Nestor Boyaux reprend du service – 3/8 … !!!

Chapitre III

Il regarda autour de lui ! Rien pour accéder à l’ouverture situées dans le plafond.

Nestor réfléchit quelques secondes et frappa à l’une des portes.
Une vieille dame vint lui ouvrir.
– « Qu’est-ce qu’il y a ? »
 – « Excusez-moi de vous déranger madame, j’aurais un service à vous demander. »
En disant cela, Nestor avait sorti de sa poche un billet de cinq euros.
– « Qu’est-ce que c’est ? » demanda la bonne femme.
– « J’aimerais grimper jusqu’au grenier, mais je n’ai pas d’échelle. »
– « Eh ben, je n’ai pas d’échelle non plus, mais je peux vous prêter une table. »
– « Ça sera très bien. »
Elle aida Nestor à sortir la table.
– « Dites-donc », demanda ce dernier, « savez-vous s’il y a quelqu’un en haut ? »
– « Je n’ai vu personne, mais j’habite au-dessous, et j’ai souvent entendu des pas. »
– « Quand cela ? »
– « Oh, depuis quatre ou cinq jours. »
– « Et quand avez-vous entendu ces bruits, là-haut, pour la dernière fois ? »
– « Hier soir ? »
– « Et ce matin ? »
– « Rien, rien du tout, mais hier, on aurait pu penser à une batterie ! »
– « Une bataille, vous voulez dire ! »
– « Oui, oui, de la lutte, quoi ! »
– « Avez-vous cherché à savoir ce qui s’est passé ? »
– « Non, à quoi bon ? »
Revenant à ce qui l’intéressait, Nestor reprit :
– « Pendant cette lutte là-haut, avez-vous entendu des voix ? »
– « Possible, je ne m’en souviens pas. À dire vrai, j’ai entendu seulement un bruit de batterie, une lutte, puis des chutes sur le plancher. C’est tout. »
– « Y-a-t-il encore quelqu’un là-haut ? »
– « Je ne sais pas, je n’peux rien vous dire. »
La vieille s’en alla.
Nestor plaça la table sous la trappe, monta dessus et à la force des bras en effectuant un rétablissement, il grimpa au grenier.
La mansarde était sombre et empuantie.
Des sacs de toile remplis de grains, se dressaient contre le mur.
Il sortit de sa poche une petite lampe électrique et éclaira tout le grenier.
La pièce ressemblait à un débarras.
On y rencontrait toutes sortes d’objets, entassés un peu partout.
Le grenier était divisé en deux, et un cadenas préservait l’entrée de la seconde pièce qui devait donner sur la rue.
Nestor n’hésita pas, au bout de quelques secondes, la porte était enfoncée.
Il s’avança avec précaution. La pièce était vide.
Il aperçut au mur, une grosse chaîne d’acier tandis qu’à terre gisait un cadenas ouvert. Le regard de Nestor se porta ailleurs.
Tout près du cadenas, il venait d’apercevoir une large tache de sang, d’où partait, en direction de la porte, une traînée sanguinolente, allant graduellement en diminuant, pour finir par quelques gouttes perdues.
Toutes ces taches étaient fraîches.Alex TÉRIEUR était encore ici ce matin, se dit Nestor. Mais où se trouvait-il maintenant ?
Nestor BOYAUX se mit à réfléchir.
– « Il n’y a que deux solutions », se dit-il. « Ou ils ont tué Alex TÉRIEUR, ou bien ils se sont aperçus qu’il avait communiqué avec l’extérieur et ils ont déguerpi ! »
Les yeux de Nestor se fixaient sur les taches de sang.
Qui s’étaient battus ? Alex TÉRIEUR  avec ses gardiens, ou ces derniers entre eux ?
Nestor opina du chef à l’évocation de cette dernière hypothèse. Alex TÉRIEUR  avait dû rester attaché au mur durant cette bataille.
– « Alex TÉRIEUR  est trop intelligent pour chercher à se défendre et à user ses forces contre deux hommes, » se dit-il.
Alex TÉRIEUR  n’agissait jamais en hâte. Il était très prudent.
– « Je suis presque sûr qu’Alex TÉRIEUR  doit avoir laissé une piste derrière lui. Il s’agit de la trouver… »
Nestor se mit donc à examiner la pièce avec attention cherchant à y découvrir le moindre indice…
Il commença par chercher à l’endroit où Alex TÉRIEUR  avait été attaché.
Il pensait peut-être trouver un autre bout de papier chiffonné comme celui rapporté par le p’tit Paul UTION.
Rien, il ne trouvait rien !
Un à un, il examina les sacs appuyés contre le mur.
C’étaient des sacs remplis de blé.
Tout à coup, Nestor remarqua qu’un de ces sacs étaient éventrés et que des grains de blé étaient tombés à terre.
Ce fut une révélation pour lui.
Il se rappela avoir vu quelques grains de blé sur le sol de la rue, devant la porte de la maison.
– « J’ai trouvé », dit-il, « mais je me demande si Alex TÉRIEUR  a pu se procurer une quantité suffisante de grains pour en remplir ses poches. En tout cas, j’ai une piste et je vais la suivre jusqu’au bout…
Poussant plus loin son examen, Nestor remarqua sur le plancher une ligne blanche en forme de flèche. Une ligne tracée à la craie.
Immédiatement, il en conclut qu’Alex TÉRIEUR possédant vraisemblablement un bout de craie dans ses poches, avait profité d’une occasion opportune pour tracer cette indication qui pouvait servir à le retrouver.
– « Il a sans doute laissé d’autres indications semblables le long de la route. »
Nestor connaissait bien Alex TÉRIEUR. Il était certain que ces traces venaient de lui.
Le suisse avait d’abord laissé cette lettre à l’attention de Nestor. Il était assuré que si la lettre lui parvenait, ce dernier aurait vite fait de découvrir la planque où on l’avait séquestré.
Une fois celle-ci trouvée, Alex TÉRIEUR  en avait déduit que Nestor remarquerait les grains de blé éparpillés sur le sol.Ce dernier avait en effet compris leur signification.
Sans s’attarder plus longtemps, il redescendit.
Après avoir remis la table à la bonne femme, il alla retrouver le p’tit BOUTONS.
Nestor regarda autour de lui.
Il vit d’autres grains de blé, ici et là qui lui indiquaient la route à suivre.
Il se tourna vers Paul UTION.
– « Viens avec moi. »
– « Où cela ? »
– « Je ne le sais pas plus que toi. Mais ouvre bien les yeux. Tu vois ces grains de blé ? »
– « Oui, monsieur. »
– « Ce sont d’autres grains semblables qu’il nous faut découvrir coûte que coûte, et c’est de ce côté-là que nous devons nous diriger. »
– « Je commence à comprendre, fit le gamin. Ces grains-là, c’est une piste… »
– « Justement. Notre homme doit avoir des grains de blé dans sa poche. Il en a semé tout le long de sa route. »
– « Je comprends », fit le môme à voix basse.
– « Encore une chose », dit Nestor, regarde si par hasard, tu ne voyais pas quelques traits à la craie. »
– « Très bien. »
L’homme et l’enfant se mirent en route.
Sur le pavé des rues, ils ne virent aucun grain de blé, mais ils en relevèrent à chaque coin de rue, et ceux-ci leur indiquaient bien clairement la direction à suivre.
Ils longèrent ainsi bon nombre de rues, traversant aussi une partie de la ville !
Ils arrivèrent dans les quartiers nord de Rennes, non loin du canal Saint Martin.

Tout à coup, BOUTONS tira Nestor par la manche.
– « Regardez, une flèche. »
Nestor se pencha. Il vit clairement une flèche tracée à la craie. Elle indiquait un court chemin qui conduisait à un petit quai, le long du canal.
– « Descendons. »
Quelques secondes plus tard, ils se trouvaient sur le petit quai de bois.
La piste s’arrêtait là.
– « C’est clair », fit Nestor. « Ces hommes devaient avoir un bateau qui les attendait à quai. »
Il se tourna vers l’enfant :
– « Mon ami, ils ont pris la poudre d’escampette par voie fluviale. J’ai bien peur qu’on ait perdu leurs traces. »
Le p’tit Paul l’interrompit :
– « Un instant, monsieur, je crois que je puis vous renseigner sur le bateau qu’ils ont emprunté. »
– « Comment ? »
– « Voilà, l’eau, ça me connaît. Souvent je flâne sur les bords de la Vilaine ou du canal Saint Martin. Je connais la plupart de ceux qui viennent et vivent ici. »
– « Bon, je comprends. Connais-tu quelqu’un qui a un bateau ? »
Le gamin demeura silencieux, un moment, puis, il s’écria :
– « Écoutez, vous vous êtes montré très bon pour moi, et je serais heureux de pouvoir vous rendre service. »
– « Que veux-tu faire ? »
– « Je suis certain que je puis vous être utile, mais laissez-moi agir à ma guise et… »
Il s’arrêta de parler…
– « Et quoi ? »
– « Eh bien, ne dites pas qui vous êtes vraiment et ce qui vous amène. »
– « Je crois comprendre, rétorqua Nestor en souriant. Continue. »
– « Je vais vous parler franchement, monsieur BOYAUX. Les hommes que je veux questionner n’aiment pas beaucoup voir des détectives, même en semi-retraite, rôder autour d’eux. Ils agissent parfois dans l’ombre, se souciant fort peu qu’on vienne les déranger. Ils ressemblent aux gros rats qui infestent les quais. Les nuits les plus obscures sont celles qui leur conviennent le mieux, vous comprenez ? »
– « Oui, et puis ? »
– « L’homme que vous recherchez a été amené sur ce quai… »
– « Tu as peut-être raison. »
– « J’en suis sûr et de là, on l’a mis à bord d’un bateau. »
– « Certainement mon garçon. » 

Et pourtant Nestor restait dubitatif !
Pouvait-il se fier à l’intuition de Paul UTION, surnommé BOUTONS ?

Auteur/autrice : ZAZA-RAMBETTE

Une bête à corne née un 13 AVRIL 1952 Maman et Mère-Grand...! Vous trouverez ici : humour de bon matin, sagas historiques sur ma Bretagne, des contes et légendes, des nouvelles et poèmes, de très belles photographies de paysages et d’animaux, de la musique (une petite préférence pour la musique celte), des articles culturels, et de temps en temps quelques coups de gueules...! Tous droits réservés ©

27 réflexions sur « Nestor Boyaux reprend du service – 3/8 … !!! »

  1. Toujours aussi passionnant, un jeu de piste qui nous attire vers des mystères et des révélations!
    J’aime beaucoup le petit Paul UTION, fascinant gamin BOUTONS!
    J’ai fait lire les deux premiers chapitres à Christophe, il te passe le bonjour et te dit « merci pour le récit, c’est vachement bien!’, je cite, sourires!
    Gros bisous ma Zaza et bon jeudi de l’Ascension avec ton cher et tendre
    Cendrine

  2. Voilà un petit qui semble bien démerdard et qui va certainement être bien utile à notre nestor …
    J’attends.

     » Bon jeudi, en espérant que l’ascension soit celle du ☼ dans le ciel !
    Bon courage à ceux qui travaillent, comme ma fille …
    Gros bisoux ♥ « 

  3. ..il est sur une piste et il ne faut pas la lâcher…à demain alors..
    Bonne journée!
    Bises de Mireille du Sablon

  4. Je crois qu’on peut s’y fier… mais avec toi, on ne sait jamais.
    Et s’il était complice ?
    Que de questions !
    Bravo en tout cas, j’attends la suite.

  5. Bonjour Zaza
    Ah! Nestor sans le savoir vient de rencontrer ce gamin qui connait bien ce milieu… mais en savoir
    attendons la suite
    Bonne journée
    Amitiés

  6. Moi aussi, j’ai pensé au petit Poucet. Quelle imagination, Zaza ! Je suis cette enquête passionnante avec beaucoup d’intérêt. Vivement la suite. Bonne journée.

  7. Je viens à peine de descendre du « Biche » pour la parade de faire mes articles et me voilà courant après Nestor à la recherche de son ami.
    Pitié pour mon grand âge me faire monter sur une table pour accéder au grenier puis descendre sur le quai … je suis toute essoufflée moi ~~~~~~~~
    Belle journée mâme Zaza
    Bisous

  8. Pour retrouver le bateau cela ne va pas être évident mais Nestor a un bon coéquipier .
    Le suspens continue pour notre plus grand plaisir
    Bonne journée Zaza
    Bises

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