
Le mot de Fardoise : « Les peintres peignaient en extérieur, avant l’invention du tube de peinture, mais imaginez comme cela devait être pratique de mélanger pigments et liant en plein vent, en plein soleil. Il y a donc bien eu un avant et un après. Sont venus les impressionnistes et peindre en extérieur a été une vraie révolution. Mais il y eut toujours des artistes qui ont continué à mener leurs recherches dans l’atelier, ainsi sont nés, l’abstrait, l’art conceptuel, etc.
Le choix est large, assez pour tenir tout un mois, entre :
– les paysages peints sur le motif,
– les représentations d’ateliers d’artistes (autoportraits ou autres),
– des tableaux peints en atelier, natures mortes ou autres. »
Son thème : « Peindre en extérieur ou non ? »
Cette semaine, j’ai choisi un autoportrait assez original, qui m’a touché particulièrement.
La Colonne Brisée par Frida Kahlo

La colonne brisée est une œuvre figurative faite à la peinture à l’huile. Il s’agit de l’autoportrait de Frida Kahlo.
Connu pour ses peintures, mêlant humour et sarcasme, la peintre présente ici un tableau très sombre.
Cet autoportrait témoigne des grandes souffrances de l’artiste.
Frida Kahlo est une artiste peintre mexicaine qui a vécu dans la première moitié du XXème siècle. Née en 1907, elle fut victime d’un accident de bus à l’âge de 18 ans, qui la marqua à jamais. Elle souffrit toute sa vie des suites de ses blessures, notamment à la colonne vertébrale, et dût subir de nombreuses opérations et jusqu’à l’amputation d’un pied. C’est après cet accident qu’elle se mit à peindre.
L’œuvre date de 1944, pendant la Seconde Guerre mondiale. Frida Kahlo et son mari Diego Rivera, un célèbre peintre mexicain, sont très impliqués dans le parti communiste mexicain, et cela se ressent dans certaines de ses œuvres. Mais l’essentiel de ses peintures parle de cet accident et de cette souffrance, ainsi que de sa relation avec son mari.
Elle mourut en 1954.
Frida Kahlo présente dans ce tableau une véritable mise à nu de ses souffrances et de ses sentiments.
Elle dévoile les blessures de son corps en même temps qu’elle dévoile celles de son âme. « La colonne brisée » témoigne évidemment de cet accident et des souffrances qu’elle endure depuis, mais le tableau présente également l’artiste blessée par les nombreuses infidélités de son époux.
La peau de Frida est transpercée de clous, autant de clous que de blessures d’un amour bafoué. Elle apparaît crucifiée, tout comme le Christ de Grünwald au 15ème siècle.
L’aventure que son mari Diego a entretenue avec la sœur de l’artiste l’a finalement anéantie. Malgré ses souffrances physiques et morales, Frida, le visage inondé de larmes, encadré par son épaisse chevelure brune, reste digne, la tête droite, le regard fier.
Soutenue par un corset qui l’enserre, fait de quatre lanières, elle traverse dignement cet immense océan de solitude et d’abandon, imagé par le désert à l’arrière-plan, dont les failles expriment lui aussi les blessures de son cœur. On peut voir aussi dans ce paysage le symbole de l’infertilité de l’artiste.
Frida, qui a eu le bassin transpercé lors de l’accident, ne peut pas avoir d’enfant.
La colonne que nous voyons au centre du corps de Frida est une colonne ionique (colonne qui, dans l’Antiquité, soutenait les monuments) représentant sa colonne vertébrale. Elle est brisée à six endroits.
Un voilage cache la partie basse de son corps. Il y a des clous un peu partout sur son corps : on peut en dénombrer cinquante-six.
Le tableau est composé de deux plans…
Au premier plan, le personnage de Frida est central et prend presque toute la place.
Au second plan, des lignes horizontales s’alignent avec la ligne d’horizon (démarcation entre le ciel et le champ).
Perpendiculairement, on peut remarquer des lignes verticales qui encadrent Frida, sa colonne et les deux lanières du corset portées sur les épaules. La ligne de clous descend le long de ses bras et jusqu’à sa jambe droite. Le tableau est donc équilibré, ordonné, puisque la construction présente des lignes relativement droites et perpendiculaires.
Les couleurs de l’arrière-plan sont très sombres, malgré le ciel bleu. Le champ est marron, vert.
Ces couleurs semblent représenter la torpeur, la désertion et donc la solitude. Le personnage est peint avec des couleurs plus vives : le blanc du corset et du drap, le beige de la peau. La lumière paraît venir du personnage lui-même.
Frida Kahlo, ici, montre au monde entier sa douleur. Ses blessures sont insupportables et tout son corps est touché : son visage, ses bras, son dos, ses seins, sa jambe…
Le choix d’une colonne ionique pour représenter la colonne vertébrale est symbolique : au-delà de similitude des termes, la colonne ionique servait à soutenir les monuments, si elle se cassait, les bâtiments tombaient également. Frida a donc voulu montrer, que sans son corset, elle ne pourrait pas tenir debout et s’effondrait, elle aussi.
Frida est seule dans sa souffrance et sa tristesse, cela se voit avec l’arrière-plan : personne d’autre n’est présent (contrairement à beaucoup de ses tableaux où elle est accompagnée d’un ou plusieurs animaux), tout est monotone, elle paraît seule au monde, comme si personne ne pouvait l’aider ou la comprendre. Le champ est déchiré et exprime, lui aussi, la souffrance.
En parallèle, on peut voir que le personnage garde un regard impassible. Sa féminité mise en valeur par ses seins nus ; permet de penser que Frida voulait montrer, malgré toute sa douleur, qu’elle reste une femme et qu’elle ne se brisera pas, qu’elle reste droite pour continuer à avancer.
Je connaissais l’histoire de Frida Kahlo… ce tableau raconte son histoire, son infirmité…. bravo madame , merci Zaza, bises jill
J’aime bien Frida Kahlo… belle journée Zaza gros bisous
c’est toujours agréable de savoir ce qu’il existe, on en saura jamais assez….passe un bien doux samedi
Bonjour Zaza !
C’est original mais ça fait un peu froid dans le dos quand même ! 😣😖😫
Bon samedi sans plier l’échine ! 👍
Pierre
Très bon choix Zaza
Cet auto portrait est très touchant ..
Merci Zaza
Bises
Tu nous présentes là un tableau bien douloureux qui en dit long sur les souffrances de cette artiste.
Bises du jour
Mireille du sablon
Si ce n’était un autoportrait ce pourrait-être une allégorie représentant la souffrance et la résilience. Avancer coûte que coûte.
Beau tableau bien expliqué.
Bisous et caresses
Bonne journée Zaza
Bonjour Zaza, quel bel auto-portrait où l’artiste a mise à nu ses souffrances physiques et mentales. Merci pour le récit de son histoire. Bisous bonne journée MTH
elle est inoubliable cette peintre…et quelle vie !
Un autoportrait de Frida bouleversant que tu nous commentes superbement.
Que j’aime cette artiste tellement talentueuse et qui a tant souffert ! Elle est unique !
Bisous ma Zaza et bon WE
C’est beau tableau Zaza je te souhaite une belle journée de Samedi bises
On est ému en regardant ce tableau qui nous crie une souffrance et l’analyse que tu en fournis met bien en valeur le choix des symboles : un tableau vécu mais aussi très pensé !
Un tableau plein de symboles. Bien expliqué. Bon week-end bisous.
Un tableau qui ne peut que nous marquer tellement il reflète son parcours de vie. Je ne sais pas si tu as lu le roman que Claire Berest consacre à Frida et Diego » Rien n’est noir » , ce livre est passionnant .
Bon week end
Bises
Je l’ai lu Jazzy, et j’ai aimé !
Ah oui, Frida Kahlo peignait en intérieur, avait-elle le choix ? Cet autoportrait est particulièrement explicite et ne peut que nous émouvoir. Un très bon choix.
Tous ces tableaux marques ses souffrances. Très belle analyse de oeuvre de cette grande artiste..Doux week-end zaza bises.
bonjour
trés original ce tableau et trés émouvante l’ histoire de Frida Kalo que je ne connaissait pas
merci pour cet article intéressant
bises ZZA
kénavo
J’admire cette artiste. Merci pour ton texte approfondi. Oui elle fait penser au Christ. Bises
Oui une grande artiste
Bonne journée ZaZA
Un autoportrait qui en dit long sur la vie de cette artiste. Excellent choix, Zaza !!! Bon dimanche. Bises
avec tous ces nichoirs la balade doit être encoe plus agréable à découvrir….passe un bien doux dimanche
C’est un tableau incroyable de vérité, et la souffrance de Frida est si bien exprimée, je ne le connaissais pas…
Merci ma Zaza
Bonjour,
Ce n’est pas évident de peindre sur bois?
Le temps est pluvieux et la chaleur a disparu heureusement parce que pour dormir par 29° ce n’est pas évident!
A part ça on a le moral .
J’espère que vous passerez un
BON DIMANCHE
On ne rate pas l’humour du dimanche chez les « Tiot ».
L’histoire de Frida Kahlo me touche beaucoup, et c’était une artiste talentueuse et pleine de courage et d’énergie. Ce tableau, particulièrement symbolique est très émouvant. Non seulement la colonne brisée, mais les clous plantés un peu partout, symbolisent les souffrances physiques qu’elle a subi tout au long de sa vie. Sans parler des souffrances morales avec un amant infidèle…
Un autoportrait qui parle si clairement de la douleur, de sa douleur. Chaque fracture de la colonne, chaque clou indique la douleur. Chacune des sangles de maintien indique la difficulté d’être entière. Une oeuvre qui me touche et me parle fort.
bonne après midi Zaza
Histoire qui ne laisse pas indifférent, mais je ne mettrai pas le tableau chez moi…
pas facile de les perdre, la nôtre est parti déjà il y a quelques années déjà, et depuis nous n’en avons plus repris….difficile de s’en remettre…passe une bien douce journée