
Chapitre VI
Le Capitaine Sam, sans plus s’occuper d’eux, se tourna du côté de Nestor.
– « Tiens, regarde. »
Il lui montrait les barils du doigt.
– « On ne meurt pas de soif ici, et on n’attend pas qu’on nous invite à boire. Ceux qui ont soif se servent eux-mêmes. Le nom du liquide se trouve sur une fiche collée sur chaque tonneau. Si tu as soif, prends ce qu’il faut. »
– « Non merci », répliqua Nestor, « je n’ai pas soif. »
– « Tiens, tiens, tu es comme moi, la boisson ce n’est pas mon fort. »
Le Capitaine Sam TROULEFION se laissa choir sur un siège.
Nestor BOYAUX et BOUTONS l’imitèrent.
De sa main large ouverte, le Capitaine Sam frappa la table.
Un gaillard, portant un large tablier blanc apparut.
– « Fred », cria le Capitaine, « midi est passé depuis longtemps, et nous n’avons pas encore déjeuné. Apporte-nous quelque chose. J’ai un appétit de lion, et je suis sûr que mes deux copains sont comme moi. »
– « Très bien Sam. »
Fred s’éloigna.
Quelques secondes plus tard, il revenait avec des assiettes toutes chaudes où fumaient de larges tranches de bœuf, qu’entouraient des pommes de terre cuites à l’eau.
Le Capitaine Sam demanda à Fred.
– « Où est Firmin DUSTRIEL ? »
– « Il n’est pas encore levé, mais je crois l’avoir entendu dire qu’il voulait être debout de bonne heure. »
– « Quelle heure est-il ? »
Nestor regarda sa montre.
– « Deux heures et demie. »
– « Alors il ne va pas tarder ? »
– « Je ne pense pas », répondit Fred.
– « Aussitôt qu’il se lèvera, dis-lui que je veux le voir. »
– « Entendu. »
Fred s’éloigna.
Le Capitaine Sam regarda Nestor.
– « Kerlouan-Sam, Firmin sera ici dans un moment, et nous saurons à quoi nous en tenir. »
Leur repas terminé et la table desservie, Sam offrit à Nestor de faire une partie d’échecs.
L’autre accepta et ils se mirent à jouer, tandis que BOUTONS semblait très intéressé par le jeu.
Sam TROULEFION gagna la première partie, Nestor la seconde et Sam la troisième.
Ils jouèrent ainsi pendant près de deux heures, gagnant et perdant alternativement.
Nestor BOYAUX s’amusait beaucoup.
Chaque fois que la porte s’ouvrait, le Capitaine levait les yeux pour voir qui entrait et chaque fois, ses yeux retombaient sur l’échiquier.
Il était près de quatre heures et demie de l’après-midi, quand la porte livra passage à l’homme qu’ils attendaient.
Firmin DUSTRIEL venait d’entrer au club des Pirates.
En le regardant, Nestor l’avait reconnu du premier coup d’œil, grâce à la description que le Capitaine Sam lui en avait faite.
Il mesurait environ 1,83 mètre, de larges épaules, la poitrine très développée, et dans son ensemble, il était très bien musclé.
Son visage tranquille donnait quand même l’expression d’une très grande puissance.
Aussitôt qu’il entra dans la grande pièce, Sam quitta son siège bien que la partie d’échecs engagée ne fut pas terminée.
Il alla droit à lui.
– « Salut Firmin ».
– « Salut ».
– « Je suis venu expressément pour te voir ».
– « Ah, qu’est-ce qu’il y a ? »
– « J’ai un ami que je désire te présenter ».
Firmin DUSTRIEL fit un signe de la tête.
Il se fit servir un grand verre de chouchen, puis, l’ayant avalé d’un trait, il se dirigea vers la table où étaient installés le Capitaine Sam et ses deux amis.
– « Voici Kerlouan-Sam », fit le Capitaine en lui présentant Nestor.
Firmin fit mine de ne pas s’en apercevoir.
– « C’est pour une petite affaire qu’il a à traiter avec toi », continua le Capitaine. « Je lui ai promis mon aide ».
Le regard intelligent de celui qui semblait être le chef des Pirates se porta sur l’homme que le Capitaine Sam venait de lui présenter.
Il le dévisagea durant quelques secondes.
Le Capitaine rompit le silence.
– « Allons, cause Kelouan-Sam, Firmin DUSTRIEL agit ouvertement.
Raconte-lui ta petite histoire comme tu me l’as expliquée, et il te dira immédiatement s’il peut t’aider ou non. »
Les yeux de Firmin DUSTRIEL ne quittaient pas Nestor BOYAUX.
– « C’est vrai », dit Firmin, à la fin, « j’agis toujours ouvertement. S’il m’est possible de te venir en aide sans aller contre mes principes, je le ferai avec plaisir. C’est tout ce que je peux te dire. Explique-moi ton affaire… »
Nestor lui répéta le récit qu’il avait fait au Capitaine Sam, quelques heures auparavant.
Pendant tout ce temps, Firmin DUSTRIEL ne bougea pas, mais comme Nestor BOYAUX achevait son récit, il demanda :
– « Quelle relation existe-t-il entre ce nommé Alex et toi, Kerlouan-Sam ? »
– « C’est un ami qui m’est très cher. »
– « Tu dis que c’est un Suisse romand, habitant Genève… Alors comment se fait-il que tu aies un ami si intime qui habite si loin de notre Bretagne. »
– « J’ai beaucoup voyagé, j’ai vécu à Genève, Londres, Paris, Hong-Kong également. »
– « Bon ça me suffit. »
– « Je l’espère. »
– « Que veux-tu que je fasse pour toi, Kerlouan-Sam ? »
– « Je voudrais savoir où ces bandits ont amené mon ami Alex, et si tu le veux, je voudrais que tu m’aides à le sauver. Voilà, c’est tout simple ! »
Firmin DUSTRIEL semblait réfléchir :
– « Pour le sauver, ça m’est impossible. »
– « Ah ???! »
– « J’ai presque engagé ma parole. »
– « Je comprends. »
– « Je ne reviens jamais sur ma parole. »
– « Pas besoin de dire cela Firmin. Il n’y a qu’à regarder dans tes yeux pour le savoir », complimenta Nestor.
– « Mais pour ce qui est de la première partie de ta demande, continua Firmin, c’est différent. »
– « Bon, ce sera toujours cela ! »
– « Seulement voici, Kerlouan-Sam, il faut que j’y pense tout d’abord. »
– « Prends ton temps, Firmin. J’attendrai patiemment, tant que je saurai que mon ami ne court pas de danger imminent. »
– « Tu parles de danger, Kerlouan-Sam ? Eh bien je suis certain que ton ami en court, tant qu’il se trouvera entre les mains de ceux qui le retiennent prisonnier. J’ai peu confiance en eux. »
– « Dans ce cas… il faut le sauver au plus vite. »
– « Tu as raison, Kerlouan-Sam, mais nous ne pouvons rien faire avant la nuit. D’ici là, je vais y penser. »
– « C’est très bien alors. »
Comme il allait s’éloigner, Firmin DUSTRIEL se pencha à l’oreille de Nestor.
– « Dis donc, Kerlouan-Sam.
– « Oui… »
– « Pourrais-tu monter à ma chambre, j’aurais à te causer. »
– « Comme tu voudras. »
– « Je t’appellerai tout à l’heure. »
Dix minutes plus tard, Firmin DUSTRIEL revenait vers Nestor BOYAUX.
– « Si tu veux me suivre… »
Nestor se leva aussitôt.
Il suivit le chef des pirates. Ils parvinrent dans un couloir où l’on voyait à peine clair. Ils cheminaient, Firmin devançant Nestor.
Percevant un bruit, Nestor s’arrêta soudain :
Sortant de l’ombre et semblant venir d’assez loin, la voix de Firmin DUSTRIEL se fit entendre.
– « Avance un peu, Kerlouan-Sam, mais fais attention. Tu vas trouver un trou au travers duquel il va te falloir passer.
À tâtons, Nestor BOYAUX s’avança jusqu’à ce qu’il put saisir la main de Firmin DUSTRIEL.
Son pied se posa sur une échelle de fer.
– « Descends », fit Fimin. « Je reste derrière pour refermer la trappe. »
Nestor obéit.
Quelques secondes plus tard, les deux hommes se trouvaient dans une grande pièce.
Firmin se mit à rire.
– « Eh bien, Kerlouan-Sam, mon appartement doit quelque peu te surprendre. »
– « Un peu. Cependant tu m’as l’air d’être bien ici. Où sommes-nous ? »
– « Sous la vieille jetée. »
– « Au-dessous du canal ? »
– « Justement, mais ne crains rien, les murs sont solides. »
– « Je n’ai pas peur. »
– « D’abord, c’est moi qui ai construit tout cela. »
– « Vrai ? »
– « Certainement, et je vais te faire une révélation. »
– « Quoi donc ? »
– « Tu es le premier individu que j’amène ici. »
– « Tiens, c’est curieux. »
– « Tu trouves ? »
– « Tu as pourtant plusieurs amis. »
– « Je sais, mais c’est pourtant la vérité. »
Les deux hommes restèrent silencieux durant quelques secondes, puis Nestor reprit la parole.
– « Pourquoi m’as-tu amené ici plus que les autres ? »
– « En raison des circonstances… J’ai de bonnes raisons. Tu en conviendras quand tu les connaîtras. »
– « Je ne comprends pas. »
– « Eh bien tu vas comprendre immédiatement. »
– « Que veux-tu dire ? »
– « Je veux dire que tu n’es pas plus Kerlouan-Sam que moi. Tu es Nestor BOYAUX, un point c’est tout ! Te voilà démasqué … »
Nestor s’était reculé en entendant ces paroles.
Il mit la main près de sa poche, prêt à se servir de son arme.
Elle est bien bonne celle-là, si Nestor s’attendait à cela !
Mais va-t-il lui arriver ??????
Il était pals mal le Depardieu dans sa jeunesse :)
Bisous et bonne semaine
http://golondrina63auv.canalblog.com
Palpitante suite ma Zaza avec ce face à face qui va déboucher sur… suspens!
Envie de savoir…
Prise dans les mailles du récit…
J’ai un gros souci à mon oeil gauche, j’ai lu avec un seul oeil, galère galère…
J’écris comme je peux mais le coeur y est et j’ai pu lire tout de même
Gros bisous et belle semaine
Cendrine
Oh ! Zaza !!! Ça se complique !!! Ouf !!! … comment va-t-il s’en sortir !!!
Bonne semaine,
Bises♥
Bonjour, c’est palpitant, il a plus d’un tour dans son sac.
Et zut, le voilà découvert !
Que va-t-il lui arriver ???
» Bon début de semaine
et profitons du beau temps car ça ne va pas durer …
Bisoux qui ne sont pas au top mais ils sont sincères ♥ «
Quelle suite! Nestor démasqué que va t’il se passer ??
Bonne journée, bises
…il l’a reconnu mais est-ce un vrai danger en vue? allez savoir avec Zaza!
Bises du jour
Mireille du sablon
Allons Nestor Fimain t’a reconnu … bas les masques
Et la suite au prochain numero
Belle journée
Bisous Zaza
Les choses deviennent intéressantes, il n’aurait pas fallu que le parcours soit sans épines :-)))
Mais que va-t-il donc encore arriver?
Quel dommage que tu ne publie pas , je t’assure que tu aurai des lecteurs Ta verve ,tes descriptions sont tordantes !! cela me rappelle dans ma jeunesse ou je lisais San ANTONIO il y a des similitudes hihihihihiihi Bon lundi big bises
Bonjour Zaza,
Ouah!!! Nestor reconnu même avec ce nom d’emprunt…. Alors vite la suite pour son devenir ?
Bonne fin de journée
Amitiés
passionnant ce recit, bravo Zaza, mais il fallait s’y attendre Firmin n’est pas tombé de la dernière pluie, il connait Nestor, esperons qu’ils feront du bon travail ensemble , bonne journée et grosses bises
ah on s’arrête entre deux mouvements …. tu assumes le style des grands feuilletons
Oupss …..bon je crois qu’il a quand même trouvé un ami …
A suivre
Vite ..
Gros bisous Zaza
Je me disais bien qu’il y allait avoir une embrouille , c’est fait . Voilà notre Nestor piégé par Firmin , je me demande ce qu’il lui prépare.
Bonne journée
Bisous
hou la la ! Quel rebondissement ! Nestor Boyaux est dans de sales draps. Mais bizarrement, je suis persuadée qu’il va s’en sortir. Vivement la suite. Bonne journée Zaza
Bonjour Zaza, j’ai retenu mon souffle, et maintenant je soupire de déception, il encore me falloir attendre demain pour savoir si Nestor va se servir de son flingue, quel suspens !! bisous et bravo, j’adore cette histoire MTH
Ou là là, je n’aurais pas pu emprunter cette échelle !!!! Même pas peur Nestor, il va s’en tirer, et récupérer son ami :)
Attendons demain pour voir….
Bisous et doux après midi Zaza
tu sais nous tenir en haleine… espérons que Firmin soit sympa. gros bisous ma Zaza. cathy
Ah mince : j’ai tout avalé d’une seule traite et paf ! scotchée !
Alors, alors ?
Pfff, je file chez le médecin, tas d’examens en route. Attente d’une 1/2 journée comme d’hab !
Demain, la machine à élongation… J’essaierai de venir lire la suite dans la soirée….
Bcp de bisous, Zaza et merci de tes récits particulièrement savoureux
En voilà une surprise pour Nestor ! Mais il va avoir le dernier mot, j’en suis sûre !
un faux pas … mais Nestor est malin, n’est ce pas ? Bises