
La Grenouille qui veut se faire aussi grosse que le Bœuf

Une Grenouille vit un Bœuf
Qui lui sembla de belle taille.
Elle, qui n’était pas grosse en tout comme un œuf,
Envieuse, s’étend, et s’enfle, et se travaille,
Pour égaler l’animal en grosseur,
Disant : « Regardez bien, ma sœur ;
Est-ce assez ? Dites-moi ; n’y suis-je point encore ?
– Nenni. – M’y voici donc ? – Point du tout. – M’y voilà ?
– Vous n’en approchez point. » La chétive pécore
S’enfla si bien qu’elle creva.
Le monde est plein de gens qui ne sont pas plus sages :
Tout bourgeois veut bâtir comme les grands seigneurs,
Tout petit prince a des ambassadeurs,
Tout marquis veut avoir des pages.
Jean de la Fontaine (1621-1695) – Edité
pour la première fois en 1668
Dans cette fable, La Grenouille qui veut se faire aussi grosse que le Bœuf, sous l’aspect d’une petite comédie, La Fontaine réalise un véritable apologue contre la vanité et de l’ambition démesurée, et une critique non dissimulée de la bourgeoisie et de la noblesse.
Un très bon choix, Zaza ! J’♥ !!!
Bon et beau mardi !
Bises♥
C’est toujours d’actualité et je pense que ça le restera…
Les Humains ne peuvent pas s’en empêcher. Leur ego enfle irrépressiblement!
Excellent choix ma Zaza, gros bisous
Cendrine
Bonsoir dans ma nuit Zaza !
Eh oui « on » en veut toujours + et encore + c’est quand même bien français çà… Elle est d’époque cette poésie … bravo ! Bon mardi bisous !
J’aime beaucoup cette fable. Bisous
il fallait l’écrire celle là, elle est de plus en plus à la mode….. un peu de vanité ne fait pas de mal non plus….il faut aussi savoir s’en sortir dans ce monde d’aujourd’hui…..passe une bien agréable journée
C’est oui une phrase qui trouve bien sa place de nos jours
@ demain
Bonne journée
Y en a beaucoup des grenouilles au gouvernement et ailleurs.
Le grand La Fontaine, le lire est toujours un plaisir Zaza
Gros bisous
Bonjour Zaza !
Bonne morale !
En matière de grenouille, j’avais écrit cette fable :
Fable inspirée par un texte du philosophe Olivier Clerc :
« Sommes nous déjà à moitié cuits ? »
La grenouille et la marmite,
Une verte grenouille un beau jour s’installa
bien confortablement au fond d’une marmite ;
un vaste récipient en fonte de Talla,
de rare qualité, venant des Dolomites !
A l’ombre du vieux mur d’un jardin déserté,
une moitié d’eau fraîche et des mouches en masse :
pas besoin de bouger de cet endroit ouaté,
un milieu idéal, hôtel de grande classe !
Un habitat de rêve où bien des batraciens
auraient voulu passer d’agréables vacances :
le gîte et le couvert dans un décor ancien,
loin du monde agité et de ses conséquences !
Doucement balancé sous un trépied de fer,
le récipient berçait la grenouille indolente.
Tranquille et sans soucis – le paradis offert ! –
elle menait, passive, une vie somnolente !
Vint à passer par là un brave vagabond.
Découvrant la marmite, il se dit : « quelle aubaine ! »
je mange toujours froid, ce qui n’est pas très bon,
pour une fois je vais me chauffer la bedaine !
Rapide il ramassa quelques morceaux de bois
qu’il installa, croisés, sous la grande marmite,
craquant une allumette, il se montra adroit :
la flamme vint lécher le large cul très vite !
Tout progressivement, l’eau s’en vint à tiédir,
ce qui fit le bonheur de la verte grenouille,
nageant béatement jusqu’à s’en étourdir,
alors que son destin se barrait en quenouille !
Mais la température augmentant peu à peu,
commença par gêner la croassante bête,
elle en vint à suer un liquide adipeux
mais resta toute amorphe en traînant des gambettes !
Quelques degrés de plus : la pauvre s’affola !
Mais ses forces déjà s’étaient évaporées,
son corps était plus mou qu’un vieux gorgonzola :
une situation vraiment désespérée !
Elle se résigna et se laissa couler,
succombant doucement au fond de la marmite,
quelques bouillons plus tard – fort durs à avaler ! –
elle avait rendu l’âme et était fine cuite !
Mais …
Prenons la même bête et recommençons tout !
Je veux dire en cela : changeons les paramètres !
Supposons la bestiole à l’ombre d’un bambou
chassant tranquillement en son vert périmètre !
Attrapons-la d’un coup et d’une ferme main
balançons-là – direct ! – dans le liquide tiède :
réaction immédiate et en un tournemain,
d’un violent coup de reins elle évite le piège !
Moralité :
L’instinct de la grenouille ou bien celui de l’homme
s’émousse peu à peu quand les évènements
se passent en douceur et je dirais en somme
qu’ils ne voient rien venir et dorment bêtement !
Il faudrait un grand choc – quelque chose d’énorme ! –
pour frapper les esprits : un coup de pied au cul !
Un de ces coups de pieds d’une puissance hors norme,
car dans le cas contraire on sera cuits-foutus !
Pierre Dupuis
Bonne journée !
Pierre
https://rotpier27.wordpress.com/
un des supplices au Moyen Age étaient de faire cuire « les bandits » ou assimilés dans de grands marmites ? : Je François Villon : Jean Teulé
vulgairement on dit maintenant « péter plus haut que son C… »
La Fontaine c’est quand même plus classe non ?
J’aimais beaucoup mimer cette fable quand j’étais enfant …
Evidemment
Icî grand soleil les grenouilles se cachent.
Belle et douce journée
une bonne leçon de morale chez toi–
beaucoup ont tendance à l’oublier cette fable—
merci pour la piqure de rappel- lol
bisous- bon mardi-
Mais c’est bien sûr il y avait cette leçon de moral poétique de M. de la Fontaine…Bravo c’est bien vu. Bisouss
Une fable que j’ai récité avec moultes gestes .
Toujours aussi bon à décoder les travers de la société, c’est un bon La Fontaine.
J’ai toujours bien aimé cette Fable !!
Bisous ma Zaza
Une fable très bien choisie et toujours d’actualité. J’ai également aimé le poème de Pierre Dupuis (ah, si Carlos Ghosn les avait écoutés !)… Chris
Rhoooo!!! encore une fable qu’on avait étudiée en classe. J’aime beaucoup La Fontaine et je me demande bien ce qu’il aurait pu dire de nos jours… Bizzzzzz