Ah la vache … !!! – 8/9

Chapitre VIII

Invectivé par le docteur Ruddy Manterre, et à la surprise générale de l’assistance, le chef, Léo Parre déclara :

– « Non, je ne le crois pas. Je suis d’accord avec les affirmations et déductions de Nestor Boyaux. »
– « Mais vous l’accusiez tout à l’heure ? »
– « Je sais… »
– « Alors, je… ? »
– « Je me suis rendu compte que Monsieur Boyaux était très perspicace. Jusque-là, ces conclusions de sont avérées exactes. C’est pour ça que je l’ai laissé faire à sa guise. »
– « En tout cas, moi, » déclara le médecin, » je ne puis plus attendre. »
Le chef se plaça dans l’entrebâillement de la porte, en lui barrant le passage :
– « Auriez-vous peur ? »
– « Peur ?… Peur de quoi ?… »
– « Que Nestor Boyaux devine la vérité. »
Le docteur pâlit.
Il retourna s’asseoir et n’ajouta plus un mot.
Soudain, le chef, Léo Parre, regarda sa montre :

– « Il est l’heure, » déclara-t-il.
Il se leva et appela son adjoint :
– « Va chercher Nestor Boyaux. »
– « Bien, chef. »
L’homme ouvrit la porte de la bibliothèque.
– « Monsieur Boyaux, suivez-moi.. » Hurla-t-il !
Personne ne répondit.
Il avança plus avant.
Il aperçut alors notre Nestor, bien enchaussé dans le fauteuil, il dormait profondément. »
L’homme de Léo le secoua :
– « Allons, Monsieur Boyaux… »
Nestor s’étira :
– « Qu’est-ce qu’il y a ? »
– « Votre heure est terminée… »
– « Ah bon ! »
Il se rendit au salon en se frottant les yeux.
– « Vous avez dormi ? » Demanda le chef, Léo Parre.
– « Oui, et je regrette de n’avoir pas demandé deux heures. »

Tous regardaient Nestor.
– « Alors ? » Demanda le chef de Police municipale.
Nestor s’avança au centre de la pièce.
– « Je vais satisfaire votre curiosité, mais de deux manières… »
– « Comment cela ? »
– « Premièrement vous voulez connaître le coupable ? »
– « Mais oui. »
– « De plus, je suis certain que plusieurs d’entre vous aimeraient voir la chambre où s’est déroulé le crime, il y a vingt ans. »
Nicaud Javell, (ex Nick Hottine), leva la tête.
– « Oh oui. Je voudrais voir. »
Nestor sourit :
– « Vous voyez ! »
Mais Jude Javell intervint :
– « Je regrette infiniment, Monsieur Boyaux, mais vous ne pouvez pas entrer dans cette chambre, à moins d’enfoncer la porte. »
– « Ce sont des moyens qui me répugnent. »
– « Seule ma belle-sœur avait une clef en sa possession. Elle l’avait cachée. Où ? Dieu seul le sait. »
Nestor sortit la clef de sa poche :
– « Serait-ce celle-là ? »

Jude Javell y jeta un coup d’œil.
– « Franchement, je ne peux pas vous dire, je ne l’avais jamais vue. »
– « Eh bien c’est celle-là, je vous le confirme. »
– « Où l’avez-vous trouvée ? »
– « Sous les vêtements de votre belle-sœur. »
Puis s’adressant à tous les protagonistes, il continua :
– « Vous allez tous me suivre dans cette mystérieuse chambre. Je veux avoir quelques détails. »
Tous se levèrent.
Nicaud et Jaimie ouvraient la marche.
Nestor suivait, juste derrière.
– « C’est ici », demanda Nicaud.
Nestor introduisit la clef dans la serrure. Il tourna et la porte s’ouvrit.
– « Où est l’interrupteur ? » demanda-t-il.
– « À votre gauche, » fit Jude Javell.
– « Merci. »
Nestor le trouva assez facilement et fit de la lumière.
La pièce était très propre.
Madame Aude Javell devait venir elle-même y faire le ménage.
Nestor se tourna vers le petit groupe.
– « Docteur, monsieur Jude Javell, monsieur et madame Hottine, regardez comme il faut. Vous vous souvenez de cette pièce ? »
Le Docteur répondit le premier :
– « Je m’en souviens comme si c’était hier. »
– « Il n’y a rien de changé ? »
– « Non. »
Nestor Boyaux s’avança dans la pièce.
 « Où se trouvait Sarah Freichi au moment du meurtre ? »
– « Au piano », répondit Jude.

– « Au piano ? »
– « Oui, elle était à écrire quelques notes puisque son morceau n’était pas terminé. »
Nestor s’approcha du piano :
– « C’est son morceau ? »
– « Oui. »
Nestor prit les feuilles et les scruta attentivement.
Il remit les feuilles en place.
Puis il se pencha et ramassa le tisonnier.
– « C’est avec ça qu’Alcide l’a frappée ? »
– « Oui, » répondit le docteur.
Il prit le tisonnier et l’examina attentivement.
Il y avait du sang coagulé dans le bout.
Nestor demanda :
– « Il l’a frappé dans le dos ? »
– « C’est-à-dire, elle avait le dos tourné au clavier du piano. » Répondit Jude.
– « Mais l’a-t-il frappée dans le dos ? » Insista Nestor…
Jude Javell agacé s’écria :
– « Mais non, voyons, sur la tête. »
– « Elle avait la tête fendue, » déclara le médecin.
– « Curieux… très curieux. »
Nestor fit signe au chef de police municipale.
Ils s’éloignèrent du groupe pour échanger en aparté, et l’entraîna dans un coin de la chambre.
– « Venez ici. »
– « Bien. »
Il lui montra le tisonnier en fer forgé :

– « Regardez-le comme il faut. »
– « Je vois. »
– « Vous voyez les taches de sang ? »
– « Mais oui. »
– « Il n’y a que du sang. »
– « Je ne vois pas autre chose. »
– « Eh bien, si Sarah Freichi avait été frappée avec ce tisonnier il y aurait des cheveux de collés sur le bout. »
Le chef approuva :
Après une courte pause, il demanda :
– « Que faut-il en conclure ? »
– « Que le meurtre de Sarah Freichi a été commis par une autre personne qu’Alcide Javell et certainement pas avec ce tisonnier. Par contre, avec une autre arme, un bâton… une canne par exemple !… »
Tout à coup, Nestor Boyaux bondit :
– « Attendez ! »
Il courut au piano.
Il alla chercher les feuilles de solfège.
– « Regardez ! »
– « Quoi ? »
– « Vous voyez ce signe bizarre ? »
– « Oui, mais je ne connais pas la musique. »
Nestor haussa les épaules.
– « Moi non plus, mais je sais quand même distinguer une note d’autre chose. Ce signe-là n’a aucun rapport avec des notes de solfège. »
– « Ah ! »
– « Voyez, c’est comme un bâton avec un demi-cercle au bout. »
– « Une canne ? » Chuchota le chef de police municipale.
– « Justement. » Affirma Nestor.
Ce dernier se mit à sourire :
– Sarah Freichi n’était pas folle. Elle a laissé quelque chose derrière elle pour aider à découvrir son assassin.
Le chef, Léo Parre, demanda :
– « Mais comment se fait-il ? Si le crime a été commis il y a vingt ans, pourquoi, n’a-t-on pas encore trouvé cette canne ? »
– « Mais parce qu’elle est cachée. »
– « Dans la maison ? »
– « Non, car je l’aurai trouvée. Nous n’avons pas besoin de chercher dans toute la maison, je suis certain que cette canne est dans cette pièce. »
– « Alors, cherchons-la.  Et demandons l’aide des autres. Je suis certain que lorsque j’aurai trouvé la canne, j’aurai une preuve contre le coupable. » Affirma le chef triomphant et pensant à ses élections.
C’est alors que Nestor demanda à tout le monde de sortir de la chambre.
– « Je veux rester seul avec le chef, c’est très important. »

Mais c’est bien sûr Nestor… Bonne déduction !
Trouveront-ils la fameuse canne ?

A SUIVRE …

Auteur/autrice : ZAZA-RAMBETTE

Une bête à corne née un 13 AVRIL 1952 Maman et Mère-Grand...! Vous trouverez ici : humour de bon matin, sagas historiques sur ma Bretagne, des contes et légendes, des nouvelles et poèmes, de très belles photographies de paysages et d’animaux, de la musique (une petite préférence pour la musique celte), des articles culturels, et de temps en temps quelques coups de gueules...! Tous droits réservés ©

32 réflexions sur « Ah la vache … !!! – 8/9 »

  1. …encore à attendre la fin, quel suspense! c’est du pur Zaza tout ça…
    Bises du jour
    Mireille du sablon

  2. Gros suspense, en effet. Je me demande à qui peut appartenir cette canne à moins que ce soit celle de Sarah Freichi dont le meurtrier s’était emparé. Mais je me demande encore quel est le rôle de la vache dans cette affaire. Vivement la suite. Bises et bon mardi, Zaza

  3. Bonjour Zaza, drôlement perspicace Nestor, je sens que l’on va arriver au bout de cette histoire, je n’ai aucune idée, j’attends avec impatience. bisous MTH Ps: tu vois , mon linge attend aussi mon bon vouloir j’avais trop hâte de te lire

  4. Bonjour Zaza,
    Comme tout affaire de ce genre …… il faut attendre la dernière ligne pour en savoir le coupable Bien qu’ici Nestor a détecté  » C’est avec ça qu’Alcide l’a frappée ? et en deux qui avait une canne ?
    Devant ce suspense , le pencherais pour une personne jeune ayant vécu sur les deux périodes
    ma langue au chat avec Nicaud Javell, (ex Nick Hottine)
    Bonne fin de journée
    Amitiés

  5. Quel suspense ! Des personnes bien connues mouillées dans une histoire de meurtre..qui aurait pu penser que Aude Javel et sa famille.. Sarah Freichi une jeune fille si bien, toutes impliquées dans une histoire sordide.. J’ai hâte d’en connaitre plus !
    Félicitations Zaza Bonne journée & Bisous

  6. Peut-être que le coupable (la) l’utilise encore cette fameuse canne est qu’elle est sous les yeux de tous…..Qui utilise une canne Nestor (Zaza)?
    Bisous bisous

  7. C’est très captivant ta super histoire, un réel plaisir de venir te lire, j’en oublie la pluie et le vent ! Passe une bonne soirée. Cordiales amitiés & à +

  8. Après une journée passée à Nantes pour mieux y voir et prochain RV à venir vite je viens voir où en est Nestor et j’apprends qu’il dort …
    Alors avec lui je cherche la canne
    A demain pour le dénoument
    Bsous et caresses aux 4 pattes et miaou de ta copine

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