Le tableau du samedi 12 août 2023… !!!

Ce sont les vacances, nos amies Lilou et Fardoise sont en pause, et elles ont bien raison !

Pas de thème précis, alors je vous propose :
« Avis de tempête – La mer dans tous ses états ».

Pour ce deuxième samedi du mois d’août, je vais vous parler de Gustave Courbet.

Mais en préambule, je vais vous rappeler que Courbet est le chef de file de ce nouveau mouvement appelé le « Réalisme ».
Il se détache des grands maîtres et son seul modèle est la nature.
Il peint de nombreux portraits et des paysages, genre mineur pour l’Académie. En 1855, après de nombreux refus au Salon, il décide de monter, à part, sa propre exposition.
Il accroche ses toiles dans une baraque à Paris qu’il nomme le « Pavillon du Réalisme ».
Il s’agit de la première exposition indépendante qui inspirera celle des impressionnistes vingt ans plus tard.
Champfleury, critique d’art rédige Le Manifeste du réalisme.
Courbet veut « faire de l’art vivant ».

En 1850, il peint Un enterrement à Ornans, toile très critiquée.

Huile sur toile – Dimension : 315.4 x 600.6 cm – Datation 1850 – Localisation : Musée d’Orsay à Paris

Il utilise le grand format, réservé à la peinture d’histoire, pour peindre  un sujet banal, non héroïque. Au premier plan du tableau: le trou de la tombe.
Les paysans sont au même plan que les notables et les prêtres.
D’autre part, il renonce au dessin et à la touche lisse, académique. Sa touche est épaisse, laissant volontairement apparaître les traces de son pinceau.

Parlons maintenant de sa période « Paysages de Mer »

La mer orageuse (appelé aussi la vague) – Gustave Courbet

Huile sur toile – Dimensions : 71.5 x 116.8 cm – Datation : 1870 – Localisation : Musée d’Orsay à Paris

La Falaise d’Étretat après l’orage

Huile sur toile – Dimensions : 130 x 162 cm – Datation : 1870 – Localisation : Musée d’Orsay à Paris

C’est au Havre que Gustave Courbet (1819-1877) découvre la mer, lors d’un voyage qu’il effectue sur la côte normande en 1841, avec son ami d’enfance Urbain Cuenot.
Il revient sur les bords de la Manche en 1852 et, de 1865 à 1869, séjourne régulièrement au Havre, à Honfleur, Trouville, Deauville et Étretat.
C’est là qu’il peint ce qu’il appelle des « paysages de mer », c’est-à-dire des « mers orageuses », des « trombes » ou des « vagues ».
Se démarquant radicalement du genre traditionnel de la « marine », qui cède encore souvent au pittoresque (scènes de naufrage, de pêche…) quand il ne s’agit pas d’épisodes d’histoire navale, Courbet trouve son inspiration dans une approche directe de la mer.
Fasciné par le spectacle de l’océan et par le mouvement rapide, insaisissable et continuellement renouvelé de la houle, il cherche à en saisir la puissance.
Peignant inlassablement les mêmes motifs, il invente avant Monet et les impressionnistes le concept de « série ».
Au cours de l’été 1869, Courbet
 s’installe à Étretat, petite ville de pêcheurs nichée au fond d’une valleuse qu’enserrent d’impressionnantes falaises de craie.
C’est là qu’après avoir peint « neuf paysages de mer dont il est content », il décide de « commencer un paysage de mer de 1 m 60 pour l’exposition n’ayant jamais exposé ce genre de toile ».
L’artiste ambitionne en effet de présenter au Salon de Paris de l’année suivante une toile de la série, mais dans des dimensions bien supérieures à celles de ses tableaux précédents.
Il en présente finalement deux : La falaise à Étretat après l’orage et La mer orageuse, appelé aussi (La Vague), toutes deux au musée d’Orsay.
Tels des pendants évoquant les variations atmosphériques,  avec d’un côté le déchaînement et de l’autre l’apaisement de la nature, les deux toiles offrent deux points de vue différents sur le site.
Si la falaise blanche et la grève occupent une part importante de la composition de La falaise à Étretat
, mettant ainsi en valeur l’aspect minéral du lieu, c’est la mer houleuse sous un ciel chaotique qui est le sujet principal de La mer orageuse.

J’ajouterais aussi à ces deux toiles, « La Trombe, Étretat  » localisée au Musée des Beaux-Arts de Dijon

Huile sur toile – Dimensions : 54 x 80 cm – Datation : 1870 – Localisation : Musée des Beaux-Arts de Dijon

Cette huile rompt avec la radicalité et la théâtralité grandiose de la marine ci-dessous, exposée au Philadelphia Museum of Art : cette fois, le peintre s’est placé au pied de la falaise tout près d’un chaos de rochers.

Huile sur toile – Dimension : 43.2 × 65.7 cm – Datation 1866

Courbet cherche à happer le spectateur dans l’espace terrorisant du tableau. Aucune issue possible autre qu’un abandon progressif et inéluctable aux forces déchaînées de la nature : les falaises rugueuses à droite répondent aux nuées obliques du ciel qui déversent sur les flots brassés leurs trombes d’eau. Le rocher en saillie, au centre, rivalise avec la vague puissante et solide qui enfle à gauche. Les lourds nuages courant tout au long du rebord supérieur de la toile finissent d’emprisonner le regard. L’impression de vertige et de ballottement naît de ces mouvements opposés…  
L’artiste offre une vision particulièrement intense d’une mer tourmentée et inquiétante. Travaillant au couteau une matière épaisse, 
Courbet parvient à traduire la puissance sauvage des forces naturelles. « Sa marée vient du fond des âges », dira plus tard Cézanne.  

Auteur/autrice : ZAZA-RAMBETTE

Une bête à corne née un 13 AVRIL 1952 Maman et Mère-Grand...! Vous trouverez ici : humour de bon matin, sagas historiques sur ma Bretagne, des contes et légendes, des nouvelles et poèmes, de très belles photographies de paysages et d’animaux, de la musique (une petite préférence pour la musique celte), des articles culturels, et de temps en temps quelques coups de gueules...! Tous droits réservés ©

23 réflexions sur « Le tableau du samedi 12 août 2023… !!! »

  1. bonjour
    trés beaux les tableaux de Courbet
    l ‘un à fait couler beaucoup d encre mais on ne les connait pas tous la preuve pour moi
    le premier est superbe vraiment cette scéne d ela mer trés bien rendue
    marci pour les découvertes ( Etretat je connaissait )
    bonne journée
    ( voila le soleil qui se montre )
    kénavo ZAZA

  2. Bonjour Zaza, je trouve ta sélection de tableaux très belles, les tableaux de Courbet sont magnifiques. Il a plu cette nuit , il fait encore bien chaud dès ce matin Bisous bon Samedi MTH

  3. Ce sont de beaux tableaux… j’aime beaucoup Courbet, même si je n’aime pas tous ceux qu’il a peint. :)
    Bises et douce journée.

  4. Merci pour cet hommage à Courbet, un peintre majeur, mais qui souffre toujours de sa réputation sulfureuse, acquise à son époque, notamment par des tableaux comme le premier. Certes, il n’est pas gai, mais l’occasion ne l’était pas, on lui reprochait son « réalisme » trop cru. Le choix que tu as fait et tes explications, nous montrent bien ce que l’on pouvait lui reprocher à l’époque, et maintenant que nous avons découvert d’autres aspects de son œuvre, on comprend d’autant plus.

  5. Un excellent choix avec ces tableaux de Courbet , je connaissais Etretat après l’orage vu à Orsay mais par contre je découvre la trombe , vraiment superbe la façon dont il représente ce déchainement des éléments .
    Bon week end
    Bises

  6. Je frémis devant la dernière toile, je n’ose m’en approcher de peur d’être happée…
    Bises du jour
    Mireille du sablon

  7. Bonjour,
    J’aime bien celui de la falaise d’Etretat.
    On peut dire qu’on n’a pas de chance avec le temps.

    Il va encore falloir prendre les parapluies pour sortir.

    J’espère que vous vous amusez en ce week-end du 15 aôut.

    BON WEEK-END

    On ne rate pas l’humour du dimanche .

  8. Personnellement, j’aime beaucoup Courbet.
    Merci pour les tableaux que tu as choisis et pour toutes les infos que tu donnes.
    Bisous et douce journée.

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