Dicton du jour !
« Après saint Roch, aiguise ton soc… »
Labour !
La charrue tourne au bout du champ
pour gratter la peau de la Terre
autrefois tirée par chevaux ou bœufs
aujourd’hui par moteur diesel
La phrase sursaute au bout de la ligne
pour frictionner le cuir du cerveau
autrefois tracée par calame ou plume
aujourd’hui par ordinateur
L’encre et la boue mots et semences
conjonctions et conjugaisons
ici l’on arrache un caillou
là on supprime une coquille
Le jeune oiseau migrateur cherche
les marais au bas des montagnes
il préfère l’abri des ombres
pour glaner aux chaumes d’antan
Mais au détour de la saison
le voici sur l’autre versant
s’égosillant dans la moisson
qui fait bourdonner les déserts
Toute une page de sillons
hectares de médiation
découvrant les faces cachées
de l’astre que nous habitons
Repos et repas bien gagnés
les outils rangés dans les granges
l’ange nous ouvre les celliers
où fermentent grappes et strophes
Dans le sommeil définitif
nous naviguerons plus profond
entre les sédimentations d’oubli
et le soc des germinations
Michel Butor
Michel Butor est un poète, romancier, enseignant, essayiste, critique d’art et traducteur français né le 14 septembre 1926 à Mons-en-Barœul (Nord) et mort le 24 août 2016 à Contamine-sur-Arve (Haute-Savoie).
Il est célèbre pour son roman La Modification (1957), ouvrage majeur du Nouveau Roman, pour la part de son œuvre consacrée aux livres d’art, et pour ses travaux universitaires sur la littérature française.
Je n’ai pas lu de Michel Butor encore, merci à toi… eh oui les temps et les modes changent dans tous les domaines, bises jill
Merci pour ce choix
😀
Je découvre cet auteur…
Coucou Zaza, je ne le connaissais pas, c’est une jolie poésie sur la terre labourée. Le soleil est de retour ce matin. Bisous MTH
Bonjour Zaza !
J’aime bien Butor, un poète très particulier :
» Je n’ai jamais fait le tour de la Terre
Je l’ai presque fait plusieurs fois
Mais en revenant toujours par le même côté
Il est grand temps que je m’y mette
Je vais aller toujours vers l’est comme Philéas Fogg
D’abord l’Extrême-Orient puis la Californie
Cela ne me fera pas retarder d’un jour
Car en traversant la ligne de changement de date
Au milieu du Pacifique j’aurai rajusté mon calendrier
Pourtant je suis sûr que cette révolution qui nous reste
Est un élixir de jouvence
Et que nous aurons pratiquement vaincu la mort
Quand nous serons satellisés »
Bonne journée ! 😉😊😂
Pierre
https://rotpier27.wordpress.com/
bonjour Zaza beau poeme, et souvenirs de jeunesse pour moi, lors de mes debuts dans le labour ! bonne journee bises
superbe ce poème , il fait lourd il annonce des orages mais j’espère qu’ils seront pas trop violent ,je te souhaite un très bon Mardi ,bises
je découvre Zaza merci. Bisous
Bon choix de poésie…
Sa fille aînée, Cécile, était l’une de mes copines de classes en primaire. La famille Butor habitait à l’époque à Ste Geneviève des Bois dans l’Essonne (où vit toujours ma maman).
Une très bonne élève…
Bizzz
Un poème original.
J’aime beaucoup la mise en parallèle avec l’écriture . Merci pour ce choix .
Bises
Magnifique choix, Zaza ! Bises 😘
un beau poème ; plus jeune, je n’appréciais pas trop cet écrivain ; aujourd’hui à lire ! Bises