La France durant le règne de Pépin le Bref !
Pour donner une descendance à sa lignée, Pépin le Bref, fils de Charles Martel, maire du royaume Franc, (souvenez-vous, celui qui obtînt la victoire contre les musulmans d’Abdel el Rhman en arrêtant les Sarrasins à Poitiers en 732), décida de se marier.
Ses conseillers partirent en quête d’une fiancée de bonne noblesse dans divers pays. Mais le roi ne parvenait pas à faire son choix.
Après une quête qui écuma une bonne partie du monde, un trouvère vînt lui chanter la beauté de Berthe, fille du roi d’Austrasie, aussi intelligente que fine et sage. Elle avait tout de la grâce pour faire une bonne reine.
Berthe ou Bertrade, était la fille de Caribert II (Charibert), comte de Laon et de Gisèle d’Aquitaine !
Berthe au grand pied, statue du jardin du Luxembourg
«Elle n’avait qu’un seul défaut :
l’un de ses pieds était bien trop grand»
Pépin fit alors charger trente chevaux d’or et d’argent, équipa une douzaine de chevaliers le plus richement du monde, et la troupe prit le chemin de l’Austrasie.
La belle Berthe n’était pas joyeuse, même si elle avait donné son consentement, car il lui fallut quitter son pays natal et sa famille.
Mais ses parents lui dirent pour la réconforter.
«C’est dans la douce France que tu t’en vas, ma chérie ! Où trouverais-tu plus beau pays au monde ?
Nous ne t’oublierons pas, sois-en sûre !»
Et Berthe s’en alla donc vers la France.
En route, son cortège fit une halte chez le duc de Mayence, qui s’étonna fort en voyant la princesse Berthe. Ce duc avait une nièce, Alista, qui ressemblait à Berthe comme une sœur. Sauf pour les pieds, qu’elle avait justement très petits, comme des pieds de fillette.
Il ne fut donc pas étonnant que les deux demoiselles se prissent vite d’amitié l’une pour l’autre. Berthe était si enchantée de sa nouvelle amie qu’elle proposa d’en faire sa suivante, et de l’emmener avec elle en France.
Lorsque tout le monde arriva à Paris, la princesse « austrasienne » était si lasse de son long voyage qu’elle fit cette proposition à sa nouvelle amie.
«Chère Alista, je t’en prie, remplace-moi ce soir.
Que l’on te présente au roi à ma place. Cela ne durera pas longtemps, et de toute façon les gens n’y verront rien. Nous nous ressemblons tellement! »
Alista accepta volontiers : elle se revêtit de l’une des plus belles robes de Berthe et se rendit à la salle de réception pour la cérémonie de la présentation. Seulement, cela lui plut de se trouver ainsi auprès du roi ! Alors, elle décida de remplacer sa maîtresse pour toujours.
Alista paya – très cher – deux serviteurs, qui enlevèrent Berthe et l’emmenèrent en secret dans la forêt la plus profonde.
Là, ils avaient ordre de la tuer !
Mais ils n’en eurent pas le cœur, ils hésitèrent devant tant de beauté. Ils l’abandonnèrent donc à son sort, et s’en retournèrent à Paris.
La pauvre Berthe erra longtemps dans la forêt obscure, elle se déchirait les jambes dans les fourrés épineux, dormait à même le sol nu et se nourrissait de fraises et de framboises.
Jusqu’à ce qu’un jour, elle débouchât en une prairie où elle vit une petite chaumière.
C’était là que vivait le charbonnier Simon, avec sa femme et ses deux filles. Berthe vécut neuf ans et demi dans la cabane du charbonnier, et jamais elle ne trahit sa véritable identité.
La reine mère « Blanchefleur » n’oubliait pas sa fille. Dès qu’elle en avait l’occasion, elle envoyait des messages en terre de France ! Elle était franchement inquiète de ne recevoir de sa fille que de très brèves informations.
On peut comprendre qu’Alista n’adressait à la cour d’Austrasie que des mots très prudents. Aussi, quand « Blanchefleur » invita sa fille à venir la voir en son pays, Alista lui répondit qu’elle ne pouvait faire le voyage, étant malade. Cela décida la reine mère :
«Je vais aller voir Berthe en France ! »
Ce fut en vain que le roi, son époux et père de Berthe, tenta de la dissuader d’entreprendre un si long et si pénible voyage.
«Si Berthe a supporté ce voyage, je le supporterai bien aussi, moi !»
déclara-t-elle. Et elle se mit en route.
En apprenant cela, Alista eut grand-peur. Elle se mit vite au lit, en se déclarant malade. Ce fut ainsi que la reine mère trouva celle qu’elle croyait être sa fille, au lit dans une chambre obscure, aux rideaux tirés.
La reine embrassa la fausse Berthe dans son lit, et se mit à la caresser comme un bébé.
Ce fut alors qu’elle remarqua que celle-ci avait bien le même visage que Berthe, mais avait des petits pieds, tous deux semblables.
«Tu n’es pas ma fille !»
s’exclama la reine. Et elle se hâta d’aller raconter à Pépin le Bref cette nouvelle stupéfiante.
Le roi se fâcha très fort. Il fit venir Alista devant lui ! Tout en pleurs, elle avoua toute la machination. Ensuite le roi entendit les deux serviteurs qui avaient été chargés de l’horrible besogne, et eux aussi confessèrent leur forfait. Ils menèrent le roi jusqu’à l’endroit de la forêt où ils avaient abandonné la malheureuse Berthe.
Le roi et ses chevaliers la recherchèrent dans toutes les directions. Ils commençaient à se faire à l’idée qu’elle avait dû périr dans la forêt, quand ils arrivèrent devant la petite chaumière du charbonnier.
Là, devant la maisonnette, il vit une très belle jeune fille revenant de la fontaine et rapportant un seau d’eau. Le roi remarqua que l’un de ses pieds était chaussé d’un très grand sabot.
Pépin l’interpella !
«Dites-moi, qui vous êtes ! Vous devez me suivre, je suis le roi de France !»
Berthe, effrayée, répondit :
«Ah, Sire, ne me faites pas de mal ! Je suis la reine de France, la fille du roi d’Austrasie, l’épouse du roi Pépin !»
«Et Pépin, c’est moi !»
s’exclama le roi, tout heureux.
Et il prit Berthe sur son cheval. Tout se termina très bien. Le roi fut miséricordieux, car Berthe au grand pied et aussi au grand cœur, plaida en faveur de tous, excepté pour Alista, qui fut honteusement chassée de Paris.
Les deux serviteurs reçurent une bonne volée de coups de bâtons, mais ensuite le roi les récompensa richement parce qu’ils n’avaient pas tué Berthe, comme ils en avaient reçu l’ordre.
Le charbonnier Simon, qui ne parvenait pas à croire qu’il avait hébergé chez lui durant dix ans la reine de France, fut élevé au rang de chevalier, et reçut comme armoiries un arbre d’or sur champ d’azur.
La reine d’Austrasie, mère de Berthe, pleurait, puis riait, et se réjouissait fort de n’avoir pas écouté les conseils de son époux, qui ne voulait pas la laisser aller en France.
Qui sait comment tout cela aurait fini, si elle ne s’était pas décidée à ce voyage !
«Mais si vous n’aviez pas retrouvé Berthe»,
disait-elle au roi Pépin,
«je vous jure que de mes propres mains je vous aurais raccourci d’une tête !»
Peu de temps après les retrouvailles, on célébra de façon grandiose, pour la deuxième fois, le mariage de Pépin le Bref, mais cette fois avec la véritable Berthe, fille du roi d’Austrasie.
Les époux royaux vécurent ensemble de longues années heureuses, et ils régnèrent avec une grande sagesse sur le doux pays de France.
L’origine du conte
Ce conte est tiré d’une légende concernant la mère de Charlemagne.
Le troubadour « Adenet le Roi » s’inspira de cette histoire pour écrire «Li Roumans de Berte aus grans piés», où l’héroïne, une princesse d’Austrasie, se voit substituer une rivale lors de son mariage avec Pépin.
L’histoire, la vraie !
Berthe ou Bertrade, dite au grand pied était la fille de Caribert II (Charibert), comte de Laon et de Gisèle d’Aquitaine. Son mariage avec Pépin est daté de 743 ou 744.
Reine de France, elle est la mère de l’empereur Charlemagne et de son frère Carloman.
On situe la date de naissance de Charlemagne entre 743 et 748.
Elle mourut le 12 juin 783 à Choisy-au-Bac (près de Compiègne, Oise) et sa dépouille fut inhumée en l’église de l’abbaye royale de Saint-Denis.
Dommage de vous décevoir, mais Le conte tirée de cette légende n’est pas crédible avec la réalité des dates.
C’était tout de même un très beau conte.
Magnifique conte, en effet, Zaza !
Bon matin de ce mardi !
Bises♥
Superbe Zaza, un conte de fées !! bonne journée gros bisous Rozy
Je vais être Bref !
Berthe pourra dire : « j’ai eu un Pépin »…
Et Pépin dira : « j’ai pris mon pied »…
La Berthe célèbre de par son pied, je connais, mais toute « l’histoire », grand merci Zaza !!! Bises
je dois descendre de Berthe, puisque je fais un 40,41 suivant les chaussures…(hihihi)….ton souffle n’a pas été assez puissant hier, puisque le soleil n’a pu arriver jusqu’ici….nous n’avons pas dépassé les 10° toute la journée et c’est reparti pour aujourd’hui….en attendant qu’il prenne le bon chemin pour venir nous trouver je te souhaite une bien agréable journée
Mercî pour cette jolie histoire
Bonne journée
ce fut l’Europe d’avant celle qui n’hésitait pas à se faire conte. je garde le conte.
Merci pour cette remise à nouveau
A voir ce qu’elle devient notre France
Les pépins nous écrasent
Bref ………..
Top ton article :)
Merci pour ce joli conte Zaza
Douce journée & bisous
Déçue ! mais pas une once de vérité ! Ah dommage, je vais te confier quelques choses je préfère le conte, sinon l’histoire de mariage d’un roi avec une personne de son rang et si banal, que si il se passe quelques chose c’est beaucoup plus beau
a bientôt
lyly
Trop bien …tu nous proposes toujours des choses interessantes
Deux articles très differents sur Pepin le Bref
L’autre est chez Claude Le Penseur ..plus sérieux ..rires !
Bises
magnifique , j aime beaucoup ce qui touche à l histoire de France
je te souhaite une bonne journée
bises Zaza
( soleil pas de vent , on en profite )
bises
kénavo
Merci Zaza de nous avoir conté la vraie fausse histoire de Berthe au grand pied. Contes et légendes sont les ornements de la réalité
Bisous
Laon dans l’Aisne, l’Oise, mais c’est dans ma Picardie çà ! Ah ! cette fameuse Berthe aux grands pieds, mes parents m’en parlaient souvent ! une célébrité dans ma région donc …
Merci de nous avoir raconté cette légende mais en prime la véritable vie de cette dame, c’était fort intéressant.
Bonne journée ma Zaza et …
amusez-vous bien ce soir ;)
Gros bisous
Bonjour Zaza !
Voila un conte fort plaisant !
Est-ce que Pépin le Bref
prenait son pied grandement ou petitement
une fois sur deux … c’est important de le savoir !
Merci de bien vouloir approfondir la chose pour nous…
Bonne journée !
Pierre
https://rotpier27.wordpress.com/
tu m’as bien eu, je commençais à y croire à la légende. Même si le début m’a furieusement fait penser à Blanche Neige et les sept nains. Sauf que les sept nains se sont transformés en un charbonnier et sa famille beaucoup plus crédible les bois abritant beaucoup de fours à charbon de bois.
bises et belle journée
Un beau conte ,bien raconté bon mardi ☼ bisous
je connais une descendante de Berthe… quel problème pour acheter des chaussures adaptées à son pied ! !!!
Un vrai régal, Zaza. Tu sais que j’adore l’histoire et celle-ci particulièrement.Gros bisous et à bientôt
Bonjour Zaza,
Oh mais il y a de quoi lire chez toi aujourd’hui !!!
ah ! la Berthe aux grands pieds !!!
un conte bien raconté !
Bonne journée, bises
Coucou ZAZA,
Merci pour ce très joli conte que j’ai beaucoup aimé , bien plus attrayant que l’histoire réelle…
Bise et belle journée à toi
Quelle article!!!!!!!
Copier/collé j’avoue,
je suis de retour suite au décès de ma belle mère survenu alors que nous nous préparions a fêter ces 100 ans.
J’ai vu et bien lu vos coms sur mon blog mais n’y ai pas répondu tant ils étaient nombreux.
Je reprends doucement contact avec ce message. Merci pour la patiente et le soutiens. Bises amicales
Je n’aime pas le copié ,collé mais il est 16h15 et depuis ce matin je courre, imprévu sur imprévu (sympa ) mais bon je pensais avoir le temps de vous visiter ,il me reste une heure avant de repartir sur Barcelone chercher une amie à l’aéroport hihihihhi quelle vie de patachon !!!!bises à demain
Bonjour Zaza,
Un très grand MERCI ! pour cette histoire si magnifiquement contée.
Bises bien amicales.
Henri.
il est superbe ce conte, il est de toi bien entendu ? heureusement tout se termine bien , bonne soiree chere Zaza bisous
Une très belle histoire
Bonjour Zaza !
Oui, c’était tout de même un très joli conte, mais c’est ce qu’on attend d’un conte, qu’il soit joli, un peu irréel, irréaliste, surréaliste, improbable, avec tous les ingrédients prometteurs de bonheur réunis à la fin…
À cette époque-là, on ne vivait pas très longtemps. 10 ans, ça devait être beaucoup dans la vie d’un être humain qui devait vieillir deux fois plus rapidement que de nos jours, alors, pas sûr que la belle princesse d’Austrasie eût été restée aussi pimpante et fraîche au bout d’autant de temps, de surcroît dans la précarité de la forêt !
Merci pour cette lecture. Et passe de bons moments avec tes amis (j’ai lu que tu en recevais !). Bises.
FP