La suite des péripéties de mon père 1943-1945 … !!! 1/4

Vous vous souvenez sans doute de l’article publié dans Ouest France, ICI !

Ces articles ont été retranscrits d’après les mémoires écrites par mon père, ainsi que des récits qu’il relatait bien volontiers… 
J’ai récupéré en héritage, certaines pièces militaires de mon papa, mais aussi des récits et correspondances qui vont me permettre de vous raconter la suite des tribulations de mon père pendant cette époque difficile.
Pour garder l’authenticité de ce récit, je vais me substituer à mon père et je vais parler à sa place.


« Souvenez-vous, le 27 avril 1943, je signe un engagement provisoire dans les F.N.F.L. à Roseau, sur l’île de la Dominique.

Les gaullistes étant assez malvenus à cette époque, en Amérique. Nous fûmes tous transférés dans des baraques en bois dans un camp de FORT DIX. Nous étions une trentaine de français dans une baraque. 

FORT DIX en 1943, mon père, le premier en haut à gauche avec des copains d’évasion  !

Tout pour le soldat : médecins, dentistes, cinémas, bals…… à part la liberté, rien ne nous manquait.
Notre responsable était Roger Le Page, un homme ayant laissé deux enfants en France, était comme moi, mutin de la Jeanne d’Arc, mais portés comme déserteurs sur nos livrets militaires par la marine vichyste de l’Amiral Robert.

Un autre de mes camarades se nommait Bigay.
Son accent traînant m’avait tout de suite plu, et au bout d’une dizaine de jours, tous les deux nous priment la résolution de nous accorder une petite escapade en nous faisant la belle …
Nous contactons un GI qui sortait assez souvent en jeep, et lui avons demandé de bien vouloir nous faire sortir du camp. Tout cela semble inimaginable, et pourtant c’est vrai.
Nous ne parlions ni anglais, ni américain, le soldat ne parlait pas français. Et cependant, tout a marché comme nous le voulions.
Je me souviens de cette nuit, où nous nous sommes cachés sous des couvertures dans la jeep.
Pour cela il a fallu passer devant la guérite. Au matin nous étions sortis du camp.
Nous avons roulé pendant une dizaine de kilomètres et nous sommes arrivés sur un rond-point, indiquant deux directions différentes : Philadelphie et New York.
Bigay voulait aller à New York, personnellement, je préférais Philadelphie, sachant personnellement que nous passerions par New York par la suite…

Je me séparais donc de Bigay à ce carrefour, sachant que nous devions revenir assez rapidement à FORT DIX, pour rejoindre nos camarades.
J’ai marché en direction de Philadelphie en faisant du stop. Deux bonnes âmes me prirent en charge.
La première fois, un livreur de lait, charmant, mais à mon gré, il s’arrêtait trop souvent. Je n’avais pas de temps à perdre.
Le deuxième un camionneur.
Ne parlant pas anglais, et ne possédant pas un cent en poche, je suis arrivé à Philadelphie comme je me l’étais promis.
Quelle grande ville, que de grands bâtiments.
Heureusement pour moi, le pompon rouge que je portais très avantageusement sur la tête ne passait pas inaperçu. 

« Frenchi…Frenchi.. » combien de fois ai- je entendu ce mot.
Revenus à FORT DIX comme convenu, avec le GI, nous regagnons la baraque de nos camarades.
Après la guerre, je n’ai revu Bigay qu’une seule fois.
J’arrivais du midi de la France, accompagné de ma famille, bien des années plus tard.
Nous étions en voiture et j’avais une soif terrible… Je m’arrête devant un petit café, au-dessus de la côte d’or. Nous rentrons dans ce café, le cabaretier s’approche de nous pour prendre les consommations.
Avant de continuer, je dois vous préciser que je possède une mémoire visuelle importante. J’ai très facilement le souvenir des visages et des voix.
Le patron nous sert à boire et je lui pose la question toute bête.
 Philadelphie et New York?????
Nous avons échangé nos souvenirs avec Bigay que je n’ai jamais revu, ensuite…

Notre transfert s’organisa pour rejoindre HALIFAX, port canadien, en passant comme je le prévoyais par New York. 

New York 1943

C’était début juillet 1943. Nous fument dirigés vers des centres de bénévoles, qui transformaient nos effets de marins pour nous permettre d’incorporer les Forces Françaises Libres.
Comme le monde est petit, là aussi je devais retrouver une personne qui habitait mon petit village de FOURQUEUX, et qui mariée à un riche tailleur, avait quitté la France dès la déclaration de guerre…
Nous avons également défilé pour le 14 juillet 2003 à New York avec nos habits remaniés.
En quittant la Jeanne d’Arc, j’avais la qualification de B.E. (brevet des équipages) doublé d’un certificat de scaphandrier.
A cette occasion, nous fut remis une note émanant de l’enseigne de vaisseau 1ère classe BALENSI, Chef de la Section Navale à New York, ainsi qu’un petit dictionnaire de l’armée américaine: « WEBSTER’S NEW HANDY DICTIONNARY ».

Après New York, nous rejoignîmes HALIFAX pour embarquer en direction de l’ECOSSE.

La résistance se situe outre-Atlantique. Mon groupe s’intégra à bord du transport de troupes « Pasteur » embarquant 6.000 Canadiens, vers le port écossais de Greenock. Des unités françaises sont là en nous attendant de pied ferme.

Le « PASTEUR »

A peine arrivé, en Angleterre, je signais mon engagement dans les France le 23 juillet 1943.

Il fallait trouver une affectation.
Je postulais pour rentrer dans les commandos.
J’ai dû passer une visite médicale, et comme il y avait des épreuves de parachutisme, le médecin militaire a tout de suite écarté ma candidature pour des raisons de santé.

Fort déçu, j’ai rejoint la base de Clyde, pour suivre des cours d’opérateur radar. 

Puisque, je ne pouvais pas rentrer dans les commandos, il fallait que je sorte premier de ma promotion de radariste. Ce qui fut le cas.

Echos Radar

A demain pour la suite

Auteur/autrice : ZAZA-RAMBETTE

Une bête à corne née un 13 AVRIL 1952 Maman et Mère-Grand...! Vous trouverez ici : humour de bon matin, sagas historiques sur ma Bretagne, des contes et légendes, des nouvelles et poèmes, de très belles photographies de paysages et d’animaux, de la musique (une petite préférence pour la musique celte), des articles culturels, et de temps en temps quelques coups de gueules...! Tous droits réservés ©

18 réflexions sur « La suite des péripéties de mon père 1943-1945 … !!! 1/4 »

  1. …quelle aventure si bien contée, j’attends la suite avec impatience, merci Zaza!
    Bises de Mireille du sablon

  2. Ces moments privilégiés que tu as passé avec ton papa n’ont pas de prix, le devoir de mémoire chez toi est formidable, nous les offrir un beau cadeau merci ZAZA , le mien était un taiseux , je ne sais rien que des brides ,simplement qu’il fut un grand resistant !!!

  3. Bonjour Anne marie,
    C’est une période que chacun de nos parents , on très mal vécu en étant fait prisonnier ou déporté.
    Merci pour ce partage
    Bonne fin de journée en pause
    Amitiés

  4. Bonjour Zaza, j’aime beaucoup ce genre d’article qui nous font revivre par tes souvenirs et tes explications toute une époque et ce avec ce qu’as vécu ton papa. Merci Bisous bonne journée MTH

  5. Une période dont nos parents parlaient peu……tu fais une belle transmission grâce aux écrits laissés par ton père et les documents récupérés, c’est très intéressant.
    Bonne journée

  6. coucou Zaza sur que sa du être dur et que sa laisse des trace , il semble que le temps s’arrange peut être que nous aurons du beau temps,je te souhaite un très bon Jeudi,bises

  7. Merci beaucoup Zaza pour ce récit et les documents qui l’accompagnent , une mémoire vive de cette époque c’est vraiment bien d’avoir tout recueilli .
    Bonne journée
    Bises

  8. bravo Zaza tu as bien relaté les aventures de ton papa, depuis sa « desertion » , un grand bravo, ainsi il a continué la guerre comme « radariste » , je connais bien , j’étais « radio telegraphiste » années 1949/1950 j’aurais pu le rencontrer ! bravo encore à lui, bonne soiree bises

  9. bon retour dans ton île ; et vite que les travaux puissent être commencés.
    Nous partons samedi … et la voiture sera prête seulement demain … avec le confinement, la réparation a été bien longue à être réalisée. Accident en février, un mois d’attente puis confinement, attente, et depuis trois semaines au garage … mon mari a bien râlé.
    Je suis fière que tu nous parles de ton papa et j’espère que la petitoune la connaîtra aussi.
    Bises

  10. Oui, oui, je me souviens de cet article.
    Quelle belle suite de ces inoubliables souvenirs de famille. Souvenirs que tu retransmets si bien ! Merci pour ce partage, Zaza ! Tu t’es vite remise au travail sans perdre une minute.
    Bises♥

  11. Et bien il en a vécu des moments extraordinaires. C’est interessant qu’il te les ai raconté de cette manière au vu de ces écrits et des photos nous allons le suivre.

    Merci

    Bisous

    EvaJoe

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.