
Juin

Les prés ont une odeur d’herbe verte et mouillée,
Un frais soleil pénètre en l’épaisseur des bois,
Toute chose étincelle, et la jeune feuillée
Et les nids palpitants s’éveillent à la fois.
Les cours d’eau diligents aux pentes des collines
Ruissellent, clairs et gais, sur la mousse et le thym ;
Ils chantent au milieu des buissons d’aubépines
Avec le vent rieur et l’oiseau du matin.
Les gazons sont tout pleins de voix harmonieuses,
L’aube fait un tapis de perles aux sentiers,
Et l’abeille, quittant les prochaines yeuses,
Suspend son aile d’or aux pâles églantiers.
Sous les saules ployants la vache lente et belle
Paît dans l’herbe abondante au bord des tièdes eaux ;
La joug n’a point encor courbé son cou rebelle,
Une rose vapeur emplit ses blonds naseaux.
Et par-delà le fleuve aux deux rives fleuries
Qui vers l’horizon bleu coule à travers les prés,
Le taureau mugissant, roi fougueux des prairies,
Hume l’air qui l’enivre, et bat ses flancs pourprés.
La Terre rit, confuse, à la vierge pareille
Qui d’un premier baiser frémit languissamment,
Et son oeil est humide et sa joue est vermeille,
Et son âme a senti les lèvres de l’amant.
O rougeur, volupté de la Terre ravie !
Frissonnements des bois, souffles mystérieux !
Parfumez bien le coeur qui va goûter la vie,
Trempez-le dans la paix et la fraîcheur des cieux !
Assez tôt, tout baignés de larmes printanières,
Par essaims éperdus ses songes envolés
Iront brûler leur aile aux ardentes lumières
Des étés sans ombrage et des désirs troublés.
Alors inclinez-lui vos coupes de rosée,
O fleurs de son Printemps, Aube de ses beaux jours !
Et verse un flot de pourpre en son âme épuisée,
Soleil, divin Soleil de ses jeunes amours !
Charles-Marie LECONTE DE LISLE (1818-1894)
« Juin » de LECONTE DE LISLE est un poème classique faisant partie du recueil Poésies diverses.
A la première lecture, ce poème peut sembler un peu en « pâte de guimauve ». Il faut prendre le temps de le lire vraiment pour en saisir la valeur, et c’est à cela que sert le commentaire. On prend ainsi la mesure de l’explosion de vie qu’il célèbre à travers le mois de juin, dernier mois du printemps, où la nature manifeste une grande vitalité. Bien que la vache et le taureau soient des animaux domestiques, ce n’est pas dans leur rapport aux activités humaines qu’ils apparaissent, mais en tant qu’animaux en contact avec la nature, qu’ils respirent à pleins poumons. C’est à cette nature que le poète s’adresse finalement, en faisant émerger une certaine inquiétude quant à l’arrivée de l’été, marquant la fin de ce printemps idyllique, (excepté pour le mois de mai en 2021)…
Joli ce poème du mois..
J’aime voir venir juin, il est mon mois de naissance, en plus… merci Zaza, bon mois de juin tout entier, bises
Coucou Zaza très joli poème pour l’entrée de ce mois de Juin dans nos vies. Bisous MTH
Bonjour Zaza !
Jolie description poétique : ça sent le vécu ! 😉😊😊
Bonne journée !
Pierre
https://rotpier27.wordpress.com/
quand je lis ces poètes du XIXème je ne puis ne pas penser à tout ce qui a été détruit dans l’environnement depuis …. le XXème a beaucoup détruit…
J’adore le poème de Leconte-De Lisle, très joli poème pour accueillir juin.
Bises
tres agreable poeme , un ode à la nature , merci Zaza bises
joli poème Zaza,elle venait chez moi cette pauvre Lady, enfin c’est comme ça, belle journée ,bises
très joli poème en souvenir toujours de Lady, elle nous manque même si on le dis pas. Bisous
Beau poème
Juin est attendu
Bon ce soir nous sommes en vigilance jusqu’à minuit menace d’orage pfff
Beau poème pour marquer l’arrivée du mois de juin, merci d’avoir eu cette idée.
Elle nous manque la Lady et c’est bien de garder les souvenirs.
Merci pour ce poème… c’est vrai que Lady nous manque…
Bisous et douce soirée. Merci pour tout.
Magnifique poème, Zaza ! Bises 😘