Le fantôme d’Edgard – 8/8 … !!!

Chapitre VIII

Nestor allait mettre la main « squelettique » dans sa poche lorsque la porte s’ouvrit.

Une voix résonna :
– « Qu’est-ce que vous faites-là ? »
Nestor Boyaux se retourna.
La personne, debout dans la porte, le tenait en joue avec un revolver de gros calibre.
Nestor ne perdit pas son sang-froid. Il dit simplement :
– « Bonsoir docteur MARTIN GALLE. »
Mais le docteur ne souriait pas :
– « Vous êtes très intelligent monsieur Boyaux. »
– « Merci. »
– « Malheureusement, vous ne sortirez pas d’ici vivant. »
– « C’est ce que vous croyez. »
– « Mettez cette main sur le bureau, vous entendez ! »
Nestor se mit à sourire…

– « Je n’entends rien du tout. »
Il s’avança vers la porte.
– « Si vous faites encore un pas, vous êtes un homme mort. » Dit le docteur. »
– « Vous ne tirerez pas. »
– « C’est ce que vous croyez ! »
– « Si vous tirez, vous êtes foutu, il y a deux policiers en bas. »
– « D’une manière ou d’une autre, je suis pris. N’avancez plus ! »
Nestor se moqua du conseil du docteur.
Le docteur leva le bras, ajusta et tira.
Malgré le premier coup de feu, Nestor continuait d’avancer.
Le docteur tira un autre coup, puis un troisième, un quatrième, enfin il déchargea toute son arme sur Nestor.

Mais ce dernier avançait toujours.
Les balles semblaient passer au travers de lui.
Il était maintenant en face et tout proche du docteur. 
Et là, Nestor lui décrocha un terrible coup de poing sous la mâchoire.
Le docteur s’écroula.
On entendait des bruits de pas.
Les deux policiers apparurent, suivis de Rob puis de Bérénice Hulet.
– « Qu’est-ce qu’il y a ? »
 « Qu’est-ce qui se passe ? »
Nestor montra le docteur du doigt.
– « Voici le meurtrier d’Yvon Hulet. »
– « Quoi ? fit Jacques ! »
Rob murmura…
– « Le Docteur Martin Galle ! »
Nestor opina du bonnet en signe d’acquiescement.
– « En effet, le docteur Galle. Que voulez-vous, il aimait trop madame Hulet pour la laisser souffrir. »
– « Il l’aimait, » reprit Rob, interloqué.
– « Voyons, tu ne t’en étais pas aperçu ? »
– « J’avoue que… »
– « Eh bien, le docteur l’aimait et madame Hulet l’aimait aussi ! Yvon, toujours gai, toujours insouciant, ne s’apercevait pas qu’on lui volait sa femme. »
Jean-Marie Deux murmura :
– « Mais le fantôme, alors ? »

– « Ah, voilà la grosse affaire. Le docteur aurait bien commis son forfait avant, mais il attendait l’occasion propice. Quand il sut que la maison passait pour une maison hantée, il tenta sa chance. »
– « Comment ça ? »
– « Il dressa un plan diabolique. Le premier soir où vous avez tous couché ici, il descendit à la cave. À l’aide de la pelle, il remua la terre qui se trouvait sur la tombe du frère des propriétaires. Puis, prenant la chaîne qui état près du soupirail. Il l’ouvrit et secoua fortement la chaîne. Après cette mise en scène, il remonta vivement dans sa chambre. »
– « Mais pourquoi tout ce manège ? »
– « Pour créer un sentiment de crainte. Il voulait éloigner madame Hulet, sa bien-aimée. Il la savait nerveuse. Le lendemain, il continua à l’effrayer et lui fit croire qu’elle ferait mieux de coucher à l’hôtel. C’est ce que fit madame Hulet. »
– « Mais la main de squelette… »
– « J’y arrive. Vous savez que le docteur Martin Galle est professeur ? »
– « Oui. »
– « Or presque tous les médecins possèdent un squelette, surtout les professeurs. Galle avait mûrement réfléchi. Il avait emporté une des mains du squelette avec lui. Il entra dans la chambre d’Yvon. Il devait avoir mis des gants. »
– « Pourquoi ? » Demanda Jean-Marie Deux.
– « Pour ne pas laisser d’empreintes. Il étrangla Hulet, puis il pressa fortement la main du squelette sur le cou d’Yvon. »
– « Je comprends. »
– « Les empreintes des doigts du squelette s’imprimèrent donc sur le cou de Hulet… »
– « Oui, oui. »
– « Alors Galle sortit juste au moment où Jacques revenait dans sa chambre. Il vit la porte de Jacques se refermer. Il fut chanceux ce soir-là, car s’il était sorti une seconde plus tôt, Jacques l’aurait aperçu. »
Il y eut un silence.
Les policiers avaient relevé le docteur.
Ils lui avaient passé les menottes.
Bérénice Hulet se mit à pleurer.
Elle ne dit pas un mot.
– « Vous saviez madame ? » Demanda Nestor.
Elle fit signe que non.
– « Mais vous vous en doutiez. »
Elle ne répondit pas.
Son silence était plus qu’un aveu.
Rob demanda :
– « Mais comment as-tu fait pour arriver à soupçonner le docteur ? »
– « En arrivant ici, je l’ai soupçonné. »
– « Comme ça ? Parle nom d’un chien ! »
– « J’ai trouvé une écharde dans le cou de Hulet. »
– « Je ne comprends toujours pas ! »
– « Une écharde de bois, » Continua Nestor. « Alors j’ai compris qu’on s’était servi d’une main de bois pour étrangler Yvon. Qui pouvait avoir une main de squelette ? »
– « Le docteur évidemment. »
– « Du moins, c’est celui qui pouvait s’en procurer une le plus facilement. »
– « Oui. »
– « Alors, je l’ai surveillé de près. Je m’aperçus qu’il apportait beaucoup d’attention à madame Hulet. Surtout lorsqu’on a descendu le corps d’Yvon de sa chambre. J’ai questionné tout le monde. Madame Hulet n’était pas heureuse avec son mari. »
Le docteur était alors complètement revenu à lui.
Il ne disait plus un mot. Il avait joué, il avait perdu.
Les policiers descendirent avec lui dans la salle à manger et le restant de la troupe suivit.
Nestor montrait à ses amis, la main squelettique qu’il avait trouvée dans le vase de fleurs.
Un des détectives composa le numéro de téléphone personnel d’Ella Danloss.
– « Allo, patron ! »

– « Omer Dalors, c’est toi ? »
– « Oui patron, il y a du nouveau. »
– « Quoi donc ? Allez, parle, bon Dieu ! »
– « Je viens de coffrer l’assassin d’Yvon Hulet. Il s’agit du docteur Martin Galle. »
– « Tu en es sûr… Passe-moi Nestor ! »
Nestor prit des mains d’Omer Dalors le combiné téléphonique.
–  « Allo, Ella ! Je te confirme, c’est bien le toubib l’assassin. »
–  « OK, OK ! Mais alors, le fantôme ? »
–  « Mais ma pauvre Ella, les fantômes n’existent pas ! Allez rapplique pour prendre en livraison mon client. Je t’expliquerais toute l’affaire en détail. »
–  « D’accord, j’arrive ! »
Deux heures plus tard, Ella Danloss arrivait.
Elle fut très surprise d’apprendre ce qui s’était passé.
Nestor lui fit, comme il se doit, un récit complet des événements.
– « Et voici la fameuse main. »

Ella la prit.
Elle l’examina longuement et la mit dans un sachet en plastique comme pièce à conviction.
Quelques minutes plus tard, Nestor, après avoir salué toute l’assistance, monta dans la voiture de police.
Il s’est assis à l’avant près d’Ella Danloss qui officiait comme conducteur.
Les détectives prirent place à l’arrière. Le docteur était entre eux.
La voiture s’éloigna dans la nuit.
Ella crut bon de féliciter son ami.
– « Vraiment tu as agi avec une vitesse déconcertante, je te félicite. »
– « Merci. »
Soudain le docteur invectiva Nestor :
– « Monsieur Boyaux, vous êtes très fort, mais il y a quelque chose que je ne comprends pas. »
– « Quoi donc ? »
– « Êtes-vous à l’épreuve des balles ? »
Nestor se mit à rire.
– « Mais non voyons. »
– « Pourtant, j’ai déchargé mon arme sur vous. »
– « Je sais, mais quelques heures plus tôt, lorsque je vous ai interrogé au salon, je me suis aperçu que vous aviez un revolver dans votre poche. Je suis, comment dit- on, « un bon pickpocket ». Je me suis penché sur vous, vous vous rappelez ! Je vous ai enlevé votre arme, je l’ai chargée à blanc et l’ai replacé discrètement dans votre poche. Voilà, c’est tout simple ! »

Auteur/autrice : ZAZA-RAMBETTE

Une bête à corne née un 13 AVRIL 1952 Maman et Mère-Grand...! Vous trouverez ici : humour de bon matin, sagas historiques sur ma Bretagne, des contes et légendes, des nouvelles et poèmes, de très belles photographies de paysages et d’animaux, de la musique (une petite préférence pour la musique celte), des articles culturels, et de temps en temps quelques coups de gueules...! Tous droits réservés ©

28 réflexions sur « Le fantôme d’Edgard – 8/8 … !!! »

  1. Un grand bravo au sémillant Nestor, quel talent!
    Et quelle fin!
    Je me suis régalée, merci pour cette conclusion pleine de peps.
    J’ai imaginé la scène sur grand écran et le film était très sympa, merci ma Zaza!
    Belle journée pour toi et ton cher époux, avec de gros bisous
    Cendrine

  2. Hé bien, voilà, j’étais sure que c’était le docteur car il semblait fort épris de la veuve.
    Bon, je suis déjà véra, dans un feuilleton avec mon amie, la capitaine marleau, alors, normal que j’aie trouvé ! Lolll
    Bon jeudi …
    Avec le mauvais temps prévu.
    Bisoux, ma zaza ♥

  3. Ah ce toubib :
    Dans la vraie vie je ne regarde pas ce genre de feuilleton
    Je me régales avec les documentaires à la télé qui me font voyager :), et la 5 si je suis là l’après midi allô docteur …
    Mais tes écrits c’est différent
    Bravo
    Bises

  4. Bonjour Zaza,
    Eh ! Voilà une enquête qui comme toujours se conclu de manière efficace comme toujours
    Bravo Nestor Boyaux …..
    et merci pour ce polar qui nous a tenu en haleine ….
    Bonne journée
    Amitiés

  5. Ah! je me disais bien aussi que ce docteur était bien louche. Bravo, ma Zaza, tu es digne d’une professionnelle….en la matière. Belle journée et gros bisous.

  6. Et bien voilà Nestor a résolu l’enquête, je me demandais si le sentiment du Docteur l’avait pas entraîné dans une folie et bien j’aurai dû persévérer…J’aurai eu raison.

    Très bien écrit bravo!

    Bisous d’EvaJoe

  7. Justement, j’allais te demander comment il avait fait pour ne pas mourir sous les balles… Bien vu !
    Super fin pour ton récit, encore une belle enquête rondement menée.
    Bravo à Nestor et à toi.
    Gros bisous et douce soirée.
    (J’espère que tout s’est bien passé pour Ellen…)

  8. Bonjour,

    Merci pour toute cette histoire et cette fin que contrairement à d’autres, je n’avais pas imaginée.

    Pour Nestor « à l’épreuve des balles », je croyais que c’était comme Clint dans un des westerns de Sergio Leone (« Vise au cœur »), mais non, juste des balles à blanc.

    Bon week-end.

    Bises.

  9. Ah j’avais trouvéééééé ! Du fait de son grand intérêt pour la Veuve… me suis demandée si la Veuve était au courant, mais apparemment non !
    Alors là, le coup de la relation de l’épine et de la main en bois : chapeau ! Pas pensé à ça… Bravo !
    Machiavélique le pauvre Doc ! c’est fou ce que l’amour tourneboule …..
    Nestor très fort ! escamoter le gros calibre, le vider et remettre balles en blanc … waouuuh ! Heureusement pour lui donc…
    Merci Zaza
    Bisous

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.