Jeanne Fadosi reprend la barre pour cette quinzaine chez les Croqueurs de Mots. Voici ce qu’elle nous dit : ICI
Le thème de ce second jeudi de poésie est :
« La lumière et l’obscurité »
De la lumière !
Goethe à 79 ans par Joseph Karl Stieler en 1828
Mehr Licht ! mehr Licht !
(Dernières paroles de Goethe.)
Quand le vieux Goethe un jour cria : « De la lumière ! »
Contre l’obscurité luttant avec effort,
Ah ! Lui du moins déjà sentait sur sa paupière
Peser le voile de la mort.
Nous, pour le proférer ce même cri terrible,
Nous avons devancé les affres du trépas ;
Notre œil perçoit encore, oui ! Mais, supplice horrible !
C’est notre esprit qui ne voit pas.
Il tâtonne au hasard depuis des jours sans nombre,
A chaque pas qu’il fait forcé de s’arrêter ;
Et, bien loin de percer cet épais réseau d’ombre,
Il peut à peine l’écarter.
Parfois son désespoir confine à la démence.
Il s’agite, il s’égare au sein de l’Inconnu,
Tout prêt à se jeter, dans son angoisse immense,
Sur le premier flambeau venu.
La Foi lui tend le sien en lui disant : « J’éclaire !
Tu trouveras en moi la fin de tes tourments. »
Mais lui, la repoussant du geste avec colère,
A déjà répondu : « Tu mens ! »
« Ton prétendu flambeau n’a jamais sur la terre
Apporté qu’un surcroît d’ombre et de cécité ;
Mais réponds-nous d’abord : est-ce avec ton mystère
Que tu feras de la clarté ? »
La Science à son tour s’avance et nous appelle.
Ce ne sont entre nous que veilles et labeurs.
Eh bien ! Tous nos efforts à sa torche immortelle
N’ont arraché que les lueurs.
Sans doute elle a rendu nos ombres moins funèbres ;
Un peu de jour s’est fait où ses rayons portaient ;
Mais son pouvoir ne va qu’à chasser des ténèbres
Les fantômes qui les hantaient.
Et l’homme est là, devant une obscurité vide,
Sans guide désormais, et tout au désespoir
De n’avoir pu forcer, en sa poursuite avide,
L’Invisible à se laisser voir.
Rien ne le guérira du mal qui le possède ;
Dans son âme et son sang il est enraciné,
Et le rêve divin de la lumière obsède
A jamais cet aveugle-né.
Qu’on ne lui parle pas de quitter sa torture.
S’il en souffre, il en vit ; c’est là son élément ;
Et vous n’obtiendrez pas de cette créature
Qu’elle renonce à son tourment.
De la lumière donc ! Bien que ce mot n’exprime
Qu’un désir sans espoir qui va s’exaspérant.
A force d’être en vain poussé, ce cri sublime
Devient de plus en plus navrant.
Et, quand il s’éteindra, le vieux Soleil lui-même
Frissonnera d’horreur dans son obscurité,
En l’entendant sortir, comme un adieu suprême,
Des lèvres de l’Humanité.
Louise Ackermann (1813-1890) – Poésies Philosophiques 1874
Ces poésies philosophiques ont été écrite lors de la dernière partie de sa vie. Elles retiennent l’attention des critiques littéraires. Ces poèmes sont marqués par un certain pessimisme romantique, peut-être réminiscence de son aventure allemande, et par un élan de révolte contre la souffrance humaine puisant dans la foi en l’esprit humain et en son indépendance. La puissance de ses vers se concentre sur la condition et acceptation de la condition humaine, refusant toute prétention religieuse et scientifique de connaissance de la Vérité.
Bonjour Zaza, nous ne sommes pas ici pour rester et un jour il faudra bien se confronter à la mort… inconnue de nous, sachant juste qu’une fois paupières closes il ne nous restera que la nuit à l’infini, ou le paradis, selon que… j’aime, tout comme ce beau portrait de Goethe, merci, bises
À chacun ses croyances, la Foi ne s’acquiert pas par nos efforts mais, elle est un don ! Bonne journée de ce jeudi Zaza ! Bises♥
Je n’ai pas la foi et je ne m’en porte pas plus mal….. Je m’absente quelques jours. Je reçois mon amie de blog. Bonne fin de semaine. Bisous
Je n’ai pas peur de la mort ; j’espère juste qu’elle sera douce et le plus tard possible hihi
Merci pour ce poème
Bisous et bonne journée
Et bien il fallait le trouver ce poème en écho au thème … et quand nous fermerons les yeux le plus tard possible j’espère pouvoir dire comme mon papa m’a dit récemment j’ai eu une belle vie! Bisous profitons de cette journée qui s’annonce belle
Nous avons eu la même idée pour ce poème qui colle parfaitement au thème et que j’ai vraiment trouvé tres beau.
Bonne journée Zaza
Bises
J’avais lu chez Jazzy… mais vous avez eu toutes les deux une bonne idée. :)
Merci pour ce poème.
Bisous et douce journée.
que c’est bien dit… elle en avait du talent cette Louise !
bel homme sur le portrait …c’est qu’il me séduirait cet homme là si je le croisait (lol)
beau portrait de Goethe, la foi, je ne l’ai pas, ça ne me derange pas, la mort, c’est la loi, il faut partir un jour , je ne m’y prepare pas, ça viendra bien tout seul ! porte toi bien chere Zaza, bonne journée, bisous
Bonjour Zaza !
Très beau poème !
L’homme est seul devant la mort,
tout le reste est baratin !
Bonne journée !
Pierre
https://rotpier27.wordpress.com/
Bonjour Zaza, un magnifique choix, merci beaucoup. Gros bisous.
je ne connaissais pas du tout merci de faire découvrir…
Merci, j’aime beaucoup !
Bises
Je n’ai pas la foi, je n’ai pas peur non plus de mourir , (j’ai peur de la maladie, celle qui te rend dépendante) . Tu as fait un bon choix pour ce thème.
bises
merci de citer une poétesse. La lumière, au fond c’est ce que j’attends au moment de la mort. Celle qui éclaire, explique, réchauffe, dynamise. Bises