La quintessence de la sapience du mardi 22 août 2023… !!!

Message de Lilou Soleil : « Vous connaissez des expressions anciennes ? Vous en connaissez des rigolotes, des savoureuses, des savantes fleurant bon notre France ? N’hésitez pas, joignez-vous à nous et publiez… »

Expression :

« Tenir les cordons du poêle »

Signification :

Marcher à côté du cercueil à un enterrement ou immédiatement derrière lors d’un enterrement.

Origine & définition :

En général, une poêle est tenue par un cordon bleu.
Mais cet objet n’a rien à voir avec un poêle et il est rare qu’on tienne le cordon bleu pendant qu’il cuisine.
On admettra donc à regret qu’il ne s’agit pas ici de cet ustensile de cuisson.
Comme l’usage de notre expression est lié à un enterrement, peut-être peut-on chercher quelque chose du côté de l’incinération :
– Un poêle à charbon ?
– Un poêle à bois(1) ?
– Un poil dans la main ?
Eh bien non, vous n’y êtes pas du tout !
Naguère, « les cordons du poêle » étaient les cordons attachés au drap funéraire. C’était en quelque sorte un geste symbolique, car le « poêle », entre autres significations, désigne aussi le drap mortuaire ou la grande pièce de tissu noir ou blanc dont on couvrait le cercueil pendant les cérémonies funèbres. Ces cordons étaient tenus par les proches du défunt lors de la marche funèbre. Il disposait auparavant de cordons généralement cousus aux coins et sur les bords, cordons qui, alors que le cercueil était amené à l’autel pour la cérémonie funèbre, étaient tenus par des proches ou membres de la famille, ou des personnes de haut rang, selon le défunt.
A l’heure actuelle, « tenir les cordons du poêle » signifie simplement marcher près du cercueil
Aujourd’hui, même si on ne tient plus les cordons, on dit toujours de ceux qui marchent près du cercueil qu’ils « tiennent les cordons du poêle ».

(1)  Cela me rappelle une ancienne photo vue récemment, prise en Bretagne dans les années 30, où un autocar bondé transportait un poêle parmi les nombreux bagages placés sur sa galerie de toit.
La légende de la photo, d’une banalité affligeante, était tout simplement : « Vannes : un autocar de l’entre-deux guerres ».
Si le journaliste avait eu un peu plus d’imagination, elle aurait pu être : « Le poêle à bois et le car à Vannes passent ».(2)

(2) Oui, je sais… mais comme le sujet est grave il faut bien tenter de dérider un peu l’assistance avec quelque vanne (plus ou moins) bien sentie, non ?

Complément :

En Finistère, le cimetière n’était pas à côté de l’église.
Après les funérailles, il y avait un cortège, pour emmener le défunt à sa dernière demeure, comme dans le film César et l’anecdote du chapeau…
Il y avait des places précises dans le cortège en fonction du rapport proche ou lointain avec le défunt. Cela devait se faire partout et non, comme aujourd’hui, en voiture vers un cimetière excentré par rapport à la commune.
Mais aux quatre coins du corbillard, on fixait une ficelle, ou cordelette, et quatre personnes choisies du même âge et du même sexe que le défunt tenaient ces ficelles tout en marchant.
Je me souviens des discussions lors de l’enterrement de l’un de mes ailleuls, car il y avait une sorte de protocole pour choisir qui devait tenir lesdites ficelles, lequel se compliquait à cause de l’âge des personnes concernées, puisqu’il y avait une certaine trotte à faire.
Il ne fallait vexer personne, et donc demander à une dame dont on savait bien que ce serait difficile pour elle.
Mais pas question de demander à une autre, plus capable physiquement, mais au « deuxième rang » par rapport à cette dame, d’où la discussion… 
Bref un truc aussi compliqué que de placer les gens à table. Apparemment c’était une sorte d’honneur que de tenir ces ficelles.
Je n’avais que 10 ans et j’écoutais d’une oreille bien distraite… Beaucoup plus intriguée par les voilettes.
Et les chapelets (Non ! L’Horreur ! Ce n’est pas un collier ! Veux-tu bien ne pas jouer avec !!! ) Que je découvrais également…
Alors voilà mes questions : était-ce une coutume locale ou cela se faisait-il partout ? Connaissez-vous les règles de ce protocole de choix ? Ces ficelles et cette fonction avaient-elles un nom ? Et plus largement d’autres différences entre les enterrements de naguère et ceux d’aujourd’hui ?

Exemples :

Autrefois, tenir les cordons du poêle, c’était tenir les cordons reliés au drap funéraire qui recouvrait le cercueil.
Mystère résolu : les cordons du poêle sur www.aaef.fr

Je l’avais peu pratiqué de son vivant, mais il paraît que je devins son ami dès qu’il ne fut plus, car nos collègues me dirent d’un ton grave, avec un visage pénétré, que je devais tenir un des cordons du poêle et parler sur la tombe.
Anatole France – Le crime de Sylvestre Bonnard

Leur bonne patronne décédait. Ses obsèques furent magnifiques. Mme F…, en grand deuil, et trois autres matrones connues du Tout-Paris qui s’amusent, tenaient les cordons du poêle
1927. Maisons de société – Choses vues

Auteur/autrice : ZAZA-RAMBETTE

Une bête à corne née un 13 AVRIL 1952 Maman et Mère-Grand...! Vous trouverez ici : humour de bon matin, sagas historiques sur ma Bretagne, des contes et légendes, des nouvelles et poèmes, de très belles photographies de paysages et d’animaux, de la musique (une petite préférence pour la musique celte), des articles culturels, et de temps en temps quelques coups de gueules...! Tous droits réservés ©

22 réflexions sur « La quintessence de la sapience du mardi 22 août 2023… !!! »

  1. Bonjour Zaza !
    Je ne connaissais pas cette expression plutôt assez bizarre ! 🙁😣😫
    Mais c’est au poêle maintenant je connais … merci !
    Bonne journée !
    Pierre

  2. Inconnue pour moi, mais j’ai connu après l’église le cortège funèbre selon son rang familial… qui n’existe plus, direct en voiture au cimetière !! Merci, bises

  3. Bonjour Zaza, je connais, c’est une coutume du village , ma mère a été la dernière à avoir
    eu « le privilège » de partir vers sa dernière demeure dans le corbillard à « bras  » du village, il était tiré par 4 hommes choisis là pour leur force, et de chaque côté il y avait ces fameux cordons que tenaient les amies de ma mère, ces dernières avaient bien sûr, pratiquement le même âge (82 ans) et ont eu beaucoup de mal à monter la côte sur la route qui menait au cimetière, ce dernier est situé à 1 km de la chapelle où avait eu lieu la cérémonie des funérailles. Par contre si je connaissais l’expression, j’étais loin d’imaginer qu’il s’agissait de ces fameux cordons qui faisaient partie du corbillard. bonne journée bisous MTH

  4. waouh
    je la connaissait bien que je ne l ’emploie pas
    mais je l ‘ai déjà entendue il y à longtemps ..

    voici mes souvenirs .

    (enfant j ‘habitait en face de l ‘église st Melaine à Morlaix, et j ‘ai vu parfois de grands enterrements ou les personnes tenaient des cordons fixés au drap qui recouvrait le cercueil
    ,( ma grand Mére disait cela .. les cordons du poêle ) , en ces années 1950 , des chevaux menaient encore le défunt au cimetiére, assez loin de l ‘église les chevaux étaient aussi habillés de noir , pour les plus aisés des plumets ornets le char …. enfant j ‘étais à la fenêtre à regarder cela )
    la croix aussi était portée par des amis proches ..

    bonne journée ZAZA
    bises kénavo

  5. Bonjour Zaza
    Je découvre cette expression, dans ma jeunesse je suis allé à un enterrement je me souviens que pendant l’office des personnes tenaient les cordons du drap qui recouvrait le cercueil. Bonne journée bises

  6. alors là Zaza jamais entendu parler de cette expression, c’est regional peut être ? à l’ancienne chez nous, les porteurs du cerceuil accompagnent le cerceuil, mais sans aucun cordon ? bonne journee amities

  7. Bonjour Zaza.
    C’est avec un peu de retard que je répond à ton gentil commentaire, hier, nous n’avons pas eu le temps.
    Ce matin, il commence déjà a faire chaud, le thermomètre marque 28°.
    Je crois que cet après midi, ça va encore bien chauffer.
    J’espère que tout va bien.
    Bonne journée et bonne semaine.
    Bisous de nous deux.

  8. Eh bien je découvre cette expression et sa signification
    J’ai apprécié ton complément d’informations
    Bisous ma Zaza

  9. Je ne connaissais pas du tout cette expression ni ces rites funéraires pour accompagner le défunt de l’église au cimetière . Merci Zaza pour les explications .
    Bonne journée
    Bises

  10. Comme Jazzy, je découvre cette expression et ces rites.
    Par contre, le chapelet oui mais je n’en ai jamais retenu le sens…
    Bises du soir
    Mireille du sablon

  11. voilà une expression que je n’avais jamais entendue….dure journée qui commence avec un 22°, difficile de se mettre au frais…passe une douce journée

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