, bravo à toi