
Thème : « Couleurs de sept-ciel-soleil » – Choix de Covix
Les yeux d’Elsa – « 1942 »

Tes yeux sont si profonds qu’en me penchant pour boire
J’ai vu tous les soleils y venir se mirer
S’y jeter à mourir tous les désespérés
Tes yeux sont si profonds que j’y perds la mémoire
À l’ombre des oiseaux c’est l’océan troublé
Puis le beau temps soudain se lève et tes yeux changent
L’été taille la nue au tablier des anges
Le ciel n’est jamais bleu comme il l’est sur les blés
Les vents chassent en vain les chagrins de l’azur
Tes yeux plus clairs que lui lorsqu’une larme y luit
Tes yeux rendent jaloux le ciel d’après la pluie
Le verre n’est jamais si bleu qu’à sa brisure
Mère des Sept douleurs ô lumière mouillée
Sept glaives ont percé le prisme des couleurs
Le jour est plus poignant qui point entre les pleurs
L’iris troué de noir plus bleu d’être endeuillé
Tes yeux dans le malheur ouvrent la double brèche
Par où se reproduit le miracle des Rois
Lorsque le cœur battant ils virent tous les trois
Le manteau de Marie accroché dans la crèche
Une bouche suffit au mois de Mai des mots
Pour toutes les chansons et pour tous les hélas
Trop peu d’un firmament pour des millions d’astres
Il leur fallait tes yeux et leurs secrets gémeaux
L’enfant accaparé par les belles images
Écarquille les siens moins démesurément
Quand tu fais les grands yeux je ne sais si tu mens
On dirait que l’averse ouvre des fleurs sauvages
Cachent-ils des éclairs dans cette lavande où
Des insectes défont leurs amours violentes
Je suis pris au filet des étoiles filantes
Comme un marin qui meurt en mer en plein mois d’août
J’ai retiré ce radium de la pechblende
Et j’ai brûlé mes doigts à ce feu défendu
Ô paradis cent fois retrouvé reperdu
Tes yeux sont mon Pérou ma Golconde mes Indes
Il advint qu’un beau soir l’univers se brisa
Sur des récifs que les naufrageurs enflammèrent
Moi je voyais briller au-dessus de la mer
Les yeux d’Elsa les yeux d’Elsa les yeux d’Elsa
Louis Aragon – (1897 -1982)
Pour rester dans la quinzaine de FASOSI pour les croqueurs de mots et dans le thème proposé par Covix, j’ai choisi ce magnifique poème de Louis Aragon. Il s’agit d’un blason : poème qui célèbre une partie du corps féminin, et dans ce cas les yeux de sa dulcinée reflètent si bien tous les soleil de la vie !
Pour le plaisir, même si Jean Ferrat ne reprend pas l’intégralité du poème dans cette chanson.
Bonjour, belle chanson si bien interpréter !
je découvre cette chanson et ce poème-
merci pour le partage- bisous-
oui quel choix du jour !
Merveilleux
Merci
Les yeux d’Elsa, ont fait le tour du monde!
Bises
magnifique poeme d’Aragon, et merveilleuse chanson de Jean Ferrat, merci chere Zaza ,bisous
Superbe poème et magnifique chanson du grand Ferrat, bisous !
Coucou Zaza, quel texte, quelle mise en valeur par jean Ferrat bisous MTH
Si magnifique!
Un amour enchanteur et des mots enchantés de passion et de vie
Tout un voyage dans les yeux de la femme aimée!
Un choix superbe, merci ma Zaza, le plaisir de lecture est au rendez-vous
Gros bisous
Cendrine
Merci Zaza pour ce merveilleux poème si bien chanté par Ferrat , un régal .
Bonne soirée
Bises
Comme ils sont beaux les yeux d’Elsa.
Revoir Jean Ferrat et l’écouter… Que du bonheur
Biz
qu’il est beau ce poème dit ou chantéet quel plaisir d’écouter jean Ferrat
Magnifique choix, Zaza et, quelle belle chanson, en plus ! Bravo ! Bises♥
Ce poème est toujours aussi beau, et Jean Ferrat a bien fait de le reprendre, même un peu transformé ! Chris
Bonjour,
Un beau poème d’Aragon, et la voix de Ferrat le met à l’honneur.
Merci de ce partage.
Bonne soirée
Bises