La quintessence de la sapience du mardi 29 août 2023… !!!

Message de Lilou Soleil : « Vous connaissez des expressions anciennes ? Vous en connaissez des rigolotes, des savoureuses, des savantes fleurant bon notre France ? N’hésitez pas, joignez-vous à nous et publiez… »

Expression :

« AU DIABLE VAUVERT »

Signification :

  • Une expédition dangereuse.
  • Extrêmement loin.
  • Dans une destination lointaine et incertaine.
  • À Kerpipiche.
  • À Perpète-les-Oies.
  • À Pétaouchnok.
  • À Trifouilly-les-Oies.
  • Perpète-les-Olivettes.
  • Un lieu très éloigné.
  • Un lieu excessivement loin.

Origine & définition :

Quand vous voyez une vache rouge, vous pensez inévitablement « Vache qui rit ». Si c’est une vache mauve, c’est « Milka » qui vous vient à l’esprit. Mais si c’est un veau vert, à quoi devriez-vous penser ? Probablement que vous avez des problèmes d’orthographe ou de vision(s) !

Notre « vauvert » (en un seul mot et sans « e ») daterait du début du XIXème siècle, mais son origine n’est pas très claire…

« Auvert » est une corruption de « Vauvert » ; on disait autrefois : « Aller au diable Vauvert ».
Le « V » a été mangé dans la rapidité du discours, et il a fini par disparaître, si bien qu’on a été amené à couper en deux, pour lui donner une sorte de sens, le reste du mot : « auvert ».
Le château de Vauvert ou Val-Vert situé près de Paris, du côté de la barrière d’Enfer, avait été habité par Philippe-Auguste (1165-1223) après son excommunication ; il passait depuis cette époque pour être hanté par des revenants et des démons.
Le roi Saint-Louis ou Louis IX (1214-1270), pour désensorceler ce château qui aurait servi de repaire à des bandits redoutés, le donna aux Chartreux en 1257.
En effet, près de l’emplacement où est actuellement construit l’Observatoire de Paris, le roi Robert (Xème siècle) avait jadis fait bâtir une habitation de plaisance dans un lieu appelé « Vauvert », c’est-à-dire « val vert », (vallis viridis), « vallée verdoyante » (al se prononçait alors au).
La maison fut, par la suite, abandonnée, et en voici la raison :
Non loin de cette propriété, il y avait des carrières où le vent s’engouffrait avec un grand bruit et le peuple d’alors, qui était tout bourré de superstitions, croyait que tous les diables de l’enfer se réunissaient dans cet endroit.
Les Chartreux qui logeaient près de là, dont la maison fut détruite en 1789 et les jardins réunis au Luxembourg, convoitaient cette propriété et, pour se la faire donner, ils exploitèrent la terreur qu’inspiraient ces carrières. Ils mirent ainsi le diable de leur côté, comme le meilleur moyen d’arriver à leurs fins.
Ils exploitèrent tant et tant la frayeur causée par un tel vacarme dans les environs du vieux château, que bientôt personne n’osa plus en approcher.
Aussi, l’opinion générale fut-elle que les moines seuls étaient capables de conjurer les esprits infernaux et de disputer la maison aux revenants. Saint Louis (XIIIème siècle) fut même tout heureux de rencontrer ces bons moines pour se débarrasser d’une propriété si gênante.
Du reste, voici l’extrait de cette donation telle qu’elle se trouve dans le « Dictionnaire de Paris », de Hurtaut et Magny (tome II) : « Le roi leur accorda la demande et non seulement leur donna l’emplacement de l’hôtel de Vauvert, mais encore toutes ses dépendances et ses appartenances. Non seulement il leur laissa la maison, mais encore les terres et les vignes où il les avait établis à Gentilly. »
Les bons moines avaient atteint leur but ; ils furent doublement propriétaires. On ne doute pas qu’ils acceptèrent sans aucune hésitation. Comme on le pense bien, le tintamarre cessa à Vauvert aussitôt la donation faite (elle est datée du mois de mai 1259).
Avec le XVIème siècle, le diable de Vauvert disparut complètement et l’on n’employa plus le mot de « diable » que dans ces locutions usitées si fréquemment comme : « S’en aller au diable » ou « Envoyer à tous les diables ».
La Fontaine, dans l’une de ses tables, s’est servi de cette expression. On trouve dans l’ouvrage de Gaignières (tome V) ces deux vers :

Fait bien le diable de Vauvert,
Qui brusle tout et qui tout perd.

D’autres pensent que le mot « enfer » n’est autre chose ici qu’un tronçon de mot corrompu.
La rue Saint-Jacques s’est nommée « Via superior » ; la rue d’Enfer, qui lui est parallèle, fut désignée, par opposition, sous le nom de « Via inferior, Via infera » ; c’est le mot « infera » altéré qui serait resté comme dernière dénomination à la rue d’Enfer.
Dès le XVème siècle, « faire le diable de Vauvert » signifiait « s’agiter comme un beau diable », mais sans qu’aucune notion de distance ne s’y rattache.
Cela n’explique donc pas non plus le pourquoi de ce « vauvert » lointain et le diable qui s’y accroche.
Il y avait aussi un « Vauvert » près de Nîmes, où les protestants ont détruit un sanctuaire dédié à la Vierge.
Il est donc possible qu’un de ces « Vauvert » considérés comme éloignés de Paris à l’époque, et dans lesquels des évènements « peu catholiques » se produisaient, a donné naissance à cette expression en le mêlant à « au diable » qui, dès le XVème siècle, voulait déjà dire « très loin ».

Complément :

Aujourd’hui (voir Giono, par exemple) on emploie aussi l’expression « au diable vert » pour parler d’un lieu ou de quelqu’un à la fois loin et à la campagne, mélange de « au diable » et « au vert ».

Exemples :

Une dame qui se dit comédienne Veut m’emmener au diable vauvert…
Ça ne facilite pas les choses d’habiter au diable vauvert.
14274 – Fontaine-Étoupefour. Si les libéraux écoutaient les électeurs de ma circonscription et de Waterloo aussi, je suppose, ils n’ajouteraient pas d’autres sièges de façon à repousser les interprètes au diable vauvert.
On ne trouve pas l’amiante qu’au diable vauvert.
Au diable vauvert dans la poussière.

Auteur/autrice : ZAZA-RAMBETTE

Une bête à corne née un 13 AVRIL 1952 Maman et Mère-Grand...! Vous trouverez ici : humour de bon matin, sagas historiques sur ma Bretagne, des contes et légendes, des nouvelles et poèmes, de très belles photographies de paysages et d’animaux, de la musique (une petite préférence pour la musique celte), des articles culturels, et de temps en temps quelques coups de gueules...! Tous droits réservés ©

20 réflexions sur « La quintessence de la sapience du mardi 29 août 2023… !!! »

  1. Je connaissais cette expression sans vraiment en savoir l’origine et le sens, maintenant…je sais!
    Bises du jour
    Mireille du sablon

  2. Bonjour Zaza, je connais cette expression, je ne l’emploie pas souvent je lui préfère  » pétaouchnock ». Bisous bien frais ce matin , je ne m’en plains pas même si j’ai déjà un peu de rhume . MTH

  3. Eh oui Zaza parfois j’ai envie d’envoyer au diable vauvert un tas de monde qui m’importune.
    Une expression inconnue de la jeunesse bien documentée
    Bisous ma belle et caresses à miaou et ouaff ouaff

  4. Ce n’est pas une expression que j’utilise beaucoup, je dis plutôt pétaoucnock, j’ai découvert ce diable Vauvert dans ma belle famille, je ne l’ai jamais entendu chez moi en Guadeloupe.
    Bises et belle journée

  5. coucou je ne connais pas cette expression tu me l’apprend ,il fait bon j’arrive de faire une balade et de faire de belles photos , je te souhaite un très bon Mardi ,bises

  6. Bonjour Zaza, À Pétaouchnok je l’emploie parfois par contre « Au diable vauvert » dont je suis ravi d’en connaitre davantage, je l’avais peu entendu et tu le confirmes dans ton billet.

  7. Merci pour les explications concernant cette expression que je connaissais . Je découvre par contre l’expression synonyme à Kerpipiche , j’emploie plus facilement à Trifouilly les oies .
    Bon mardi
    Bises

  8. Bonjour Zaza.
    Désolé ne ne pas être passé avant, mais Lundi c’était Maria qui avait un rendez vous et hier c’était moi.
    Resultat, je trouve que c’est de plus en plus compliqué de se faire soigner.
    J’ai un nouveau rdv le 12 Septembre et le spécialiste qui doit me recevoir a dit qu’a l’hopital c’est le bord…
    J’espère qu’il fait beau chez toi, chez nous il fait froid et les pointes des montagnes sont toutes blanches.
    Bonne journée.
    Bisous de nous deux.

  9. bonjour
    je n ‘avait pas commenter ton expression hier
    je ne l’ entend pas celle-ci, mais la connaissait

    sans l ’employer je dit parfois à pétaouchnock rires
    mais cet été j’ aurais bien envoyer certain mal élevé au diable vauvert tel hier sur la gréve ….
    enfin l’ automne se pointe et la rentrée avec ..
    bises ZAZA

    kénavo

    bises ZAZA
    kénavo

  10. Bonjour Zaza, À Pétaouchnok je l’emploie parfois par contre « Au diable vauvert » dont je suis ravi d’en connaitre davantage, je l’avais peu entendu et tu le confirmes dans ton billet.

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