Défi n° 291 chez les croqueurs de mots… !!!

Pour le 22 Avril 2024, ce sont nos amis Cabardouche, CLIC, qui reprennent l’animation de la galère.

Les consignes de François et de Marie : « Réécrire une histoire en changeant de point de vue – Prenez une histoire simple comme un conte pour enfant et racontez-le sous l’angle d’un autre personnage.
Prenez par exemple, l’histoire de Cendrillon, en le racontant du point de vue de Javotte et d’Anastasie ou le petit Chaperon Rouge du point de vue du loup….
Étonnez nous !
 »
    


Vous connaissez toutes et tous, l’histoire de Barbe Bleue.
Selon les recommandations de François et de Marie, je viens de réécrire l’histoire à la sauce Zaza.

« Il était une fois un homme très, très, très riche ! Son seul malheur était de porter une barbe bleue, qui le rendait si laid qu’aucune femme ne voulait consentir à l’épouser. Il avait pourtant été marié, mais toutes ses épouses disparurent par enchantement.
Las de ce célibat forcé, il demanda en mariage, les deux filles de sa voisine, une brave femme qui n’avait pas le sous. Barbe Bleue offrait à celle qui l’épouserait une dote phénoménale et à la mère, de quoi vivre sans travailler jusqu’à la fin de sa vie.
Le pouvoir de l’argent est bien tentant, il y avait de quoi réfléchir, n’est-ce pas, et de contraindre une des donzelles à prendre un époux laid et répugnant.
C’est qu’il était malin ce Barbe Bleue, et pour faire connaissance, il les reçut toutes les trois avec quatre ou cinq de leurs meilleures amies dans sa maison de campagne. Tout ce petit monde y resta une petite huitaine.
Ce n’étaient que promenades, parties de chasse et de pêche, danses et festins, collations… La vie de rêve en somme !
Tout se passa à merveille si bien que la cadette, possédant en plus de sa beauté, des dons de sorcellerie, accepta de le prendre pour époux. Elle commença à trouver que le maître du logis n’avait plus la barbe aussi bleue que cela, que c’était un fort honnête homme, et qu’elle arriverait à le métamorphoser grâce à ses pouvoirs.
De retour à la ville, le mariage fut conclu. Au bout d’un mois, Barbe bleue annonce à son épouse qu’il devait faire un voyage en province, de six semaines au moins, pour une affaire conséquente. Il la priait de bien se divertir pendant son absence. Ce qu’elle fit en invitant ses bonnes amies et en les emmenant à la campagne pour mener la grande vie et faire bonne chère.
– « Voilà les clefs qui permettent d’ouvrir toutes pièces et de tous les meubles de la maison. Par contre, je vous interdis de franchir la porte du cabinet au bout de la grande galerie de l’appartement. Vous pourrez aller partout, excepté dans cette pièce qui est mienne et je vous défends d’y entrer ; si vous y pénétrez, vous devrez vous attendre à ma terrible colère !… »
Elle promit d’observer exactement tout ce qui lui venait d’être ordonné, et lui, après l’avoir embrassée, monta dans son carrosse, et partit pour son voyage.
Le chat étant parti, les souris pouvaient donc se mettre à danser !
Les voilà aussitôt à l’étage, à parcourir les chambres, les cabinets, les garde-robes, toutes plus belles et plus riches les unes que les autres. Elles ne cessaient d’envier le bonheur de la jeune mariée, qui ne se divertissait point à voir toutes ces richesses. Elle était taraudée par la curiosité de savoir ce qui se trouvait le cabinet de l’appartement du rez-de-chaussée et d’ouvrir cette porte fermée à clef…
Elle fut si pressée de quitter ses amies qu’elle descendit par un petit escalier dérobé, avec tant de précipitation qu’elle aurait pu se rompre le cou deux ou trois fois.
Arrivée à la porte du cabinet, elle s’y arrêta quelque temps, songeant à la colère de son mari en cas de désobéissance ; mais la tentation fut si forte qu’elle ne put la surmonter : elle prit donc la petite clef, et ouvrit en tremblant la porte du cabinet…
La pièce était très sombre. Après quelques instants, elle commença à distinguer sur le plancher des flaques de sang séché. Attachés le long des murs, se trouvaient les corps de plusieurs femmes égorgées : c’était toutes les femmes que Barbe bleue avait épousées et qui avaient disparu mystérieusement.
Elle pensa mourir de peur, et la clef du cabinet, qu’elle venait de retirer de la serrure, lui échappa de la main.
Après avoir un peu repris ses esprits, elle ramassa la clef. Surmontant son dégoût devant un tel spectacle, elle se demandait comment faire pour redonner vie à ces pauvres femmes.
Elle se concentrait très fort et, en invoquant ses pouvoirs, elle incanta :

« Turlututu, chapeau pointu Tralala, chapeau de drap. Sim sala bim, visto cara de cabra.
Alakabim – Alakabam – Alakaseltzer – Allakazam – Alla-ka-seltzer !
Presto Bismo !
Magicorama, Alakazam, Alakazim, Ramayana et Mahabarata
Hokus Pokus, Nostradamus, gratte toi les puces. »

Et là, la sorcellerie opéra. Les femmes défuntes se redressèrent, brisèrent leurs liens, reprirent vie et bonne mine. Plus de sang, plus de trace de violence dans le petit cabinet.
La jeune mariée leur recommanda tout de même de rester dans la pièce, et d’attendre le retour du maître qui ne manquerait pas de remarquer, en récupérant ses clefs que l’une d’elles, celle du cabinet, était tâchée de sang.
Elle avait eu beau l’essuyer, la laver, le sang ne s’en allait pas, témoignant ainsi de sa désobéissance.
Barbe bleue revint de son voyage dès le soir même ; il avait conclu à son avantage l’affaire pour laquelle il était parti.
Sa femme fit tout ce qu’elle put pour lui témoigner qu’elle était ravie de son prompt retour.
Le lendemain, il lui redemanda les clefs.
Elle les lui remit d’une main si tremblante, qu’il devina sans peine tout ce qui s’était passé.
– « Pourquoi », lui dit-il, « que la clef du cabinet est tâchée de sang ?
– « Je n’en sais rien », répondit la pauvre femme, plus pâle que la mort.
– « Vous n’en savez rien ! » Reprit Barbe bleue. « Je le sais bien, moi. Vous avez voulu entrer dans le cabinet ! Eh bien, madame, vous y entrerez et irez prendre votre place auprès des dames que vous y avez vues. »
Elle se jeta aux pieds de son mari en pleurant, et en lui demandant pardon. Avec toutes ces marques d’un vrai repentir, elle aurait attendri un rocher ; mais Barbe bleue avait le cœur plus dur qu’un rocher.
– « Il faut mourir, madame, » lui répliqua-t-il.
L’agrippant d’une main par les cheveux, il la traîna jusqu’au petit cabinet.
Il tourna la clef dans la serrure, leva son grand couteau et ouvrit la porte…
Et là, quelle ne fut pas la surprise de Barbe bleue qui lâcha les cheveux de la jeune mariée !…
Les épouses ressuscitées se pressèrent autour de Barbe Bleu et de la jeune mariée.
– « Mais que se passe-t-il ? Pourquoi mes épouses ont retrouvé la vie », rétorqua-t-il !
La petite sorcière prit alors la parole :
« Vous voyez cher Maître, il s’en est suffi que je ressuscite les épouses que vous aviez égorgées, et je peux vous assurer que notre sentence sera terrible !
Il n’existe pas de plus terrible époux que vous, et nous allons toutes revendiquer, notre bon droit comme épouses légitimes… Vous allez le payer très cher ! »
– « Mais, mais… ! »
– « Il n’y a pas de mais ! Plus de droits de cuissage et de viols…  Vous allez subir désormais notre loi. Vous n’êtes qu’un pervers psychopathe particulièrement habile et tenace, mais vous avez trouvez vos maîtresses. Égocentrique jusque dans les moindres détails, vous teniez un journal de bord, et bien c’est terminé !
Vous nous appartenez maintenant, vous, votre argent, vos richesses, vos biens !
Vous nous servirez comme les princesses que nous sommes devenues, et vous devrez nous obéir. Vous serez notre esclave… Et si vous nous résistez, vous serez relégué aux Enfers ! »
Ainsi, il lui en
coûta très cher de ses crimes d’antan, et croyez-moi, justice fut rendue… Barbe Bleu vit blanchir, cheveux et barbe, en quelques jours de ce régime qui ne le réjouissait guère !
Pour cet égocentrique, un châtiment certainement beaucoup plus sévère que de perdre la vie sous l’épée des frères de cette jeune mariée… »

Auteur/autrice : ZAZA-RAMBETTE

Une bête à corne née un 13 AVRIL 1952 Maman et Mère-Grand...! Vous trouverez ici : humour de bon matin, sagas historiques sur ma Bretagne, des contes et légendes, des nouvelles et poèmes, de très belles photographies de paysages et d’animaux, de la musique (une petite préférence pour la musique celte), des articles culturels, et de temps en temps quelques coups de gueules...! Tous droits réservés ©

31 réflexions sur « Défi n° 291 chez les croqueurs de mots… !!! »

  1. Tu as tracé ton histoire et bien je te dis bravo ZaZa
    Moi j’ai fait beaucoup beaucoup plus court hihihi
    Bisous
    Bonne semaine

  2. Bonjour Zaza !
    C’est du meetoo sauvage avant l’heure !
    Si tu croises un Barbe bleue quelque part, prend tes jambes à ton cou ou zigouille-le au rasoir ! 😏😉😜
    Bon lundi et bonne semaine ! 👍

  3. Bonjour, avec un peu de sorcellerie et de magie ont arrive toujours a ses fin ! Dommage que des sourcières étaient brulées, il ne faut pas se faire prendre…

  4. Bonjour Zaza elle est bien belle la nouvelle histoire de Barbe Bleue à la sauce Zaza, bine fait pour ce t homme, je ne le plains pas qu’il paie ses crimes pour l’éternité, pas de pardon possible de ma part. Bisous bonne journée MTH

  5. Tel est pris qui croyait prendre. Elle avait de la suite dans les idées cette dernière épouse. Enfin c’est surtout toi qui nous a concocté une histoire de notre temps.
    Et bien ma foi c’est un juste retour des choses.

    Bon lundi et bonne semaine.

    Bisous d’EvaJoe

  6. Un châtiment bien mérité pour ce vilain Barbe bleue à la sauce Zaza
    Tu nous as raconté un beau conte.
    C’est bien imaginé et bien agréable à lire
    Bisous ma Zaza et bon lundi

  7. Waouhhh ! Bravo ! Ce Barbe Bleue revisité est bien puni comme devraient l’être tous les hommes qui usent de violence sur les femmes
    Belle journée et bonne semaine
    Bises

  8. Quelle épopée lyrique , bravo Madame Zaza pour cette version salutaire de Barbe Bleue . Les épouses qui ont connu le pire, se réveillent grâce à la volonté de cette sage sorcière, elle utilise son pouvoir pour les réhabiliter. La vengeance sera terrible ! merci pour votre participation joyeuse et créative . bises amicales des Cabardouches.

  9. et bien super bien écrit Zaza , il fait pas chaud il y a une vent glacial et un soleil timide , je te souhaite une belle journée de Lundi , bises

  10. Coucou chère Zaza, je remarque que vous êtes bien inspirées les aminautes-participantes au défi des croqueurs de mots… au coeur des maux… bravo à toi pour cette inspiration sur la Barbe … »Blues » … j’ai lu aussi Colette… bonne continuation à vous les ami(e)s ! Belle semaine à tous ! Ici, temps hivernal et vent glacial !

  11. Bonjour Zaza,oh oh oh !! alors là ! Superbe inspiration : l’histoire de Barbe Bleue.
    revue et corrigée à la sauce Zaza.Turlututu, chapeau pointu Tralala, chapeau de drap. Sim sala bim, visto cara de cabra et la barbe devint blanche comme la neige et ses péchés pardonnés !!

  12. Bravo Zaza, j’aime beaucoup ta nouvelle version de Barbe Bleue , ce sinistre personnage a bien mérité son sort . Une revanche dont il ne s’est pas douté un seul instant.
    Bon lundi
    Bises

  13. Et le soir dans leur réunion sur la lande en danse effrénée elles chantaient :
    Oh le vilain « Barbe Blanche »
    Avant d’aller retrouver leur galant tendrement aimé
    Bisous Zaza
    Caresses à ta coquine. Miaou

  14. et toc! non mais les hommes se croient tout permis heureusement que Zaza a remis les pendules à l’heure bravo pour ce texte !

  15. mais où trouver un homme très très très riche…..sans barbe bleue…..(lol), des femmes qui ont eu le courage de se révolter….ouf….passe une douce nuit et ne rêve pas, ce n’est qu’un conte….

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