Pas de mot mystère, pas de défi pour les croqueurs de mots, nous observons la trêve des confiseurs.
Je vous propose donc une petite fable, composée pour répondre à notre ami Pierre, en réponse à son article CLIC
L’improbable harmonie…

Après un temps, quelque chose avait changé entre Liora la girafe et Gimba le gibbon.
Leur amitié n’était plus un simple hasard de la savane : elle était devenue une complicité rare, un fil tissé par la confiance et la curiosité mutuelle.
Mais leur différence était immense.
Et les autres animaux… parlaient.
Les zèbres ricanaient :
— « Une girafe et un gibbon ? N’importe quoi ! »
Les éléphants secouaient la tête :
— « On ne mélange pas ce qui n’est pas fait pour aller ensemble. »
Les oiseaux, eux, criaient du haut des arbres :
— « Ils défient l’ordre naturel ! »
Liora sentit son cœur se serrer.
Gimba, lui, devint plus silencieux qu’à l’accoutumée.
Un soir, ils se retrouvèrent au pied du baobab.
Le vent était doux, mais l’air pesait.
— « Penses-tu qu’ils ont raison ? » Demanda Liora.
— « Ils parlent parce qu’ils ne comprennent pas », répondit Gimba. « Et quand on ne comprend pas, on juge. »
Ils restèrent longtemps ainsi, côte à côte, à regarder les étoiles. Puis Liora dit doucement :
— « Peut-être que notre différence est précisément ce qui fait notre force. »
Gimba sourit.
Il grimpa le long du cou de Liora et se percha au sommet de sa tête, comme autrefois.
D’en haut, le monde semblait soudain plus vaste.
Plus ouvert.
Moins étroit.
Ils décidèrent alors de faire ce que personne ne faisait jamais dans la savane :
Aller vers ceux qui se moquaient, leur parler, leur expliquer… et surtout, leur montrer.
Montrer qu’une amitié — ou un lien plus profond — ne naît pas de la ressemblance, mais de l’écoute, de la patience et du respect de l’autre.
Peu à peu, les animaux se turent.
Certains commencèrent même à apprendre d’eux.
La savane devint un peu plus tolérante.
Et une idée nouvelle germa :
La différence n’est pas une barrière, mais une porte.
Morale :
Ce que la nature sépare par la forme, le cœur peut rapprocher par la bienveillance.
La vraie harmonie ne vient pas de la ressemblance, mais du respect des différences.
