Pour cette quinzaine, celle du Défi n° 252, je reprends la barre.
L’ensemble de mes consignes, ICI.
Pour le 03 juin 2021 – Second jeudi en poésie – « Juin »
Les Jours de Juin
A EUGÈNE L…
Eugène, puisque Juin, le plus feuillu des mois,
Est de retour, veux-tu tous deux aller au bois ?
Ensemble et seuls, veux-tu, sous l’épaisse ramure,
Prendre un long bain de calme, et d’ombre, et de verdure ?
Viens-t-en sous la forêt de Meudon ou d’Auteuil
Ouïr gaîment siffler le merle et le bouvreuil.
Vois, ami, le beau ciel ! la belle matinée !
Tout nous promet sur l’herbe une bonne journée.
Qui te retient ? Partons, amis au cœur joyeux,
Allons vivre ! fermons nos livres ennuyeux !
Oublions nos travaux, nos soucis, notre prose !
Sur sa tige allons voir s’épanouir la rose !
Dans la mousse odorante où croît le serpolet,
Quel bonheur d’égrener des fraises dans du lait,
Et, d’un tabac ambré fumant des cigarettes,
Assis sur le gazon jonché de pâquerettes,
De discourir de tout, de demain, d’aujourd’hui,
Et du passé d’hier, bel âge évanoui,
Jours si vite envolés de collège et d’études,
Et de nos froids pédants aux doctes habitudes,
Et des maîtres aimés, nos bons vieux professeurs,
Les Ménard, les Duguet, aux sévères douceurs !
Nous nous rappellerons nos longues promenades
Au Pont du Sens, nos bains l’été, nos camarades,
Chers enfants dispersés à tous les vents du sort,
Ceux-là pris par le monde, et ceux-ci par la mort,
Hélas ! Et le silence aux molles rêveries
Alors remplacera nos vives causeries ;
Et des dômes ombreux qu’attiédit le soleil,
Descendra sur nos fronts un transparent sommeil,
Sommeil fait de lumière et de vague pensée ;
Et, comme une onde errante et d’un doux vent bercée,
Abandonnant notre âme à ses songes flottants,
Les yeux à demi clos nous rêverons longtemps…
Puis, renouant le fil des longues confidences,
Nous dirons nos travaux, nos vœux, nos espérances ;
Et, tels que dans l’églogue aux couplets alternés,
Deux pasteurs devisant sur leurs vers nouveau-nés,
Nous nous réciterons, toi ta chère Vendée,
Beau livre où ton esprit couve une grande idée ;
Moi, mes chants sur mon île aux palmiers toujours verts,
Éclose au sein des eaux comme une fleur des mers.
Et tu verras passer dans ces vers sans culture
Un monde jeune et fort, une vierge nature,
Des savanes, des monts pleins de mâles beautés,
Et, creusés dans leurs flancs, ces vallons veloutés
Où, près des froids torrents bordés de mousse fraîche,
Mûrissent pour l’oiseau le jam-rose et la pêche ;
Un soleil merveilleux, un ciel profond et clair,
Des bengalis, des fleurs, joie et parfums de l’air,
Tout un Éden baigné de splendeur et d’arôme
Où tout est poétique et grand, excepté l’homme !
Puis les oiseaux viendront, gazouillant leurs amours,
A mes lointains pensers donner un autre cours.
Ils diront leurs amours, et moi, sous la ramée,
Comme eux, je te dirai ma pâle bien-aimée,
Aux longs cheveux plus noirs que l’aile du corbeau,
Aux yeux d’ébène, au front intelligent et beau,
Sa bouche jeune et mûre, et sur ses dents nacrées
Le rire éblouissant de ses lèvres pourprées,
Et sa belle indolence et sa belle fierté,
Et sa grâce plus douce encor que sa beauté !
Alors, adieu mon île et les vertes savanes,
Et les ravins abrupts tapissés de lianes,
Les mimosas en fleur, le chant des bengalis !
Adieu travaux et vers, la Muse et mon pays !
J’aurai tout oublié, radieux et fidèle,
Pour ne me souvenir et ne parler que d’elle !
Je te raconterai – souvenir embaumé ! –
Comment, un soir d’avril, je la vis et l’aimai ;
Comment de simples fleurs, de douces violettes,
Furent de notre amour les chastes interprètes ;
Comment, un autre soir, à son front j’ai posé
Des lèvres où mon cœur palpitait embrasé ;
Comment dans un éclair de volupté suprême,
Pressant contre mon sein le sein brisé qui m’aime,
Foudroyé de bonheur et me sentant mourir,
J’ai crié : « Maintenant, ô mort ! tu peux venir ! »
Mais, vois ! le ciel serein ! la belle matinée !
Tout nous promet sur l’herbe une bonne journée.
Viens-t’en ! fuyons la ville ! Amis au cœur joyeux,
Allons vivre ! fermons nos livres ennuyeux !
Ensemble et seuls, allons sous l’épaisse ramure
Prendre un long bain d’oubli, de calme et de verdure.
Auguste Lacaussade – (08/02/1815-31/07/1897)- Poèmes et Paysages
Oui s’oublier dans la verdure
Quel bien fait
Le chant du coq le matin
ça vaut mieux qu’les pétarades de carrefour
Je ne connaissais pas du tout… hop envie de les imiter ,-) merci Zaza, bises
Un joli poème …
Je ne connaissais pas ce poète, j’aime beaucoup son poème d’évasion… merci pour la découverte.
Bises
j’aime les poèmes de cet auteur… il y a de la réalité du lyrisme et de l’humour dans ces mots
Chance de vivre dans la verdure ! L’escapade est tentante pour tout citadin…
une belle découverte !
Bonjour Zaza !
Ça sent les galipettes sous les branches ! 😉😊🤣
Et c’est frais !
Bonne journée !
Pierre
https://rotpier27.wordpress.com/
Coucou Zaza, un joli poème bisous MTH
Un très beau poème . J’irai découvrir ce poète.
Merci pour ces défis. Les deux premiers difficiles mais vaincre ses habitudes, ses préférences permet d’aller à la découverte.
Bises
Puis les oiseaux viendront… un beau poème de ce XIXème un peu oublié ?
Merci de me faire découvrir ce poète et son poème sur ce mois de juin que j’aime tant aussi. Bisous
c’est un beau poème Zaza,belle journée a toi, bises
Un poète et donc son poème que je découvre grâce a toi Zaza merci il est très beau. Bisous
tu nous embarque bien loin avec ce beau poème que je découvre bises
très beau poème, je ne connaissais pas ce poète métis de la Réunion, fils d’une esclave, chapeau !
grosses bises chere Zaza
Un tres beau poème et un poète que je découvre.
Merci pour la quinzaine Zaza, j’ai bien aimé tes choix.
Bonne soirée
Bises
Joli, je ne connaissais pas!
Tout à fait MAGNIFIQUE, ce poème, Zaza !!!
Merci beaucoup à toi pour cette belle quinzaine !!! J’ai apprécié !!!
Bonne soirée,
Bise 😘
le poète que je ne connaissais pas à le vers facile ! merci pour ce mois de juin :-)
bises