Nestor Boyaux reprend du service – 5/8 … !!!

Chapitre V

Nestor se mit à sourire.

– « Soyez sans inquiétudes. »
– « Alors, nous disons Kerlouan en pays Pagan, la côte des naufrageurs ? »
– « Comme vous voudrez. »
– « Connaissez-vous bien cette région dont je suis originaire ? »
– « Très bien, Capitaine Sam. »
– « J’vas vous appeler Sam, comme moi. »
– « C’est parfait. Qu’alliez-vous dire lorsque je vous ai interrompu ? »
– « J’allais dire, mon vieux Kerlouan-Sam, que je voulais te faire jurer qu’aucun ennui n’arrivera par la suite à qui que ce soit de mes amis. »
– « Je m’y engage sur l’honneur », répliqua Nestor.
– « Alors c’est entendu. Et maintenant, souquons ! »
Il reprit les avirons, et ils voguèrent au fil de l’eau durant dix autres bonnes minutes.
Alors qu’ils arrivaient près de la berge, le Capitaine Sam TROULEFION alluma sa bouffarde et en se croisant les bras, il s’écria :
– « Je ne sais pas si j’ai bien saisi la situation, mais il me semble que si tu t’ouvrais un peu plus à moi, je pourrais t’être beaucoup plus utile.
Enfin, ça te regarde, mais sois sûr que tu n’as rien à craindre de moi. »
Nestor était près de lui révéler sa véritable identité ainsi que le but de son expédition, mais il aperçut BOUTONS, dont les petits yeux vifs restaient fixés sur lui… Il vit la tête du gamin faire un mouvement négatif, et il comprit aussitôt la situation !
Nestor dut se résoudre à ne point mettre le Capitaine au sujet de la situation exacte.
– « Voilà, Capitaine. Il y a environ huit jours, un homme, un Suisse romand est arrivé ici, à Rennes, pour me voir. »
– « Et puis ? »
– « BOUTONS t’a confié qu’il s’appelait monsieur Alex, continuons donc à l’appeler ainsi pour le moment. Ce nom-là en vaut un autre. »
– « Ce nom d’Alex me convient parfaitement, dit le Capitaine. Je me soucie peu de savoir son vrai nom. J’ai peine moi-même à me souvenir de ce qu’était mon véritable nom ! »
– « Enfin, reprit Nestor, Alex comptait déjà des ennemis dans son pays, à Genève. À peine arrivé dans notre capitale bretonne, il s’en fit de nouveaux. Il n’y a pas très longtemps, ceux-ci s’arrangèrent pour le faire sortir d’un théâtre où il se trouvait en ma compagnie. Un coup sur la tête lui fit perdre connaissance. On a dû le fourrer dans une automobile et l’emmener. »
– « Donc, des bandits ? »
– « Justement. »
– « Enfin, mon ami a pu s’arranger pour m’envoyer un mot.
Maintenant, je le recherche et je veux le retrouver. »
– « C’est un bon garçon ? »
– « Le meilleur du monde. »
– « Tu penses que les gars d’hier ont l’intention de lui faire son affaire ? »
– « Je n’ai pas le moindre doute à ce sujet. »
– « Peut-être est-ce déjà fait ? »
– « Non, Sam. À mon avis, ils le gardent dans le but d’obtenir certains renseignements qu’il possède. »
– « Tu crois alors qu’ils ne l’ont pas encore tué ? »
– « Non, pas encore ! »
– « Cependant, ce matin, quand je l’ai vu, il me semblait bien qu’ils l’emmenaient pour le balancer par-dessus bord. »
– « Cela m’étonnerait », fit Nestor en hochant la tête.
– « Pourtant, ça en avait bien l’air, même que j’ai été sur le point de m’en mêler. »
– « Je ne crois pas me tromper », reprit Nestor, « en t’assurant qu’ils ont dû le transporter dans cet endroit. Il le garde prisonnier ! »
– « Peut-être bien. »
– « Pour moi, ils veulent obtenir une rançon. »
– « Oh alors, y a des chances pour qu’ils ne lui aient pas encore fait de mal. »
– « C’est aussi mon avis. »
– « Si ce que tu dis est exact, je crois savoir où ton ami Alex est incarcéré. »
– « Vrai ? »
– « Il y a là-bas, où nous nous rendons une espèce d’entrepôt rempli d’individus du genre de ceux dont je t’ai parlé. On appelle cet endroit le Club Des Pirates. Firmin DUSTRIEL est considéré comme leur chef. Il n’y a pas un coin de ce quartier que DUSTRIEL ne connaisse… »
– « Tiens, tiens. »
– « Bien plus », continua le Capitaine Sam, « juste devant le club, il y a un quai auquel on pourrait amarrer non pas seulement une barque mais aussi un encore un porte-conteneurs. Quand nous arriverons là-bas, je te montrerai des choses qui te surprendront, pour sûr ! »
– « Mais quel quai ? » demanda Nestor intrigué, « ce n’est toujours pas celui que nous avons devant nous ? »
– « Non, mais ce n’est pas loin d’ici, nous y serons dans un quart d’heure. »
Le silence régna à nouveau. Le Capitaine Sam TROULEFION le rompit de nouveau.
– « Sais-tu jouer aux cartes, mon vieux Kerlouan-Sam ? »
– « Bien sûr, répondit Nestor.
– « Eh bien alors, tu vas avoir du plaisir ! Ce club est un véritable cercle de jeux. On y joue à tout, tu verras… »
– « Je n’en doute pas. Et c’est là que nous trouverons Firmin DUSTRIEL ? »
– « Là ou dans le voisinage. Il doit dormir pour le moment et il ne faudrait pas le réveiller, car dans ce temps-là, Firmin n’est pas commode. »
– « Quelle sorte de type est-ce ? »
– « Écoute mon vieux Kerlouan-Sam. T’est-il jamais arrivé de voir un cyclone humain. »
– « Ma foi, je t’avoue… »
– « As-tu jamais rencontré un homme qui ait la force d’un éléphant, la rapidité d’un tigre, la ruse et le venin d’un serpent ? Eh bien mélange tout ça ensemble et tu auras sur pattes, Firmin DUSTRIEL… Il est à peu près de ma taille, ses épaules deux fois aussi larges que les miennes, et il a des bras comme ceux d’un orang-outang. Quant à sa force, elle est telle qu’il peut porter deux hommes à bras tendus. Voilà le portrait de Firmin DUSTRIEL. As-tu saisi ? »

Un nouveau silence laisse l’auditoire pensif !
Et Capitaine Sam reprit :
– « Tu sais, Kerlouan-Sam », dit le Capitaine, tandis qu’il continuait à souquer dur, « faut tout d’même que j’aie confiance en toi. »
– « Tu n’auras pas à t’en plaindre », répondit Nestor. « Peut-être même pourrais-je un jour te montrer combien j’apprécie ce que tu fais pour moi. Sois tranquille, je n’oublierai pas. »
– « Oh, je me connais en hommes. Je sais à qui j’ai affaire. Et puis, j’ai la parole de BOUTONS. »
Les deux hommes et le mioche se turent. Ils venaient de s’engager dans un passage très sombre.
– « Nous voici presque arrivés », dit le Capitaine Sam, « nous allons nous arrêter devant une porte de fer, fixée dans un coin sombre. Sur un signal que je donnerai, cette porte tournera sur ses gonds. Il s’agit pour nous de nous glisser à l’intérieur sans que personne ne nous aperçoive du dehors. »
Tout se passa comme le capitaine Sam TROULEFION l’avait prédit, et bientôt Nestor se trouva dans l’obscurité la plus complète.
La main large ouverte du Capitaine Sam se posa sur l’épaule de Nestor, lui indiquant la route à suivre.
Ils prirent des chemins tortueux de chaque côté desquels, ce dernier se rendait bien compte que des marchandises de toutes sortes se trouvaient entassées.
Après avoir passé une autre porte, les trois hommes descendirent un étroit escalier.
Ils se trouvaient exactement au-dessous du canal.
Ils continuèrent leur marche pénible à travers des chemins peu praticables.
Ils finirent par s’arrêter.
Tout à coup, Nestor BOYAUX entendit un bruit étrange de sonnerie. Le Capitaine Sam TROULEFION avait dû donner un signal…
Quelques instants s’écoulèrent encore, puis une porte s’étant ouverte, les trois hommes grimpèrent un long escalier.
Au haut dudit escalier, une lumière vive les aveugla tout d’abord, puis, tout à coup, ils pénétrèrent dans une vaste pièce qui présentait un aspect curieux.
Jamais Nestor n’avait vu un lieu
pareil.
Le sol était couvert de sable. On apercevait ici et là des curiosités de bric-à-brac, venues de tous les
Sur les parois, d’un côté s’alignaient des coffres empilés les uns sur les autres, de l’autre des barils.
points du globe, mêlées à des fusils, des poignards, des navajas, des lances, des arcs, des boomerangs, des haches, enfin, un véritable attirail de chasse ou de guerre.
Des tables remplissaient la pièce, et devant elles se trouvaient assis des hommes de toutes nationalités gardant le mutisme des gens préoccupés.
Certains étaient en train de jouer aux cartes, d’autres faisaient danser les dés, d’autres travaillaient du cerveau en se demandant quelle dame ou quelle pièce de l’échec ils devaient avancer sur le jeu à carreaux.
C’était la compagnie la plus bizarre qu’il fut donné de rencontrer. Il y avait là de tout !
Des jeunes, des vieux, des petits et des grands, des barbus, et d’autres tout rasés… Mais chez chacun on relevait l’empreinte d’un courage à toute épreuve.
Ils relevèrent tous la tête en voyant entrer les nouveaux venus.
Ils saluèrent en reconnaissant le Capitaine Sam TROULEFION.
Parvenu au centre de la pièce, ce dernier se mit à parler à haute voix, de manière à être entendu de tous :
– « Les amis ! Je vous ai amené aujourd’hui un nouveau copain. Inutile de vous dire que je réponds de lui comme de moi-même ! Il s’appelle Kerlouan-Sam. Comme son nom l’indique, il est finistérien, comme moi, et vient du Pays Pagan. Inutile de dire que vous pouvez avoir entière confiance en lui. »
Quelques-uns des hommes qui étaient là firent un salut de la main.
D’autres balbutièrent quelques mots incompréhensibles, mais la plupart firent peu attention aux nouveaux venus.

Un drôle repère de pirates, et des tronches, pour certaines, à faire peur !
Qui en était donc le chef et où se trouvait-il ??? 

Auteur/autrice : ZAZA-RAMBETTE

Une bête à corne née un 13 AVRIL 1952 Maman et Mère-Grand...! Vous trouverez ici : humour de bon matin, sagas historiques sur ma Bretagne, des contes et légendes, des nouvelles et poèmes, de très belles photographies de paysages et d’animaux, de la musique (une petite préférence pour la musique celte), des articles culturels, et de temps en temps quelques coups de gueules...! Tous droits réservés ©

28 réflexions sur « Nestor Boyaux reprend du service – 5/8 … !!! »

  1. Des trognes, des gueules, des drôles de loustics et un suspense qui va crescendo!
    On a envie de savoir la suite, c’est irrépressible…
    Un grand merci ma Zaza pour ces aventures que je visualise de manière photographique et tu sais quoi, ça le fait vraiment, bravo!
    Gros bisous et bon week-end, belles pensées pour toi
    Cendrine

  2. Voilà notre nestor arrivé dans un bien drôle d’endroit …
    Que va-t-il y découvrir ???

     » Bon mardi et premier jour du mois !
    Va falloir mettre les chapeaux … et fermer les volets.
    Ca va chauffer !
    Gros bisoux rafraichissants. ♥ « 

  3. …..un repère de bandits mais j’ai un peu peur pour la suite…
    Bon w-end!
    Bises de Mireille du sablon

  4. Bonjour Zaza,
    Voilà donc Nestor dit Kerlouan-Sam rendu au pays des truants . Donc à suivre pour la rencontre avec Firmin DUSTRIEL……
    Bon weekend
    Amitiés

  5. Joli repère de bandits. Notre détective est très courageux pour se jeter ainsi dans la gueule du loup. Il me tarde de savoir comment lui et son copain vont s’en sortir. Bonne journée ensoleillée, Zaza

  6. Un très beau mois de juin je te souhaite ZAZA
    retour du grand beau soleil et de la chaleur annoncé pour demain et les jours suivants !
    Un grand plaisir de te lire et de suivre ces péripéties Haletantes voyons la suite !!!
    je passe vite avant que mon petit prince se lève
    bisous bisous excellent weekend

  7. Bonsoir Zaza , un moment de récréation pour moi, j’adore te lire, ils ont de dr^les de tronches mais ne pas juger sur la mine. Bisous et bonne soirée MTH

  8. bien sûr qu’il ne faut jamais désespérer…..mais pour faire tous ces exercices il faut déjà avoir la santé, alors on tourne en rond…(lol), passe une bien douce journée, chouette le soleil arrive doucement mais sûrement avec le chant des oiseaux, le bonheur d’un dimanche agréable, que demander de plus….

  9. On nous tient en haleine… bon dimanche Zaza encore grand beau sur la côte de ce côté ci et c’est sympa et agréable même si j’avoue que angoissée je n’arrive pas a en profiter pleinement car comme tu m’as dit il ne faut jamais jeter le manche avant la cognée gros bisous

  10. J’ai lu sans respirer…
    En tout cas, j’ai hâte de savoir comment tout cela finira.
    Bisous et douce soirée.

  11. Hihi un repaire à faire peur, mais pas pour nos loustics :)
    Je vais lire la suite
    Bisous et doux après midi
    (je me demande s’il ne manque pas du texte … peut être une erreur de frappe qui aurait supprimé ? « des curiosités de bric-à-brac, venues de tous les … ? »)

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