
Message de Lilou Soleil : « Vous connaissez des expressions anciennes ? Vous en connaissez des rigolotes, des savoureuses, des savantes fleurant bon notre France ? N’hésitez pas, joignez-vous à nous et publiez… »

Expression :
La réponse du berger à la bergère
Signification :
- La réponse qui clôt la discussion.
- Sans possibilité d’y revenir. Le dernier mot.
- Une manière de rendre à quelqu’un la pareille.
- Répondre du tac au tac.
- Rendre la monnaie de la pièce.
- Obtenir gain de cause.
Origine et définition :
Cette expression, dans son premier sens, vient du XVII ème siècle et du suivant, une époque où les pastorales, histoires plutôt naïves vantant l’harmonie entre l’homme et la nature, étaient revenues à la mode (elles existaient déjà dans l’Antiquité).
Dans ces histoires, il est fréquemment question de bergers et de bergères qui, bien entendu, ont autant d’histoires d’amour que de querelles.
Et c’est pour cela qu’à la même époque que les termes « berger » et « bergère » ont pris le sens figuré d’amant et d’amante (alors que ça n’a pas été le cas des : boulanger/boulangère ou poissonnier/poissonnière, ces derniers faisant nettement moins travailler l’imagination).
La bergère, souvent décrite comme une fille facile, est même à un moment devenu synonyme de « fille de mauvaise vie ».
Il s’agit probablement des pastorales d’Honorat de Bueil, marquis de Racan, intitulées les Bergeries, qu’est née l’expression.
En effet, dans de nombreux dialogues entre le berger et la bergère, c’est le premier qui a le dernier mot.
Le deuxième sens de cette expression est contemporain (XX ème siècle).
Il reprend l’expression originale, un peu oubliée, et se base sur le sens propre des mots « berger » et « bergère ».
En effet, c’est le fait de faire le même métier, d’avoir les mêmes connaissances, qui fait que l’un est capable de faire à l’autre ou pour l’autre ce qu’il lui a fait, de lui rendre la monnaie de sa pièce.
Mais le fait de rendre la pareille à l’autre, c’est aussi parfois vouloir avoir le dernier mot.
Complément :
Argot
— Langage spécial des classes dangereuses et des activités illégales ; (par ext.) langage non académique propre aux activités spéciales.
Français populaire
— Langage général, non académique, souvent marqué de vulgarité ou de trivialité.
Français familier
— Langage non surveillé et non contraint, librement employé entre pairs.
Exemples :
Sur ce raisonnement, je mis de côté ma rondeur méridionale, et prenant pour la circonstance, tout ce qu’il y a de plus raffiné dans la galanterie parisienne; j’écrivis la réponse du berger à la bergère.
Jules Léotard – Mémoires de Léotard
Un mauvais sourire point sur son visage, se développe comme une glaciale aurore de décembre, l’éclaire tout à fait… Attention ! Mme Rezeau vient de trouver la réponse du berger à la bergère. Que va-t-il se passer ?
Hervé Bazin – Vipère au poing
François se donna les gants de nous déclarer la guerre. C’était de l’aplomb, ou je ne m’y connais pas. Mais la réponse du berger à la bergère ne se fit pas désirer. Elle eut lieu sous la forme de quatre dégelées successives, que nous administrâmes aux Autrichiens à Thann, Abensberg, Landshut et Eckmühl.
Édouard Lemoine – Le Siècle
(…) j’écrivis la réponse du berger à la bergère : « Jeudi. Madame, il est inutile que vous vous dérangiez ce soir ; je suis désolé de ne pouvoir me rendre à vos désirs. Ce serait en vain, par exemple, que vous m’écririez une quatrième lettre […] »
Jules Léotard – Mémoires de Léotard
Reste à éclaircir comment les Mongols ont accueilli les ouvertures. Sans trop dépasser les recherches sur la vie quotidienne, il faut déchiffrer quelques réponses du berger à la bergère.
Par chance, nous possédons des lettres et des récits d’audience qui s’éclairent mutuellement.
Charles Commeaux – La vie quotidienne chez les Mongols de la conquête (XIII ème siècle)
Nous faisons élire Jacques Chaban-Delmas. Notre adversaire de 1974 devenu notre candidat de 1978, c’est évidemment la réponse du berger à la bergère… Roger Chinaud – De Giscard à Sarkozy
Ma boutade avait été déplacée… ou était-ce la réponse du berger à la bergère ? Harlan Coben – Dans les bois

Oui je connais….. merci pour les explications !! Côté connexion, en effet, je galère pour arriver chez toi…. merci pour le message joint !!! Bises jill
Bonjour, belle image, les bergers sont nombreux à l’époque donc des expressions, parfois dans des terres reculées… On imagine..!
Je connaissais l’expression. Merci pour ces précisions intéressantes. Bisous
bonjour chere Zaza expression bien connue et bonnes explications …hier impossible te rendre visite, excuses bon jeudi bises
Des explications et des exemples intéressants sur cette expression connue. C’est vrai que c’est difficile d’arriver sur ton blog depuis hier. Bon courage et bon jeudi bisous.
Je connais bien sûr cette expression mais je ne me rappelle pas l’avoir vraiment utilisée….
Bises du jour
Mireille du sablon
Merci pour le message joint qui permet d’accéder à ton blog, hier c’était impossible .
Une expression bien connue qui s’illustre de nombreuses façons dans le monde politique en ce moment.
Bon jeudi
Bises
Chère Zaza,
Félicitations pour cette présentation !
» La réponse du berger à la bergère » est une expression que j’aime beaucoup.
Ton travail est très complet et instructif.
J’apprécie toujours tes exemples littéraires et politique qui montrent bien combien l’expression traverse les époques et les domaines.
Merci pour cette exploration passionnante !
Bien amicalement, Marie Sylvie
des expressions qui nous font toujours sourire, nos anciens avaient la parole assez légère pour s’exprimer…..passe une bien douce journée
Une expression bien connue, merci pour les explications!
Très belle journée
bises