**Le week-end, un thème, un tableau** – 13 juillet 2024… !!!

Le mot de Fardoise : « Les peintres peignaient en extérieur, avant l’invention du tube de peinture, mais imaginez comme cela devait être pratique de mélanger pigments et liant en plein vent, en plein soleil. Il y a donc bien eu un avant et un après. Sont venus les impressionnistes et peindre en extérieur a été une vraie révolution. Mais il y eut toujours des artistes qui ont continué à mener leurs recherches dans l’atelier, ainsi sont nés, l’abstrait, l’art conceptuel, etc.
Le choix est large, assez pour tenir tout un mois, entre :
– les paysages peints sur le motif,
– les représentations d’ateliers d’artistes (autoportraits ou autres),
– des tableaux peints en atelier, natures mortes ou autres. »
Son thème : « Peindre en extérieur ou non ? »

La pie de Claude Monet

Huile sur toile – Dimensions : 89 x 130 cm – Datation : 1868/ 1869– Localisation : Musée d’Orsay, Paris

La pie est une huile sur toile réalisée par Claude Monet entre 1868 et 1869 et un exemple de sa pratique sur le motif.
Cette période de la carrière de l’artiste, qui commence à partir de la fin des années 1860, est caractérisée par la volonté du peintre de rendre dans ses œuvres tous les états transitoires, voire fugitifs de la nature.
Cette œuvre, refusée au Salon de 1869, sera très critiquée ; elle était sûrement trop innovante.
La pie représente un paysage enneigé normand, près d’Étretat ; Monet peint donc ici dans un milieu qui lui est familier. Rappelons que les impressionnistes comme Monet sont parmi les premiers peintres à se rendre et à peindre directement devant le paysage, en plein air.
Dans cette œuvre, Monet nous transmet cette sensation de froid et de neige, grâce à l’utilisation des nouveaux tubes d’étain qui nous transportent au cœur de sa peinture.
Cette œuvre est composée, structurée suivant trois plans.
Au premier plan, des traces de pas nous amènent devant une maigre clôture faite de frêles branches de bois, qui résiste difficilement au poids de la neige amassée sur son sommet.
Au second plan, en passant la porte de cette barrière, nous semblons arriver dans le jardin d’un quelconque campagnard dont on distingue, derrière des arbres nus, le logement divisé en deux maisons. Celles-ci sont grandes, simples, sans fenêtres, sûrement composées d’un rez-de-chaussée et d’un étage au maximum, elles paraissent vides : la scène se situe en plein hiver et, vu l’épaisseur de la couche de neige, il doit faire très froid ; pourtant aucune des deux cheminées sur le toit des maisons ne fume.
Perchée sur la porte de la clôture, la seule présence vivante de cette peinture est la pie, d’où le nom du tableau. Sans cette pie, qu’on ne remarque d’ailleurs pas au premier coup d’œil, ce paysage nous donnerait le sentiment d’être désert. La pie crée une certaine dynamique dans le tableau : placée sur une ligne horizontale, elle délimite en effet la séparation entre le premier et le deuxième plan.
Le terrain d’habitation est en pente douce, les maisons paraissent plus basses que la clôture.
Il n’est pas cultivé. Les arbres nombreux dans le terrain sont répartis de manière désordonnée.
Le dernier et troisième plan de la peinture commence à partir de la trouée que forment les arbres du jardin sur la gauche du tableau et nous présente une large étendue vallonnée et désertique, sans végétation, sous un ciel nuageux. La neige est omniprésente dans le tableau.
Outre l’étude de la perspective, ce qui intéresse l’artiste est le jeu des lumières, des couleurs et l’impression de l’œil.
On reconnaît par ailleurs la technique impressionniste par la manière dont le peintre a laissé visibles les traces du pinceau, par ces fameuses et épaisses « touches » de peinture.
Pour la réalisation de son œuvre, Monet joue du contraste entre des couleurs claires et des couleurs sombres. Il utilise effectivement des couleurs froides, principalement du bleu : par exemple, l’ombre, facteur important de la réalisation du tableau, n’est plus traitée en nuances de gris comme chez les artistes académiques, mais prend des tons bleutés, chose qui provoquera l’émoi du public et des critiques de la fin du 19ᵉ siècle. « La rue Le Peletier a du malheur », écrira ainsi le critique Albert Wolff dans Le Figaro d’avril 1876. « Après l’incendie de l’Opéra, voici un nouveau désastre qui s’abat sur le quartier. On vient d’ouvrir chez Durand-Ruel, une exposition qu’on dit être de peinture. Le passant inoffensif entre et à ses yeux épouvantés s’offre un spectacle cruel. Cinq ou six aliénés, dont une femme, s’y sont donné rendez-vous pour exposer leurs œuvres.
Il y a des gens qui pouffent de rire devant ces choses-là, moi, j’en ai le cœur serré. Ces soi-disant artistes s’intitulent les Intransigeants, les impressionnistes. Ils prennent des toiles, de la couleur et des brosses, jettent au hasard quelques tons et risquent le tout
 
».
Parallèlement, Monet emploie des couleurs plus chaudes telles le brun des arbres, du terrain et des branches constituants la barrière, et surtout les tons ocre qui reflètent la lumière sur la neige.
Aussi, ce contraste omniprésent entre ombre et lumière montre que Monet ne souhaite pas figer la scène, bien au contraire, il tente de capter des reflets, des instants pour rendre sa peinture vivante.
Nous sentons bien qu’à chaque instant ce paysage se modifie indéfiniment. Pour avoir pris comme sujet un paysage en neige, nous pouvons voir que Monet souhaitait réellement étudier les variations de la lumière et l’utilisation des couleurs pour capter et transcrire ces dernières sur sa toile, car le reflet de la lumière sur la neige, a l’effet connu d’être indéfiniment variable.
Ainsi, Monet ne s’intéressait pas vraiment au paysage et à la scène en elle-même, mais plutôt à l’étude des lumières et des couleurs sur le paysage.

Auteur/autrice : ZAZA-RAMBETTE

Une bête à corne née un 13 AVRIL 1952 Maman et Mère-Grand...! Vous trouverez ici : humour de bon matin, sagas historiques sur ma Bretagne, des contes et légendes, des nouvelles et poèmes, de très belles photographies de paysages et d’animaux, de la musique (une petite préférence pour la musique celte), des articles culturels, et de temps en temps quelques coups de gueules...! Tous droits réservés ©

26 réflexions sur « **Le week-end, un thème, un tableau** – 13 juillet 2024… !!! »

  1. J’aime beaucoup ce tableau si lumineux…pas évident de travailler cette couleur blanche… et à l’instant, des rayons de soleil sur l’écran la modifient encore…magique!
    Bises du jour
    Mireille du sablon

  2. ça fait un bien fou cette ambiance hivernale
    J’aime beaucoup
    Bisous et bonne journée ZaZa
    Belle aussi ta photo

  3. Bonjour Zaza, comme j’adore cet oiseau, j’aime beaucoup ce tableau , travailler le blanc de la neige , du ciel, avec cette lueur venue du soleil c’est magnifique. Bisous bonne journée MTH

  4. C’est devenu un grand classique des paysages de neige, et Monet s’y est confronté plusieurs fois. La composition est tout simplement parfaite, et la lumière qui baigne cette scène tout en douceur. La pie, le portail de guingois, les branches des arbres, apportent vie et dynamisme à ce tableau. On imagine le peintre installé dans le froid à peindre sur le motif. Peut-être a-t-il achevé l’œuvre dans l’atelier ?

  5. Splendide peinture de Claude Monet.
    Que de luminosité dans ce paysage de neige ! Si vivant.
    La pie a toute son importance.
    Ce tableau est l’un de mes préférés.
    Il me plaît vraiment beaucoup
    Alors c’est un excellent choix.
    Et merci de l’avoir si bien commenté.
    Bisous ma Zaza et bon WE

  6. Bonjour Zaza
    Un joli tableau hivernal
    c’est vrai qu’au premier coup d’œil on ne comprend pas trop pourquoi « La Pie » …. il faut la chercher !!!
    Merci pour la découverte
    Bises, bonne journée

  7. Un tableau de Monet que j’apprécie beaucoup , de tres beaux jeux de lumière sur cette neige au blanc changeant.
    Une tres belle description et analyse du tableau.
    Bon samedi
    Bises

  8. Un chef-d’œuvre que j’adore ! C’était vraiment une ère nouvelle qui s’ouvrait, pour notre plus grand bonheur. Merci pour le plaisir que tu procures en faisant ce choix. C’est trop beau !

  9. Salut,

    il fait beau et 26° , c’est super pour la balade cet après midi.

    J’espère que vous profitez bien du 14 juillet , de ses bals et ses feux d’artifice.

    Je vous souhaite un BON DIMANCHE

    Il fait beau mais je n’oublie pas l’humour du dimanche.

  10. Ben oui quoi j’étais partie … au soleil voir mon ginkgo et des amis écrivains.
    Et pendant ce temps là sur la barrière dans un paysage enneigé une pie fait la beauté de ce tableau
    Bisous Zaza et caresses

  11. Bonjour Zaza.
    J’espère que tu as passé un bon week-end et un bon 14 Juillet.
    Chez nous, c’est enfin l’été qui s’installe, il fait beau temps.
    Peut être que chez toi c’est la même chose.
    Voila une nouvelle semaine qui commence, je te la souhaite agréable.
    Bisous de nous deux.

  12. Ah… la pie… J’en avais parlé chez moi aussi, il y a longtemps.
    C’est un tableau plein de souvenirs.
    Merci de me les remettre en mémoire ainsi.
    Bisous et douce soirée.

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