Le week-end, un thème, un tableau – 15 Novembre 2025… !!!

LES CONSIGNES DE FARDOISE, ICI.

Son thème : « Célébrer la Paix. »
Le mot de Fardoise : « Le thème, encore une fois, m’est soufflé par l’actualité et la commémoration mardi prochain, le 11 novembre, de la fin de l’une des guerres les plus terribles que nous ayons connues. »

La Guerre et la Paix de Pablo Picasso

Ces fresques remarquables de toute beauté se trouvent dans l’ancienne chapelle romane du château de Vallauris devenue « Temple de la Paix – Musée national Picasso » de Vallauris.
Entre 1952 et 1954, Pablo Picasso (1881-1973) transforme la chapelle romane désacralisée du château de Vallauris en « un Temple de la Paix ».
La composition monumentale de 100 m2, 300 dessins préparatoires et 18 panneaux d’isorel vissés
, réunit trois œuvres importantes de l’après-guerre,  « La Guerre » et « La Paix », deux œuvres peintes en 1952 auxquelles se joint une troisième « Les Quatre parties du Monde », peinte en 1957.
La Genèse de « la Guerre et la Paix » s’inscrit dans un double contexte, politique et artistique : politique, car Picasso, alors adhérent au parti communiste, est vice-président du Comité mondial de la Paix.
Contrairement aux autres peintures « politiques » de Picasso, cette œuvre n’est pas liée à un évènement historique précis, mais elle s’inscrit dans une certaine intemporalité.
Picasso prendra part, parallèlement, aux créations de Matisse pour la chapelle du Rosaire à Vence et celles de Chagall pour la chapelle Notre-Dame de Toutes-Grâces d’Assy. Elles ont certainement concouru à une émulation pour Picasso.
Cependant, contrairement aux réalisations de ces deux peintres, Picasso exclut tout caractère religieux à son projet et conçoit le décor d’un « Temple de la Paix » dans cette chapelle désaffectée…
Il s’agira de la dernière œuvre politique de Picasso.
« La Guerre et la Paix » est une œuvre éminemment expressive, mais aussi l’une des œuvres les plus abouties picturalement dans laquelle Picasso, avec une maîtrise parfaite de son art, joue sur les effets de matité et transparence ainsi que sur la technique des gouttes et légères éclaboussures autour des gouttes en opposition avec la notion du « bien-peindre » de la Renaissance.
Le décor complet est officiellement inauguré le 19 septembre 1959 en absence de l’artiste.

La Guerre, montée sur un char antique, déploie son cortège de malheurs.

Un genre de corbillard tiré par des chevaux de guerre, caparaçonnés et harnachés, est conduit par un être cornu, armé d’un coutelas ensanglanté. Il porte sur le dos une sorte de hotte où sont entassés des crânes humains. D’autres personnages apparaissent en ombres chinoises dans le fond au centre du tableau. Leur attitude est menaçante comme la première figure évoquée. Les trois chevaux qui tirent le catafalque instable et chaotique, foulent des pieds un livre ouvert, finissant le travail de destruction que les flammes, qui le dévorent, ont commencé de faire.
Le livre, ici piétiné, évoque le parti pris de toute dictature face à la culture, généralement considérée comme dangereuse et subversive.
Sur le même plan, deux mains peintes apparaissent dans une sorte de trou noir. Elles peuvent vouloir faire écho à celles trouvées sur la paroi de certaines grottes préhistoriques, notamment à celle de Lascaux, découverte alors depuis seulement quelques années.
En fort contraste avec les couleurs violentes qui environnent le sinistre attelage, le fond bleu, où apparaît le combattant de la paix, est calme et apaisant, à l’instar de ce dernier.
Nu, muni d’une lance qui sert de support à la balance de la justice, il se protège d’un simple bouclier sur lequel l’artiste a dessiné une colombe, symbole bien connu de la paix. L’homme semble affronter sans crainte les figures de sauvagerie qui se ruent vers lui.
Sur le bouclier blanc, comme en filigrane derrière la colombe, un portrait d’une beauté toute sereine aussi. C’est celui, certainement, de la compagne de l’artiste, Françoise Gilot.
À l’opposé, pratiquement à la même hauteur, une coupelle arrondie et blanche, laisse échapper d’étranges formes noires, munies de pinces ou de piquants. Elles pourraient évoquer les recherches faites alors par les grandes puissances pour se doter de l’arme bactériologique…

La Paix associe la figure du funambule à celle d’une famille qui jouit du bonheur de l’été.

Sur le mur en face, Picasso a peint « La Paix ». L’ensemble se lit de droite à gauche.
La première scène se compose de quatre personnages qui, dans un jardin aux couleurs tendres et reposantes, s’adonnent à des activités paisibles. Une femme, tout en lisant, allaite son enfant, sous une treille abondante, un oursin solaire aux rayonnements abondants et colorés et un arbre aux fruits lumineux.
Au symbole riche et généreux de la maternité s’ajoute celui de la culture libératrice, mise à mal dans le panneau opposé. Dans un vaste pan de couleur bleue qui occupe une grande partie du mur, cohabitent plusieurs scènes, toutes empreintes d’une joie exubérante.
Un cheval ailé, comme ceux qui figurent dans la mythologie grecque, tire une herse tenue par un enfant qui travaille ce champ bleu azur. Vivement appréciée par Picasso, la figure du Centaure apparaît régulièrement dans les peintures de cette époque.
Le regard du petit laboureur est dirigé vers un groupe de personnages, une autre image de fertilité qui fait le lien avec la première.
Le faune joueur de diaule, que nous voyons dans l’œuvre, à l’extrême gauche du panneau, est aussi souvent présent dans les peintures de l’artiste.
C’est au son de sa musique que dansent, au centre, les deux femmes nues. Elles sont accompagnées dans leur évolution par deux autres enfants dont le jeu agile et léger ne cache pas une certaine espièglerie.
Les oiseaux dans le bocal et les poissons dans la cage évoquent le renversement amusé des éléments qui, dans ce cadre édénique enchanteur, ne sont ici nullement porteurs de malédictions.
Même la chouette, figure habituelle de la nuit noire et profonde, juchée sur la tête de l’enfant équilibriste, ne saurait tenir son rôle habituellement maléfique. Elle trouve une sorte de pendant positif dans les formes de la grappe de raisin que l’autre enfant tient dans sa main gauche.
Enfin, autres indices intéressants, le petit sablier à l’extrémité du support blanc, en équilibre sur le doigt de la femme, relaie l’image du temps visible dans la spirale de la coquille sur laquelle est assis le musicien. Linéaire, précaire et limité, le temps des hommes, semble ainsi, en cette joie de vivre communicative, s’inscrire dans l’éternité.
Picasso, avec la Paix, craint de tomber dans la banalité.
C’est pourquoi dans la seconde partie du panneau, la Paix est représentée comme une utopie qui repose sur un équilibre fragile.

Les quatre parties du monde symbolisent la réconciliation des peuples et leur avenir, selon l’artiste…

Cette huile sur bois, peinte en 1957, sera installée dans la chapelle un an avant son inauguration. Ce panneau fait face à la porte d’entrée de l’édifice.
Les quatre personnages dans ce dernier panneau affirment, les mains levées vers la terre, de leur union retrouvée et de leurs espoirs pour que cette paix soit durable.
Quand on considère  le contexte international actuel, je crains fort que cette paix tant recherchée soit de moins en moins d’actualité. 

Je vous propose pour terminer cet exposé, la visite virtuelle du Musée national Picasso » de Vallauris, en cliquant sur le lien ci-dessous. Quand vous êtes en mode plein écran, cliquer sur démarrer, bien lire le contenu de la page suivante pour naviguer en 3D.
Et si vous êtes aussi peu doués que je ne le suis, entrer et ensuite pour changer de page pointer le point bleu dans l’image.
Bonne visite.

https://zooomez.fr/MC/musee-picasso-vallauris/  

Auteur/autrice : ZAZA-RAMBETTE

Une bête à corne née un 13 AVRIL 1952 Maman et Mère-Grand...! Vous trouverez ici : humour de bon matin, sagas historiques sur ma Bretagne, des contes et légendes, des nouvelles et poèmes, de très belles photographies de paysages et d’animaux, de la musique (une petite préférence pour la musique celte), des articles culturels, et de temps en temps quelques coups de gueules...! Tous droits réservés ©

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