Le week-end, un thème, un tableau – 02 Novembre 2024… !!!

LES CONSIGNES DE FARDOISE, CLIC, POUR CE DÉBUT NOVEMBRE 2024.

Le mot de Fardoise : « L’automne est là, bien installée, et j’avais envie d’un parallèle, en vous proposant… »
Son thème : « L’automne de la vie  »

Le déroulement du temps est un thème récurrent chez les artistes.
Pour le signifier, les peintres choisissaient souvent de peindre l’homme dans les trois principales étapes de sa vie :
Trois étapes symboliques que sont l’enfance, la maturité
et la vieillesse.
À ce cycle de la vie, il est aussi facile d’accoler le cycle des saisons
: le printemps et la jeunesse, l’été et la maturité, l’automne et la « grande maturité », l’hiver et la vieillesse.
Je ne vous proposerai pas de peinture cette semaine, mais une sculpture.

L’âge mûr – Bronze de Camille Claudel

Dimensions : H. 114 cm  –  L. 163 cm – P. 72 cm – Poids : 327 kg  – Datation : 1893/1899, fondu vers 1902 – Localisation : Musée d’Orsay

Détail de l’Implorante

Sœur de l’écrivain et poète Paul Claudel, Camille Claudel montre dès l’enfance son intérêt et son talent pour la sculpture en modelant l’argile dans une ancienne fabrique de tuiles en province.
En 1882, la famille s’installe à Paris pour que la jeune femme puisse suivre un enseignement artistique. Dès cette année, elle se forme dans un atelier privé, l’Académie Colarossi, l’École des beaux-arts étant alors interdite aux femmes.
Au XIXème siècle, devenir sculpteur est un parcours semé d’embûches pour une femme, quel que soit son talent. En effet, outre la domination masculine à laquelle les femmes font face dans le milieu artistique, la sculpture requiert une grande force physique et la confiance de clients potentiels en raison du coût de cette technique. Ainsi, pour continuer sa formation tout en gagnant sa vie, Camille Claudel devient praticienne et modèle d’un sculpteur renommé, Auguste Rodin. Elle est également l’auteur de plusieurs sculptures, dont L’Âge mûr qu’elle réalisera après sa rupture d’avec Auguste Rodin.
L’Âge mûr serait-elle une œuvre autobiographique ?
Entre 1893 et 1898, L’Âge mûr fait l’objet de plusieurs projets, dont l’évolution témoigne de celle de Camille Claudel.
Dès le dessin préparatoire, l’artiste imagine trois personnes disposées en largeur, groupe complété par un arbre penché exprimant la destinée. Si l’arbre n’est finalement pas retenu, les trois corps restent présents tout au long de la conception de l’œuvre.
Leur position respective et leurs attitudes évoluent cependant.
Ainsi, la première version en plâtre, conservée au musée Rodin, montre un homme âgé partagé entre deux femmes. Soutenu par une vieille femme à gauche, il pose sa main sur l’épaule d’une jeune femme agenouillée à droite.

Dans la deuxième version de l’œuvre, l’homme est nettement entraîné vers la gauche par la femme âgée, s’éloignant ainsi de la jeune femme.
L’œuvre achevée en plâtre est présentée au Salon de 1899.
La version finale en bronze, conservée au musée d’Orsay, est une commande du capitaine Tissier, ami et mécène de Claudel.
Sculpter le vide
Quand on examine cette œuvre, si le grand mouvement en diagonale accentué par la draperie, et la forme ondulante du socle font de L’Âge mûr une sculpture du déséquilibre, l’œuvre joue également sur le vide.
En effet, toute sa tension réside dans l’espace séparant la main du vieillard et celles de la jeune femme. Puisant dans l’ambiguïté d’une telle position.
Camille Claudel laisse le spectateur dans l’incertitude du moment décrit :
S’agit-il d’une séparation ? d’une tentative d’union ? d’un mouvement en avant de la jeune femme pour essayer de retenir l’homme ? d’un mouvement en arrière de ce dernier pour tenter de lutter ?
Toute la force de l’œuvre réside dans cette incertitude.
Le tabou du corps décrépi
La représentation sans concession des deux corps de vieillards amaigris, aux chairs flasques et pendantes, est audacieuse dans un art qui a longtemps privilégié la beauté idéale.
Rose Beuret, Auguste Rodin, Camille Claudel : un ménage à trois
Camille Claudel et Auguste Rodin se rencontrent en 1882 et travaillent ensemble dès 1882, notamment sur le monument Les Bourgeois de Calais. Camille Claudel se voit confier la réalisation des mains et des pieds, ce qui est une marque de confiance tant ces parties du corps sont importantes par leur expressivité dans le travail de Rodin.
Rapidement, les deux artistes nouent une liaison amoureuse. Si leurs échanges sont riches et passionnés, ils sont également tendus.
Volage, Rodin s’accommode mal d’une relation exclusive sans doute souhaitée par Camille Claudel, de vingt-quatre ans plus jeune que lui, et refuse de se séparer de Rose Beuret, sa compagne de toujours.
La rupture, mal vécue par les deux sculpteurs, influence sans doute l’évolution de LÂge mûr.
Difficile, en effet, de ne pas voir dans la vieille femme décharnée une allusion à Rose Beuret, que Camille avait par ailleurs caricaturée sous des traits peu flatteurs.
Cette œuvre mériterait quatre tires : L’Âge mûr, La Destinée, Le Chemin de la vie, La Fatalité
Si la liaison orageuse des deux sculpteurs est probablement à la source de LÂge mûr, l’œuvre revêt également une signification intemporelle. Elle est effectivement une interrogation sur la destinée humaine confrontée au temps qui passe.
La cruauté de l’œuvre ne réside pas seulement dans la représentation sans concession de corps nus flétris, mais aussi dans le constat amer de l’impuissance de la jeunesse et de la beauté face aux ravages de l’âge et au fossé qui sépare les générations.
Ainsi, au-delà de son expérience personnelle, Camille Claudel se confronte à une thématique qui intéresse de nombreux artistes symbolistes de la fin du XIXème siècle, celle du cycle de la vie. Les quatre titres donnés à cette sculpture en témoignent.

Auteur/autrice : ZAZA-RAMBETTE

Une bête à corne née un 13 AVRIL 1952 Maman et Mère-Grand...! Vous trouverez ici : humour de bon matin, sagas historiques sur ma Bretagne, des contes et légendes, des nouvelles et poèmes, de très belles photographies de paysages et d’animaux, de la musique (une petite préférence pour la musique celte), des articles culturels, et de temps en temps quelques coups de gueules...! Tous droits réservés ©

29 réflexions sur « Le week-end, un thème, un tableau – 02 Novembre 2024… !!! »

  1. Bonjour Zaza !
    Comme la glaise non cuite,
    la vie des hommes se délite
    Sous le poids de la pluie et des ans
    Et ce l’on soit riche ou manant …
    Bon, c’est de l’instantané hein ! 😉😏🤪
    Bon samedi ! 👍
    Pierre

  2. Ces oeuvres sont « parlantes », je les admire bien que la première ait ma préférence….
    Bises du jour
    Mireille du sablon

  3. Chaque âge à vivre à plein pour ne pas regretter de le voir s’envoler…
    Très belles et très évocatrices les sculptures de Camille Claudel !

  4. Bonjour ,
    Ton choix est superbe .
    Cette oeuvre ambiguë et complexe me touche .
    D’abord parce que Camille Claudel avait beaucoup de talent et que sa vie fut tragique .
    La vieillesse y apparaît sans fard , dans sa cruauté -et c’est loin d’être seulement une question d’esthétique .D’accord , l’intention de Camille était peut-être vengeresse , mais elle a eu le courage de représenter sans fard ce qu’on édulcore .
    Bon week-end !

  5. Si belles sculptures de Camille Claudel. Quel talent ! Et sa vie a été si tragique
    Excellent choix
    Bisous ma Zaza et bon WE

  6. Excellent choix Zaza une oeuvre magnifique que j’ai admirée au musée d’Orsay . Quel talent pour saisir jusque dans les moindres détails toute cette trajectoire de la destinée de l’homme . Touchée par le destin tragique de Camille Claudel je ne peux que m’extasier devant son oeuvre .
    Bon week – end
    Bises

  7. J’avais hésité à présenter cette œuvre magnifique et puis j’ai choisi autre chose, ton article est passionnant. Quel travail pour réaliser ce groupe émouvant, Camille Claudel était vraiment une artiste incroyable. Sa famille n’a pas su la comprendre et elle a fini tristement.
    Je suis désolée, sur mon blog j’ai effacé ton commentaire et 3 autres par maladresse, énervée par des commentateurs de langue anglaise qui polluent mon blog en commentant des articles anciens, sans que je sache quel est leur but final. Au début je répondais, et puis j’ai compris que c’était du pipeau.

  8. bonjour
    admiration ..
    ce sont de belles oeuvres qui nous touchent
    quel talent
    bonne journée ZAZA
    et merci pour ta sélection
    bon samedi

    kénavo e

  9. Il est clair que je préfère la première mais celle en plâtre ne manque pourtant pas d’intérêt…..Merci pour tes explications. Bon weekend bises

  10. Bonjour Zaza.
    J’ai changé de pc car celui la rame qu’il n’en peut plus.
    Mais je suis retourné sur l’ancien car j’ai des problème avec le nouveau.
    C’est la raison de mon absence.
    J’espère que tout va bien et je te souhaite un bon week-end.
    Bisous de nous deux.

  11. Très bon choix bien sûr, c’est bien de sortir un peu du cadre du tableau, n’est-ce pas ? La première version est très étrange, avec notamment ce bras énorme, alors que la version définitive est toute de mouvement et de légèreté. Camille Claudel était vraiment une grande artiste.

  12. et oui il y a trop de monde en même temps sur les plages, mais comment faudrait-il faire pour que chacun puisse profiter de la mer et du soleil….ça devient un sérieux problème….passe un bien agréable dimanche

  13. Salut
    Elles sont superbes ces sculptures.

    On a un ciel gris avec de la brume qui ne veut pas s’en aller.

    Il ne fait pas chaud . Heureusement on a le chauffage et c’est très bien le chauffage au gaz même si c’est cher.

    J’espère que vous profitez de ce long week-end.

    BON DIMANCHE

  14. oh surprise tu as osé me narguer, (lol), je ne doute pas une seconde que tu savais déjà tout….nos pages vont et viennent chez les unes et les autres, mais parfois un petit rappel ne peut pas nous faire de mal…..passe une agréable journée

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