Il y a des fins d’après-midi qui ressemblent à toutes les fins d’après-midi et certaines villes qui ressemblent à toutes les autres villes !
Pour moi, Zaza, cette fin d’après-midi était de celles-là et cette ville aussi quelconque qu’une autre ville !
Je déambulais lentement le long des quais du vieux Quimper. Je regardais les oiseaux faire des ronds dans l’eau et je me perdais dans des pensées aussi lointaines qu’inutiles. Le temps s’était mis au gris dès le petit matin et les ondées successives n’avaient guère changé la couleur du ciel.
Les eaux du Steïr avaient les reflets des eaux de Bruges ou de Venise. Je n’avais pas le cœur en joie, rien ne semblait tourner rond ces jours-ci.
Sans que je ne m’en aperçoive vraiment, la morosité s’était emparée de tout mon être.
Alors, ne sachant quoi faire, ne sachant plus où aller, je marchais, simplement, sans but précis, sans destination finale. Je marchais pour faire passer le temps et le temps passait, lentement, tout doucement, égrenant minute après minute, seconde après seconde. J’aurais pu marcher ainsi des heures, des jours, des mois peut-être, mais le monde est si petit que l’existence est parfois faite de rencontres aussi étranges qu’inattendues. J’avais tourné à l’angle de la rue du chapeau rouge .
Je me dirigeais machinalement vers les jardins de la providence.
Et elle, elle était là, de l’autre côté de la rue, devant ce petit bistrot. Elle se tenait immobile, raide, comme un piquet. Elle attendait sur ce petit bout de trottoir quelqu’un qui semblait ne pas venir, quand soudain elle m’avait vu, moi !
Elle cherchait à accrocher mon regard, elle semblait vouloir capter mon attention, mais il n’y avait rien à faire, je n’avais pas remarqué sa présence.
Désespérée, elle laissa naître l’ombre d’une larme dans le recoin invisible de son œil. Mais elle était déjà trop triste pour que cette peine puisse encore se voir. Ce n’est qu’à quelques pas, arrivée à sa hauteur que je levais enfin les yeux.
Mon regard se posa sur elle et me renvoya cette terrible sensation du « déjà-vu ».
Était-ce la scène qui me rappelait quelque chose ? Je ne pense pas. Je ressentais que c’était plus la jeune femme elle-même, et c’est bien là le plus terrible ! J’avais l’impression de l’avoir déjà rencontrée, sans pour autant me souvenir et la reconnaître.
Mais comment avais-je pu faire pour l’oublier ?
Elle était plutôt jeune et devait avoir dans la trentaine environ. Elle était plutôt jolie, mince sans être maigre, son corps s’arrondissait là où il le fallait pour lui donner une silhouette délicieusement féminine. Blonde décolorée et maquillée, elle avait les cheveux mi longs, une coupe à la manière des femmes distinguées.
Je dois avouer que cela lui allait plutôt bien et lui donnait un certain charme. Son visage, fin, aussi doux que le marbre poli d’une statue de Vénus, s’habilla d’un tendre sourire à mon passage.
Machinalement, un peu surprise, je le lui avais rendu ce sourire et j’avais continué mon chemin, un, deux, trois, bientôt dix mètres…
Dans mon dos, la larme finit par éclore, glissa sur le haut de sa joue et s’en alla se fracasser, aphone, sur le bitume glacé et humide de ce morne trottoir.
Je crois, je dis bien … je crois l’avoir entendue s’y échouer.
Cela m’a-t-il interpellée ? Je ne sais. Tout ce que je peux vous dire c’est que c’est à cet instant précis que je me suis retournée. Alors, d’un pas décidé, je me suis dirigée droit vers elle. Son visage rayonnait comme si un soleil d’été venait de se lever au fond de son cœur.
– « Maggy ? » L’avais-je simplement questionnée d’une façon aussi gauche que brutale.
– « Non, Meg ! » M’avait-elle répondu tout en conservant son radieux sourire.
– « Meg, mais oui ! Comment vas-tu et comment as-tu fait pour sortir de ce château que tu étais destinée à hanter ? »
– « Je me maintiens comme tu peux le voir, et j’ai pu en sortir ! »
– « J’ai l’impression de ne pas t’avoir vu depuis une éternité ! Meg ! »
– « On peut dire ça comme ça, en effet. » Reprit-elle lentement.
– « Meg…, dire que j’ai failli passer sans te reconnaître. »
– « Cela m’aurait vexée ! » Me répondit-elle calmement.
– « Et qu’est-ce que tu fais ici, à Quimper ? »
– « Ça va, ça vient, je ne fais pas grand-chose, tu devrais le savoir ! Je ne vis de rien ! »
– « Tu attends quelqu’un ? » Lui avais-je demandé maladroitement.
– « J’attendais oui. Je t’attendais toi, Zaza et je suis bien heureuse que tu sois bel et bien là, devant moi ! Je peux t’offrir un verre ? » me demanda-t-elle en hochant la tête en direction du bistrot, le Stenway.
– « Euh…, non…, merci…, non… » lui répondis-je.
– « Pourquoi ? Cela me ferait plaisir de discuter un peu avec toi. Je viens de te dire que je t’attendais ! »
– « Pas maintenant, pas ici, ailleurs, une autre fois, peut-être… si tu le veux bien ! »
– « Cette fois-ci, tu vas finir par me vexer pour de bon ! »
J’hésitais…
Je sentais bien qu’au fond de moi je désirais que cette conversation se poursuive. J’avais bien perçu chez elle une jouissance qui l’entourait quand j’étais venue à elle. N’était-ce point la preuve que ma compagnie lui était plutôt agréable ?
– « Soit ! Rentrons ! » acquiesçais-je.
Le petit bistrot transpirait d’une atmosphère particulière. Il était bondé et je ne m’attendais pas à y trouver tant de monde. Toutes les tables étaient prises sauf une. Qui plus est, il y avait tant de personnes accoudées au comptoir que ce dernier était quasi inaccessible. Je me serais crue dans un pub irlandais à la nuit tombée, pendant le déroulement d’un match du mondial de foot à la télé.
A SUIVRE
Comme je suis contente!!!
La rencontre entre Meg et Zaza… comme si elles ne s’étaient pas déjà rencontrées, dans les brumes d’Ecosse ou sur les ponts de Paris, entre deux rives ou dans un moulin aux tortures (souvenir d’une scène d’anthologie…)
Oui, elles s’étaient rencontrées mais c’était dans le secret de l’alcôve littéraire et les voilà dans une rue de la page blanche, aimantées par la voix cristalline d’une larme dansante…
Je suis ravie, je viens de prendre un grand plaisir à cette lecture…
Merci aussi pour ton charmant petit mot et la tendre et poignante évocation à ton papa avec l’humour zazaesque que j’aime tant…
Gros bisous et merci pour cette aventure, superbe!
Cendrine
Fort agréable de lecture, Zaza !
J’♥ beaucoup ! C’est super !
Bon matin de ce lundi !
Bisous♥
Joli et intéressant article ! bonne journée
Contente de revoir Meg, mais je suis pas sûre que ce soit une bonne nouvelle !
Une narration comme tu sais si bien nous les offrir chaque jour
Bisous
Bon début de semaine
Bonjour
on se croirait dans un roman de Mary Lester, je pense que tu connais !
bonne semaine
Coucou Zaza,
Un beau début que j’ai lu avec intérêt et dont j’attend la suite avec impatience ! un pub Irlandais sympa ça me dirait bien aussi hihi
Bisous & douce journée sous le soleil
Bonjour Zaza.
J’espère que comme nous tu as passé un bon week-end et que tu vas bien.
Nous, nous avons bien profité de la journée de Vendredi et du week-end.
Le beau temps semble s’installer et c’est tant mieux.
Merci pour tes visites, même si je ne suis pas passé sur ton blog depuis quelques jours.
Je te souhaite une bonne semaine.
Bisous de nous deux.
Une belle introduction , on est tout de suite captivé…. belle journée Zaza , il faut encore que je me réinscrive pour la enième fois à ta newsletter !!! c’est normal ?
Belle journée gros bisous !
Bonjour Zaza,
Merci pour cette belle lecture…..à suivre
Bonne fin de journée
Amitiés
Chouette Meg est de retour , tu sais nous captiver des le début avec ce nouvel épisode . J’aime beaucoup ta façon de nous plonger dans une atmosphère particulière
J’attends la suite avec impatience
Bon lundi
Bisous
Bonjour mon amie
J’apprécie le moment
Où je tape sur mon clavier
Ce message d’amitié qui t’est destiné
Pour te souhaiter une agréable journée
En ce lundi très ensoleillé
De nouveau attirée par ta Meg
Voyons ce que tu lui réserve!!!!
Gros bisous d’amitié
Un début qui me plaît infiniment !
Chouette, revoilà Meg !
Bon sang, mais pourquoi n’as-tu pas publié de roman ? Tu as tout ce qu’il faut pour…
Bisous et douce journée ma Zaza.
C’est beau, c’est parfait, c’est un régal !
Bonne journée ZAZA.
Biz
Bonjour Zaza
Rho…j’adoreeee
Merci à toi pour ce don ..
Bises
Une histoire qui commence avec le Steir en folie…
Quelle belle rencontre Meg et Zaza elles en ont beaucoup à se dire, Meg reprochera t elle à Zaza ses aventures ?
j’adore cette approche
buzzzzzzzzzzz
bonjour Zaza , tes histoires sont superbes et je devrais les faire lire à Danièle qui aime lire +++ !! merci gros bisous belle journée a+
nous retrouvons Meg, mais c’est formidable Zaza, hâte de savoir la suite, bonne semaine bisous
de quoi se perdre entre paysages et souvenirs …
Que c’est joli et bien écrit j’attends la suite c’est fort intéressant, bonne semaine, bisous !
Mais bon sang de bonsoir comment as-tu pu faire pour l’oublier, cette si belle Meg? Nous voilà reparties dans une histoire à dormir debout….hi!hi!hi! Un pub irlandais, voyez-vous ça et vous avez bu quoi? Bisous du jour, ma Zaza.
Mais qui est Meg, en réalité ? Mystère… Chris
ah, contente de retrouver Meg!!! gros bisous ma Zaza. cathy
Ravie quelle ressuscite sous ta plume… d’autres aventures bientôt !!! gros bisous
…et nous voici plongée avec toi dans une nouvelle histoire…tu sais si bien le faire…alors à demain pour la suite!
Bises de Mireille du sablon
.. nous nous disions avec Jazzy samedi: « mais quand vas-tu publier tes nouvelles? «
Une belle rencontre, je lis à l’envers! lol
Bises