Atelier écriture N° 83 chez Ghislaine … !!!

Les consignes de Ghislaine – CLIC

8 mots avec les mots « Marin, possible, coquette, cargo, quitter, raconter, attraper, croquer »
Et, ou…
Au moins 5 mots contenant « QUE »

Plantés devant le petit écran, en compagnie de ma moitié, pas coquette pour un sou, à attendre QUE le carillon y aille de ses douze coups pour nous fendre d’un bisou avant de rejoindre notre couche, qui en dehors de « cargo » de flatulences, n’a plus entendu de chuchotements depuis belle lurette…
Mais attention, ce n’est pas QUE la tendresse nous ait quittés !
C’est comme pour les grandes marées, nous avons eu nos « vives-eaux » et nos « mortes-eaux », le temps a fait son travail d’érosion et les douleurs survenant, les mots sont devenus plus rares et les moues plus nombreuses.
Le soir s’est passé comme toutes les années. A défaut de progéniture bienveillante, on s’est compté deux.
Avant, il y avait bien quelque voisinage à recevoir ou à visiter, des histoires à raconter, mais tous ceux-là ont trouvé refuge au royaume des croix, après avoir été croqués par l’Ankou. Nous voilà comme deux couillons avec notre roteuse à la pogne. Avant c’était aussi avec le Saint-Genix, CLIC, avec les pralines dedans, mais avec nos ratiches vacillantes, on a renoncé !
Le bourg s’est peu à peu vidé. On voit bien par moments de la jeunesse rendant visite aux parents en été, où QUElques marins accoster au port, mais là : rien…
J’ai laissé ma moitié roupiller, le temps d’allumer la cheminée. Voilà qu’il est pile huit heures.
Un coup de torche sur les yeux avant d’enfiler les binocles, QUElques tranches taillées dans la miche, des craQUElins, CLIC, la motte de beurre sortie du garde-manger et me voilà planté devant le bigophone au centre de la table pour ne pas avoir à me lever à chaQUE « dring-dring ».
Les « dring-drings » y en aura pas des masses, mais tradition se respecte, n’est-ce pas !

D’abord, jamais question d’appeler plus jeune QUE soi, et pour trouver plus ancien QUE nous, guère possible. Y a plus qu’à attendre !
La patronne a mis la tambouille en chantier. Midi arrive … Toujours rien sauf un rayon de soleil, c’est toujours ça.

L’an passé le Didou, mon neveu, est bien venu avec sa bergère, mais avec la malheureuse parole de ma moitié qui leur a fait comprendre QUE si on n’ avait pas quatre sous et quatre murs, on n’les aurait point vus. Ça m’étonnerait qu’ils se pointent.
J’hasard’rais bien mes sabots au dehors, mais je crains de tomber sur un sklanker*, se croyant obligé de jaQUEter avec au fond de sa tronche l’idée QUE je crève avant lui : pas QUEstion de lui en vouloir, de mon côté c’est pareil !
La tempête s’annonce ! Autant retrouver la cheminée et de ramener QUElques bûches.
Tiens, on a gagné cinq minutes le soir, c’est bon pour le moral qu’ils disent, mais moi j’en ai rien à foutre, la nuit arrive et toujours rien.

Dix-neuf heures, on trempait la soupe quand le bigophone y va de son « dring-dring » : on est là à se demander qui décrochera le premier ???
— « C’est Bécassine ! Alors mes salauds, je n’veux pas finir la journée sans vous rappeler QUE de nous trois c’est moi l’aînée, d’un mois peut-être, mais c’est comme ça ! Alors j’en profite pour vous dire ce QUE j’ai sur le cœur. D’abord toi, la Marine, dis-toi que je t’en veux plus de m’avoir soulevé ton corniaud de Jules*. Moi, j’en ai un à la maison et je le vide tous les jours, mais toi tu le gardes même quand il est bien plein. On verra l’an prochain si vous avez retrouvé un semblant de politesse. En attendant chacun chez soi ! »
On est resté comme deux couillons et passé le souper, il a bien fallu la bouteille de chouchen pour reprendre nos esprits. Sûr QUE côté principe, on s’est fait attraper. On avait l’air malin, comiQUE koaaaa, gast !
C’est à quatre pattes qu’on a retrouvé la couche et je n’sais pas pourquoi, on est parti d’un fou rire, à n’plus pouvoir s’arrêter, grâce à cette garce de Bécassine. Pour une fois QUE les zygomatiQUEs travaillaient !  

Et c’est main dans la main qu’on a plongé dans la tendresse.
Allez, bonne année à vous.

* Sklanker = bon à rien en breton
* Jules – Peut avoir diverses significations, notamment dans ce contexte celui du vase ne nuit. CLIC

Auteur/autrice : ZAZA-RAMBETTE

Une bête à corne née un 13 AVRIL 1952 Maman et Mère-Grand...! Vous trouverez ici : humour de bon matin, sagas historiques sur ma Bretagne, des contes et légendes, des nouvelles et poèmes, de très belles photographies de paysages et d’animaux, de la musique (une petite préférence pour la musique celte), des articles culturels, et de temps en temps quelques coups de gueules...! Tous droits réservés ©

27 réflexions sur « Atelier écriture N° 83 chez Ghislaine … !!! »

  1. Ben dis donc… on dirait deux Robinson sur leur île au début d’an ! Mieux vaut en rire qu’en pleurer et boire un coup pour oublier cette journée ;-) Bises

  2. Verve et mordant pour un texte profondément touchant car il dit la vie qui s’écoule en mouvements complémentaires et non pas contradictoires
    Une avancée en terre d’âge et un regard sans concession avec ce fou rire qui vient comme un torrent
    Merci pour ces voeux en breton et aussi pour tes mots que j’ai reçus avec un grand plaisir tout à l’heure, merci ma Zaza, je te réponds dans le week-end
    Gros bisous du vendredi
    Cendrine

  3. Parfois la vie est étrange
    Mais tu nous l’écris si vraie
    Et puis vaut mieux rire de bon cœur que d’avoir la bibine tristounette après un bon canon — et être dans le coltar(d) ( je ne sais pas si ça se dit par chez toi)
    Bisous
    Bon vendredi

  4. Triste journée d’un couple qui s’est peu à peu isolé. Quand ceux qu’on voudrait voir ou même entendre sont absents on ne veut plus communiquer avec personne. Mais pour eux reste la tendresse complice et le rire et c’est pour cela qu’ils tiennent. Bon week-end et à lundi. Bisous

    1. Mais si il y est Monique « Le bourg s’est peu à peu vidé. On voit bien par moments de la jeunesse rendant visite aux parents en été, où QUElques marins accoster au port, mais là : rien… »

  5. Un couple plein de tendresse, un couple isolé comme il y en a tant, qui attend un coup de fil qui ne vient pas, la vie est parfois bien triste.
    bonne journée, bisous
    danièle

  6. La vie parfois éloigne ceux qui nous entouraient mais dis-moi, pas facile ce couple…ils se sont bien isolés des autres…
    Bises du jour
    Mireille du sablon

  7. A quelque détails près, je’nous » reconnais mon Domy et moi !
    C’est émouvant sous ce fond d’humour pour cacher quelques déceptions et peines………
    Merci ma Zaza pour cet atelier……….
    Gros Bisous

  8. J’ai laissé ma moitié roupiller…tu es très romantique ZAZA !! LoL
    Biz et bonne fin de semaine.
    …les jours rallongent un peu, on va s’en contenter.

  9. Bonjour Zaza un bon moment passé à te lire avec ces mots imposés et la vieillesse qui isole mais ou parfois on rit encore à 2… gros bisous bon vendredi

  10. Coucou Zaza, un bel atelier qui reflète la réalité de la vie quand on a un certain âge qui nous a endurci au fur et à mesure nous oppressant parfois nous dirigeant à des moments de solitude voulus entre complicité de 2 êtres qui ma foi sont toujours ensembles et se laissent vivre au gré de leur temps. J’ai ri pour les flatulences lol ! Un ogre qui ronfle et se lâche ? Non un papy qui digère devant la cheminée. Je me marre encore.
    Ca caille ce jour avec une brise qui diminue les 5 degrés affichés, bon il faut du froid pour Dame nature. Bisous malouins

  11. Oui, la tendresse bordel!!!! Il ne nous reste que ça!!! Ohhhh!!! quel délice que de te lire, ma Zaza. Dis, fais doucement avec le chouchen. Au cas où il se fich’rait des cauchemars. Tu vois pas qu’il pourrait te faire faire des trucs pas possible, le bougre!!! Allez 1 minute de plus de jour pour aujourd’hui. Je t’embrasse et un grand merci pour ta saine lecture.

  12. Un texte qui est la vie, pas toujours rose mais qui parfois réserve des surprise dont le rire fais encore partie. C’est un peu triste mais, attendrissant. Bisous Zaza

  13. evidemment si on passé l’année à s’isoler, et à fermer sa porte, il ne faut pas attendre trop de « dring dring »! à la fin de l’année ! un vieux couple passe encore, mais seul ou seule, pas drole du tout !! (ce ne fut pas mon cas) bonne fin de semaine, chere Zaza, bisous

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