Le week-end, un thème, un tableau – 18 Octobre 2025… !!!

LES CONSIGNES DE LILOU, CLIC.

Son thème : « Temps Suspendu »
Le mot de Lilou : « Capturer des moments éphémères, des gestes ou des scènes où le temps semble s’être arrêté. Peut-être figuratif ou abstrait. »

Nighthawks – Edward Hopper

Huile sur toile – Dimensions : 84,1 × 152,4 cm – Datation : 1942  – Localisation – Art Institute of Chicago.

Cette huile, Nighthawks (ou « Oiseaux de nuit » en français), est certainement l’une des œuvres d’Edward Hopper la plus célèbre et la plus reconnue du XXème siècle. Elle ne bénéficiera pas de la reconnaissance immédiate de l’artiste.
Le peintre américain né à New York en 1882 peine à se faire connaître à ses débuts. Il perfectionne sa technique au détour de nombreux voyages en Europe et nourrit notamment une grande admiration pour Paris.
Il faut attendre 1933 pour que l’art d’Hopper soit exposé pour la première fois dans un lieu d’envergure, le « Museum of Modern Art » à New York.

Et si nous parlions un peu plus précisément de cette magnifique œuvre ?

Avec Nighthawks, Hopper nous plonge dans les années 1930-40. C’est une scène nocturne à demi éclairée. L’atmosphère semble silencieuse et tendue… presque inquiétante ?
Le Phillies, bar/restaurant au 70 Greenwich Avenue dans New York, est encore ouvert et l’on distingue quatre personnages aux postures figées, mais aussi de deux instruments nécessaires au bon fonctionnement d’un bar.
Le temps se serait-il arrêté dans ce bar-restaurant ?
Pour réaliser cette toile, Hopper aurait puisé son inspiration d’un roman d’Ernest Hemingway, « The Killers » (1927), adapté au cinéma en 1946. L’histoire de deux tueurs à gage qui attendent leur victime, un ex-boxeur, dans une brasserie. Une autre source d’inspiration pour cette œuvre, Hopper a repris certaines couleurs utilisées par Van Gogh. Le contraste entre le rouge et le vert et cette lumière jaunâtre se retrouve dans Nighthawks.

Un couple accoté au bar devant un petit noir, le soir…

Cette jeune femme, vêtue d’une robe rouge, n’est autre que Jo, la compagne d’Hopper dans la réalité. Sa chevelure rousse s’accorde parfaitement avec les tons chauds du bar et de l’architecture environnante.
Le regard baissé, elle tient entre ses mains un objet sur lequel ne s’accordent pas tous les critiques d’art.
A votre avis : un paquet de cigarettes, une liasse de billets ?
S’il s’agit bien d’argent, peut-on envisager que son compagnon ne soit juste en sa compagnie pour la nuit, seulement ?
Cet objet enserré entre les doigts de Jo, n’est certainement pas anodin à mon sens…
Les traits physiques de l’homme au chapeau ne sont pas sans rappeler le titre de l’œuvre.
Un long nez, légèrement vouté, son dos fait d’une certaine façon penser à un oiseau de nuit.
Si Joséphine Hopper sert de modèle féminin, exclusif, à son mari, ce dernier est peut-être cet homme tenant une cigarette.
Une façon de rendre hommage à cette relation que l’on disait tumultueuse ?

Un homme mystérieux de dos…

C’est le plus mystérieux personnage du tableau.
Nous tournant le dos, à priori pensif lui aussi, il nous est impossible de saisir ses réelles intentions. Il tient un verre qu’il semble contempler.
Si tard dans la nuit, seul et accoudé au bar, il fait face au couple, au même titre que vous, chers spectateurs.

Le Barman…

Le calot posé sur la tête, cet homme est caractéristique de la tenue typique des barmans américains de cette époque.

Deux percolateurs…

Avec ces deux appareils, Hopper joue la symétrie en les positionnant derrière le barman. Ces percolateurs cylindriques font écho au couple. Deux machines sans vie qui pourraient rappeler l’état quasi inerte de la jeune femme rousse et de l’homme à ses côtés.
Hopper n’en minimise pas la taille et leur octroie une grande importance.

Une caisse enregistreuse…

L’ambiance est pesante, certainement parce qu’aucunes décorations ne sont accrochées aux murs. Tout est propre, lisse, rien ne dépasse, sauf un détail, peu visible au premier abord : la fameuse caisse enregistreuse ! Un objet tapi dans l’ombre à gauche de la toile, posé sur un bureau qui trône dans ce réduit.
Hopper fait probablement allusion à l’argent et notamment à l’économie américaine peu florissante à cette époque-là.

Pour en savoir un peu plus sur Edward Hopper : ICI.

Auteur/autrice : ZAZA-RAMBETTE

Une bête à corne née un 13 AVRIL 1952 Maman et Mère-Grand...! Vous trouverez ici : humour de bon matin, sagas historiques sur ma Bretagne, des contes et légendes, des nouvelles et poèmes, de très belles photographies de paysages et d’animaux, de la musique (une petite préférence pour la musique celte), des articles culturels, et de temps en temps quelques coups de gueules...! Tous droits réservés ©

15 réflexions sur « Le week-end, un thème, un tableau – 18 Octobre 2025… !!! »

  1. que ça fait du bien de pouvoir sourire et de savoir que l’on ne sera pas imposé dessus….alors continuons à nous amuser avec ces petites bêtises que l’on nous envois, passe une bien agréable journée

  2. Ce tableau m’a toujours intrigué. On y suppose un climat de « solitude » malgré la présence de ces 4 personnes…
    Bises du jour
    Mireille du sablon

  3. Bonjour Zaza !
    Excellente étude du tableau d’Hopper ! Bravo ! 👍
    J’aime bien aussi le tableau d’Hopper « Noël » avec les rênes et le traîneau … tu connais ? ☺️😉😂
    Bon week-end et ne traîne pas trop dans les bars ! 😜
    Pierre

  4. Je connais ce tableau que j’aime beaucoup
    C’est une œuvre magnifique !
    Tu l’as superbement commentée…
    Excellent choix
    Bisous ma Zaza et bon WE

  5. Bonjour Zaza
    Tableau très célèbre ravivé par ton analyse .
    J’ignorais que la source possible en était un roman « noir ».
    Excellent découpage par éléments.
    Miss Yves

  6. Un choix glaçant .Je trouve Hopper génial mais ses tableaux m’angoissent toujours et celui-ci n’échappe pas à la règle : une ambiance de polar , le temps est suspendu dans l’attente de quelque chose de sinistre qui a été prémédité .Le barman et les percolateurs en ont vu d’autres et la femme en rouge qui traîne là ne fréquente sans doute pas des anges !Un décor minimaliste qui a le tranchant d’un couperet .

  7. je le disais chez Jazzy qui a aussi choisi Hopper j’aime toutes les interrogations qui se dégage des oeuvres de ce peintre
    merci pour ton analyse j’apprends qu’il a sa source dans un roman d’Hemingway
    bises zaza
    très bon choix

  8. bonjour
    beaux ces tableaux je ne connait pas ce peintre
    disons que ce n ‘est pas mon style préféré mais belles poses pour le couple
    et le barman
    merci pour tes explications trés intéressantes
    bonne journée ZAZA

  9. Ah oui nous avons toutes les deux eut le même déclic pour ce thème . Il est vrai qu’Edward Hopper maitrise parfaitement le temps suspendu. Concernant ta question pour ce que tient la femme en rouge , je penche plutôt pour des billets repliés.
    Très belle analyse du tableau .
    Bon week end
    Bises

  10. « Je l’avais repéré cette belle rousse en robe rouge oui mais voilà c’est l’autre au profil d’oiseau de proie qui a capté son intention, je rentrerez seul ce soir en pensant à celle qui ….. »
    J’aime beaucoup l’artiste
    J’ai eu l’occasion de travailler en atelier d’écriture sur la maison au chapeau rouge et femme à sa fen^tre
    Bon week-end je me prépare à l’envahissement en affection.
    Bisous et caresses

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