Ah la vache … !!! – 7/9

Chapitre VII

Nestor Boyaux se tourna du côté de Jude Javell.

– « Monsieur Javell, on a dit tout à l’heure que le soir du crime, votre frère avait organisé une réception pour fêter la naissance de son fils ? »
– « Oui. »
– « Vous étiez à cette réception ? »
– « Certainement, voyons. »
Nestor boyaux se tourna vers le docteur Ruddy Manterre :
– « Et vous docteur ? »
– « J’y étais ! »
Nestor se retourna à nouveau vers Jude Javell :

– « Vous avez connu Sarah Freichi ? »
– « Oui. »
– « Quelle genre de jeune fille était-ce ? »
– « Très jolie et très coquette. Presque tous les hommes qui la connaissaient s’amourachaient d’elle. »
– « Votre frère, Alcide, l’aimait-il ? »
– « Oui. C’est probablement ce qui a provoqué le crime. »
Nestor regarda intensément le médecin :
– « Et vous docteur, vous avez connu cette Sarah ? »
Jude Javell répondit à sa place :
– « Je le crois bien. Il en est même tombé éperdument amoureux. »
– « Vous aussi », répliqua le docteur vivement.
– « Bon, bon, ne vous chicanez pas. »

Nestor emmena le chef de police municipale dans un coin :
– « Je connais le coupable ! »
– « Quoi ? »
– « Je sais qui a tué madame Javell. »
– « Qui ? »
– « Je ne peux rien dire pour le moment. Je n’ai pas de preuves suffisantes. »
– « Mais il faut l’arrêter ? »
– « Je sais, nous le ferons aujourd’hui, mais je vous demande une heure de repos ! »
Le chef de police municipale resta saisi :
– « Une heure de repos ? »
– « Oui. »
– « Pourquoi ? »
– « Parce que je veux lire ! »
Le chef, Léo Parre, n’en revenait pas.
– « Lire ?… »
– « Mais oui. »
– « Lire quoi ? »
– « Oh, un roman d’amour que j’ai commencé. »
Le chef s’aperçut que Nestor se moquait.

Cependant il s’apercevait que le privé touchait presque au but.
– « N’oubliez pas, Nestor, que vous êtes un de mes premiers suspects… »
– « Je sais. »
– « Vous n’avez pas le droit de sortir de la maison. »
– « Je sais encore ceci. »
– « Où voulez-vous aller ? »
– « Dans la bibliothèque. »
– « Ah ! »
– « Vous pourrez placer votre adjoint en faction à la porte si vous voulez, je ne sortirai pas. »
Le chef, Léo Parre, retourna vers le petit groupe :
– « Il va vous falloir attendre une autre heure ici. »
– « Pourquoi ?… »
– « Nous ne sommes pas ici pour y rester indéfiniment. »
– Dans une heure, déclara Léo Parre, Nestor Boyaux promet de nous éclaircir tout ce mystère. » Tous se regardèrent surpris…
Ils se demandaient si Nestor Boyaux ne voulait pas bluffer.
Jude Javell déclara :
– « Il m’est impossible d’attendre une autre heure. On m’attend à l’usine. »
– « Je regrette, » fit le chef, « mais vous devez attendre. »
– « Bon, bon. »
Le chef de police municipale appela son adjoint.

– « Viens ici. »
L’homme s’avança :
– « Oui, chef ! »
– « Tu vas suivre monsieur ! »
Il désigna Nestor du doigt.
– « Bien chef. »
– « Il ira dans la bibliothèque. »
– « Oui. »
– « Tu resteras en faction devant la porte. S’il essaie d’en sortir, empêche-le. »
– « Très bien. »
– « Au bout d’une heure, ramène-le ici. »
– « Entendu, chef . »
L’homme prit Nestor par le bras.
– « Venez ! »
Ils se dirigèrent vers la bibliothèque.

Nestor entra.
L’homme demeura devant la porte.
Nestor prit une pile de livres. Quelques-uns traitaient d’empoisonnement. D’autres de crimes !
Il s’assit confortablement. Puis il alluma une cigarette.
Alors, il se plongea dans sa lecture.
Les minutes s’écoulaient lentes comme des heures.
Dans le salon, tous regardaient leur montre de temps à autre.
Personne ne parlait.
Le plus nerveux était le chef, Léo Parre.
Soudain la porte s’ouvrit.
L’adjoint qui se trouvait en faction parut dans le salon.
Le chef le dévisagea :
– « Et ton homme alors ? »
– « Il est là, dans la bibliothèque ! »
– « Mais il ne faut pas quitter ta faction ? »
– « Je vois la porte d’ici. »
Le chef demanda brusquement :
– « Alors qu’est-ce que tu veux ? »
– « Ce n’est pas moi. »
– « Comment ça ? »
– « C’est l’autre, Nestor Boyaux. Il veut un renseignement. »
– « Quoi ? »
L’homme regarda autour de lui.
– « Qui d’entre vous est le docteur ? »
Ruddy Manterre se leva :
– « Moi !…. »
L’homme reprit :
– « Nestor Boyaux m’a appelé à travers la porte.
Il m’a dit comme ça :
– « Hé gardien ? Pourriez-vous demander un renseignement au docteur ? »
– « Quel renseignement, » demandai-je ?
– « Demandez-lui si madame Javell souffrait d’anémie aiguë. »
Alors je suis venu en quête de ce renseignement. »
Il y eut un court silence.
Puis tous les yeux se tournèrent du côté du docteur :

– « Oui en effet, madame Aude Javell souffrait d’anémie aiguë. »
– « Merci, je vais aller lui dire. »
Le chef lui cria avant de partir :
– « Ne quittez plus votre faction, sous aucun prétexte. »
– « Bien. »
L’homme retourna à la porte de la bibliothèque.
Il frappa légèrement contre le battant.
– « Oui ? » répondit une voix à l’intérieur.
– « C’est pour votre renseignement. »
– « Eh bien ? »
– Madame Javell souffrait en effet d’anémie aiguë. »
– « Eh bien tant mieux. »
L’homme resta saisi.
– « Une femme qui souffre d’anémie, et il dit tant mieux. »
Il se frappa sur la tête.
– « Pour moi, il a pété un plomb, le pauvre gars ! »
Il ne restait que quinze minutes.
Dans le salon, tous s’impatientaient.
Le docteur jurait de se retourner contre la police pour l’argent qu’on lui faisait perdre.
Jude Javell disait que sans sa présence, l’usine irait tout droit à la faillite.
Le couple Hottine se chicanait.

– « Tu aurais dû la fermer », disait l’homme.
– « C’est toi qui as parlé », disait la femme.
– « On va peut-être nous envoyer en prison. »
Sur le divan, Jaimie Lapagaille et Nick Hottine (reconnu Nicaud Javell) étaient silencieux.
Jaimie tenait la tête du jeune homme.
Ce dernier était songeur.
Il pensait à tout ce que Nestor venait de lui déclarer.
De temps à autre une larme furtive coulait de ses yeux.
Tout à coup, le docteur se leva :
– « Eh bien, moi, j’en ai assez de tout ça ! »
Le chef, Léo Parre, le regarda surpris :
– « Qu’est-ce qu’il y a ? »
– « Vous ne voyez donc pas que ce privé à la retraite se joue de vous ? »
– « Comment ça ? »
– « C’est lui qui a tué. Ne me dites pas que vous avez cru à son histoire de vache… »
– « Mais… »
– « Vous le laissez seul dans la bibliothèque. Il sent peut-être pour lui la situation critique et il cherche peut-être à s’évader… »

Qu’espère donc découvrir Nestor Boyaux dans tous ces livres qu’il connaît déjà ?
Pourquoi faire lanterner tout ce petit monde dans le salon ?
Connait-il vraiment le ou la coupable ?

A SUIVRE …

Auteur/autrice : ZAZA-RAMBETTE

Une bête à corne née un 13 AVRIL 1952 Maman et Mère-Grand...! Vous trouverez ici : humour de bon matin, sagas historiques sur ma Bretagne, des contes et légendes, des nouvelles et poèmes, de très belles photographies de paysages et d’animaux, de la musique (une petite préférence pour la musique celte), des articles culturels, et de temps en temps quelques coups de gueules...! Tous droits réservés ©

27 réflexions sur « Ah la vache … !!! – 7/9 »

  1. Impossible pour moi de trouver l’indice qui révélerait le coupable mais je ne m’appelle pas Boyaux. :) Ah, il me tarde de savoir ! Bises et bon lundi Zaza

  2. Mais dans cette usine que se tramait-il derrière — le toubib et compagnie
    une anémite aigüe s’en découlerait-il ?
    On y trouve parfois des indices dans les livres :)

    Aller cogitons ensemble jusqu’à demain
    Bonne journée à toi

  3. Bonjour Zaza,
    La semaine commence et le suspense se poursuit plus qu’un quart heure et peut être l’annonce demain
    à suivre
    merci pour cette poursuite
    Bonne fin de journée
    Amitiés

  4. Tiens j’en connais une de Sarah Freichi…Elle est même ici? Zut! elle a dû descendre du car…Ah!ah!ah! Gros bisous, ma Zaza et belle semaine

  5. Ah c’est un super malin Nestor , il laisse mijoter tout ce petit monde comme dans une cocotte minute et la soupape c’est lui qui va l’enlever .
    J’attends avec impatience la suite
    Bises Zaza

  6. Bonjour Zaza.
    Nous avons la chance de commencer cette nouvelle semaine avec du beau temps et un réchauffement des températures.
    Il fait +12° cet après midi et pour une fin Novembre c’est plutôt pas mal.
    J’espère qu’il fait aussi beau chez toi, car en ce moment, ça n’est pas la joie de partout…
    Je te souhaite une bonne journée et aussi une bonne semaine.
    Bisous de nous deux.

  7. Bonsoir Zaza Nestor fait monter le suspens , c’est vrai que l’on se demande où il veut en venir, faire craquer l’assassin? j’y perds mon latin! bisous et merci pour cette lecture palpitante Bisous MTH

  8. Une quête à travers les livres! Palpitant…
    Nestor Boyaux saura démêler le vrai du faux, je fais confiance au pro :)
    Gros bisous ma Zaza, bravo pour tes écrits et merci pour tes messages.
    Je t’ai lue tout de suite quand tu as publié ton hommage à Lady Marianne, j’avais laissé un petit mot à 3h20 du matin et tu m’as bouleversée avec ton poème…
    Elle ne nous a pas quitté en effet, elle est partie mais sans nous quitter…
    Gros bisous et merci pour ce que tu as écrit
    Cendrine

  9. avec son petit sourire en coin, il ne nous laisse pas indifférents, Nestor….en tout cas passe une bien douce journée et fait attention de ne pas te retrouver au milieu de toute cette embrouille….(lol)

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