
Un joli poème Paul-Jean Toulet, publié dans son ouvrage posthume « CONTRERIMES »
Contrerime XIX – Rêve d’enfant

Circé des bois et d’un rivage
Qu’il me semblait revoir,
Dont je me rappelle d’avoir
Bu l’ombre et le breuvage ;
Les tambours du Morne Maudit
Battant sous les étoiles
Et la flamme où pendaient nos toiles
D’un éternel midi ;
Rêves d’enfant, voix de la neige,
Et vous, murs où la nuit
Tournait avec mon jeune ennui…
Collège, noir manège.
Paul-Jean Toulet (1867 – 1920)
Que dire de ce poème !
« Rêves d’enfant » de Paul-Jean Toulet est aussi un poème versifié mais qui ne répond pas aux règles du sonnet. Il écrit un poème dans lequel il alterne entre le hexasyllabes et les octosyllabes. Un poème composé de trois paragraphe qui contiennent chacun quatre vers dont les rimes sont toutes embrasées. C’est le poète cette fois-ci qui se fixe les règles qu’il a envie de suivre. L’ambiance reste paisible mais toujours plus cadrée que celle du poème en prose. L’auteur conserve les rênes du rêve qui devient un moyen d’expression plus qu’un moyen d’évasion et de liberté totale.
La forme du poème dans le thème du rêve reste quelque chose de prédominant. Le choix dépendra du caractère du poète, de son style, de l’époque à laquelle il écrit et du but qu’il but donner à son poème.
Ce poète, peu connu, fut le chef de file du mouvement fantaisiste qui, dans les années 1900- 1910, tentait de bousculer les anciennes normes établies par les symbolistes et d’édifier un univers de détachement et d’enjouement qui baignait dans une mélancolie élégiaque dissipée par le sourire. Mais qui était-il ce jeune homme qui faisait une si forte impression sur ses amis ? Par sa mère, il appartenait à la famille de Charlotte Corday, par son père il descendait d’une lignée de béarnais et de créoles établis à l’île Maurice vers laquelle, ses études achevées, il s’empressera d’aller passer trois années, afin de s’imprégner de ces parfums exotiques dont il raffolait. Revenu à Paris, il se lie d’amitié avec Debussy, Toulouse-Lautrec et Giraudoux et rencontre Maurras, puis repart pour l’Indochine où sa dépendance à l’opium ne fera que s’aggraver. Sa santé n’est pas bonne et pour cause : il est noctambule et abuse de l’alcool et de la drogue. En 1912, il se retire à Guétary, au pays basque, où il mourra d’une hémorragie cérébrale huit ans plus tard.
J’adore ce poème et cet auteur, j’ai écrit un billet que je n’ai pas encore publié à son sujet.
Les contrerimes sont d’une richesse inouïe!
Un choix qui emporte l’adhésion, merci ma Zaza
Gros bisous et un beau week-end
Cendrine
Un poème qui relève magnifiquement ce défi ! Merci pour tout ce que tu en dis !
Bises♥
Beau poème, un poème est l’émotion du poète à cet instant.
J’aime beaucoup Paul-Jean Toulet, ses mots s’envolent comme des papillons…
Bises
Bonjour Zaza !
C’était un poète un peu à part dans le style
mais j’aime bien ses poésies !
Bonne journée ! 😊
Pierre
https://rotpier27.wordpress.com/
C’est un poète dont j’ai aimé tout ce que j’ai lu.
Merci pour ce poème, Zaza.
Bisous et douce journée.
Bonjour Zaza, j’aime ce poème mais surtout ce que tu en écris sur l’auteur, je me cultive, il est temps… Bisous MTH
Oui, ce sont bien des rimes embrassées. Mais notre pauvre poète était bien mal dans sa peau… Chris
Oh! là!là! Il était terrible ce poète. Quel talent!!!!
Bonjour ma Zaza un poème plein d’émotion pauvre poète bien mal dans sa vie merci pour ta participation c’est en ligne bonne journée bisous
Il est de chez nous et il écrivait si bien, merci pour ce poème Zaza, j’aime beaucoup son style !
On rencontre son effigie au parc Beaumont il me semble, à Pau (et aussi une stelle de Françis Jammes…), je vais rechercher…
Bisous +++++
J’ai retrouvé ceci sur « Dans les voiles »
http://dans-les-voiles.over-blog.com/article-biblio-kitch-105937520.html
Et c’est là qu’on se rend compte que l’on en a perdu… en chemin…
Bonne journée Zazounette
C’est joli, un peu nostalgique, puisque apparemment, cet homme n’a pas eu une vie heureuse!