Message de Lilou Soleil : « Vous connaissez des expressions anciennes ? Vous en connaissez des rigolotes, des savoureuses, des savantes fleurant bon notre France ? N’hésitez pas, joignez-vous à nous et publiez… »
Expression :
« C’est l’hôpital qui se fout de la charité ! »
Signification :
- Tu te moques, mais tu ne fais pas mieux.
- Tu es mal placé pour parler.
Origine et définition :
Il est intéressant de se poser cette question, en préambule : quelle différence faites-vous entre un hôpital et une charité ?
Vous avez deux minutes pour répondre avant de lire la suite…
Z’êtes sûr d’avoir bien réfléchi pendant deux minutes ???
Bon prince, je vais supposer que oui et vous allez donc pouvoir vérifier si vous avez répondu juste. Ceux pour qui ce n’est pas le cas seront collés samedi. 🤣
Avant de franchir un peu les siècles, il est intéressant de savoir qu’au XIIème, un hôpital, mot dont l’origine étymologique est la même que « hospitalité », était un établissement religieux destiné à accueillir les pauvres, les mendiants et autres nécessiteux. On y faisait donc la charité.
Mais cela n’a pas de lien direct avec notre expression.
Ce n’est qu’au XVIIème siècle que le mot se spécialise pour désigner un établissement médical, qui pouvait être aussi bien religieux que laïc.
À la même période, et par métonymie, les hôpitaux gérés par des ordres comme les Frères de la Charité ou les Sœurs de la Charité ont pris le nom de « charité ».
Autrement dit, à cette époque, un hôpital et une charité étaient exactement la même chose, à savoir un établissement hospitalier avec le sens qu’on lui connaît aujourd’hui.
Sauf, qu’à cause d’éventuelles et stupides jalousies ou rivalités, il n’y avait donc aucune justification pour que l’un se moque de l’autre, pas plus que quelqu’un affublé d’un défaut n’a de raison de se moquer d’un autre ayant le même défaut, d’où le côté amusant de notre locution.
Rey et Chantreau, dans leur « Dictionnaire des expressions et locutions », situent la naissance de cette expression dans la région lyonnaise, sans précisions sur la date.
Claude Duneton, dans son « Bouquet des expressions imagées », la situe au même endroit, en 1894.
Il est vrai qu’à partir du XVIIème siècle, il existait à Lyon aussi bien l’Hôtel-Dieu (1) que l’hôpital de la Charité (2) tous deux plus tard gérés ensemble par les Hospices Civils de Lyon (HCL).
Certains documents montrent qu’il y avait effectivement une rivalité certaine entre ces deux établissements, d’où de probables critiques de l’un vis-à-vis de l’autre et vice-versa.
Du point de vue du malade, celles-ci étaient probablement injustifiées, le risque d’y mourir étant probablement à-peu-près aussi élevé dans l’un que dans l’autre, d’autant plus si la date proposée par Duneton est exacte, car à cette époque, l’organisme de gestion commune de ces deux établissements avait fait le nécessaire pour en améliorer la salubrité (et donc abaisser le taux de mortalité), suivant en cela les recommandations du médecin et baron de la Polinière dans ses rapports intitulés « Considérations sur la salubrité de l’Hôtel-Dieu et de l’hospice de la Charité de Lyon ».
(1) Laïc, dont les premiers bâtiments, remplacés ensuite, ont été initiés en 1184, et qui existe toujours. Au XVIIème siècle, il avait une bien meilleure réputation que l’Hôtel-Dieu de Paris puisque dans le premier, seul un malade entrant sur quatorze était assuré d’y vivre ses derniers jours, alors que c’était un sur quatre à Paris.
(2) Religieux, construit à partir de 1617 et détruit en 1934.
Complément :
Cette expression existe en plusieurs versions.
Parfois, l’hôpital se moque de l’infirmerie ou se paie la tête de l’hospice.
Elle existait d’ailleurs dès 1386, mais sous une forme encore différente.
On pouvait alors dire « C’est la pelle qui se moque du fourgon » ou encore « le poêle qui se moque du chaudron ».
Exemples :
Le devis ne tarde pas. C’est horriblement cher, même pour deux (…)
Quant à ma femme, que papa surnommait affectueusement « la rapetou » tant elle est grippe-sou, sa réaction ne se fait pas attendre.
Elle grimace en découvrant l’addition :
– « Eh bien ! J’espère que ta sœur paiera sa part, radine comme elle est… ».
Je préfère ne pas répondre. Papa aurait dit : « C’est l’hôpital qui se fout de la charité ».
Laurent Fraquet – Si tu voyais ma vie
A Puréesiana les murs ont des oreilles et rien n’est plus drôle que d’entendre les artistes se débiner les uns les autres dans les loges : c’est l’hôpital qui se moque de la charité.
L’Art lyrique et le music-hall – Paris (Potins de coulisse)
Oui connue, mais pas tjs son origine ! Merci Zaza, bon jeudi, bises
je connais cette expression Zaza , bon jeudi ,bises
Bonjour, nous l’utilisons toujours !
merci je la connait et l’ ai parfois employée
( les fleurs sur mon blog c’est a ST POL les jardiniéres des petits jardins de la place du kreisker ( ou je me gare ) ….
toujours superbes , trés colorés
bonne journée
kénavo ZZa
Je la connaissais cette expression mais pas vraiment « utilisée »….
Bises du jour
Mireille du sablon
Bien connue et dite encore de nos jours
Par contre je découvre son origine
Bises Zaza
Bonjour Zaza je connais l’expression et pas du tout son origine, et j’avoue m’être souvent posé la question, mainte je sais. Bisous bonne journée MTH
Je connais cette expression et (pour une fois) son origine !
Bonne journée avec le soleil 🌥️ qui vient de se recoucher!
Ah oui je la connais bien celle-ci
Bien illustrée
Bises et bonne journée ZAzA
Une expression bien employée
Tu nous l’expliques bien et c’est passionnant
Bisous ma Zaza et bon jeudi
bonjour Zaza oui expression bien connue, et bien analysée par toi, la debine entre concurrent ! bonne jurnee bises
Merci pour toutes tes explications car même si elle est bien connue mais, pas ce que tu nous en dit. Bisous bon jeudi
Une expression connue. Des explications intéressantes. Bon jeudi bisous.
Excellent !
Bises et belle journée
Une expression que je connais bien , maman l’utilisait assez souvent . Merci pour les explications historiques qui retracent son origine.
Bon jeudi
Bises
A Lyon pas loin de l’Hôtel-Dieu. Il existait la place de la Charité renommée depuis rue Antonin Poncet. Subsiste encore le clocher de la Charité. Il y a toujours une rue de la Charité.
« ‘hôpital de la Charité de Lyon est un ancien hôpital destiné à recevoir les enfants orphelins et les indigents. Construit au XVIIe siècle à Lyon, il est détruit en 1933 pour cause d’insalubrité et seul le clocher de l’église, construit d’après un croquis du Bernin, a été conservé.
L’hôpital était situé à l’emplacement de l’actuel hôtel des postes du 2e arrondissement de Lyon et de la place Antonin-Poncet.
L’Hôtel-Dieu est maintenant un complexe de luxe (hôtel et magasins)
Alors là l’hôpital ne peut même plus se moquer de la Chartité.
Bisous ma belle Zaza et caresses à ta troupe
bien connue cette expression mais il est vrai que je n’aurais pas eu la curiosité de chercher son origine à celle là !
merci à toi .
bises