Le fantôme d’Edgard – 5/8 … !!!

Chapitre V

Lorsque les deux hommes arrivèrent à la maison, ils apprirent que la police n’était pas encore revenue.

Le cadavre était toujours dans la même chambre.
On attendait la visite de la voiture de la morgue d’une minute à l’autre.
– « Puisque le mort n’est pas encore sorti, j’aimerais bien y jeter un coup d’œil, » fit Nestor.
Rob O’Thique se tourna vers la veuve :
– « Vous voulez bien Bérénice ? »
– « La police l’a défendu mais… »
Nestor sourit :
– « Laissez la police, je m’arrangerai bien avec Ella Danloss, c’est une amie !
»
Nestor suivit Rob O’Thique.
Rendus devant la porte de la chambre, Nestor lui dit :
– « Reste ici, je vais entrer seul. C’est préférable, à cause de la police. »
– « Très bien. »
Nestor introduisit la clef dans la serrure et ouvrit la porte.
Le cadavre d’Yvon Hulet était toujours à la même place, recouvert d’un drap blanc.

Nestor se dirigea immédiatement vers le lit.
Il souleva le drap.
Puis, mettant sa main dans sa poche, il sortit une petite loupe.
Il commença alors à examiner le cou de la victime attentivement…

« Vraiment curieux, tout de même… C’est bien semblable à des doigts de squelette. » Se dit-il.

Tout à coup, il s’arrêta.
Il venait d’apercevoir une petite ligne sombre sur le cou d’Yvon Hulet.
Lentement, Nestor se mit à gratter sur le bout de cette petite ligne.
Ne pouvant en venir à bout, il sortit son canif et gratta plus profondément.
Puis, tirant avec le bout de son doigt, il sortit enfin une petite écharde de bois…
Il sortit une enveloppe et renferma ce petit morceau de bois et referma l’enveloppe.
Quelques secondes plus tard, il ressortait de la chambre.
– « Eh bien ? » Demanda Rob O’Thique.
– « C’est bien vrai… de véritables doigts de squelette. »
Les deux hommes descendirent lentement.
– « J’aimerais questionner tout le monde. » Fit Nestor.
– « Je peux tous les faire venir… »
– « Non, non, un par un. »
– « Alors, passons au salon. »

En chemin, Nestor demanda brusquement à son ami :
– « T’es-tu déjà entré une écharde dans le cou ? »
– « Une écharde ? »
– « Parfaitement. »
– « Mais non, ça doit arriver rarement. »
– « C’est justement ce que je pensais et la personne qui se rentre une écharde dans le cou doit s’empresser de l’enlever. »
Rob regarda son ami hébété !
Il se demandait s’il n’était pas devenu fou en faisant de telles réflexions.
Ils entrèrent au salon.
– « Qui veux-tu voir tout d’abord ? »
– « Demande Jean-Marie Deux. C’est le seul étranger de la maison comme on pourrait dire. »
– « Oui… »
– « Alors va le chercher. »
– « Très bien. »
Rob O’Thique sortit.
Resté seul, Nestor sortit un calepin et un crayon !
La porte s’ouvrit, Jean-Marie Deux parut…
– « Vous vouliez me voir ? »
– « Oui. »
Il désigna un fauteuil du doigt.
– « Asseyez-vous, monsieur Deux. »
Jean-Marie Deux obéit :
– « Merci. »
Nestor commença :
– « Monsieur Deux, mon ami monsieur Rob O’Thique m’a demandé d’aider dans l’éclaircissement du mystère qui règne dans cette maison.
– « Je sais. »
– « Alors, je désirerais vous poser quelques questions. Je sais que vous n’êtes pas obligé d’y répondre, mais je compte sur votre coopération. »
– « Je suis prêt à vous aider. »
– « Tant mieux. »
Il y eut un court silence.
Nestor reprit :
– « Tout d’abord, la veille du crime, avez-vous entendu les bruits de chaînes perçus par quelques-uns. »
– « Oui, je les ai nettement entendus. »
– « Je suppose que vous êtes sorti dans le couloir ? »
– « Pas tout de suite. J’ai pensé que ça pouvait venir d’une chambre voisine. Mais soudain, j’entendis des bruits de voix dans le corridor, alors je mis ma robe de chambre et me suis levé. »
– « Qui était dans ce corridor à ce moment-là ? »
– « Yvon et Jacques Hulet et le docteur Martin Galle. »
– « Bon. »
Nestor prit des notes.
Il questionna à nouveau…
– « Maintenant, revenons au soir du crime, c’est-à-dire la nuit dernière. »
– « Justement. »
– « Vous avez entendu le cri poussé par Yvon Hulet ? »
– « Non, je n’ai rien entendu. »
– « Et votre femme ? »
– « Non plus. »
– « Mais vous êtes quand même sorti de votre chambre ? »
– « Oui. Le bruit des voix m’a réveillé. »
– « Votre femme ne s’est pas levée ? »
– « Non, elle ne s’est même pas réveillée. Elle dort comme une bûche, rien ne peut la réveiller. »
– « Ah ! »
Un nouveau silence.
Puis Nestor reprit :
– « Vous connaissez bien les frères Yvon et Jacques Hulet ? »
– « Surtout Jacques. »
– « Où l’avez-vous connu ? »
– « Nous avons été à l’école ensemble. »
– « Ah bon ! Quel genre de type est ce Jacques ? »
– « Bon garçon. Très ambitieux. Il réussit bien. Les deux frères étaient associés. »
– « Tiens, tiens… »
– « Vous ne croyez pas que Jacques… »
– « Je ne crois rien, monsieur. Je remarque tout simplement que la mort d’Yvon Hulet pouvait certainement avoir des avantages pour Jacques. »
Nestor écrivit de nouveau sur son calepin.
– « On dit que madame Hulet n’aimait plus son mari. Croyez-vous ça ? »
– « Je ne veux pas m’avancer sur le sujet, car je n’en sais fichtre rien. Mais je serais plutôt porté à croire que c’est lui qui n’aimait pas sa femme… ou plutôt qu’il était insouciant voire assez grossier à son encontre. »
– « Parmi votre petit groupe, pensez-vous qu’Yvon Hulet avait des ennemis ? »
– « Je ne le crois pas. Yvon était un véritable boute-en-train, il nous faisait tous rire… il était gai, amusant… excepté peut-être pour sa femme. Il ne parlait presque jamais à quelqu’un en particulier. Il parlait au groupe. »
– « Je comprends. »
Nestor fit un signe.
– « C’est très bien, vous pouvez vous retirer, monsieur Deux et demandez au docteur Martin Galle de venir. »
– « Très bien. »
Jean-Marie Deux sortit.
Nestor écrivit sur son calepin en dessous du nom de Jean-Marie Deux :

« Aucun alibi. A pu sortir de sa chambre sans que sa femme ne s’en aperçoive. De plus il est curieux qu’il n’ait pas entendu le cri bien que ce soit possible. Aucun mobile en vue. »

On frappa à la porte.
– « Entrez, cria Nestor. »
La porte s’ouvrit.
Le docteur parut.
– « Bonjour, vous vouliez me voir ? »
– « Oui, docteur. Asseyez-vous. »
– « Merci. »
Nestor sortit son paquet de cigarettes.
– « Vous fumez ? »
– « Non, jamais. »
– « Tant mieux. »
Il s’en alluma une petite, puis :

– « Vous étiez un grand ami d’Yvon Hulet ? »
– « Je connais la famille depuis près de dix ans. »
– « Dans ce cas, vous désirez ardemment que le mystère de la mort de votre ami soit éclairci ? »
– « C’est mon plus cher désir… et si je puis vous aider. »
– « Vous le pouvez. »
– « Comment cela ? »
– « En répondant tout simplement aux questions que je vais vous poser. »
– « Pas de souci, ce sera facile ! »
Nestor expira une bouffée de fumée en l’air.
Puis il commença :
– « Avant-hier soir, vous avez entendu un bruit de chaînes venant de la cave ? »
– « Non, pas moi, mais les autres. »
– « Ah ! »
– « Je dormais paisiblement lorsque j’entendis parler dans le couloir, je me suis levé et j’ai ouvert la porte, Yvon était là avec Jacques. Ils m’ont demandé si j’avais entendu le même bruit. J’ai répondu que non et leur dis qu’ils devraient avoir eu des hallucinations.
Quelques secondes plus tard, Jean-Marie Deux venait nous rejoindre et nous sommes descendus à la cave. »
– « Bon. Maintenant, venons-en à hier… »
– « Hier ? »
– « Je veux dire la nuit dernière. Vous êtes sorti de votre chambre lorsque vous avez entendu le cri d’Yvon Hulet ! »
– « Oui. Le premier. »
Le docteur se pencha vers Nestor.
– « Monsieur Boyaux, j’ai déjà lu vos aventures, je sais que vous êtes honnête et que jamais vous ne ferez condamner un innocent. »
– « Pourquoi me dites-vous ça ? »
– « Parce que je sais quelque chose. Quelque chose que si je l’avais déclaré à la police, elle aurait immédiatement mis la main sur quelqu’un qui est peut-être coupable, mais qui peut-être aussi innocent. »
– « Monsieur Galle, soyez certain que jamais je n’accuse quelqu’un avant d’avoir la certitude que c’est le coupable. »
– « Bon. »
– « Parlez, qu’est-ce que c’est ? »
– « Eh bien, lorsque j’entendis le cri, avant même de mettre ma robe de chambre, j’ouvris ma porte de chambre et jetai un coup d’œil dans le couloir, alors je vis une porte se refermer vivement. »
– « Une porte ? »
– « Oui. »
– « Laquelle ? »
– « Celle de la chambre de Claire et de Jacques Hulet. »

Que voulait dire cette déclaration du docteur ?
Que s’était-il passé la nuit du crime ?
La déclaration du médecin aidera-t-elle Nestor à découvrir la vérité ?

A SUIVRE …

Auteur/autrice : ZAZA-RAMBETTE

Une bête à corne née un 13 AVRIL 1952 Maman et Mère-Grand...! Vous trouverez ici : humour de bon matin, sagas historiques sur ma Bretagne, des contes et légendes, des nouvelles et poèmes, de très belles photographies de paysages et d’animaux, de la musique (une petite préférence pour la musique celte), des articles culturels, et de temps en temps quelques coups de gueules...! Tous droits réservés ©

25 réflexions sur « Le fantôme d’Edgard – 5/8 … !!! »

  1. Et pas à pas, les aventures de tes personnages, drôles, ardentes, flamboyantes et addictives, se dessinent devant nous, lecteurs ravis et assidus!
    Un grand merci ma Zaza et un clin d’oeil à Rob O’Thique :)
    Je te souhaite ainsi qu’à Poux Ronchon un délicieux week-end
    Gros bisous
    Cendrine

  2. … il a déjà des soupçons, m’étonnerait qu’il ait déjà trouvé…
    Bises du jour
    Mireille du Sablon

  3. bon samedi le soleil brille , c’est trés printemps belle fin de février ( la pêche est terminée il y à eu des coquillesà ramasser )

    Quel suspence l’ histoire et comme j’ adore NESTOR, je suis gâtée

    kénavo ZAZA

  4. Ah visiblement un des deux occupants de la chambre de Jacques est sorti d’après le témoignage du docteur , qui ment ? Je fais confiance ) Nestor il saura démêler le vrai du faux .
    Bonne journée Zaza
    Bises

  5. Bonsoir Zaza,
    Une écharde dans le cou ? , une porte qui claque durant cet interrogatoire .
    Beaucoup de suspense …..à suivre au 6/8
    Bon dimanche
    Amitiés

  6. J’ai du retard dans ma lecture !
    ça se corse dis donc et une écharde dans le cou ça ne doit pas faire du bien !
    Je vais lire la suite de ce pas
    Bisous et douce journée Zaza

  7. J’ai lu deux chapitres à la suite mais c’est raté je n’ai pas avancé ou plutôt toi tu ne t’ai pas dévoilé…Je vais lire la suite.

    Bisous d’EvaJoe

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