Le tableau du samedi … !!!

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Thème « Le froid, l’hiver, la neige. »

NOVEMBRE – Ivan Fedorovich Choultsé

Huile sur toile – 53 x 63 cm – PROVENANCE: GM Lotinga Ltd., Maîtres anciens et modernes, 57 New Bond Street, Londres – Acheté à celle-ci par le père de l’actuel propriétaire le 14 décembre 1948 pour 210 £ – Revendu en juin 2013 pour 54 050 £ (64 833 €) inc. Prime.

L’intitulé de cette toile va certainement vous surprendre ! Dans nos plaines, il est rare d’avoir de la neige à cette date.
L’œuvre présentée fait référence, pour ce peintre, à une certaine période de sa vie, les paysages suisses enneigés qui lui ont probablement rappelé sa Russie natale.
Comme vous le savez, j’aime les couchers de soleil, et j’ai beaucoup plus l’habitude de vous présenter ceux de mon île. Ceux des paysages enneigés ne sont pas mal non plus, vous ne trouvez pas ?
Je vous livre une rétrospective de la vie d’ Ivan Fedorovich Choultsé, dans laquelle vous pourrez facilement repérer l’époque de la création de cette toile.
Ivan Fedorovich Choultsé est né Saint-Pétersbourg, le 21 octobre 1874. Ce peintre russe est issu d’ancêtres originaires d’Allemagne qui ont émigré en Russie au XVIIIe siècle.
Le rêve d’enfant du petit Ivan, « devenir artiste professionnel ».
Pourtant, sa fascination dès son plus jeune âge était l’électricité et sa production par l’énergie hydraulique, en particulier l’électricité générée par la cascade d’Imatra en Carélie du Sud (Finlande). Il a suivi une formation d’ingénieur, tout en cultivant son côté créatif. Pendant ses premiers jours d’adolescence, il passait son temps libre à peindre de petits croquis.
Il a dirigé un projet d’ingénierie en Finlande, mais après de grosses d’argent, sa société fut déclarée en faillite.
Pour gagner sa vie, il décida de se recentrer sur ses capacités de dessin et de peinture, son rêve d’enfant en somme. Il s’est alors rapproché de l’académicien, célèbre paysagiste et professeur de dessin, Konstantin Yakovlevich Kryzhitsky, qui avait été peintre de la cour du tsar Nicolas II et peintre de miniatures.
Le talent d’Ivan Choultsé était évident pour Kryzhitsky. Ce dernier lui permit d’être admis à l’Académie impériale des arts de Saint-Pétersbourg. Outre Kryzhitsky, Choultsé a été influencé par d’autres tuteurs, le paysagiste russe Arkhip Kuindzhi et le paysagiste suisse Alexander Kalam.
En 1903, il a organisé sa première exposition à l’Académie qui lui a valu une renommée et une reconnaissance précoces en tant qu’artiste talentueux. Son exposition a été un grand succès et il a ensuite exposé son travail dans d’autres grandes galeries à Saint-Pétersbourg et à Moscou.
Il a finalement été élu peintre de la cour du tsar Nicolas II.
En 1910, il entreprend un voyage de peinture dans l’Arctique avec Kryzhitsky.
Ils ont visité le nord de la Norvège et l’île de Spitzberg. À partir de ce voyage, Choultsé a produit un certain nombre de peintures glorieuses du paysage arctique.
En 1910 et 1911, Choultsé perdit deux de ses mentors les plus influents, Kuindzhi en juillet 1910 et Kryzhitsky, âgé de cinquante-deux ans, qui se suicida en avril 1911.
Suite au décès prématuré de Konstantin Kryzhitsky, Choultsé se raprocha de la société créée par la grande-duchesse Olga Alexandrovna, également élève de Konstantin Kryzhitsly.
Il participait fréquemment à ses expositions qui se déroulaient dans le palais de la Grande-Duchesse, rue Sergeevskaya à Saint-Pétersbourg.
La réputation de Cholutsé en tant que peintre grandit ainsi que la vente de son œuvre qui fut confirmée par le fait que le frère du tsar Nicolas II, Mikhaïl Alexandrovitch, commandait régulièrement ses œuvres.
En 1917, la Révolution russe a eu lieu et Choultsé a dû prendre une décision importante.
C’était un fervent partisan du système de l’Académie, ce qui signifiait pour lui, s’il restait en Russie sous le nouveau régime, de s’exposer probablement à des représailles.
Et c’est ainsi qu’en 1917, il entreprit un voyage de deux ans en Europe.
Pendant ces deux années, Choultsé a pu voir et représenter sur toile les beaux paysages des régions montagneuses du nord de l’Italie, de la Suisse et du sud de la France où il a peint les paysages méditerranéens.
C’était peut-être le paysage suisse enneigé qui lui rappelait des souvenirs de sa patrie ou cela aurait pu être parce qu’il était hypnotisé par les vues panoramiques de la longue région des hautes vallées alpines d’Engadine et de Saint-Moritz, mais quoi qu’il en soit, il a profondément marqué Ivan Choultsé.
Il s’est finalement installé en Russie en 1921, gardant toujours l’espoir de pouvoir rester un artiste professionnel dans son pays natal sous le nouveau régime soviétique.
Il a rejoint la Société des artistes individualistes de Saint-Pétersbourg et a participé aux deux premières expositions de la société cette année-là.
Au bout d’un moment, il perd l’espoir que tout redevienne comme avant la Révolution et prend finalement la décision de quitter son pays natal et d’aller à Paris.
Il s’installe dans la capitale française dans un appartement du boulevard Pereire, à deux pas de la porte Maillot et c’est là que débute la deuxième étape de sa carrière d’immigré russe.
La percée artistique de Choultsé à Paris s’accompagne de sa première exposition personnelle de son œuvre le 23 novembre 1922, aux Galeries Gérard Frères. La cinquantaine de ses œuvres ont été vendues le jour de l’ouverture du salon.
C’était extraordinaire car l’environnement artistique de Paris était celui d’une surabondance avec toutes sortes d’offres artistiques et de présentations de galeries. Cependant, son succès est révélateur du talent incroyable de l’artiste. Il a été inondé de commandes de peinture et n’a souvent pas eu assez de temps pour remplir toutes les missions.
Il ne fait aucun doute que Choultsé a été influencé par le paysage suisse enneigé qui lui a probablement rappelé sa Russie natale.
Il a dit qu’il était tombé amoureux des immenses panoramas de l’Engadine et de Saint-Moritz. Il a été profondément ému par ce qu’il a vu là-bas et se concentrait sur l’étude des effets de la lumière sur la nature et, ce faisant, a créé ses thèmes les plus connus de beaux paysages enneigés.
En 1923, les peintures d’Ivan Fedorovich Choultsé sont exposées au Salon de printemps de Paris.
Ses œuvres remportent un franc succès auprès du public et de la critique d’art et il est présenté comme l’un des artistes les plus admirés du Salon. Dans tout succès, il y a un élément de chance et la bonne fortune de Choultsé émane d’avoir des contacts avec de bons marchands d’art et des propriétaires de galeries d’art. Il était représenté par la galerie Léon Gérard, qui non seulement vendait avec succès ses œuvres d’art mais organisait aussi régulièrement ses expositions personnelles.
En 1927, Choultsé obtient sa nationalité française.

Le succès en Europe fut bientôt suivi d’un succès en Amérique.
En 1928, Choultsé rencontre Eduard Jonas, qui emmène la plupart des œuvres de Choultsé aux states.
Jonas était une figure éminente du marché de l’art français et international, propriétaire de salles d’exposition et de galeries à Paris et à New York, et a également proposé un plan exclusif d’exposition des œuvres de Choultsé aux États-Unis.

Dans ce pays, les critiques d’art le désignent comme « le magicien de la lumière ».
Bien que basé à Paris, Choultsé se rend régulièrement en Méditerranée et aime peindre de nombreux paysages d’été autour de la Côte d’Azur.

Il a également réalisé de nombreuses peintures représentant des scènes autour de la côte italienne.
En 1933, Choultsé déménage sa résidence permanente à Nice.
L’une des dernières expositions de son œuvre se tient en mars 1936 au Château Breton de la rue Saint Antoine à Nice.
Ivan Fedorovich Choultsé est décédé en 1939, à l’âge de 64 ans et a été inhumé au Cimetière Caucade à Nice.

Auteur/autrice : ZAZA-RAMBETTE

Une bête à corne née un 13 AVRIL 1952 Maman et Mère-Grand...! Vous trouverez ici : humour de bon matin, sagas historiques sur ma Bretagne, des contes et légendes, des nouvelles et poèmes, de très belles photographies de paysages et d’animaux, de la musique (une petite préférence pour la musique celte), des articles culturels, et de temps en temps quelques coups de gueules...! Tous droits réservés ©

26 réflexions sur « Le tableau du samedi … !!! »

  1. Magique ! Quelle beauté, calme, silencieuse et quelle belle lumière ! J’essaierai de trouver ses peintures du Spitzberg car c’est un endroit que j’aurais aimé visiter…. dans une autre vie probablement… Bisous, Zaza….

  2. Superbe peinture, quelle belle lumière ! C’est vrai que le soleil donne des couleurs à la neige. Une belle découverte que ce peintre Russe qui a choisi la France et la chaleur de la Côte d’Azur. Merci Zaza pour ce magnifique partage et bonne fin de semaine.

  3. Le tableau est magnifique. Je ne connaissais pas non plus.
    Merci pour la découverte, Zaza.
    Bisous et douce journée.

  4. Bonjour Zaza
    En regardant l’image j’ai cru m’être trompée d’article tant le tableau donne l’illusion d’une photo
    Beau tableau avec ce contraste de couleur : le blanc immaculé de la neige et la flamboyance du soleil couchant au travers des arbres.
    Bon weekend
    Bisous et caresses

  5. Superbe toile avec cette lumière magique qui illumine à merveille ce paysage enneigé .
    Une tres belle découverte de ce peintre russe . Merci pour les informations biographiiques.
    Bonne journée
    Bises

  6. Quelle peinture !!! Et ce soleil couchant, je suppose, qui donne le ton à ce sujet hivernal.
    Un beau parcours pour lui en tous les cas.
    Pour l’absence des mésanges, il paraît que déjà en 2020, cette bactérie a sévit.
    J’espère en revoir au moins l’été prochain.
    Bon week-end Zaza
    Bises
    Annie

  7. J’aime beaucoup. C’est la même lumière rose que dans le tableau de Pissarro que j’ai publié en premier dans ma participation !
    Très beaux contrastes !

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